Maison de santé, bac à chaîne, Blablacar : ce que vous devez savoir sur le conseil du Pays sabolien

En ce vendredi 26 septembre 2025, sous un ciel encore incertain de fin d’été, les conseillers communautaires du Pays sabolien se sont réunis à Notre-Dame-du-Pé, dans la Sarthe, pour leur traditionnelle réunion de rentrée. Ce rassemblement, dense et symbolique, marquait aussi le début de la dernière ligne droite de leur mandat. Au menu : 58 délibérations, un nombre impressionnant qui reflète l’ampleur des enjeux territoriaux. Si plusieurs élus étaient absents, ceux présents ont affiché une détermination accrue, conscients que leurs décisions influenceront durablement le visage du territoire dans les années à venir. Parmi les sujets phares, la construction de la future maison de santé pluriprofessionnelle a occupé une place centrale, portée par une volonté collective d’améliorer l’accès aux soins dans une zone parfois fragilisée par la désertification médicale.

Pourquoi la maison de santé est-elle une priorité pour le Pays sabolien ?

La pénurie de professionnels de santé, notamment dans les zones rurales ou semi-rurales, n’est plus un secret. Le Pays sabolien, composé de plusieurs communes autour de Sablé-sur-Sarthe, n’échappe pas à cette réalité. Depuis plusieurs années, les habitants doivent parcourir des dizaines de kilomètres pour consulter un médecin généraliste, un spécialiste ou même un dentiste. C’est dans ce contexte que le projet de maison pluriprofessionnelle de santé a vu le jour. Ce n’est pas simplement une infrastructure en construction : c’est une réponse structurée à une crise sanitaire silencieuse.

Daniel Chevalier, président de la communauté de communes, a souligné l’importance de ce projet lors de la réunion. Nous ne construisons pas seulement des murs, nous construisons un service public de proximité , a-t-il déclaré. L’enjeu dépasse les simples consultations : il s’agit de créer un lieu de coordination entre médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, sages-femmes, et même des professionnels de la santé mentale. Un véritable écosystème médical pensé pour fluidifier les parcours de soins.

Le financement, l’un des points cruciaux, a été clarifié lors du conseil. Grâce au pacte stratégique régional signé dans le cadre du contrat Pays de la Loire 2026, une enveloppe de 533 000 euros a été attribuée à la collectivité. Une somme conséquente, que le Pays sabolien a décidé de consacrer entièrement à la construction de cette maison de santé. Ce n’est pas une subvention, c’est un levier , insiste Daniel Chevalier. Elle nous permet d’accélérer les travaux, de sécuriser les délais, et surtout de maintenir la promesse faite aux habitants.

Quel est l’état d’avancement du projet ?

Le projet, situé à proximité de la gare de Sablé-sur-Sarthe, a déjà franchi plusieurs étapes clés. Une enquête publique a été ouverte, comme le prévoit la réglementation pour les opérations d’urbanisme d’envergure. Elle a permis de recueillir les avis des citoyens, des associations et des acteurs locaux. Les retours ont été majoritairement positifs, marqués par une attente forte en matière de services de santé accessibles.

J’ai participé à l’enquête publique , témoigne Élodie Rambert, habitante de Montaigu-le-Blin. J’y ai déposé un avis écrit, mais j’y suis aussi allée en personne. J’ai deux enfants, et depuis que notre médecin traitant a pris sa retraite, on consulte à plus de 20 km de chez nous. Parfois, quand un des enfants est malade, je dois poser une demi-journée de congé. Alors oui, cette maison de santé, c’est vital pour nous.

Les études techniques sont en cours, et les premiers coups de pioche sont prévus pour le premier trimestre 2026. Le site choisi, à l’entrée de Sablé, a été retenu pour sa centralité, son accessibilité en transports en commun et sa proximité avec d’autres services publics. On veut que ce soit un lieu facile d’accès, pas seulement en voiture , précise Lucien Vasseur, urbaniste consultant sur le projet. L’idée, c’est que les gens puissent y venir à pied, en vélo, ou en bus. C’est aussi une question d’inclusion.

Comment ce projet va-t-il transformer la vie des habitants ?

La future maison de santé ne se limite pas à un simple regroupement de cabinets médicaux. Elle incarne une nouvelle approche de la santé de proximité. Les patients pourront bénéficier d’un guichet unique pour prendre rendez-vous, d’un système de télémédecine intégré, et d’un espace dédié à la prévention. Des ateliers sur la nutrition, la gestion du stress ou le suivi des maladies chroniques sont déjà envisagés.

Ce que je trouve innovant, c’est la dimension collaborative , explique le Dr Agnès Tournier, généraliste installée à Fresnay-sur-Sarthe. On parle souvent de désert médical, mais on oublie que les médecins aussi ont besoin d’un cadre de travail stimulant. Travailler en réseau, c’est moins d’isolement, c’est mieux pour la qualité des soins.

Pour les élus, l’enjeu est aussi économique. Attirer de jeunes professionnels de santé, c’est revitaliser le territoire. Une maison de santé, c’est aussi un levier d’attractivité , affirme Daniel Chevalier. Quand des jeunes médecins voient qu’il existe un cadre structuré, qu’ils ne seront pas seuls, ils sont plus enclins à s’installer ici plutôt que dans une grande ville.

Le projet devrait permettre l’installation de plusieurs professionnels dès son ouverture, avec une capacité d’accueil modulable selon les besoins. Des discussions sont déjà engagées avec des jeunes diplômés en médecine, certains originaires du territoire, qui pourraient y revenir grâce à des aides à l’installation.

Quels sont les autres enjeux abordés lors du conseil ?

Si la maison de santé a été le point central, les 58 délibérations couvraient un large spectre d’actions. Parmi elles, des décisions relatives à la transition écologique, notamment le renforcement des pistes cyclables intercommunales, ou encore la modernisation des réseaux d’eau potable. Un volet important a également été consacré à la jeunesse, avec le lancement d’un dispositif d’accompagnement pour les jeunes en rupture scolaire.

On ne peut pas penser la santé sans penser à l’environnement, ni à l’éducation , souligne Chloé Ménard, conseillère communautaire déléguée à la cohésion sociale. Nos politiques doivent être transversales. Un enfant qui vit dans un quartier mal desservi, sans accès à un médecin ni à des activités culturelles, c’est un futur adulte en risque de précarité. On agit sur plusieurs fronts à la fois.

Le conseil a également entériné un partenariat avec un lycée agricole du secteur pour développer des jardins partagés sur des terrains communaux. Un projet à la fois écologique, social et éducatif, qui devrait voir le jour au printemps 2026.

Quelles perspectives pour la fin de mandat ?

Cette réunion de rentrée marquait aussi un moment de bilan. Les élus, conscients que leur mandat touche à sa fin, ont insisté sur la nécessité de concrétiser les projets engagés. On ne veut pas laisser des dossiers en suspens , affirme Daniel Chevalier. Le travail a été fait, les bases sont posées. La maison de santé, c’est notre héritage.

Pour autant, le défi de la continuité politique reste entier. Avec des élections communautaires à l’horizon 2026, rien ne garantit que les prochains élus poursuivront dans la même direction. C’est une inquiétude légitime , reconnaît Élodie Rambert. On espère que ce projet ne sera pas remis en cause par des changements politiques. La santé, ce n’est pas une affaire de majorité, c’est un droit.

Les associations de défense des services publics locales ont d’ores et déjà annoncé qu’elles suivraient de près l’évolution du dossier. On ne lâchera rien , assure Marc Léonetti, porte-parole du collectif Santé pour tous en Sarthe . Ce projet, c’est le fruit d’années de mobilisation citoyenne. Il doit aller jusqu’au bout.

A retenir

Quel est l’objectif principal du projet de maison de santé ?

L’objectif est de créer un lieu de soins pluriprofessionnel accessible à tous, permettant de lutter contre la désertification médicale et d’améliorer la coordination entre les professionnels de santé. Il s’agit aussi d’offrir un cadre attractif pour l’installation de jeunes médecins sur le territoire.

Quel financement a été obtenu pour ce projet ?

Une enveloppe de 533 000 euros a été attribuée par le conseil régional des Pays de la Loire dans le cadre du contrat territorial 2026. Cette somme est intégralement dédiée à la construction de la maison de santé.

Où sera située la future maison de santé ?

Elle sera implantée à proximité de la gare de Sablé-sur-Sarthe, un emplacement choisi pour sa centralité, son accessibilité multimodale et sa proximité avec d’autres services publics.

Quand les travaux doivent-ils commencer ?

Les premiers travaux sont prévus pour le premier trimestre 2026, après finalisation des études techniques et clôture de l’enquête publique.

Quels professionnels de santé seront présents ?

Le projet prévoit l’accueil de médecins généralistes, infirmiers, kinésithérapeutes, sages-femmes, et potentiellement des spécialistes ou des professionnels de la santé mentale. La configuration permettra une évolution selon les besoins du territoire.

Le projet a-t-il été validé par les habitants ?

Oui, une enquête publique a été menée, avec des retours majoritairement favorables. De nombreux citoyens ont exprimé leur soutien, soulignant l’importance d’un accès facilité aux soins.

Quel est l’enjeu politique à la fin du mandat ?

L’enjeu est de garantir la continuité du projet malgré les changements politiques à venir. Les élus sortants insistent sur la nécessité de concrétiser les décisions prises, tandis que la société civile reste mobilisée pour accompagner le projet jusqu’à son achèvement.