Une astuce ancestrale avec de la craie pour éloigner les fourmis en 2025

Alors que les préoccupations autour des produits chimiques s’intensifient, de plus en plus de foyers cherchent des alternatives naturelles, durables et sans danger pour faire face aux petits tracas du quotidien. Parmi les solutions oubliées du passé, l’utilisation de la craie comme répulsif naturel contre les fourmis refait surface, portée par des témoignages concrets et un regain d’intérêt pour les savoirs ancestraux. Cette méthode, à la fois simple, peu coûteuse et écologique, s’inscrit dans une démarche de prévention douce, loin des traitements agressifs. À travers des expériences vécues et des explications scientifiques accessibles, il devient possible de comprendre pourquoi un simple morceau de craie peut suffire à repousser une armée d’insectes.

Comment une retraitée du sud de la France a mis fin à l’invasion de fourmis

À Perpignan, dans une maison entourée de jardins luxuriants, Madeleine Vasseur, 72 ans, a longtemps dû composer avec une présence indésirable chaque été : les fourmis. « Elles arrivaient toujours par la même fenêtre de la cuisine, juste au-dessus de l’évier. J’avais l’impression qu’elles savaient exactement où trouver les miettes », raconte-t-elle, un sourire teinté d’agacement dans la voix. Pendant des années, elle a utilisé des sprays vendus en grande surface, des pièges collants, et même un produit en gel qu’elle appliquait dans les fissures. Mais rien n’y faisait : les fourmis revenaient, parfois plus nombreuses.

C’est en discutant avec sa voisine, une ancienne institutrice, qu’elle entend parler d’une méthode oubliée : la craie. « Elle m’a dit : “Ma grand-mère faisait ça dans les années 1950. Elle traçait une ligne avec sa craie de classe, et les fourmis ne passaient pas.” Je me suis dit que ça ne coûtait rien d’essayer. » Madeleine se procure alors une boîte de craies blanches classiques, celles qu’on utilise encore parfois dans les écoles ou sur les trottoirs pour les jeux d’enfants. Elle trace une ligne épaisse sous la porte d’entrée de la cuisine, autour du chambranle de la fenêtre, et sur le seuil du placard où elle garde ses céréales.

Le lendemain, elle constate un phénomène étonnant : les fourmis, qui formaient habituellement une colonne bien ordonnée, s’arrêtent net devant la ligne de craie. Certaines hésitent, tâtonnent, puis font demi-tour. « C’était comme s’il y avait un mur invisible. Je n’en croyais pas mes yeux. » Depuis, elle renouvelle la ligne tous les trois ou quatre jours, ou après avoir passé un coup d’éponge. « C’est devenu un rituel. Je le fais le matin, avec mon café. Et je n’ai plus vu une seule fourmi dans la cuisine depuis deux mois. »

Pourquoi la craie repousse-t-elle les fourmis ?

La réponse réside dans la composition chimique de la craie et dans le comportement très particulier des fourmis. La craie est principalement composée de carbonate de calcium, un minéral naturel que l’on retrouve dans les roches calcaires, les coquilles d’œufs, ou encore les antacides. Ce composé, inoffensif pour l’homme, interfère avec les phéromones que les fourmis utilisent pour communiquer entre elles.

Les fourmis ne se déplacent pas au hasard. Elles suivent des pistes odorantes, des sentiers chimiques laissés par leurs congénères. Lorsqu’une fourmi découvre une source de nourriture, elle libère une phéromone en retour vers la colonie, créant ainsi une autoroute vivante que d’autres empruntent. La craie, en laissant une trace poudreuse sur le sol ou les surfaces, masque ou perturbe ces signaux chimiques. « C’est comme si on effaçait une carte routière », explique Émilien Rochet, biologiste spécialisé dans les insectes sociaux. « Les fourmis ne reconnaissent plus le chemin. Elles sont désorientées, et plutôt que de traverser une zone qu’elles ne comprennent pas, elles préfèrent faire demi-tour. »

Est-ce que toutes les fourmis réagissent de la même manière ?

Non, toutes les espèces ne réagissent pas identiquement. Les fourmis noires domestiques, très communes en France, semblent particulièrement sensibles à cette barrière. En revanche, certaines espèces plus agressives, comme les fourmis charpentières, peuvent être moins facilement repoussées. « La craie ne tue pas les fourmis, elle les détourne. C’est une solution de prévention, pas d’éradication », précise Émilien Rochet. Elle fonctionne donc mieux en amont, pour éviter l’invasion, qu’en aval, quand la colonie est déjà bien installée.

Une solution sûre pour les familles et les animaux

Un des principaux atouts de cette méthode est son innocuité. Contrairement aux insecticides chimiques, qui peuvent contenir des substances neurotoxiques comme les pyréthrinoïdes, la craie ne présente aucun risque pour la santé humaine ni animale. « J’ai un chat, Mistigri, qui passe son temps à lécher le sol. Avec les sprays, je me demandais s’il n’ingérait pas des produits dangereux. Là, même s’il marche sur la craie, ce n’est pas un problème », confie Madeleine.

Cette sécurité est particulièrement appréciée des parents. Léa Bonnard, mère de deux jeunes enfants à Montpellier, a adopté la technique après avoir lu un témoignage similaire en ligne. « Mes enfants rampaient par terre, et je ne voulais pas qu’ils soient exposés à des produits chimiques. La craie, c’est rassurant. En plus, mes fils adorent m’aider à tracer les lignes. C’est devenu un jeu. »

La craie peut-elle remplacer totalement les insecticides ?

Pour les petites invasions ponctuelles, oui. Mais en cas d’infestation importante, il est conseillé de combiner cette méthode avec d’autres mesures : nettoyage rigoureux des surfaces, élimination des sources de nourriture, et bouchage des fissures. La craie est un allié, pas une solution miracle. Elle fait partie d’une stratégie globale de prévention.

Quelle craie choisir pour un effet optimal ?

Toute craie blanche standard peut fonctionner, mais certains types sont plus efficaces que d’autres. Les craies à base de carbonate de calcium pur, souvent utilisées sur les tableaux noirs, sont les plus recommandées. Les craies de couleur, en revanche, peuvent contenir des pigments ou des liants qui réduisent leur efficacité.

« J’ai essayé une craie rose, pensant que c’était pareil, mais ça n’a pas marché », raconte Madeleine. « Mon voisin m’a dit que les craies colorées sont souvent faites avec des sulfates ou des plâtres différents. Il faut que ce soit de la vraie craie calcaire. »

Peut-on utiliser du fusain ou du crayon gris ?

Non. Le fusain, le graphite ou les crayons noirs ne contiennent pas de carbonate de calcium. Leur composition est trop différente, et ils n’ont aucun effet répulsif sur les fourmis. Seule la craie calcaire produit l’effet recherché.

Comment appliquer la craie efficacement ?

L’application est simple, mais elle doit être soigneuse. Il faut tracer une ligne continue, assez épaisse, sur les zones d’entrée potentielles : seuils de portes, joints de fenêtres, fissures dans les murs, ou autour des pieds de meubles. La poudre doit adhérer à la surface, donc il est préférable de ne pas appliquer la craie sur un sol humide ou gras.

« Je passe la craie plusieurs fois pour bien déposer la poudre », explique Léa Bonnard. « Et je fais un petit test en observant si les fourmis hésitent. Si elles passent, je renforce la ligne. »

Combien de temps la barrière reste-t-elle efficace ?

La durée de protection dépend de l’environnement. À l’intérieur, une ligne peut rester efficace pendant plusieurs jours, surtout si elle n’est pas effacée par le passage ou le nettoyage. À l’extérieur, la pluie ou l’humidité dissolvent rapidement la craie. Il est donc nécessaire de la renouveler après chaque intempérie ou arrosage.

Et si la craie ne suffit pas ?

Dans certains cas, les fourmis peuvent contourner la barrière ou s’adapter. Il est alors utile d’associer la craie à d’autres méthodes naturelles. Le vinaigre blanc, par exemple, peut être utilisé pour effacer les traces de phéromones sur les surfaces. Le bicarbonate de soude, mélangé au sucre, peut servir d’appât toxique pour les colonies. L’huile essentielle de menthe poivrée, réputée pour son odeur répulsive, peut être vaporisée sur les points d’entrée.

« J’ai combiné la craie avec du vinaigre sur les joints de carrelage », témoigne Léa. « Depuis, plus aucune trace de fourmis. »

Peut-on utiliser la craie contre d’autres insectes ?

Oui. Bien que les preuves soient moins nombreuses, certains utilisateurs rapportent un effet dissuasif contre les cloportes, les araignées ou encore les petits coléoptères. Ces insectes, sensibles aux variations de texture et d’odeur, semblent hésiter à traverser une ligne de craie poudreuse.

« J’ai un sous-sol qui attire les cloportes en automne », raconte Julien Mercier, un bricoleur amateur de Bordeaux. « Depuis que j’ai tracé des lignes autour des portes, je les vois moins. Ce n’est pas parfait, mais c’est mieux qu’avant. »

La craie agit-elle aussi sur les punaises ou les blattes ?

Non, il n’existe pas de données fiables indiquant que la craie repousse les punaises de lit ou les blattes. Ces insectes ont des comportements et des sens différents, et ils ne semblent pas perturbés par le carbonate de calcium. D’autres méthodes, comme l’inspection rigoureuse ou les pièges spécifiques, sont nécessaires dans ces cas.

Un retour aux méthodes simples, mais pas anodin

L’utilisation de la craie contre les fourmis n’est pas qu’un simple truc de grand-mère. Elle s’inscrit dans une tendance plus large : celle du retour à des solutions douces, durables, et respectueuses de l’environnement. Alors que les produits chimiques s’accumulent dans les sols, les eaux et même notre organisme, des alternatives simples gagnent en crédibilité.

« On a tendance à croire que la science moderne a toutes les réponses », observe Émilien Rochet. « Mais parfois, les solutions les plus anciennes sont les plus intelligentes. Elles ne cherchent pas à tuer, mais à coexister. »

A retenir

La craie est-elle vraiment efficace contre les fourmis ?

Oui, dans de nombreux cas, elle agit comme une barrière répulsive en perturbant les pistes de phéromones que les fourmis suivent. Elle ne tue pas les insectes, mais les empêche d’entrer dans certaines zones.

Quel type de craie doit-on utiliser ?

Privilégiez les craies blanches à base de carbonate de calcium, comme celles utilisées pour les tableaux noirs. Évitez les craies colorées ou les crayons, qui n’ont pas la même composition.

Est-ce que la craie est dangereuse pour les enfants ou les animaux ?

Non, la craie est non toxique et sans danger. Elle peut être utilisée en toute sécurité dans les maisons avec jeunes enfants ou animaux domestiques.

Faut-il renouveler l’application de la craie ?

Oui, régulièrement. La ligne doit être renouvelée après le nettoyage, le passage fréquent, ou en cas d’humidité. À l’extérieur, elle doit être refaite après la pluie.

Peut-on combiner la craie avec d’autres méthodes naturelles ?

Absolument. Elle peut être associée au vinaigre blanc, au bicarbonate de soude, ou aux huiles essentielles pour renforcer son efficacité, surtout en cas d’invasion persistante.