Température idéale chez vous en 2025 : confort et économies assurés

Alors que les températures extérieures chutent, une question revient chaque hiver dans les foyers français : quelle température intérieure choisir pour concilier confort, santé et sobriété énergétique ? Longtemps imposée comme une norme incontournable, la règle des 19 °C fait aujourd’hui l’objet d’un intense débat. Si elle s’inscrit dans une logique de sobriété héritée des crises pétrolières, les évolutions des habitudes de vie, de l’isolation des logements et des attentes en matière de bien-être remettent cette consigne en question. À l’aube d’un hiver où chaque degré compte, il est temps de repenser notre rapport à la chaleur domestique.

Quelle est l’origine de la règle des 19 °C ?

La consigne des 19 °C n’est pas née d’un constat de confort, mais d’une nécessité économique. Elle remonte aux années 1970, époque de la crise pétrolière, où la France, comme beaucoup de pays, a dû réduire sa dépendance aux énergies fossiles. À l’époque, les logements étaient mal isolés, les fenêtres laissaient passer les courants d’air, et le chauffage représentait une part énorme de la facture énergétique. Imposer 19 °C dans les pièces à vivre était alors un compromis raisonnable pour limiter la consommation sans sacrifier complètement le confort.

Pourtant, les conditions ont changé. Les normes thermiques de construction se sont durcies, les matériaux isolants ont évolué, et les habitudes de vie aussi. Aujourd’hui, vivre à 19 °C peut sembler frugal, voire inconfortable, pour certains. C’est ce que constate Éléonore Valmont, architecte spécialisée en habitat durable : « Quand on conçoit un logement bien isolé, avec des doubles vitrages et une ventilation performante, 19 °C devient une contrainte artificielle. On peut viser 20 °C sans gaspiller. »

Pourquoi 19 °C ne suffit plus pour certains ?

Le problème avec une règle figée comme celle des 19 °C, c’est qu’elle ne tient pas compte des variations humaines et physiques. Nick Barber, expert en gestion énergétique, et Brad Roberson, ingénieur en systèmes de chauffage, ont longuement étudié le rapport entre température intérieure et confort ressenti. Selon eux, « 19 °C est une température théorique, mais elle n’offre pas toujours le confort recherché, surtout pour les personnes sédentaires ou sensibles au froid ».

Le confort thermique dépend de plusieurs facteurs : l’activité physique, le taux d’humidité, l’isolation, ou encore la sensation de froid radiant des murs mal isolés. Par exemple, Julien Mercier, professeur de musique retraité, témoigne : « Je passe des heures assis au piano. À 19 °C, mes doigts sont engourdis, et je ressens une humidité dans les os. Depuis que j’ai monté à 20 °C dans le salon, c’est une autre vie. »

Ce ressenti subjectif est corroboré par des études : une température de 20 °C permet une meilleure circulation sanguine, un sommeil plus profond et une concentration accrue, surtout chez les personnes âgées ou souffrant de pathologies chroniques.

Le confort thermique est-il une affaire de chiffre ou de sensation ?

La température affichée sur le thermostat n’est qu’un indicateur. Ce qui compte, c’est la sensation ressentie. Et celle-ci varie considérablement selon les pièces, les horaires, et les individus. Par exemple, une pièce bien exposée au soleil peut sembler chaude même à 18 °C, tandis qu’un couloir sombre et mal isolé paraîtra glacial à 21 °C.

Les facteurs clés influençant cette perception sont multiples :

L’isolation du logement

Un mur froid, même dans une pièce chauffée, crée une sensation de froid par rayonnement. C’est pourquoi un logement mal isolé peut nécessiter des températures plus élevées pour atteindre le même confort qu’un logement bien conçu.

L’activité des occupants

Quand on bouge, on produit de la chaleur. Une personne qui cuisine ou fait le ménage ressent moins le froid qu’une autre assise à lire un livre. Camille Nguyen, mère de deux enfants, explique : « Le matin, quand les enfants sont habillés pour l’école, 20 °C me semble juste. Mais le soir, quand on est en pyjama, on a besoin de plus. »

Le taux d’humidité

Un air trop sec assèche la peau et les muqueuses, tandis qu’un air trop humide donne une impression de froid humide, même à température ambiante correcte. L’idéal se situe entre 40 % et 60 % d’humidité relative.

Faut-il chauffer toutes les pièces de la même manière ?

Une des erreurs les plus fréquentes est de vouloir une température uniforme dans tout le logement. Or, chaque pièce a une fonction, et donc des besoins thermiques spécifiques. Adopter une stratégie zonée permet d’optimiser à la fois le confort et la consommation.

Le salon et les pièces de vie : 20 °C

C’est l’espace de convivialité, où l’on reçoit, où l’on se détend. Une température de 20 °C y est idéale, surtout si l’on y passe plusieurs heures par jour. Brad Roberson insiste : « C’est là que le confort est le plus attendu. Un degré de plus, bien géré, ne coûte pas cher, mais fait une grande différence au quotidien. »

La chambre : 16 à 18 °C

Le sommeil est favorisé par une température fraîche. Une chambre trop chaude perturbe le cycle veille-sommeil. Éléonore Valmont recommande : « Baissez la température la nuit, surtout si vous avez de bons draps et une couette adaptée. Vous dormirez mieux, et vous ferez des économies. »

La salle de bain : 22 °C

Sortir de la douche dans une pièce froide est un choc thermique désagréable, voire dangereux pour les personnes âgées. Programmer un chauffage court mais intense avant la douche permet de gagner en confort sans surconsommer.

Les pièces peu utilisées : 17 °C

Un couloir, une entrée ou une buanderie n’ont pas besoin d’être chauffés comme une pièce à vivre. En les maintenant à 17 °C, on évite le froid sans gaspiller d’énergie.

Pourquoi 20 °C est-elle la température idéale selon les experts ?

La recommandation de 20 °C n’est pas arbitraire. Elle repose sur une combinaison de données techniques, physiologiques et comportementales.

Un équilibre énergétique raisonnable

Chaque degré supplémentaire au-dessus de 19 °C augmente la consommation d’environ 7 %. Passer à 20 °C représente donc un surcoût modéré, bien inférieur à celui d’un logement chauffé à 23 °C. C’est un compromis intelligent entre confort et maîtrise de la dépense.

Un confort ressenti nettement supérieur

À 19 °C, certaines personnes, notamment les plus sensibles au froid, ressentent encore une légère fraîcheur, surtout en restant immobiles. À 20 °C, cette sensation disparaît souvent, sans pour autant basculer dans l’excès. Nick Barber souligne : « C’est ce seuil où la plupart des gens se sentent bien, sans avoir besoin de porter un pull à l’intérieur. »

Une gestion facilitée par les nouvelles technologies

Avec les thermostats connectés et les systèmes de régulation intelligents, il est désormais facile de maintenir 20 °C dans les pièces à vivre tout en baissant la température la nuit ou en cas d’absence. Julien Mercier raconte : « J’ai installé un thermostat programmable. Il monte à 20 °C le matin et le soir, et descend à 17 °C la nuit. Je n’ai plus à y penser, et ma facture a baissé. »

Comment optimiser son chauffage sans surconsommer ?

Changer la température de consigne est une chose, mais optimiser son chauffage en est une autre. Plusieurs gestes simples peuvent faire une grande différence.

Investir dans un thermostat programmable

Il permet d’adapter la température aux horaires de présence, d’éviter de chauffer inutilement pendant la nuit ou les absences, et de créer des profils personnalisés par pièce.

Améliorer l’isolation

Les combles, les fenêtres et les planchers sont les principaux points de déperdition. Une isolation performante réduit la charge thermique et permet de maintenir une température constante avec moins d’efforts.

Utiliser des rideaux épais

Le soir, les fenêtres deviennent des sources de froid. Des rideaux thermiques ou des volets roulants bien fermés retiennent la chaleur et réduisent les ponts thermiques.

Fermer les portes des pièces chauffées

Isoler les espaces permet de concentrer la chaleur là où elle est utile. C’est particulièrement efficace dans les maisons ouvertes ou mal compartimentées.

Profiter de la chaleur gratuite du soleil

Le jour, ouvrez les rideaux pour laisser entrer la lumière. Le rayonnement solaire peut chauffer une pièce de plusieurs degrés sans coût énergétique. Le soir, refermez-les pour conserver cette chaleur.

Quels sont les risques d’une température trop basse ?

Il ne faut pas oublier que le froid intérieur a un impact direct sur la santé. Baisser trop la température pour faire des économies peut se retourner contre soi.

Maladies respiratoires

Un air froid et humide favorise les bronchites, les rhumes et les infections pulmonaires. Les enfants et les personnes âgées sont particulièrement vulnérables.

Stress cardiovasculaire

Le corps doit travailler davantage pour maintenir sa température interne. Pour les personnes hypertendues ou cardiaques, cela peut augmenter le risque d’infarctus ou d’accident vasculaire cérébral.

Perturbation du sommeil

Une chambre trop froide peut empêcher de s’endormir ou provoquer des réveils nocturnes. Camille Nguyen confie : « Quand j’ai essayé de descendre à 16 °C dans la chambre, mes enfants se réveillaient en grelottant. On est revenus à 17 °C, et tout le monde dort mieux. »

En conclusion : vers une nouvelle norme du confort thermique

La règle des 19 °C, bien qu’ancrée dans les mémoires, doit être réévaluée à la lumière des réalités actuelles. Elle a eu son utilité, mais elle ne correspond plus aux besoins de confort, de santé et de bien-être de nombreux foyers. Aujourd’hui, 20 °C émerge comme une alternative équilibrée : elle offre un vrai confort, sans gaspillage excessif, et s’adapte mieux aux modes de vie modernes.

Le vrai défi n’est pas de choisir un chiffre unique, mais de comprendre que le chauffage doit être intelligent, personnalisé et adapté. Grâce à l’isolation, aux technologies de régulation et à une meilleure conscience énergétique, il est possible de vivre bien chez soi, sans culpabilité ni surconsommation. Le confort thermique, ce n’est pas juste une température : c’est un équilibre entre le corps, l’habitat et l’environnement.

A retenir

Pourquoi 20 °C est-elle préférée à 19 °C ?

Parce qu’elle offre un meilleur compromis entre confort ressenti et consommation énergétique. À 20 °C, la plupart des personnes ne ressentent plus de froid, surtout lorsqu’elles sont sédentaires, sans pour autant augmenter significativement leur facture.

Peut-on chauffer certaines pièces plus que d’autres ?

Oui, et c’est même recommandé. Adapter la température selon l’usage des pièces (20 °C en salon, 17 °C en couloir, 22 °C en salle de bain) permet d’optimiser à la fois confort et économies.

Quels sont les risques d’une température inférieure à 19 °C ?

Un logement trop froid expose à des risques sanitaires : infections respiratoires, stress cardiovasculaire, troubles du sommeil. Ceux-ci touchent particulièrement les enfants, les personnes âgées et les malades chroniques.

Comment maintenir 20 °C sans surconsommer ?

En combinant un thermostat programmable, une bonne isolation, des rideaux thermiques et une gestion zonée du chauffage. Profiter de la chaleur solaire gratuite le jour est aussi un levier efficace.

Est-ce que 20 °C convient à tous les logements ?

La température idéale dépend de l’isolation, de l’exposition et des habitudes de vie. Dans un logement bien isolé, 20 °C est facilement atteignable. Dans un ancien bâtiment, des ajustements peuvent être nécessaires, mais l’objectif reste un confort sain et durable.