Les projets immobiliers de Donald Trump au Moyen-Orient dessinent une nouvelle géographie du luxe, où l’architecture devient un langage de pouvoir, de prestige et d’influence. Loin des controverses politiques, c’est aujourd’hui l’entrepreneur, l’homme d’affaires visionnaire, qui s’impose dans des villes en pleine mutation : Doha, Dubaï, Jeddah. Chaque projet qu’il annonce n’est pas seulement une opération foncière, mais une déclaration d’intention — celle d’inscrire durablement son nom dans le ciel et dans l’imaginaire des élites mondiales. À travers des complexes gigantesques, des tours vertigineuses et des resorts exclusifs, la Trump Organization étend son empire dans une région en pleine transformation économique et culturelle. Ces constructions ne sont pas de simples bâtiments : elles sont des monuments à l’ambition, des miroirs des rêves de grandeur que le monde arabe redessine aujourd’hui.
Quel est le projet phare de Trump au Qatar ?
En 2024, la Trump Organization a officialisé un partenariat stratégique avec Dar Global, un promoteur immobilier saoudien, pour développer un complexe de luxe à Simaisma, à une trentaine de kilomètres de Doha. Ce projet, évalué à 2,8 milliards d’euros, s’inspire largement de Mar-a-Lago, la célèbre résidence de Palm Beach, mais avec une touche golfique inédite. Le cœur du développement sera un parcours de 18 trous portant le label « Trump International Golf Club », conçu par des architectes de renom pour offrir à la fois performance sportive et esthétique spectaculaire. Autour du terrain, des villas en bord de mer, des résidences privées et des espaces de loisirs haut de gamme viendront compléter l’offre.
Éric Trump, fils cadet de l’ancien président et directeur des opérations golfiques de l’entreprise, s’est rendu sur place plusieurs fois depuis l’annonce. « C’est une collaboration exceptionnelle », a-t-il déclaré lors d’un entretien à Riyad. « Ce n’est pas seulement un golf, c’est un mode de vie que nous construisons. » Pour illustrer cette vision, l’équipe de développement a imaginé des espaces communautaires fermés, des spas signature, des restaurants gastronomiques et même une académie de golf internationale. Le projet s’inscrit dans la stratégie du Qatar de diversifier son économie, notamment en attirant les touristes fortunés après le succès du Mondial 2022.
Le témoignage de Leila Farouk, une investisseuse qatarie spécialisée dans l’immobilier de luxe, est éloquent : « Ce genre de projet change la donne. Avant, on parlait de villas à Pearl-Qatar ou dans des zones résidentielles fermées. Aujourd’hui, on parle d’un écosystème complet, d’un style de vie global. Le nom Trump, même s’il est polémique, attire une clientèle internationale. »
Pourquoi la Trump Tower de Dubaï fait-elle sensation ?
Dubaï, ville des records, accueillera bientôt une nouvelle icône : la Trump Tower, une tour de 350 mètres qui s’élèvera sur 80 étages dans le quartier de Business Bay. Ce projet, d’un coût estimé à 930 millions d’euros, ne se contente pas de grimper vers le ciel — il redéfinit le luxe vertical. À son sommet, une piscine extérieure, la plus haute du monde, offrira une vue panoramique sur le golfe Persique et les dunes environnantes. Les appartements, conçus comme des penthouses flottants, seront vendus en pleine propriété, une particularité rare dans un pays où la propriété étrangère est souvent limitée.
Le penthouse le plus spectaculaire, baptisé « Sky Residence », s’étend sur plus de 1 000 m² et devrait s’échanger contre environ 18,6 millions d’euros. Une innovation notable : les transactions pourront se faire en bitcoins, une première pour un projet immobilier de cette envergure dans la région. « C’est une réponse aux demandes de nos clients internationaux », explique Karim Al-Mansouri, conseiller en investissement pour le projet. « Beaucoup viennent de Suisse, du Royaume-Uni ou des États-Unis, et veulent des options de paiement modernes. »
Le début des travaux est prévu pour fin 2025, et déjà, les premières réservations affluent. Un investisseur français, Julien Bessières, a réservé un duplex au 65e étage : « J’ai visité Dubaï il y a dix ans. Aujourd’hui, c’est une autre planète. Ce projet, c’est du rêve, mais aussi de la stratégie. J’achète pour ma famille, mais aussi comme placement. Le nom Trump, même s’il divise, reste un gage de visibilité. »
Quelle est la spécificité de la Trump Tower à Jeddah ?
En Arabie saoudite, la Trump Organization entre sur un marché nouveau, mais en pleine expansion. À Jeddah, une tour de 47 étages est en préparation, marquant le premier investissement majeur de l’entreprise dans le royaume. Ce projet, prévu pour être inauguré en 2029, surprend par son positionnement : un luxe accessible. Les appartements, à partir de 70 m², seront vendus à partir de 420 000 euros, soit 30 à 40 % moins cher que les offres concurrentes dans des tours similaires à Riyad ou à NEOM.
« Nous voulons toucher une nouvelle génération d’investisseurs saoudiens », confie un responsable de la Trump Organization sous couvert d’anonymat. « Des jeunes professionnels, des entrepreneurs, des expatriés qui veulent vivre dans un cadre international, mais sans se ruiner. » Ce positionnement stratégique s’aligne sur la Vision 2030 du prince héritier Mohammed ben Salmane, qui vise à moderniser l’économie et à ouvrir le pays à l’investissement étranger.
Le projet de Jeddah est aussi une première en matière de propriété : les acheteurs deviendront pleinement propriétaires de leurs appartements, une avancée significative dans un pays où le système foncier était longtemps resté rigide. « C’est un signal fort », analyse Samir Kassir, économiste spécialisé dans le Golfe. « Cela montre que les réformes foncières avancent, et que les partenariats avec des marques internationales sont perçus comme des gages de modernité. »
La tour intègrera également des espaces de coworking, des salles de fitness dernier cri, et un club privé réservé aux résidents. Une jeune architecte saoudienne, Nadia Al-Hassan, a été recrutée pour travailler sur les espaces communs : « Ce projet mélange tradition et modernité. Les matériaux font référence à l’artisanat local, mais les lignes sont épurées, internationales. C’est une architecture qui parle à deux mondes. »
Comment ces projets redéfinissent-ils le luxe au Moyen-Orient ?
Les projets Trump ne se contentent pas de s’insérer dans les paysages urbains du Golfe : ils les transforment. En imposant des standards occidentaux de luxe — design minimaliste, services sur mesure, technologie intégrée — tout en s’adaptant aux codes culturels locaux, la marque parvient à créer une identité hybride. À Doha, le golf est conçu comme un loisir exclusif, mais respectueux des normes sociales. À Dubaï, la tour devient un symbole de liberté financière, avec ses paiements en cryptomonnaie. À Jeddah, elle incarne une ouverture contrôlée, où le luxe se démocratise sans sacrifier le prestige.
« Le nom Trump, c’est du storytelling architectural », observe Camille Lenoir, urbaniste française spécialisée dans les mégapoles du Moyen-Orient. « Ce n’est pas seulement une marque immobilière, c’est une promesse : celle d’un mode de vie supérieur, d’un accès à une élite mondiale. »
Les témoignages des futurs résidents confirment cette perception. À Dubaï, un homme d’affaires libanais, Elias Charaf, explique : « Quand je vois une tour avec ce nom, je pense à New York, à Miami, à des lieux où l’on croise des stars, des chefs d’entreprise. C’est une assurance de standing. » À Jeddah, une jeune femme, Amina Al-Zahrani, envisage d’acheter un studio : « C’est mon premier investissement. Je veux quelque chose de moderne, de sécurisé, avec un nom qui rassure. »
Quel impact sur l’image de la marque Trump à l’international ?
Alors que Donald Trump reste une figure divisée aux États-Unis, son empire immobilier continue de prospérer à l’étranger, notamment dans les monarchies du Golfe. Ces projets renforcent l’idée d’un Trump entrepreneur, déconnecté de la politique, et tourné vers l’innovation et l’ambition. « La marque Trump, dans ces régions, n’est pas associée à la controverse, mais au succès », souligne Karim Al-Mansouri. « Ici, on admire l’audace, la volonté de construire grand. »
Le partenariat avec Dar Global, qui a déjà développé des projets à Londres et à Paris, est un signe fort de cette stratégie de légitimation internationale. « Nous ne choisissons pas nos partenaires par opportunisme », insiste un porte-parole de Dar Global. « Nous cherchons des marques qui incarnent une vision. Trump, malgré tout, a une reconnaissance mondiale inégalée dans l’immobilier de luxe. »
Quel avenir pour les ambitions architecturales de Trump au Moyen-Orient ?
Les trois projets — Qatar, Dubaï, Jeddah — ne sont probablement que le début. Selon des sources proches de l’entreprise, des discussions seraient en cours pour un développement à Bahreïn et même à Oman. La stratégie est claire : s’implanter dans chaque pays du Golfe, en adaptant l’offre à la demande locale, tout en maintenant une identité de marque forte. L’objectif ? Faire du nom Trump un synonyme de luxe dans une région en plein essor.
« Ces tours, ces resorts, ce ne sont pas seulement des immeubles », conclut Camille Lenoir. « Ce sont des ambassades du rêve américain, réinterprétées pour le XXIe siècle. Elles disent : ici, vous pouvez vivre comme les plus riches, dans un cadre sécurisé, prestigieux, connecté. »
A retenir
Quels sont les trois grands projets de Trump au Moyen-Orient ?
Les trois projets phares sont un resort de luxe avec golf à Simaisma au Qatar, une tour de 350 mètres à Dubaï, et une tour résidentielle de 47 étages à Jeddah en Arabie saoudite. Chaque projet s’inscrit dans une stratégie de développement du luxe, avec des adaptations locales.
Le nom Trump est-il encore attractif à l’international ?
Oui, particulièrement dans les marchés émergents du luxe. Dans le Golfe, la marque est perçue comme un gage de prestige, de modernité et d’accessibilité au monde des élites, indépendamment des controverses politiques aux États-Unis.
Les projets sont-ils entièrement construits par Trump ?
Non. La Trump Organization ne construit pas physiquement les bâtiments, mais cède son nom, son expertise en gestion et son image de marque en échange de redevances. Les constructions sont menées par des partenaires locaux, comme Dar Global.
Les résidents auront-ils accès à des services exclusifs ?
Oui. Chaque projet prévoit des services sur mesure : académies de golf, spas, clubs privés, conciergeries internationales, et technologies connectées pour une expérience résidentielle haut de gamme.
Ces projets participent-ils à la transformation économique du Golfe ?
Indirectement, oui. En attirant des investisseurs étrangers, en créant des emplois locaux et en intégrant des innovations (comme le paiement en bitcoin), ces projets s’inscrivent dans la diversification économique voulue par les gouvernements du Golfe, notamment dans le cadre de la Vision 2030 saoudienne.