Ce film Netflix va détrôner Red Notice en 2025 — et le record tombe enfin

En quelques semaines, un film d’animation inédit a bouleversé l’équilibre des forces sur Netflix. Sans campagne publicitaire démesurée, sans star hollywoodienne à l’affiche, il a su s’imposer par la seule force d’un récit audacieux, d’une bande-son addictive et d’une identité culturelle singulière. Son ascension, méthodique et inarrêtable, ne se mesure plus seulement en millions de vues, mais en influence, en tendances, en conversations qui s’enflamment à travers le monde. Alors que les chiffres s’accumulent et que les comparaisons avec les géants du catalogue deviennent inévitables, une question s’impose : comment un long-métrage d’animation, signé par une équipe peu connue, parvient-il à frôler le sommet du Top 10 mondial, voire à le dépasser ? L’histoire de KPop Demon Hunters n’est pas seulement celle d’un succès, mais celle d’un phénomène culturel en devenir.

Comment un film d’animation a-t-il pu atteindre la deuxième place du Top 10 mondial Netflix ?

Depuis sa sortie, KPop Demon Hunters a affiché une trajectoire sans précédent pour un film d’animation original sur la plateforme. En quatre semaines, il a franchi la barre des 200 millions de vues, atteignant 210,5 millions au 20 août, selon les données internes de Netflix. Ce chiffre, en constante progression, le place désormais à un souffle du record historique de Red Notice, qui détient toujours la première place avec 230,9 millions. Mais là où Red Notice a connu un pic massif suivi d’un déclin rapide, KPop Demon Hunters avance par vagues successives, consolidant sa présence dans le Top 10 de 93 pays — un exploit rare pour un film d’animation.

La clé de cette performance réside dans une stratégie de diffusion atypique : Netflix a choisi de lancer le film en dehors des périodes de vacances scolaires, privilégiant une sortie progressive. « On ne misait pas sur un effet d’annonce immédiat, mais sur une durée », confie Lina Cho, productrice exécutive du projet, dans une interview accordée à un média coréen. « Nous savions que le public asiatique répondrait vite, mais nous espérions aussi toucher l’Europe et l’Amérique latine. Ce qui nous surprend, c’est la vitesse à laquelle les marchés occidentaux ont adopté le film. »

En France, par exemple, le film est entré dans le Top 10 trois jours après sa sortie, malgré une faible couverture médiatique. À Lyon, Camille, 28 ans, fan de K-Pop depuis l’adolescence, raconte : « Je l’ai découvert par hasard, en voyant une vidéo TikTok d’une chorégraphie. Je pensais que c’était un clip, pas un film. En deux heures, je l’avais fini. Je l’ai fait voir à mes collègues, et maintenant on en parle au bureau tous les jours. » Ce type de témoignage se multiplie, illustrant une adoption virale qui repose moins sur la promotion que sur l’engagement authentique du public.

Pourquoi ce film Netflix pulvérise-t-il les repères du Top 10 ?

Le record de Red Notice semblait inébranlable : quatre ans après sa sortie, aucun film n’avait réussi à s’en approcher de si près. Pourtant, KPop Demon Hunters ne se contente pas de le rattraper — il le dépasse progressivement en durée de présence et en stabilité d’audience. Alors que Red Notice a disparu du Top 10 après trois semaines, le film d’animation reste actif huit semaines après sa sortie, avec une courbe de visionnage plate mais constante.

La newsletter Netflix & Chiffres, spécialisée dans l’analyse des tendances de la plateforme, a publié une projection alarmante pour les autres productions : « Si la trajectoire actuelle se maintient, KPop Demon Hunters dépassera Red Notice d’ici quatre à six semaines. Ce n’est plus une hypothèse, mais une projection mathématique. »

Ce qui frappe, c’est la nature du public. Contrairement aux blockbusters classiques, qui touchent un large spectre d’âge mais avec un pic chez les 18-34 ans, KPop Demon Hunters attire autant les adolescents que les adultes de plus de 40 ans. À Séoul, le professeur Min-jun Park, sociologue à l’université Yonsei, observe : « Ce film parle une langue double : celle du divertissement immédiat et celle de la métaphore culturelle. Les chanteuses qui combattent des démons, ce n’est pas seulement un divertissement — c’est une image de la pression que subissent les artistes K-Pop. Les spectateurs, même non familiers avec le genre, ressentent cette tension. »

Comment la bande-son a-t-elle propulsé le film au-delà de son public cible ?

Les chansons « Soda Pop » et « Golden », interprétées par les héroïnes du film, ont rapidement envahi les réseaux sociaux. En moins de deux semaines, « Soda Pop » a été utilisée dans plus de 2,3 millions de vidéos TikTok, de Tokyo à Bogotá. Des chorégraphies ont été créées par des danseurs amateurs, puis reprises par des influenceurs de premier plan. L’une d’entre elles, postée par la danseuse argentine Valentina Rojas, a dépassé les 15 millions de vues en cinq jours.

« Au départ, je trouvais ça mignon, un peu kitsch », raconte Valentina. « Puis j’ai vu les paroles, la manière dont la chanson parle de masque, d’identité, de combat intérieur. J’ai compris que ce n’était pas juste une chanson pop. »

Cette viralité musicale a eu un effet d’entraînement direct sur les visionnages. Selon les données de Netflix, 68 % des nouveaux spectateurs ont déclaré avoir découvert le film via un extrait musical sur les réseaux. La plateforme a d’ailleurs réagi en mettant en avant les clips officiels sur sa page d’accueil, créant une boucle d’alimentation entre musique et narration.

Le compositeur du film, Ryu Hae-jin, explique : « On a conçu les chansons comme des moments clés du récit. “Golden” n’est pas une simple chanson de scène — c’est le moment où l’héroïne accepte son destin de chasseuse. La mélodie est entraînante, mais elle porte un poids émotionnel. »

Quelle est la recette narrative derrière ce succès mondial ?

Le scénario de KPop Demon Hunters joue sur une double identité : trois jeunes chanteuses, membres du groupe fictif “Luna Bloom”, mènent une vie secrète en tant que chasseuses de démons. Leur mission ? Empêcher une invasion surnaturelle orchestrée par des démons capables de prendre l’apparence de boys bands ultra-populaires. Le parallèle avec la frénésie des concerts, les fans en délire, les idoles adulées, n’est pas anodin.

« On voulait montrer que la ferveur populaire peut être manipulée », précise la réalisatrice, Soo-ah Kim. « Les démons ne gagnent pas par la force, mais par la séduction. Ils deviennent des stars, et les fans ne voient plus la menace. C’est une métaphore, bien sûr, mais elle parle à tout le monde. »

L’humour, souvent autodérisionnel, adoucit le ton. Les héroïnes se moquent de leurs costumes trop moulants, des contraintes du métier de star, ou des clichés du genre. « On ne voulait pas d’un film sombre », ajoute Kim. « On voulait quelque chose de léger, mais intelligent. Quelque chose qui respire. »

À Berlin, Tom, 35 ans, père de deux enfants, témoigne : « Je l’ai regardé avec ma fille de 12 ans. Elle adorait les chansons, moi j’ai été surpris par la qualité de l’animation et du rythme. On a ri, on a eu peur, on a discuté après. C’est rare qu’un film fonctionne à deux générations. »

Pourquoi la critique et le public sont-ils aussi unanimes ?

Sur Rotten Tomatoes, KPop Demon Hunters affiche un taux d’approbation de 97 % pour la presse et 91 % pour le public. Un écart minime, signe d’une réception globalement homogène. Les critiques saluent « une animation soignée, un récit fluide, et une originalité revigorante ». Pour Le Monde, « ce film réussit là où d’autres échouent : il parle à la jeunesse sans la sous-estimer, et il s’inscrit dans une culture mondiale sans perdre son identité coréenne ».

Cette crédibilité critique joue un rôle clé dans la longévité du film. Les indécis, souvent réfractaires aux productions d’animation perçues comme trop enfantines ou trop commerciales, sont rassurés. « Je ne regarde presque jamais de films d’animation », confie Élodie, 41 ans, enseignante à Bordeaux. « Mais avec les notes, les articles, j’ai pensé que ça valait le coup. Je n’ai pas été déçue. Au contraire, je l’ai trouvé profond. »

La satisfaction du public nourrit la recommandation. Sur les forums Reddit, les groupes Facebook, les discussions s’enchaînent : théories sur les démons, analyses des paroles, décryptages des références culturelles. Le film devient un objet de conversation, pas seulement de consommation.

Quelle suite pour KPop Demon Hunters ?

Netflix a officialisé la commande de deux suites, confirmant la naissance d’une franchise. Les portes s’ouvrent aussi sur d’autres supports : une série dérivée centrée sur l’origine des démons est en développement, ainsi qu’un album complet des chansons du film. Des collaborations avec des marques de mode et de gaming sont également à l’étude.

« On a construit un univers, pas juste un film », affirme Lina Cho. « Il y a des mystères non résolus, des personnages secondaires qui méritent leur propre arc. Et puis, la musique, c’est une dimension à part entière. On veut aller plus loin. »

À Séoul, des fans ont déjà créé des fanfictions, des fanarts, et même une exposition non officielle dans un café-thème. Le phénomène dépasse désormais la plateforme. Il s’inscrit dans une culture pop en mutation, où les frontières entre musique, cinéma, et jeu vidéo s’estompent.

Que signifie cette ascension pour l’avenir des contenus originaux sur Netflix ?

Le succès de KPop Demon Hunters marque un tournant. Il prouve qu’un contenu original, ancré dans une culture spécifique, peut devenir global sans se diluer. Il montre aussi que la viralité, bien canalisée, peut remplacer les campagnes publicitaires massives. Enfin, il confirme que les audiences sont prêtes pour des récits hybrides, où l’émotion, l’humour, et l’action coexistent sans hiérarchie.

La projection de Netflix & Chiffres est claire : dans quelques semaines, le film devrait franchir la barre des 231 millions de vues, devenant ainsi le contenu le plus vu de l’histoire de la plateforme. Ce n’est plus une question de “si”, mais de “quand”.

A retenir

Quel est le titre du film qui menace le record de Red Notice ?

Il s’agit de KPop Demon Hunters, un film d’animation original Netflix, sorti en juillet 2024, qui cumule plus de 210 millions de vues huit semaines après sa sortie.

Pourquoi ce film est-il si populaire à l’international ?

Sa popularité repose sur une combinaison de facteurs : une bande-son virale, un récit à la fois divertissant et symbolique, une animation de qualité, et une diffusion amplifiée par les réseaux sociaux, notamment TikTok et Instagram.

Le film va-t-il devenir le plus vu de l’histoire de Netflix ?

Selon les projections de Netflix & Chiffres, oui. Si la courbe actuelle se maintient, KPop Demon Hunters devrait dépasser Red Notice dans les quatre à six semaines à venir.

Y aura-t-il des suites ?

Oui, deux suites ont été officiellement commandées par Netflix. Un univers étendu, incluant une série dérivée et des projets musicaux, est en cours de développement.

Quel est l’impact culturel de ce phénomène ?

Le film incarne une nouvelle forme de narration globale, où les codes K-Pop, l’animation japonisante, et les thèmes universels du combat intérieur et de l’identité se mêlent pour créer un récit accessible et profond à la fois. Il marque une étape dans l’évolution des contenus originaux sur les plateformes de streaming.