Fini le fauteuil au salon : ce meuble pratique prend sa place en 2025

Il y a des meubles qui, sans faire de bruit, transforment l’atmosphère d’une pièce. Le fauteuil, longtemps symbole de confort et de tradition, commence à perdre sa place dans les salons français. Pourtant, il fut un temps où on ne concevait pas un intérieur sans ce siège imposant, souvent placé en symétrie avec son jumeau de l’autre côté de la cheminée. Aujourd’hui, quelque chose a changé. Les espaces évoluent, les modes de vie aussi. Et avec eux, nos attentes vis-à-vis du salon, cœur battant de la maison. Pourquoi ce meuble, autrefois incontournable, semble-t-il désormais déplacer de l’air au lieu d’en libérer ? Et quelles alternatives permettent de retrouver légèreté, convivialité et fonctionnalité ? L’année 2025 marque un tournant : celui d’un salon plus fluide, plus ouvert, plus vivant. Et peut-être, celui de l’adieu au fauteuil classique.

Pourquoi les fauteuils perdent leur place au salon : les raisons d’un désamour

Fauteuil rime-t-il vraiment encore avec confort ? Un mythe qui vacille

Le confort, c’est subjectif. Mais quand on observe les habitudes contemporaines, une tendance s’impose : le confort, aujourd’hui, ne se mesure plus à la profondeur d’un siège, mais à la liberté qu’il offre. Le fauteuil, avec son dossier haut et son assise enveloppante, impose une posture, un angle, une immobilité. Or, on ne veut plus être pris dans un meuble. On veut pouvoir s’asseoir en tailleur, s’allonger pour regarder un film, se relever d’un bond pour accueillir un invité. Le fauteuil, par sa rigidité, ne suit pas ce mouvement.

Éléonore Lavigne, architecte d’intérieur basée à Lyon, observe ce changement depuis plusieurs années : Le fauteuil, c’est un objet du passé. Il symbolise une certaine idée du repos, mais une idée figée. Or, nos clients veulent des espaces qui respirent, qui s’adaptent. Un fauteuil, c’est une personne seule, souvent dos au reste de la pièce. Cela crée une rupture dans la circulation des regards et des corps.

Et puis, il y a son volume. Même dans les petits salons, on l’a longtemps toléré, voire imposé, par respect pour une tradition. Mais aujourd’hui, chaque centimètre compte. Le fauteuil, avec ses pieds épais, ses accoudoirs larges et son encombrement au sol, devient un obstacle à la fluidité. Il coupe la pièce, fragmente les espaces, et surtout, il empêche les moments partagés. On ne se serre pas à trois sur un fauteuil. On ne s’y installe pas en pyjama pour jouer aux cartes. Il n’est plus du tout à l’unisson avec la vie moderne.

Gain d’espace, modularité : les nouvelles attentes des salons modernes

Le salon n’est plus seulement un lieu de réception. C’est un espace hybride : bureau, salle de jeux, salle de détente, salle à manger parfois. Avec le télétravail, les enfants qui grandissent à la maison, les soirées improvisées entre amis, la pièce doit tout faire, tout accueillir. Et pourtant, elle ne grossit pas. Alors, chaque meuble doit justifier sa présence.

Le fauteuil, dans ce contexte, devient un luxe inutile. Il occupe beaucoup, propose peu. À l’inverse, une banquette modulable peut devenir un coin lecture le matin, un bureau l’après-midi, et une place d’appoint pour les invités le soir. Elle se déplace, se transforme, se superpose. Elle ne fige rien.

Tom Régnier, père de deux enfants et freelance en design graphique, a fait le choix radical de retirer ses deux fauteuils en 2024. On passait notre temps à les déplacer pour installer le tapis de jeu ou pour recevoir. Un jour, j’ai réalisé qu’ils ne servaient que deux ou trois fois par mois. On les a donnés. On a mis une grande méridienne basse contre le mur, avec des poufs autour. Depuis, tout est plus simple. Mes enfants peuvent courir, je travaille mieux, et quand on reçoit, on s’installe par terre, sur les coussins, partout. C’est plus vivant.

Les décorateurs cassent les codes : influence des tendances internationales

En Scandinavie, le fauteuil n’a jamais vraiment eu sa place. Les intérieurs y privilégient la lumière, la hauteur sous plafond, et des lignes épurées. Le Japon, lui, cultive l’art du minimalisme et du mouvement. En Italie ou en Espagne, on préfère les banquettes longues, intégrées aux fenêtres ou aux murs, qui invitent à la conversation. Ces influences, relayées par les réseaux sociaux et les salons du design, gagnent du terrain en France.

Les professionnels de la décoration en parlent de plus en plus : le fauteuil classique fait partie des éléments en sursis . Il appartient à une esthétique du passé, explique Camille Vasseur, décoratrice à Bordeaux. Aujourd’hui, on veut des pièces qui s’ouvrent, qui respirent. Le fauteuil, c’est un bloc. Il arrête le regard, il arrête le mouvement. On le remplace par des assises plus légères, plus basses, qui permettent de créer des zones souples, modulables.

Le succès des styles japandi (mélange de japonais et de scandinave) ou des intérieurs méditerranéens épurés montre que le public est prêt à changer. On cherche désormais un confort visuel autant que physique : un espace où la lumière circule, où les formes ne heurtent pas, où les meubles ne dominent pas.

Place à la banquette, méridienne ou banc modulable : des atouts qui font toute la différence

Un meuble tout-en-un : convivialité renforcée et usage malin de l’espace

La banquette, la méridienne, le banc modulable — ces meubles ne se contentent pas de remplacer le fauteuil. Ils le dépassent. Ils offrent une modularité que le fauteuil n’a jamais eue. Installée sous une fenêtre, une banquette devient un coin lecture naturel, baigné de lumière. En îlot, elle structure l’espace sans le cloisonner. En angle, elle accueille jusqu’à quatre personnes sans encombrer le centre de la pièce.

Clara Benoît, enseignante et passionnée de décoration, a opté pour une méridienne en velours côtelé dans son salon de 28 m². Avant, j’avais un canapé deux places et un fauteuil. C’était rigide, coincé. J’ai retiré le fauteuil, agrandi le canapé, et ajouté la méridienne en face, perpendiculaire. Résultat : on peut s’asseoir en cercle, faire un cercle de discussion, installer les enfants entre deux coussins. C’est plus chaleureux, plus ouvert. Et quand on veut regarder un film, on se met tous en travers, les jambes en l’air. C’est impossible sur un fauteuil.

Styles et matériaux : quand la banquette devient l’icône déco du moment

En 2025, la banquette n’est plus un simple meuble utilitaire. C’est un élément de style. On la choisit autant pour son confort que pour son esthétique. Les matières naturelles reviennent en force : laine bouclée, lin épais, rotin tressé, bois clair. Le velours côtelé, surtout dans les teintes profondes — vert sapin, moutarde, bleu nuit — s’impose comme la matière phare de l’hiver.

La méridienne, avec ses formes organiques et son dossier incurvé, évoque le repos sans imposer l’isolement. Quant au banc scandinave, sobre et fonctionnel, il séduit par sa discrétion élégante. Mais c’est la banquette modulable qui remporte la palme de la polyvalence : elle peut se décliner en L, en U, en îlot, et parfois même se transformer en lit d’appoint.

Les couleurs suivent aussi l’envie de cocooning : des tons chauds, des contrastes doux, des textures superposées. On ose le mélange : un banc en bois brut avec des coussins en fausse fourrure, une méridienne grise accompagnée de housses colorées changeantes selon les saisons.

Aménager son salon autrement : inspirations pour adopter la tendance

Passer au sans-fauteuil ne signifie pas tout sacrifier au minimalisme. Au contraire, c’est l’occasion de personnaliser davantage son espace. Plusieurs solutions permettent de créer une ambiance chaleureuse sans surcharger :

  • Superposer des coussins de tailles et de textures variées pour un effet maison de campagne moderne .
  • Choisir des tissus d’hiver — tricot, laine mélangée, molleton — qui apportent douceur et réconfort dès les premiers frimas.
  • Intégrer des poufs ronds ou des tabourets d’appoint, faciles à déplacer et parfaits pour les soirées conviviales.
  • Opter pour une banquette-coffre : elle cache les plaids, les oreillers, les jeux de société, et garde l’espace propre et ordonné.

L’idée n’est pas de tout uniformiser, mais de créer des zones souples. Un coin lecture avec une méridienne XL, un espace détente avec un banc long contre la baie vitrée, ou un îlot central pour les discussions animées.

Les salons qui osent le changement : retours d’expériences et conseils de pro

Avantages constatés : une vie sans fauteuil, et alors ?

Ceux qui ont franchi le pas le disent sans hésiter : ils ne regrettent rien. Au contraire, ils ressentent une libération. C’est comme si on avait enlevé un mur invisible , confie Léa Chambon, habitante de Toulouse. Son salon, autrefois divisé par deux fauteuils placés en diagonale, est désormais un espace ouvert, fluide. On a mis une grande banquette en L, avec des coussins profonds. On peut y tenir à cinq sans se marcher dessus. Et le soir, on installe un tapis par terre, des bougies, et c’est comme un salon nomade. C’est plus intime, plus doux.

Les bénéfices sont concrets : plus d’espace pour les enfants, une circulation facilitée, un ménage plus rapide, une lumière qui circule mieux. Et surtout, une impression de pièce plus grande, même quand la surface au sol n’a pas changé.

Les erreurs à éviter pour un salon fonctionnel et accueillant

Le retrait du fauteuil ne doit pas se faire à l’aveugle. Plusieurs pièges peuvent être évités avec un peu d’anticipation :

  • Choisir des coussins trop fins : sans assise confortable, la banquette devient un meuble décoratif, pas pratique. Privilégiez des matelas épais, déhoussables, faciles à entretenir.
  • Opter pour une banquette trop étroite : elle doit permettre à deux personnes de s’asseoir côte à côte sans se gêner. Une largeur minimum de 120 cm est conseillée.
  • Négliger le rangement : une banquette avec coffre intégré est un atout majeur, surtout en hiver où les plaids s’accumulent.
  • Tomber dans l’uniformité : un salon sans fauteuil ne doit pas devenir froid. Jouez sur les couleurs, les textures, les niveaux de hauteur pour créer de la profondeur.

Et surtout, pensez à l’ergonomie : la hauteur de l’assise doit permettre de se lever facilement, surtout pour les personnes âgées ou à mobilité réduite.

Ce qu’il faut retenir pour un salon transformé, inspirant et vraiment vivant

Le salon de 2025 n’est plus un musée du confort d’antan. C’est un espace vivant, changeant, qui s’adapte aux rythmes de la vie. Le fauteuil, symbole d’un temps où l’on restait assis en silence, cède la place à des meubles qui invitent au mouvement, à la rencontre, à la détente collective.

La banquette, la méridienne, le banc modulable ne sont pas simplement des tendances. Ce sont des réponses concrètes à des besoins réels : plus d’espace, plus de flexibilité, plus de chaleur humaine. Ils permettent de créer des intérieurs qui ne se contentent pas d’être beaux, mais qui sont vraiment habités.

Le confort, aujourd’hui, ce n’est plus de rester assis. C’est de pouvoir choisir comment vivre sa pièce. Debout, allongé, entouré, ou seul dans un coin. Le salon sans fauteuil n’est pas un salon vide. C’est un salon en mouvement.

A retenir

Quel remplacement choisir pour un fauteuil classique ?

La banquette, la méridienne ou un banc modulable sont les alternatives les plus pertinentes. Elles offrent plus de places, une meilleure circulation dans la pièce, et s’intègrent facilement à différents styles de décoration.

Est-ce que le retrait du fauteuil rend le salon moins confortable ?

Au contraire. Le confort moderne ne repose plus sur l’immobilité, mais sur la liberté de mouvement. Une méridienne bien rembourrée ou une banquette avec coussins épais peut être bien plus agréable qu’un fauteuil rigide.

Comment éviter que le salon ne devienne trop dépouillé ?

Compensez l’absence de meubles imposants par des textures riches, des jeux de coussins, des tapis superposés, et des éléments mobiles comme des poufs ou des tabourets. L’important est de créer de la chaleur, visuelle et tactile.

Est-ce adapté aux familles avec enfants ?

Tout à fait. Les banquettes et méridiennes offrent plus d’espace pour jouer, s’allonger, se rassembler. Elles sont aussi plus faciles à nettoyer et à réorganiser selon les besoins du quotidien.