Oubliez les Labubu, cette peluche culte des années 80 vaut jusqu’à 300 € en 2025 et vous l’avez peut-être encore

Il y a des objets qui traversent le temps sans jamais vraiment disparaître. Ils s’endorment dans les placards, patientent dans les cartons du grenier, oubliés par les adultes qu’étaient hier des enfants émerveillés. Et puis, un jour, ils ressurgissent, portés par une vague de nostalgie, de culture pop ou de tendance vintage. C’est exactement ce qui est en train de se produire avec Kiki, cette petite peluche au pouce dans la bouche qui a bercé l’enfance de toute une génération. Aujourd’hui, elle ne fait pas que réchauffer les souvenirs : elle se vend à prix d’or. De TikTok aux plateformes de revente, Kiki, l’ancêtre des Labubu, connaît un revival inattendu, transformant des souvenirs en véritables trésors.

Qui est Kiki, et pourquoi fait-il tant parler de lui en 2025 ?

Kiki, de son vrai nom Monchhichi, est né au Japon en 1974, fruit de l’imagination de la marque Sekiguchi. Ce petit singe aux grands yeux ronds, au ventre rebondi et au pouce constamment glissé entre les lèvres, a rapidement conquis les cœurs. Importé en France à la fin des années 70, il est devenu une icône des fêtes de Noël, des anniversaires et des récompenses pour les bons comportements. Pour beaucoup d’enfants, posséder un Kiki, surtout dans une version thématique — pompier, docteur, marié — était un rêve. Aujourd’hui, ce rêve a une valeur monétaire.

En 2025, Kiki refait surface, non pas comme un simple jouet d’antan, mais comme un objet de collection hautement convoité. Sur TikTok, des comptes entiers lui sont dédiés, comme @kiki.planet, qui partagent des vidéos nostalgiques, des comparaisons de modèles rares, ou encore des découvertes incroyables dans des vide-greniers. Les réseaux sociaux ont relancé la machine, mais c’est la génération X et les premiers millennials qui en sont les principaux moteurs. Ceux-là mêmes qui, enfants, câlinaient leur Kiki, aujourd’hui trentenaires ou quadragénaires, ont les moyens de racheter un bout de leur enfance.

Un témoignage parmi tant d’autres : celui de Camille, 42 ans, Parisienne

« J’ai retrouvé mon Kiki docteur chez ma mère, dans un vieux coffre. Il avait perdu un œil, et son pyjama était troué. Mais je l’ai tout de suite reconnu. Je l’ai fait restaurer par une couturière spécialisée dans les peluches anciennes. Elle m’a dit que les demandes exploseraient cette année. Et elle avait raison : je l’ai mis sur eBay, avec ses habits d’origine et son certificat de restauration. En trois jours, j’ai reçu une offre à 180 euros. J’ai hésité à vendre… mais c’est parti. »

Quels modèles de Kiki valent une fortune aujourd’hui ?

Comme dans toute collection, la valeur dépend de la rareté, de l’état, de l’authenticité et de l’histoire. Tous les Kiki ne se valent pas. Certains, très communs, se revendent autour de 20 à 30 euros. D’autres, rares ou dans des circonstances exceptionnelles, atteignent des sommets inattendus.

Les grands formats Showa rétro

Les modèles japonais de la période Showa, notamment ceux fabriqués dans les années 70 et 80, sont particulièrement prisés. Le Kiki Baseball, reconnaissable à sa casquette rouge et son petit gant, peut atteindre jusqu’à 260 euros s’il est en parfait état, avec son étiquette d’origine. Ces versions, souvent importées directement du Japon, ont un charme vintage indéniable.

Les éditions anniversaires

Certaines peluches ont été produites pour célébrer des dates marquantes. Le Bebichhichi, lancé pour le 10e anniversaire de la marque, est l’un des plus recherchés. Petit frère de Kiki, il est plus rare et plus petit, ce qui le rend précieux aux yeux des collectionneurs. Quant au Monchhichi Hanu, édition spéciale du 30e anniversaire, il s’arrache à plus de 274 euros, surtout s’il est encore sous blister.

Les versions françaises made in Sarthe

Dans les années 80, une usine située en Sarthe a produit des Kiki destinés au marché français. Ces modèles, portant parfois l’étiquette « Made in France », sont devenus des pièces phares pour les nostalgiques hexagonaux. « C’est un détail, mais pour nous, c’est énorme », explique Élodie, 39 ans, collectionneuse depuis 2020. « Savoir que mon Kiki a été fabriqué à quelques kilomètres de chez mes parents, ça ajoute une dimension affective. Et les acheteurs le sentent. »

Les lots complets avec accessoires

Un Kiki seul, ce n’est déjà pas mal. Mais un Kiki accompagné de plusieurs tenues, de son petit lit, de sa baignoire en plastique ou de son diplôme de docteur, c’est un trésor. Les lots complets, surtout ceux qui ont été conservés dans leur emballage d’origine, peuvent dépasser 150 euros, voire atteindre 300 euros sur des enchères très disputées. Sur Vinted ou Le Bon Coin, les vendeurs précisent désormais : « Tout est inclus », comme s’il s’agissait d’un coffret collector.

Pourquoi la cote des Kiki explose-t-elle en 2025 ?

Plusieurs facteurs convergent pour expliquer ce boom inattendu. Ce n’est pas seulement une question de mode ou de spéculation. Il s’agit d’un phénomène culturel, économique et émotionnel.

La génération nostalgie a désormais les moyens de ses souvenirs

Les années 2020 ont vu émerger une tendance puissante : la génération qui a grandi dans les années 80 et 90, désormais installée professionnellement, cherche à se reconnecter à son enfance. Que ce soit avec des consoles rétro, des vêtements vintage ou des objets cultes comme les Tamagotchi, cette quête d’authenticité émotionnelle pousse à l’achat. « Je ne vends pas seulement une peluche, je vends un souvenir », confie Thomas, vendeur sur eBay depuis trois ans. « Mes meilleurs acheteurs sont des hommes et des femmes de 40 ans, souvent parents, qui me disent : “C’est exactement celui que j’avais à Noël 1983.” »

Le retour en force du vintage comme symbole de coolitude

Le vintage n’est plus une simple mode, c’est un style de vie. Comme les vinyles, les montres analogiques ou les Game Boy, les objets anciens sont perçus comme plus authentiques, plus humains. Kiki s’inscrit parfaitement dans cette tendance. Il est mignon, kitsch, un brin démodé — et donc, parfaitement tendance. Dans les intérieurs décorés avec soin, on le voit posé sur une étagère à côté d’un Walkman ou d’un poster de BD des années 80. Il devient un élément de décor, un clin d’œil à une époque révolue.

Les réseaux sociaux, accélérateurs de désir

Sans Instagram et TikTok, le retour de Kiki aurait-il été aussi fulgurant ? Peu probable. Ces plateformes ont permis de créer des communautés de passionnés, de diffuser des vidéos de découvertes insolites, et surtout, de montrer que ces peluches ne sont pas ringardes, mais « cultes ». Des influenceurs dédiés au vintage, comme @relics.of.youth ou @80s.kids.only, partagent régulièrement des photos de leurs trouvailles. « J’ai vu une vidéo d’un Kiki pompier vendu 240 euros », raconte Lina, 28 ans. « J’ai pensé : “Mais c’est mon ancien jouet !” Et du coup, j’ai demandé à ma sœur de fouiller dans le grenier. On en a trouvé deux. On les a nettoyés, et on les a vendus pour 180 euros chacun. »

Comment savoir si votre Kiki vaut quelque chose ?

Avant de monter sur les sites de revente, il faut faire un diagnostic. Tous les Kiki ne sont pas des pépites. Voici les critères clés à vérifier.

L’état général de la peluche

La peluche doit être propre, sans taches ni odeurs. Les coutures doivent être intactes, les yeux bien fixés, et le visage non décoloré. Un Kiki avec un bras déchiré ou un pouce usé perd beaucoup de sa valeur. Attention aussi aux réparations mal faites : un point de couture amateur peut être un frein pour les collectionneurs puristes.

La présence des vêtements et accessoires d’origine

Chaque tenue compte. Le costume de marié, le pyjama de docteur, la casquette de pompier — tout cela augmente la valeur. Même les petits objets comme la tétine en plastique ou le diplôme de Kiki sont prisés. « J’ai acheté un Kiki sans vêtements, mais j’ai pu retrouver sa tenue de ski sur un autre site », témoigne Julien, collectionneur averti. « J’ai payé 50 euros pour la tenue seule, mais ça valait le coup : le lot complet s’est vendu 220 euros. »

Les étiquettes et marquages

L’étiquette sous le bras ou au dos est cruciale. Celle qui indique « Showa » ou « Made in Japan » est un signe de valeur. Celle qui dit « Made in France » est un sésame pour les collectionneurs hexagonaux. Attention aux contrefaçons : certaines étiquettes ont été reproduites, mais les vraies ont un certain toucher, un certain style d’écriture.

Les éditions limitées ou spéciales

Si vous avez un Kiki avec un numéro de série, une mention « Anniversaire », ou un packaging spécifique, vous tenez peut-être un trésor. Les éditions de Noël, les versions promotionnelles ou les modèles offerts dans des magazines sont particulièrement rares. « J’ai trouvé un Kiki “édition magazine” dans une brocante à Lyon », raconte Chloé. « Il était vendu 15 euros. Je l’ai revendu 190 euros deux semaines plus tard. »

A retenir

Est-ce que tous les Kiki se revendent cher ?

Non. Seuls les modèles rares, bien conservés et accompagnés de leurs accessoires atteignent des prix élevés. Un Kiki ordinaire, même ancien, vaut généralement entre 20 et 50 euros.

Faut-il restaurer un Kiki abîmé avant de le vendre ?

Oui, mais avec prudence. Une restauration professionnelle peut augmenter la valeur, mais une réparation amateur peut la faire chuter. Mieux vaut photographier l’état d’origine et laisser le choix à l’acheteur.

Quels sites privilégier pour vendre un Kiki ?

eBay reste le leader pour les objets de collection, mais Vinted, Le Bon Coin et Etsy sont de plus en plus utilisés. Sur TikTok et Instagram, certains vendeurs organisent même des ventes en direct.

Peut-on considérer Kiki comme un investissement ?

Pour les modèles les plus rares, oui. Comme pour les sneakers ou les comics, certains collectionneurs achètent des Kiki non pas pour les garder, mais pour les revendre plus tard. La demande ne semble pas près de faiblir.

Conclusion

Kiki n’est plus seulement un jouet. Il est devenu un symbole, une pièce de mémoire collective, un objet de désir. Entre nostalgie, culture vintage et spéculation douce, il incarne parfaitement ce que l’on appelle aujourd’hui le « rétro-earning » : transformer ses souvenirs d’enfance en revenus. Que l’on veuille le garder ou le vendre, une chose est sûre : ce petit singe au pouce dans la bouche n’a jamais été aussi vivant qu’en 2025.