Serpents au jardin : cette habitude automnale peut mener à une rencontre inattendue en 2025

Chaque automne, alors que les feuilles commencent à roussir et que l’air se rafraîchit, une présence discrète mais bien réelle s’invite dans nos jardins : celle des serpents. En septembre, ce reptile, souvent mal compris, devient plus visible, non pas par hasard, mais en raison d’un subtil jeu d’instincts et d’adaptation à la saison. Ce mois marque une période charnière dans leur cycle biologique, où la recherche de chaleur, de nourriture et de refuge les rapproche des zones habitées. Entre cueillette de pommes, ramassage de feuilles ou rangement de bois, nos gestes quotidiens peuvent croiser leur trajectoire. Comprendre ce phénomène, c’est apprendre à cohabiter en toute sécurité, sans céder à la peur ni négliger les précautions.

Pourquoi les serpents sont-ils si présents en septembre ?

En septembre, les serpents entrent dans une phase cruciale de préparation à l’hiver. La température extérieure baisse progressivement, et ces animaux à sang froid doivent optimiser leurs derniers jours d’activité avant leur période de léthargie. Le Muséum national d’Histoire naturelle souligne que cette période est particulièrement propice à leurs déplacements. Les couleuvres et vipères, espèces les plus répandues en France, en profitent pour effectuer leurs dernières chasses et trouver des abris sécurisés.

Les raisons de cette visibilité accrue sont doubles. D’abord, la chute des fruits dans les vergers attire des rongeurs et des insectes, qui deviennent des proies faciles pour les serpents. Ensuite, les jardins offrent une multitude de cachettes : tas de bois, feuilles mortes, abris de jardin. Ces lieux, souvent manipulés par les humains en cette période, deviennent des zones de croisement entre espèces.

Camille Lenoir, maraîchère dans le Gard, raconte : « J’ai failli ramasser une pomme sans regarder, et j’ai vu un mouvement rapide sous l’arbre. C’était une couleuvre, inoffensive, mais j’ai compris qu’un simple geste pouvait tout changer. Depuis, je vérifie toujours avant de toucher le sol. »

Quelles sont les cachettes favorites des serpents en jardin ou en verger ?

Contrairement à l’image classique du serpent glissant dans les herbes hautes, leur choix de refuge est bien plus stratégique. En septembre, ils privilégient les zones qui conservent la chaleur et offrent une protection contre les prédateurs. Les pompiers et les associations de protection de la faune enregistrent chaque année des interventions dans des lieux précis, souvent sous-estimés par les jardiniers.

Pourquoi les fruits tombés attirent-ils les serpents ?

Un fruit au sol n’est pas qu’un déchet. Il devient un écosystème miniature : les insectes et les rongeurs s’y rassemblent pour se nourrir. Les serpents, chasseurs opportunistes, s’installent à proximité pour profiter de cette concentration de proies. C’est souvent là, sous un pommier ou un cerisier, qu’ils se reposent après un repas, ou qu’ils se réchauffent sur un sol encore tiède.

Où se cachent-ils dans les aménagements du jardin ?

Les tas de feuilles mortes et les composts non retournés sont des abris idéaux. Ils conservent la chaleur et offrent une couverture naturelle. Les tas de bois, souvent stockés à même le sol, créent des interstices sombres et secs, parfaits pour les reptiles. Quant aux serres et abris de jardin, leur structure en métal ou en bois capte la chaleur du soleil, devenant de véritables pièges thermiques.

Étienne Dubreuil, bénévole dans une association de sauvetage de la faune, précise : « On intervient souvent pour des serpents coincés dans des abris de jardin ou sous des palettes. Les gens ne réalisent pas que ces lieux, qu’ils considèrent comme inoffensifs, sont des zones stratégiques pour les reptiles. »

Les murs ensoleillés, un refuge inattendu

Les pieds de murs exposés au sud, en pierre ou en béton, restent chauds longtemps après la tombée du jour. Les serpents s’y collent pour réguler leur température corporelle. Ce comportement, appelé « thermorégulation », explique pourquoi ils sont souvent vus en fin de journée, immobiles, le long des clôtures ou des fondations.

Quel geste banal peut entraîner une morsure ?

La majorité des morsures de vipères en France surviennent non par agressivité, mais par surprise. Le serpent, souvent effrayé, réagit par instinct de défense. Le Centre antipoison insiste sur ce point : les accidents sont presque toujours évitables avec une simple vigilance.

Pourquoi ramasser une pomme peut être risqué ?

Un geste aussi anodin que ramasser un fruit tombé peut surprendre un serpent tapi sous l’herbe ou entre les feuilles. En 2024, plus de 250 cas de morsures ont été recensés en France, dont la moitié lors d’activités de plein air. La plupart des victimes étaient en train de jardiner, de ramasser du bois ou de cueillir des fruits.

Le Dr Léa Moreau, urgentiste dans un hôpital du Vaucluse, témoigne : « J’ai vu plusieurs patients arriver après avoir voulu ramasser des châtaignes sans regarder. L’un d’eux, un homme de 62 ans, a mis trois jours à comprendre qu’il avait été mordu. La douleur était faible au début, mais l’enflure a rapidement gagné le mollet. »

Quelles précautions simples peuvent éviter l’accident ?

Les experts recommandent plusieurs gestes de bon sens. Regarder le sol avant de toucher est la première règle. Utiliser une pince ou un râteau pour déplacer des objets au sol réduit considérablement le risque. Porter des chaussures fermées, surtout dans les zones herbeuses ou boisées, protège les pieds. Enfin, secouer légèrement les fruits tombés avant de les ramasser peut suffire à faire fuir un reptile.

« Depuis que j’utilise une petite pince pour ramasser les pommes, je me sens plus sereine », confie Solène Vasseur, habitante d’un village en Ardèche. « Et mes enfants ont appris à ne jamais toucher le sol sans vérifier. »

Quels sont les chiffres clés sur les rencontres serpent-humain ?

Le risque de croiser un serpent en septembre n’est pas une légende urbaine. Il est documenté par plusieurs institutions nationales. Chaque année, environ 1 000 morsures de vipères sont recensées en France, selon la Société Française de Médecine d’Urgence. La grande majorité ne sont pas mortelles, mais elles nécessitent une prise en charge médicale rapide, parfois une hospitalisation.

Quelles sont les régions les plus touchées ?

Les régions d’Auvergne-Rhône-Alpes, de Provence-Alpes-Côte d’Azur et d’Occitanie concentrent le plus de signalements. Ces zones abritent les deux espèces de vipères venimeuses présentes en France : la vipère aspic et la vipère péliade. Leur présence est liée à un climat doux, des milieux variés et une forte biodiversité.

Comment évolue le nombre d’interventions en septembre ?

Les pompiers observent une hausse de 20 % des interventions liées aux serpents chaque mois de septembre par rapport à juillet. Cette augmentation coïncide avec les travaux de fin d’été : nettoyage des vergers, préparation des abris, entretien des jardins. L’Office Français de la Biodiversité (OFB) indique que près de 40 % des signalements de serpents en zone habitée se produisent entre août et octobre.

« En septembre, on reçoit plusieurs appels par semaine pour des serpents dans les jardins », explique Thomas Ferrand, pompier bénévole dans les Alpes-de-Haute-Provence. « Souvent, ce sont des couleuvres inoffensives, mais les gens paniquent. Notre rôle, c’est aussi de rassurer et d’expliquer. »

Comment cohabiter sereinement avec les serpents ?

La peur du serpent est profondément ancrée, mais elle est souvent déconnectée de la réalité. En France, seules deux espèces sur dix sont venimeuses, et les morsures restent rares. Les serpents, loin d’être des ennemis, jouent un rôle écologique essentiel en régulant les populations de rongeurs et d’insectes.

Apprendre à les reconnaître, à anticiper leurs comportements et à adapter ses gestes suffit à vivre en harmonie avec eux. Un jardin où circule un serpent est un jardin en bonne santé, où l’équilibre naturel est respecté.

A retenir

Pourquoi les serpents sont-ils plus visibles en septembre ?

Les serpents sont plus actifs en septembre car ils préparent leur entrée en hibernation. Ils cherchent chaleur, nourriture et abri, ce qui les rapproche des zones habitées, notamment les jardins et vergers.

Quels sont les lieux les plus fréquentés par les serpents en cette période ?

Les serpents se cachent fréquemment sous les fruits tombés, dans les tas de feuilles mortes, les composts, les tas de bois, les abris de jardin et le long des murs ensoleillés, où la température reste élevée.

Quels gestes simples permettent d’éviter une morsure ?

Il est recommandé de regarder le sol avant de toucher, d’utiliser des outils de jardinage plutôt que les mains, de porter des chaussures fermées et de secouer légèrement les objets ramassés au sol, comme les fruits.

Quelles régions de France sont les plus concernées ?

Les régions d’Auvergne-Rhône-Alpes, de PACA et d’Occitanie sont les plus touchées, en raison de la présence accrue de vipères aspic et péliade, et d’un climat favorable à leur activité.

Les morsures de serpents sont-elles fréquentes en France ?

Environ 1 000 morsures de vipères sont recensées chaque année en France. La majorité des cas surviennent en septembre lors d’activités extérieures, mais les décès sont extrêmement rares grâce à une prise en charge médicale efficace.