Arnaque BlaBlaCar 2025 : ces faux trajets promettent des prix fous mais voleront vos données

Juliette, 22 ans, espérait un Paris-Lyon à 15 euros pour dépasser les prix du train. Depuis chez elle, à Montreuil, elle a glissé ses coordonnées bancaires sur une fausse page « BlaBlaCar ». En moins de deux minutes, 1 580 euros avaient disparu de son compte. Son histoire n’est pas isolée : en cette saison de grands départs, la plateforme de covoiturage dénonce une vague d’arnaques ultra-créatives exploitant la confiance et le besoin de partir pas cher.

Comment reconnaître un faux trajet BlaBlaCar ?

Les escrocs inventent un scénario solide : photos de profil volées sur les réseaux sociaux, présentations rassurantes (« commercial en télétravail, « papa fan de rock ») et surtout des commentaires élogieux automatiquement publiés par d’autres comptes fantômes. Leur secret : un prix ridiculement bas – « Lille-Marseille, 8 euros » – et une phrase qui revient sans cesse : « Passons par le site sécurisé de BlaBlaCar, le lien est dans ma bio. »

Hélas, ce lien mène sur un site jumeau. Les couleurs sont bonnes, le logo est là, l’interface suit le même gabarit. Seule l’adresse web comporte quelques lettres déplacées : « blablacarr » ou « blablac4r ». Juliette ne l’a pas remarqué, comme la moitié des utilisateurs trop pressés de valider leurs billets.

Les réflexes qui stoppent l’escroquerie

  • Écarter l’offre si le prix frôle le gratuit alors qu’il s’agit d’un trajet de plus de 300 km.
  • Ouvrir l’application officielle et refaire la recherche : si le trajet n’apparaît pas, l’annonce est bidon.
  • Vérifier que l’URL commence toujours par « blablacar ». Les orthographes à rallonge doivent sonner l’alarme.

Pourquoi l’arnache transforme-t-elle la vie des victimes ?

Quand les escrocs récupèrent la carte bancaire, ils n’arrêtent pas aux premiers prélèvements. « J’ai cru régler 12 euros, raconte Thibault, étudiant à Toulouse. Trois jours plus tard, j’ai eu cinq abonnements à des plateformes de paris sportifs, deux livraisons de vin cher et même une demande de crédit en mon nom. » Résultat : deux mois de démarches, une opposition totale de carte et des relevés bancaires à analyser pour obtenir remboursement.

L’usurpation d’identité double le cauchemar : pièces d’identité numérisées, coordonnées, numéros de téléphone. Les fraudeurs peuvent alors ouvrir des comptes, souscrire des forfaits ou revendre le tout sur le dark web.

Comment se protéger sans stress en six gestes ?

  1. Paiement obligatoire via le bouton bleu « Réserver » de l’appli ou du site officiel.
  2. Refus catégorique si le conducteur envoie un lien externe « plus sûr ».
  3. Activation sur son compte bancaire d’une alerte SMS à chaque transaction.
  4. Contrôle du profil : photo vérifiée par BlaBlaCar, nombre d’avis supérieur à dix et dates récentes.
  5. Signalement immédiat d’un message louche via l’icône drapeau.
  6. Partage de l’écran avec un ami avant tout paiement : deux regards valent mieux qu’un.

Noémie, habituée des trajets Bordeaux-Nantes, applique ces règles à la lettre : « Je bloque la personne dès qu’elle parle de paiement autre chose. Pas d’excuses. »

Que fait la technologie pour fusiller les fraudeurs ?

Derrière les couleurs pastel de l’application, une pile logicielle examine 300 critères à chaque clic. L’intelligence artificielle repère : variations d’adresse IP suspectes, messages identiques envoyés à cinq passagers d’un coup, création brutale de dizaines de profils en une heure. Quand l’algorithme flaire l’imposture, le compte est gelé avant même qu’il n’envoie son premier « Bonjour ».

D’après la direction technique, le taux de blocage automatique a quadruplé depuis janvier. Encore faut-il que les utilisateurs mettent à jour l’application : les correctifs de sécurité arrivent toutes les quinzaines.

Comment sensibiliser ceux qui n’ont « rien à cacher » ?

Les cyber-enquêteurs ont recours à une méthode simple : ils montrent en classe les vrais échanges. « Regardez, un type promet un Paris-Barcelone 5 euros. Il demande un selfie avec la carte d’identité pour « vérifier votre majorité ». Le jackpot pour lui » explique Charlotte, animatrice en cyber-sécurité qui visite les lycées. Les élèves, médusés, comprennent que la fraude imite parfaitement les codes d’une discussion normale.

Chaque automne, BlaBlaCar lance une campagne où les utilisateurs, jeunes ou retraités, tournent des vidéos de 15 secondes : « 73 % des arnaques commencent par un « salut, tu veux payer sur un autre site ? » » Le message partagé façon TikTok dépasse la barrière techno-jargon et fait mouche.

Conclusion

Partir pas cher ne doit pas valoir la peine de risquer économies, identité et sommeil. Le covoiturage reste un trésor de solidarité à condition qu’on en respecte la règle d’or : l’échange se passe toujours à l’intérieur de l’application. Stricte, l’outil protège ; tordue, l’arnaque avance. Vérifiez plutôt le trajet que votre taux d’adrénaline ne grimpe.

A retenir

Je vois un trajet à 4 € Paris-Toulon. C’est possible ?

Très rare. Vérez le site officiel ; si le voyage n’y apparaît pas, l’offre est un leurre.

Un conducteur me propose de payer par lien sécurisé pour « éviter la commission ». Que faire ?

Refusez et signalez le profil dans l’application. Le paiement s’effectue toujours via la plateforme.

J’ai déjà cliqué sur le lien ; que risque-t-on ?

Contactez immédiatement votre banque, opposez votre carte, changez vos mots de passe et surveillez vos relevés pendant 90 jours.

Comment vérifier qu’un profil est vrai ?

Il a plus de dix avis récents, une photo vérifiée par BlaBlaCar et un compte créé depuis plusieurs mois.

Le signalement est-il anonyme ?

Oui. BlaBlaCar ne transmet ni votre nom ni votre numéro au profil signalé.