Ce qu’il a fait avec des rouleaux de papier toilette en 2025 stupéfie Internet

Chaque année, des milliards de rouleaux de papier toilette sont utilisés, puis jetés sans que personne ne s’y attarde. Pourtant, derrière ce déchet anodin se cache une opportunité immense : celle de repenser notre rapport aux objets du quotidien, de valoriser ce que nous considérons comme inutile, et d’agir concrètement pour l’environnement. Ce n’est pas une révolution technologique qui changera les choses, mais parfois une simple prise de conscience, comme celle de Marc Berthier, un enseignant passionné qui a transformé sa vision des déchets en une véritable philosophie de vie.

Qu’est-ce qui pousse un homme ordinaire à redonner vie à un rouleau en carton ?

Marc Berthier, 34 ans, professeur de sciences à Lille, menait une vie plutôt classique. Comme tout le monde, il utilisait du papier toilette, jetait le rouleau, et n’y pensait plus. Tout a basculé un samedi matin d’octobre, lorsqu’il a accompagné sa fille de 7 ans, Léa, à un atelier de loisirs créatifs organisé par une association locale, « Main dans la Main ». L’objectif ? Apprendre aux enfants à fabriquer des décorations de Noël à partir de matériaux recyclés. Le matériau principal ? Les rouleaux de papier toilette.

« Je regardais Léa coller des paillettes sur un rouleau, le découper pour en faire une couronne, et je me suis dit : mais pourquoi on ne fait pas ça à grande échelle ? », raconte-t-il. Ce moment a été une révélation. Il a compris que chaque rouleau jeté était une ressource gaspillée, une micro-possibilité de création, d’éducation, d’impact écologique positif. À partir de ce jour, il a commencé à ramasser les rouleaux chez lui, puis chez ses collègues, puis dans son immeuble. « Au début, les gens me prenaient pour un original. Maintenant, ils me les apportent volontiers. »

Comment transformer un déchet en objet utile ou artistique ?

Le garage de Marc est devenu un laboratoire de création. Il y passe ses soirées et ses week-ends à imaginer, découper, peindre, assembler. « Ce qui est fascinant avec ces rouleaux, c’est leur simplicité. Ils sont tous identiques, faciles à manipuler, et incroyablement polyvalents. »

Il a commencé par des projets simples : des porte-crayons pour la classe, des supports pour les jeunes plantes, des masques d’animaux pour les enfants. Mais rapidement, ses réalisations ont gagné en ambition. Il a conçu une lampe suspendue composée de dizaines de rouleaux peints et superposés, une mosaïque murale en forme d’arbre de vie, et même un jeu de construction modulable pour les élèves en difficulté motrice.

« J’ai vu une petite fille, Camille, qui avait du mal à tenir un crayon, réussir à assembler des rouleaux avec de la colle. Elle a fabriqué un petit robot. C’était plus qu’un jouet, c’était une victoire », témoigne-t-il, les yeux brillants. Ces objets ne servent pas seulement à décorer ou à occuper les enfants : ils deviennent des outils pédagogiques, des vecteurs de confiance, des preuves tangibles que l’on peut créer quelque chose de beau et d’utile à partir de rien.

Quelles sont les applications artistiques possibles ?

Les rouleaux de papier toilette, par leur forme cylindrique et leur surface lisse, se prêtent à des créations très variées. Découpés en spirales, ils deviennent des fleurs en 3D. Collés bout à bout, ils forment des structures géométriques ou des sculptures murales. Peints, dorés, recouverts de tissu ou de papier journal, ils s’intègrent à des tableaux, des mobiles, ou des objets design.

À Lyon, une artiste plasticienne, Élise Vidal, a réalisé une exposition entière autour de ces rouleaux. Intitulée *Cycles*, l’installation représentait une forêt en carton recyclé, suspendue sous le plafond d’une galerie. « Chaque arbre était fait de centaines de rouleaux. Le message était clair : ce que nous jetons peut redevenir nature », explique-t-elle. L’exposition a attiré plus de 5 000 visiteurs et a inspiré plusieurs écoles à lancer des projets similaires.

Comment les écoles s’emparent-elles de cette idée ?

Dans les classes de primaire, les rouleaux sont devenus des incontournables des ateliers manuels. Mais leur utilisation dépasse largement le cadre du bricolage. Ils permettent d’aborder des notions scientifiques : la décomposition du carton, le cycle de vie des matériaux, l’empreinte carbone du papier. Ils aident aussi à développer la motricité fine, la coordination œil-main, et la pensée spatiale.

À Bordeaux, une enseignante de maternelle, Sophie Lanvin, a intégré les rouleaux dans un projet annuel intitulé « Zéro déchet, 100% créativité ». Chaque mois, les enfants récoltent les rouleaux, les nettoient, puis les transforment. En mars, ils ont construit un train géant pour la fête de l’école. En mai, ils ont fabriqué des télescopes pour une séance d’astronomie. « Ce n’est pas seulement ludique, c’est formateur. Ils apprennent à ne plus voir un objet comme jetable, mais comme transformable », souligne-t-elle.

Quel impact environnemental réel peut avoir le recyclage de ces rouleaux ?

Le chiffre est vertigineux : en France, on estime que plus de 100 000 tonnes de rouleaux de carton sont utilisées chaque année. La plupart finissent à la poubelle, parfois même non recyclées à cause des résidus de papier ou de colle. Pourtant, le carton des rouleaux est de haute qualité, pur et sans contamination chimique. Il peut être recyclé jusqu’à 7 fois.

Mais la vraie puissance du geste ne réside pas dans le recyclage industriel, mais dans la réutilisation créative. « Quand on réutilise un rouleau, on fait trois choses à la fois : on évite de produire un nouvel objet, on réduit les déchets, et on sensibilise les autres », explique Thomas Rey, ingénieur en écologie urbaine à Toulouse.

Des collectivités locales ont commencé à s’emparer de l’idée. À Nantes, une campagne de sensibilisation a permis de récolter plus de 50 000 rouleaux en trois mois. Ils ont été redistribués à des ateliers de réinsertion, où des personnes en reconversion professionnelle les ont transformés en objets de décoration vendus dans des marchés éco-responsables. Un projet qui a non seulement réduit les déchets, mais aussi créé des emplois.

Peut-on aller au-delà du bricolage ?

Oui, et certains projets l’ont déjà démontré. À Montpellier, une équipe d’architectes étudiants a conçu une cabane d’enfant entièrement faite de rouleaux de papier toilette compressés et liés par une colle naturelle à base de farine. La structure, légère mais solide, a résisté à plusieurs mois d’exposition extérieure. « On a prouvé qu’on pouvait utiliser ce matériau comme isolant ou panneau décoratif dans des constructions temporaires », précise l’un des étudiants, Raphaël Koenig.

Dans un autre registre, des jardiniers urbains ont commencé à utiliser les rouleaux comme godets de semis. Le carton se décompose naturellement dans la terre, ce qui permet de planter directement le godet sans déranger les racines. « C’est idéal pour les jeunes plants sensibles, comme les tomates ou les courgettes », confie Amina Chafik, maraîchère sur un toit-terrasse à Paris. Elle utilise désormais des milliers de rouleaux par saison, tous collectés dans les immeubles voisins.

Comment passer d’une initiative individuelle à un mouvement collectif ?

Le cas de Marc Berthier n’est pas isolé. Partout en France, des particuliers, des enseignants, des artistes, des associations, s’emparent de cette idée. Mais pour que l’impact soit durable, il faut passer à l’échelle collective.

À Strasbourg, un groupe de voisins a lancé « Le Collectif du Rouleau », une initiative de porte-à-porte pour récupérer les cartons. Ils organisent des ateliers mensuels, forment des bénévoles, et collaborent avec des écoles. « Ce n’est plus une question de bricolage, c’est une question de lien social et d’écologie pratique », affirme Léonie Dubreuil, l’une des fondatrices.

Des entreprises aussi s’engagent. Une marque de papier toilette éco-responsable a lancé une campagne : pour chaque rouleau retourné en point de collecte, un arbre est planté. « On veut que les gens pensent au cycle complet : de la forêt à la salle de bain, puis au retour à la nature », explique leur directrice marketing, Clémence Laroche.

Quelle est la place du geste individuel dans la transition écologique ?

Le geste de garder un rouleau de papier toilette peut sembler dérisoire face aux enjeux climatiques. Pourtant, c’est précisément dans ces micro-actions que naît un changement profond. Elles modifient notre regard, nous reconnectent à la matière, nous rappellent que nous ne sommes pas spectateurs, mais acteurs.

« Ce n’est pas parce qu’un geste est petit qu’il est insignifiant », insiste Marc. « Chaque rouleau sauvé, c’est un message envoyé à soi-même : je choisis de ne pas gaspiller. Et ce message, il se propage. »

Comment intégrer cette pratique dans son quotidien ?

La première étape est la prise de conscience. Il suffit de poser un bac à côté des toilettes pour commencer à collecter les rouleaux. Ensuite, on peut les rincer, les laisser sécher, et les stocker. Une fois qu’on en a une dizaine, on peut déjà réaliser un petit projet : un porte-coton, un cadre photo, un jouet simple.

Des tutoriels abondent en ligne, mais l’essentiel n’est pas la technique : c’est l’intention. « Il ne s’agit pas de devenir artisan du rouleau, mais de changer son rapport à l’objet », résume Sophie Lanvin. « C’est un acte de résistance douce contre l’obsolescence programmée. »

Quelle conclusion tirer de cette révolution silencieuse ?

L’histoire des rouleaux de papier toilette est une métaphore puissante. Elle nous montre que l’innovation durable ne vient pas toujours des laboratoires, mais parfois de la cuisine, du garage, de l’école du coin. Elle nous rappelle que la créativité, alliée à la conscience écologique, peut transformer l’ordinaire en extraordinaire.

Marc Berthier n’a pas sauvé la planète à lui seul. Mais il a changé sa manière de vivre, celle de ses élèves, de ses voisins. Et peut-être, à son échelle, a-t-il semé une graine. Une graine de sens, de responsabilité, de beauté retrouvée dans l’infime.

A retenir

Un rouleau de papier toilette peut-il vraiment servir à autre chose qu’à être jeté ?

Oui, absolument. Grâce à sa forme cylindrique, sa légèreté et sa composition en carton pur, le rouleau peut être réutilisé de multiples façons : en godet de semis, en objet de décoration, en jouet pour enfants, en support pédagogique, ou même en élément de construction pour des projets artistiques ou architecturaux.

Est-ce que la réutilisation des rouleaux a un réel impact écologique ?

Oui. Bien que chaque rouleau soit petit, leur nombre colossal (des milliards chaque année) en fait un flux de déchets non négligeable. En les réutilisant, on réduit la demande de nouveaux matériaux, on diminue les déchets, et on sensibilise à une économie circulaire. Ce geste simple participe à un changement culturel profond.

Comment commencer à réutiliser les rouleaux chez soi ?

Commencez par installer un petit bac dans la salle de bain pour collecter les rouleaux usagés. Nettoyez-les rapidement si nécessaire, laissez-les sécher, puis stockez-les. En quelques semaines, vous aurez assez de matériel pour réaliser un premier projet manuel, seul ou avec des enfants.

Peut-on recycler les rouleaux de papier toilette dans les poubelles classiques ?

Oui, le carton des rouleaux est recyclable dans la filière papier, à condition qu’il ne soit pas souillé par des résidus organiques ou de la colle non biodégradable. Toutefois, la réutilisation créative est souvent plus valorisante que le recyclage industriel, car elle repousse davantage le moment où le matériau devient déchet.

Existe-t-il des projets collectifs autour de cette idée ?

Oui, de nombreuses initiatives locales voient le jour : collectes de rouleaux dans les écoles, ateliers de création en centre social, projets artistiques en milieu urbain, ou collaborations avec des associations de réinsertion. Ces projets renforcent à la fois l’impact écologique et le lien social.