En fin juillet, sur l’A7, près de Valence, une seconde d’éblouissement a suffi pour qu’une voiture heurte la glissière et déclenche cinq kilomètres de bouchons. Les secours constatent chaque été un même point commun : dans plus d’un cas sur trois, la victime n’avait simplement pas vu le danger venir à cause du soleil. Porter des lunettes de soleil répond donc à une réalité bien plus pragmatique que l’envie de « faire touriste ». C’est un acte de sécurité.
Pourquoi le soleil est-il un danger au volant ?
Les rayons UV et la luminosité excessive tirent sur les muscles de l’œil. Au bout de quelques minutes, la vision se trouble et les couleurs se détrempement. Résultat : on juge mal les distances et on rate un vélo qui surgit. Derrière un pare-brise incliné, ces effets s’amplifient : le verre de la lunette agit comme une louvre et projette des reflets d’autant plus intenses que la route est claire.
Léa Terrien, 17 ans fraîchement titulaire du permis, raconte : « À 11 h 30 sur la nationale, j’ai piqué un mouvement de volant quand le soleil a surgi derrière un panneau. Fortnite sauve l’écran, les lunettes ça m’a sauvé la vie. » Sa mère exige désormais dans la boîte à gants une paire de catégorie 3 avant chaque trajet.
Le Code de la route distingue-t-il « lunettes de plage » et « lunettes de route » ?
Le Code n’emploie ni l’une ni l’autre expression, mais il parle de filtre lumineux. Il classe les verres selon une échelle de un à quatre. Pour conduire de jour, le filtre 3 reste le standard français. Il capte entre 82 et 91 % de la luminosité ambiante, offrant le meilleur compromis entre confort et reconnaissance des couleurs. Le filtre 4, prévu pour la haute montagne ou la mer lustrée, est interdit au volant ; une interdiction sanctionnée comme un excès de vitesse au tarif de 135 € et trois points en moins.
Comment repérer d’un seul coup d’œil ses lunettes adaptées ?
Regardez l’étiquette ou le film transparent collé sur la branche : la catégorie doit y figurer sous l’initiale « Cat. », suivie du chiffre. Ensuite, alignez la paire face à une fenêtre bien éclairée : placez le verre au-dessus d’un quadrillage blanc. Si le motif reste clairement visible, vous et vos passagers avez visé juste. En cas de doute, un opticien vérifie la transmission lumineuse en moins de cinq minutes.
Quelles nuances de verre faut-il préférer ?
Les verres gris conservent la balance des couleurs : le feu reste écarlate, la signalisation beige-fluo ne se transforme pas en panneau terne. Les pilotes de rallye apprécient ce calme chromatique depuis longtemps. Vert et brun ambré travaillent aussi, mais bleu, rose ou jaune intensif sature les contrastes au point de tromper l’œil sur la profondeur des virages. Les lentilles polarisantes ajoutent la suppression des reflets de capot sans pénaliser la lecture du compteur numérique, souvent mal tolérée pour sélectionner une station de radio.
Comment la monture influence-t-elle la sécurité ?
Une monture panoramique cache la moustache latérale du pare-brise et aggrave les angles morts. Préférez un cerclage fin, des branches plates et aucun logo métallique sur le bord supérieur qui pourrait coller un reflet sur la visière intérieure. Les modèles réglables, plutôt utilisés par les joggeurs, vacillent avec les changements de température intérieure et finissent par glisser au freinage. Un poids inférieur à 25 g et une charnière à ressort évite migraine collier et gestes secs hors autoroute.
Est-ce grave si je roule avec des lunettes achetées en supermarché ?
Face à l’étal, la tentation est grande : 9 € 90 contre 90 à 120 € pour un vrai solaire chez l’opticien. Premier problème : ces verres généralement classés 0 ou 1 protègent à peine des UV. Deuxième problème : leur traitement anti-reflet de façade est absent, ce qui crise l’astigmatie sur autoroute. Alexandre Joineau, agent de la sécurité routière de Narbonne, témoigne : « Le week-end dernier, nous avons contrôlé quatre voitures avec des lunettes achetées sur un marché provençal. Les catégorisations étaient fausses : les vendeurs avaient collé de simples autocollants Solaires Autoroute. » Amende, points retirés, frustration, le prix de la sécurité grimpe vite sans lunettes fiables.
Puis-je garder les mêmes verres pour la nuit ou la pluie ?
Non. Un verre 3 en pleine nuit restitue une image treize fois plus obscure que l’œil nu. Il existe des lunettes aux verres incolores avec revêtement anti-reflet, destinées aux pluies fines ou aux remontées d’embruns nocturnes. Antoine Salgues, routier breton, alterne depuis dix ans : lunettes filtre 3 entre 9 h et 19 h, puis protection claire en cas de crachin de la façade. « On évite l’éblouissement camion long-courrier, sans s’épuiser », précise-t-il.
Que risque-t-on réellement sans les bonnes lunettes ?
Outre la fameuse amende de 135 € et la perte de trois points, le gendarme peut immobiliser le véhicule si la vue rendue chancelante compromet la sécurité des autres usagers. Sur le plan de l’assurance, mauvaise foi prouvée : l’assureur examine la situation de près. En cas de dommage à autrui, une franchise elevée, parfois jusqu’à la résiliation, plane sur le conducteur imprudent. Enfin, psychologiquement : un choc sans gravité peut marquer le conducteur et sa famille. Chloé Raimbert conduisait vers Marseille lorsqu’un éclat de soleil lui fit longer un dos d’âne. « Maintenant, je vérifie ma paire comme ma ceinture, c’est un réflexe. »
Mes enfants en vacances doivent-ils elles aussi avoir des lunettes ?
Un enfant assis à l’arrière observe la chaussée par le même pare-brise. Au centre hospitalier de Clermont-Ferrand, le pédiatre Baptiste Chardin note une augmentation de 40 % de l’éblouissement chez les jeunes placés dos à la route, causant nausées et maux de tête. Les marques proposent des modèles souples, à branche réglable, filtre 3 également. Ils glissent aisément dans la poche avant de le voiture worthy d’épargner un trajet houleux.
Dois-je acheter deux paires ou une seule paire transitions ?
Les verres photochromiques, qui s’adaptent à la luminosité, ont trois limites : ils réagissent lentement derrière un pare-brise conducteur-froid, restent légèrement foncés dans les parkings souterrains et hors d’usage de nuit. Par extension, le double possibilisme d’une paire catégorie 3 / paire claire anti-reflet reste le conseil des ergonomes automobiles. Ce kit se présente généralement dans une mallette rigide polyester, sans poids ni encombrement excessivement compromis pour la plage.
Conclusion : l’accessoire qui surclasse les gadgets
On change l’huile, on gonfle les pneus, on distribue les cartes de villages fantômes. Pourquoi négliger le seul outil placé directement entre les yeux et la signalisation ? Une paire de lunettes solaires catégorie 3, monture ajustée et verres gris, coûte autant que deux pleins d’essence, garantit la vue nette et préserve trois points San Andreas du permis. Investir dans le confort visuel, c’est finalement la meilleure façon d’arriver aux vacances avant midi, le sourire intact.
A retenir
Quelle est la catégorie obligatoire en France pour conduire en plein jour ?
Un filtre lumineux de catégorie 3 est recommandé, autorisé et suffisant pour la France.
Peut-on rouler avec des lunettes de couleur rose flashy ?
Non. Les verres aux teintes fortes déforment la perception et n’entrent pas dans les normes.
Une amende pour des lunettes catégorie 4 existe-t-elle ?
Oui, 135 € et retrait de trois points, avec éventuelle immobilisation du véhicule.
Les enfants ont-ils besoin de lunettes ?
Oui : même à l’arrière, ils subissent l’éblouissement et les UV, à risque de migraine ou nausée.
Où trouver le numéro de catégorie sur ses lunettes ?
Regarde l’étiquette ou l’impression intérieure de la branche : « Cat. 3 » doit y être lisible.