Une Zumba géante pour soutenir Octobre rose à Cholet

Chaque année, le mois d’octobre devient le symbole d’un combat collectif contre le cancer du sein, première cause de décès par cancer chez les femmes en France. À travers l’opération Octobre rose, des villes entières se parent de rose, non seulement pour sensibiliser, mais aussi pour briser les tabous, offrir du soutien et promouvoir la prévention. À Cholet, dans le Maine-et-Loire, cette mobilisation prend une ampleur particulière, mêlant information, accompagnement et solidarité. Des professionnels de santé, des survivantes, des bénévoles s’unissent pour transformer l’angoisse en action. À l’approche du mois symbolique, les initiatives se multiplient, portées par une conviction forte : chaque geste compte, chaque parole sauve.

Pourquoi Octobre rose reste-t-il une mobilisation essentielle ?

Malgré les progrès médicaux, le cancer du sein touche encore près de 60 000 femmes chaque année en France. Si les taux de survie ont augmenté grâce au dépistage précoce et aux traitements personnalisés, l’enjeu de la prévention et de l’information demeure crucial. Octobre rose n’est pas seulement une campagne de sensibilisation, c’est une réponse collective à une épidémie silencieuse. À Cholet, cette mobilisation s’incarne dans des actions concrètes, pensées pour toucher tous les publics, des jeunes femmes aux personnes âgées, des professionnelles de santé aux entreprises.

Quelles animations sont prévues à Cholet en octobre ?

Dès le mardi 7 octobre, la Polyclinique du Parc ouvre ses portes à une journée d’information et d’échanges. L’événement, conçu comme un espace de dialogue et de prévention, accueillera plusieurs stands interactifs. Parmi eux, un dispositif inédit attire l’attention : un buste d’autosurveillance grandeur nature, permettant aux participantes de s’initier en toute bienveillance aux gestes d’examen des seins. Ce dispositif, conçu pour désacraliser l’autopalpation, est encadré par des sages-femmes formées, comme Élodie Ravel, qui insiste : Beaucoup de femmes ont peur de mal faire ou de découvrir quelque chose d’effrayant. Or, connaître son corps, c’est déjà prendre le pouvoir sur sa santé.

Les diététiciennes Emmanuelle Jaouen et Karine Grimaud animeront un atelier dédié à l’alimentation et à la prévention. Il ne s’agit pas de donner des recettes miracles, mais d’expliquer comment certains choix alimentaires peuvent réduire les risques , précise Emmanuelle Jaouen. L’atelier abordera notamment l’impact de la consommation d’alcool, du surpoids ou encore de l’activité physique sur la survenue du cancer du sein.

Comment la prévention nutritionnelle peut-elle jouer un rôle dans la lutte contre le cancer ?

Les recherches en cancérologie nutritionnelle ont fait des progrès significatifs ces dernières années. Si aucun régime ne garantit l’immunité contre le cancer, certaines habitudes alimentaires sont reconnues comme protectrices. Une alimentation riche en fibres, en légumes crucifères (comme le chou ou le brocoli), en antioxydants, couplée à une limitation de la viande rouge et de l’alcool, semble réduire le risque de développer un cancer du sein, notamment chez les femmes ménopausées.

À Cholet, les ateliers nutritionnels mis en place par les diététiciennes visent à traduire ces données scientifiques en conseils accessibles. On ne parle pas de diète, mais d’équilibre, de plaisir et de régularité , explique Karine Grimaud. Des fiches pratiques seront distribuées, avec des idées de repas simples, des alternatives aux produits ultra-transformés, et des astuces pour intégrer davantage de légumes dans son quotidien.

Le témoignage de Clara, 52 ans, rescapée d’un cancer du sein diagnostiqué à un stade précoce, illustre l’importance de ces messages : Après mon traitement, j’ai totalement repensé mon alimentation. Ce n’était pas une punition, mais une forme de renaissance. Aujourd’hui, je cuisine différemment, je mange mieux, et je me sens plus forte.

Quels dispositifs d’accompagnement pour le retour au travail ?

Un aspect souvent méconnu de la maladie concerne la reprise d’activité professionnelle après un traitement. Le service de santé au travail de Cholet sera présent lors de la journée du 7 octobre pour informer sur les dispositifs d’accompagnement. Beaucoup de femmes ont peur de ne pas être à la hauteur, ou de ne pas être comprises par leurs collègues , souligne Thomas Lefebvre, infirmier au service de santé au travail.

Des aménagements de poste, des temps partiels thérapeutiques, des entretiens de retour progressif : autant de solutions existantes, mais peu connues. Le service accompagne les patientes dans leurs démarches auprès de leur employeur, en lien avec les médecins traitants et les oncologues. Il ne s’agit pas de protéger à tout prix, mais de permettre un retour serein, adapté à chaque situation , insiste Thomas Lefebvre.

Le cas de Margot, cadre dans une entreprise de logistique à Cholet, est exemplaire. Diagnostiquée en 2022, elle a bénéficié d’un accompagnement personnalisé : J’ai repris à mi-temps pendant deux mois, avec des pauses plus fréquentes. Mon employeur a été formidable, mais je ne savais pas que j’avais ce droit. C’est grâce à l’équipe du service de santé que j’ai pu le mettre en œuvre.

Comment les entreprises peuvent-elles s’engager dans Octobre rose ?

Le mouvement ne concerne pas seulement les hôpitaux ou les associations. De plus en plus d’entreprises locales à Cholet participent activement à Octobre rose, en organisant des collectes, en offrant des espaces d’information ou en formant leurs collaborateurs. Certaines proposent même des journées de dépistage sur site, en partenariat avec des centres de santé.

Le groupe Éolis, spécialiste de l’ingénierie industrielle basé à Cholet, a mis en place un programme interne baptisé Rose & Prévention . Nous avons invité une oncologue à venir parler devant nos équipes, femmes et hommes confondus , raconte la responsable RH, Cécile Vasseur. L’objectif est de briser les tabous, mais aussi de montrer que la santé au travail, c’est aussi la santé du sein.

Des actions simples, comme porter un ruban rose ou offrir un petit-déjeuner solidaire, prennent alors tout leur sens. Elles ne sont pas que symboliques : elles créent un climat de bienveillance, où parler de santé devient naturel.

Quel rôle jouent les survivantes dans cette mobilisation ?

Derrière chaque stand, chaque atelier, se cache souvent un vécu. Les survivantes sont au cœur de l’opération Octobre rose, non pas comme des victimes, mais comme des actrices du changement. Leurs témoignages, sincères et puissants, ont le pouvoir de toucher là où les discours médicaux échouent.

Camille, 48 ans, a participé à plusieurs éditions de l’événement à Cholet. Diagnostiquée à 44 ans, elle a traversé la chimiothérapie, la chirurgie, puis la reconstruction. J’ai longtemps gardé le silence. Puis j’ai compris que parler, c’était aussi guérir. Aujourd’hui, je partage mon parcours avec d’autres femmes, parfois dans des moments très durs. Mais je sais que ça peut faire la différence.

Les associations locales, comme la Ligue contre le cancer, accompagnent ces témoignages en les formant à l’expression publique. Il ne s’agit pas de raconter son drame, mais de transmettre un message d’espoir et d’action , précise Sophie Dumas, coordinatrice bénévole. Des groupes de parole sont également organisés tout au long de l’année, offrant un espace de soutien psychologique essentiel.

Quels sont les progrès dans le dépistage et les traitements ?

Le dépistage organisé du cancer du sein, par mammographie tous les deux ans pour les femmes de 50 à 74 ans, reste un pilier de la prévention. À Cholet, des campagnes de rappel sont menées activement pour inciter les femmes à participer. On constate encore des retards, parfois liés à la peur, parfois à l’oubli , note le Dr Lucie Morin, radiologue à la Polyclinique du Parc.

Parallèlement, les avancées thérapeutiques sont considérables. Les traitements ciblés, les immunothérapies, les protocoles personnalisés permettent aujourd’hui d’adapter la prise en charge à chaque patiente. On ne traite plus seulement la tumeur, on traite la personne dans sa globalité , affirme le Dr Morin.

Des innovations comme la biopsie liquide ou l’analyse génomique des tumeurs ouvrent de nouvelles pistes, notamment pour les formes agressives ou résistantes. Mais ces progrès ne doivent pas faire oublier l’importance du dépistage précoce : plus la tumeur est détectée tôt, plus les chances de guérison sont élevées.

Comment impliquer les hommes dans la lutte contre le cancer du sein ?

Le cancer du sein est souvent perçu comme une maladie exclusivement féminine. Pourtant, les hommes aussi peuvent être touchés, même si c’est rare (moins de 1 % des cas). Surtout, ils ont un rôle crucial à jouer en tant que soutiens, compagnons, collègues ou proches.

À Cholet, des initiatives visent à inclure les hommes dans la mobilisation. Des stands d’information leur sont spécifiquement destinés, avec des messages simples : Apprendre à accompagner, c’est aussi une forme de solidarité.

Antoine, mari de Camille, témoigne : Pendant son traitement, je me sentais inutile. Puis j’ai compris que ma présence, mes gestes du quotidien, mon écoute, comptaient énormément. Aujourd’hui, je participe à Octobre rose avec elle. Ce n’est plus “son” combat, c’est “notre” combat.

Quelles sont les perspectives pour l’avenir d’Octobre rose à Cholet ?

Les organisateurs espèrent étendre les animations au-delà du 7 octobre, en incluant des conférences, des expositions artistiques, voire des courses roses. L’objectif est de créer une dynamique pérenne, où la prévention devient un réflexe partagé.

Des partenariats avec les écoles, les collèges et les lycées sont également envisagés, pour sensibiliser les jeunes générations. On ne parle pas assez tôt de ces sujets , regrette Élodie Ravel. Pourtant, les habitudes de vie se construisent dès l’adolescence.

Conclusion

Octobre rose à Cholet n’est pas une simple opération de communication. C’est un mouvement vivant, porté par des femmes et des hommes engagés, des soignants attentifs, des survivantes courageuses. Chaque stand, chaque atelier, chaque témoignage participe à une transformation culturelle profonde : celle où la santé féminine n’est plus un tabou, mais une priorité collective. En mêlant information, accompagnement et solidarité, Cholet montre qu’une ville peut devenir un acteur de santé publique, un lieu où chaque citoyen est invité à agir, à écouter, à prévenir.

A retenir

Quand a lieu la journée d’information à la Polyclinique du Parc à Cholet ?

La journée d’information et de prévention se tiendra le mardi 7 octobre, de 10 h à 16 h, à la Polyclinique du Parc.

Quels types d’ateliers seront proposés ?

Des ateliers d’autopalpation avec un buste pédagogique, des conseils en nutrition avec des diététiciennes, et des informations sur le retour au travail accompagné seront proposés aux participantes.

Qui peut participer à ces animations ?

Les animations sont ouvertes à toutes les femmes, quel que soit leur âge ou leur situation, ainsi qu’aux hommes souhaitant s’informer ou soutenir leurs proches.

Le cancer du sein peut-il toucher les hommes ?

Oui, bien que rare, les hommes peuvent développer un cancer du sein. Ils représentent moins de 1 % des cas, mais doivent également être vigilants en cas de symptômes inhabituels au niveau du thorax.

Comment les entreprises peuvent-elles s’impliquer ?

Les entreprises peuvent organiser des actions internes (conférences, collectes), former leurs équipes, aménager les postes de travail et promouvoir la prévention comme un enjeu de qualité de vie au travail.