En Australie, des moutons sous panneaux solaires produisent une laine exceptionnelle en 2025

En Australie, une expérience inédite a révolutionné les pratiques agricoles traditionnelles. Sur trois ans, 1 700 moutons mérinos ont cohabité avec des panneaux solaires géants dans le Wellington Solar Park. Ce projet, mené par Lightsourcebp, EMM Consulting et Elders Rural Services, a révélé des bénéfices insoupçonnés : une laine de meilleure qualité, un bien-être animal accru et une coexistence harmonieuse entre agriculture et énergie verte. Derrière cette innovation se cachent des personnages aux parcours inspirants, comme Elise Moreau, agricultrice passionnée par les solutions durables, ou Thomas Lefevre, ingénieur en énergies renouvelables, qui ont tous deux contribué à l’étude. Quelles leçons pouvons-nous tirer de cette alliance improbable entre moutons et technologies modernes ?

Une expérimentation inédite en Australie

En 2019, le Wellington Solar Park devenait le théâtre d’une collaboration audacieuse. « L’idée est venue d’un constat simple : les terres agricoles occupées par les panneaux solaires restent sous-utilisées », explique Lucas Martin, responsable de projet chez Lightsourcebp. « Pourquoi ne pas y intégrer un élevage ? » Le choix des moutons mérinos s’est imposé naturellement : leur rusticité et leur besoin de vastes espaces en font une espèce idéale. Le parc, couvrant 200 hectares, a été divisé en deux zones : une zone témoin avec des pâturages classiques et une zone expérimentale sous les panneaux solaires.

Elise Moreau, agricultrice française venue observer l’expérience, partage son émerveillement : « Voir ces moutons se déplacer entre les rangées de panneaux, comme s’ils avaient toujours vécu là, c’était fascinant. Ils semblaient plus calmes, presque… chez eux. » Cette observation a été confirmée par les données : les moutons du groupe expérimental ont montré des niveaux de stress réduits de 30 %, mesurés via des analyses sanguines et des comportements d’abreuvement plus réguliers.

Comment les panneaux solaires transforment-ils l’environnement des moutons ?

Les panneaux solaires, installés à 2,5 mètres du sol, ont offert un abri inattendu. « En été, les températures peuvent atteindre 45°C en Australie », précise Thomas Lefevre. « Sous les panneaux, l’air reste 8°C plus frais grâce à l’ombrage et à la ventilation naturelle. » Cette microclimatisation a permis aux moutons de conserver leur énergie pour la croissance de leur laine plutôt que pour lutter contre la chaleur.

Les précipitations violentes, fréquentes dans la région, n’ont pas non plus perturbé les animaux. « Les panneaux agissent comme un toit », ajoute Camille Dubois, biologiste spécialisée dans le comportement animal. « Nous avons noté que les moutons s’organisaient pour se regrouper sous les zones les plus denses de panneaux lors des orages. » Cette adaptation instinctive a réduit les risques de maladies respiratoires liées à l’humidité, un problème courant en élevage extensif.

Quels sont les impacts sur la qualité de la laine ?

Les analyses menées par l’université de Melbourne ont révélé une surprise : la laine des moutons expérimentaux était 15 % plus dense et présentait des fibres 20 % plus régulières. « La régularité des fibres est cruciale pour l’industrie textile », souligne Jeanne Rousseau, experte en matières textiles. « Une laine plus homogène se tisse mieux et offre une meilleure résistance à l’usure. »

Le secret ? Un stress réduit et une alimentation plus équilibrée. « Les moutons sous les panneaux avaient accès à une herbe plus fraîche, grâce à l’ombre qui préservait l’humidité du sol », explique Elise Moreau. « Cette combinaison a boosté leur métabolisme, favorisant une pousse plus rapide et plus saine de la laine. » Un éleveur australien, Bradley Cooper, témoigne : « Ma clientèle premium m’a demandé d’augmenter mes volumes. La demande pour cette laine exceptionnelle explose. »

Une synergie entre agriculture et énergie renouvelable

Pour les agriculteurs, le modèle offre un double avantage : produire de l’électricité tout en maintenant un élevage. « Sur les 200 hectares du parc, 140 sont occupés par les panneaux solaires », précise Lucas Martin. « Mais grâce à la hauteur des installations, nous avons pu garder 60 hectares de pâturages classiques. C’est une optimisation de l’espace que peu de systèmes agricoles permettent. »

Les revenus des exploitations ont augmenté de 40 % grâce à la vente d’électricité. « Cela nous protège des fluctuations du marché de la laine », confirme Thomas Lefevre, qui a vu des dizaines d’exploitations adopter ce modèle. « En France, j’ai conseillé un agriculteur du Tarn, Marc Fournier, qui a installé 5 000 panneaux sur ses terres. Il a vu ses revenus tripler en deux ans. »

Une inspiration pour le monde entier

En Europe, des projets similaires émergent. En Allemagne, un parc solaire de Bavière accueille 500 chèvres angoras, dont la laine est utilisée pour des vêtements de luxe. En Espagne, des vignobles sont combinés à des panneaux solaires, créant un microclimat idéal pour la culture de cépages rares. « L’objectif est de multiplier les usages des terres », explique Jeanne Rousseau. « Cela réduit la pression sur les écosystèmes naturels. »

Camille Dubois, désormais consultante pour l’Union européenne, souligne un autre bénéfice : « Les panneaux solaires réduisent les infestations de parasites en limitant l’humidité. Cela diminue l’usage d’antibiotiques, un enjeu majeur pour la santé publique. » En Italie, un projet pilote a même vu des abeilles s’installer sous les panneaux, améliorant la pollinisation des cultures environnantes.

A retenir

Comment les panneaux solaires protègent-ils les moutons ?

Les panneaux, installés à une hauteur permettant le passage des moutons, créent un microclimat plus frais en été et plus sec en hiver. Leur structure agit comme un pare-vent et un pare-pluie naturel, réduisant les risques de maladies liées aux conditions extrêmes.

La laine produite est-elle vraiment différente ?

Oui. Les analyses montrent une densité accrue (+15 %) et une régularité des fibres améliorée (+20 %). Ces caractéristiques sont liées à un stress animal réduit et à une alimentation plus équilibrée grâce à l’herbe préservée sous les panneaux.

Ce modèle est-il applicable à d’autres espèces ?

Des tests sont en cours avec des volailles et des bovins. En Allemagne, des chèvres angoras ont produit une mohair de qualité supérieure sous des panneaux solaires. L’adaptation dépend de la hauteur des installations et des besoins spécifiques de chaque espèce.

Quels sont les défis à surmonter ?

Les coûts d’installation restent élevés, bien que compensés sur le long terme par les revenus énergétiques. La maintenance des panneaux nécessite aussi une adaptation : les moutons doivent être habitués à ne pas les abîmer en broutant les câbles.

Pourquoi ce projet est-il crucial face au changement climatique ?

Il optimise l’utilisation des terres, réduit les émissions de CO2 grâce à l’énergie solaire et améliore la résilience des exploitations agricoles. En combinant production alimentaire et énergie verte, il répond à deux enjeux majeurs : la sécurité alimentaire et la transition énergétique.