Les origines surprenantes des noms de marque de Decathlon révélées pour Quechua, Kalenji, et plus encore

Derrière chaque passion sportive se cache une histoire de rencontres, d’expériences et de choix stratégiques. Depuis sa création, Decathlon a su bâtir un empire en s’adaptant aux attentes spécifiques de chaque communauté d’athlètes. En créant des marques dédiées—Quechua pour les randonneurs, Kalenji pour les coureurs, Kipsta pour les footballeurs et Nabaiji pour les nageurs—l’enseigne française a réinventé la manière de concevoir et de commercialiser l’équipement sportif. Mais au-delà de leur succès, ces noms intriguent : d’où viennent-ils ? Quels récits se cachent derrière ces identités marquantes ?

Pourquoi Decathlon a-t-il créé Quechua ?

En 1997, un groupe de dix collaborateurs de Decathlon a pris une décision radicale : quitter les bureaux de Lille pour s’installer au pied du Mont-Blanc. Leur mission ? Comprendre les besoins des passionnés de montagne en vivant leur quotidien. Dans un appartement de 55 m² transformé en lieu de travail, l’équipe a donné naissance à Quechua, une marque conçue pour répondre aux exigences des randonneurs et campeurs. « Nous voulions des produits testés par ceux qui passent des heures en altitude, dans des conditions extrêmes », explique Camille Fournier, alors chef de projet. Les premiers prototypes ont été validés lors d’expéditions au Maroc, où l’équipe a mesuré la résistance des tentes face aux vents désertiques et la solidité des chaussures sur les sentiers rocheux.

Le nom « Quechua » n’a pas été choisi au hasard. Il fait référence aux peuples autochtones des Andes, réputés pour leur adaptation aux environnements montagneux. « Ces communautés vivent dans des altitudes où l’air est rare, mais elles ont développé une culture de la résilience », souligne Camille. Aujourd’hui, Quechua est devenue une référence mondiale pour les amateurs de nature, grâce à une philosophie simple : « Écouter les utilisateurs avant de dessiner un produit. »

Comment Kalenji est devenue la marque des coureurs ?

En 2022, 12 millions de Français pratiquaient la course à pied, un phénomène qui a poussé Decathlon à lancer Kalenji. Mais pourquoi ce nom énigmatique ? « Nous nous sommes inspirés des Kalenjin, une tribu kényane célèbre pour ses champions de fond », révèle Adrien Lefebvre, directeur de la marque. Cette inspiration s’est concrétisée par des chaussures légères, des vêtements thermorégulateurs et des accessoires adaptés aux longues distances. « Nos tests ont été menés avec des coureurs amateurs et professionnels, souvent sur les routes de Chartres, où les conditions météo varient énormément », ajoute-t-il.

Pour incarner cette communauté, Decathlon a mis en avant des témoignages authentiques. « Kalenji m’a permis de courir sous la pluie sans craindre l’humidité », témoigne Julien Fabre, professeur d’histoire et adepte des semi-marathons. La marque s’est aussi engagée dans une démarche inclusive, en créant des collections adaptées à tous les morphotypes. « Courir, c’est avant tout un plaisir, pas une souffrance », rappelle Adrien Lefebvre.

Quel est l’origine de Kipsta, la marque de football ?

Créée en 1998, Kipsta répond à un besoin simple : offrir aux joueurs de football des équipements accessibles sans compromettre la qualité. « Le nom vient de la contraction de “Kip” (équipe) et “Sta” (stade), symbolisant l’esprit collectif du football », explique Amélie Dufresne, responsable du développement produit. Le processus de création se déroule dans le Kipstadium, un centre de Tourcoing où des centaines de joueurs testent les prototypes. « Un jour, un jeune gardien nous a dit que les gants glissaient sur le ballon par temps humide. On a revu toute la matière utilisée », raconte-t-elle.

La marque a aussi su s’adapter aux tendances. « Nos maillots sont aujourd’hui plus élastiques, plus respirants, et même conçus avec des matériaux recyclés », précise Amélie. Pour les amateurs de terrain synthétique, Kipsta propose des crampons ergonomiques testés par des équipes locales. « Le football, c’est une culture partagée, et nos produits doivent refléter cette diversité », conclut-elle.

Pourquoi Nabaiji a-t-il choisi un dauphin comme symbole ?

En 2008, Decathlon a lancé Nabaiji, sa marque de natation, en s’installant dans le Pays Basque. « L’idée était de s’immerger dans un environnement proche de l’eau, où les vagues et le sel testent la durabilité des produits », explique Thomas Lefèvre, nageur et conseiller technique. Le nom « Nabaiji » est une combinaison de « NA » (natation) et « Baiji », un dauphin d’eau douce du Yangtsé, vénéré en Chine comme un symbole de grâce. « Ce choix reflète notre volonté de marier performance et élégance », ajoute-t-il.

Les collections Nabaiji se distinguent par leurs designs audacieux et leurs technologies innovantes. « Nos bonnets résistent à l’usure du chlore, et nos lunettes anti-buée sont adaptées à tous les visages », souligne Thomas. Pour les enfants, la marque a même imaginé des maillots avec des motifs luminescents qui brillent sous l’eau. « Quand un enfant me dit qu’il adore son maillot parce qu’il ressemble à un super-héros, je sais que l’on a réussi », témoigne Léa Moreau, monitrice de natation.

A retenir

Pourquoi Decathlon a-t-il choisi de créer plusieurs marques plutôt que de tout regrouper sous son nom ?

Chaque sport a ses exigences techniques et ses cultures spécifiques. En divisant son offre, Decathlon peut mieux répondre aux attentes de chaque communauté. « Quechua parle aux randonneurs, Kalenji aux coureurs… C’est une manière de montrer que nous comprenons leurs besoins », explique Adrien Lefebvre.

Les produits Decathlon sont-ils vraiment testés par les sportifs ?

Oui. Le groupe collabore étroitement avec des utilisateurs lors de chaque phase de développement. Que ce soit dans les Alpes pour Quechua ou au Kipstadium pour le football, les retours d’expérience sont intégrés aux prototypes.

Les marques Decathlon sont-elles durables ?

Depuis 2020, les équipes travaillent à intégrer des matériaux recyclés dans leurs collections. Nabaiji utilise par exemple du plastique océanique pour certains maillots, tandis que Kipsta propose des ballons fabriqués avec des déchets industriels.

Les noms des marques ont-ils tous une origine culturelle ?

Oui. Quechua fait référence aux peuples andins, Kalenji aux Kalenjin du Kenya, Kipsta est un mot-valise lié au football, et Nabaiji honore un dauphin mythique. « Ces noms racontent des histoires, ce qui renforce le lien émotionnel avec les clients », précise Camille Fournier.

Decathlon compte-t-il créer d’autres marques à l’avenir ?

L’enseigne explore régulièrement de nouvelles disciplines, comme le yoga ou le cyclisme. « Si une communauté sportive manque d’options abordables, nous étudierons la possibilité de lancer une marque dédiée », conclut Adrien Lefebvre.