Ce réglage simple du thermostat fait chuter la facture de chauffage sans avoir froid

Novembre est là, avec son cortège d’automobilistes frigorifiés, de feuilles rousses collées aux trottoirs et de la sempiternelle question : comment rester au chaud sans vider son compte en banque ? Chaque hiver, des milliers de foyers se retrouvent piégés entre le besoin de confort et la crainte d’une facture d’énergie exorbitante. Pourtant, une solution simple, discrète mais redoutablement efficace existe. Elle ne demande ni travaux, ni investissement, ni expertise particulière. Elle tient en un geste : baisser le thermostat de 2°C lorsqu’on dort ou qu’on s’absente. Ce petit ajustement, souvent négligé, peut réduire la consommation jusqu’à 15 %, sans jamais sacrifier le bien-être. Décryptage, avec des témoignages concrets et des conseils pratiques pour transformer ce réflexe en habitude.

Pourquoi notre façon de chauffer coûte-t-elle si cher ?

Quels gestes invisibles font grimper la facture ?

Le chauffage est un pilote automatique dans la vie quotidienne. On l’allume par réflexe, on le laisse tourner par peur du froid, et on oublie qu’il est le premier poste de dépense énergétique dans un foyer. Camille Lefranc, enseignante à Lyon, raconte : J’ai longtemps laissé mes radiateurs à 21°C jour et nuit. Je pensais que c’était le minimum pour que mes enfants ne prennent pas froid le matin. Sauf que l’hiver dernier, en ouvrant ma facture, j’ai eu un choc : 400 euros pour trois mois. Comme elle, beaucoup surchauffent sans s’en rendre compte. Laisser les fenêtres ouvertes pour aérer pendant que le chauffage fonctionne, oublier d’éteindre les radiateurs en partant au travail, ou régler la température au-dessus de 20°C au cas où : autant de micro-comportements qui, cumulés, pèsent lourd sur le budget.

Un degré de trop, combien ça coûte vraiment ?

Les chiffres sont sans appel. En France, chaque degré supplémentaire dans une maison augmente la consommation d’environ 7 %. Cela signifie qu’une température maintenue à 22°C au lieu de 19°C peut faire bondir la facture de 20 % sur la saison. Pour un ménage moyen, cela représente plusieurs centaines d’euros de gaspillage. Le paradoxe ? Une chaleur excessive n’est même pas plus confortable. L’air sec, les courants d’air, les écarts thermiques entre pièces : tout cela peut nuire à la qualité de vie. Je pensais que 22°C était idéal, mais en réalité, je transpirais sous mon pull en laine, confie Thomas Berthier, informaticien à Bordeaux. Depuis que j’ai baissé à 19°C, je me sens mieux.

Le secret bien gardé : baisser de 2°C, quand on ne l’utilise pas

Comment ça marche, et pourquoi c’est si efficace ?

Le principe est simple : le corps humain n’a pas besoin de la même chaleur quand il est actif ou au repos. Pendant le sommeil, le métabolisme ralentit, et une température légèrement plus fraîche favorise même un meilleur sommeil. L’idée n’est pas de geler, mais d’adapter la chaleur à l’usage réel des pièces. Baisser de 2°C la nuit ou lorsqu’on n’est pas chez soi permet de réduire la demande énergétique sans impact notable sur le confort. J’ai testé en passant de 21°C à 19°C la nuit, explique Camille. Au début, je me suis demandé si je n’allais pas avoir froid. Mais avec un bon duvet, je dors mieux qu’avant.

Jusqu’à 15 % d’économies : une réalité mesurable

Les économies ne sont pas théoriques. Elles se traduisent directement sur les relevés de consommation. Une étude de l’Ademe montre qu’une baisse de 2°C sur les périodes d’inoccupation peut réduire la consommation annuelle de chauffage de 10 à 15 %. Pour une facture moyenne de 1 500 euros par an, cela fait entre 150 et 225 euros d’économisés. J’ai programmé mon thermostat pour qu’il descende à 17°C entre 22h et 6h, témoigne Thomas. Et devinez quoi ? Mon relevé de janvier a baissé de 18 % par rapport à l’année dernière. Même ma femme a trouvé ça génial.

Comment baisser la température sans se sentir mal ?

Adapter le chauffage à son rythme de vie

Le confort n’est pas une température fixe, mais une adaptation intelligente. Voici les recommandations des experts :

  • Pièces à vivre (salon, cuisine) : 19 à 20°C en journée. Surtout si vous êtes actif, cette plage est idéale.
  • Chambres : 17 à 18°C la nuit. Une température fraîche favorise l’endormissement et un sommeil profond.
  • Absences de plus de 4 heures : 16 à 17°C. Suffisant pour éviter l’humidité et le froid de retour, sans surconsommation.

J’ai mis en place un planning avec mes enfants, raconte Camille. On règle ensemble le thermostat à 17°C avant de partir à l’école. Et on programme la remontée à 19°C pour qu’il fasse bon à notre retour. C’est devenu un jeu.

Des astuces pour garder la chaleur, même à température réduite

Baisser le chauffage ne veut pas dire renoncer au confort. Au contraire, c’est l’occasion d’adopter des gestes malins :

  • Aération courte et intense : 5 à 10 minutes par jour, fenêtres grandes ouvertes, suffisent à renouveler l’air sans vider la chaleur accumulée.
  • Fermeture des volets dès la nuit tombée : une couche d’air froid entre le volet et la vitre agit comme un isolant naturel.
  • Utilisation de tapis, rideaux lourds ou plaids : ces éléments créent une sensation de chaleur locale, même si l’air ambiant est un peu plus frais.
  • Bouillottes ou chaussettes en laine : idéales pour les soirées devant un film, elles permettent de rester confortable sans surchauffer.

J’ai investi dans un plaid en laine mérinos, sourit Thomas. Il coûte 60 euros, mais il m’a permis de baisser le chauffage. Il s’amortit en deux mois.

Comment passer à l’action sans se prendre la tête ?

Quel thermostat choisir, et comment le programmer ?

On croit souvent qu’il faut un système intelligent pour optimiser le chauffage. Ce n’est pas vrai. Même un radiateur électrique basique peut être programmé avec un simple minuterie. Mais si vous avez la possibilité, un thermostat programmable ou connecté est un allié précieux.

  • Thermostat manuel avec programmation horaire : permet de définir des plages de chauffage selon vos habitudes.
  • Thermostat connecté (type Netatmo, Tado, etc.) : contrôlable à distance, il s’adapte à vos déplacements et peut même détecter votre absence.
  • Programmateur mural ou prise pilotée : solution économique pour les logements anciens sans système intégré.

J’ai installé un thermostat connecté l’année dernière, explique Camille. Je le règle depuis mon téléphone. Si je rentre plus tard, je repousse la montée en température. Et si les enfants sont malades, je peux chauffer plus sans me lever.

Les erreurs à ne surtout pas commettre

Quelques pièges peuvent annuler les efforts réalisés :

  • Couper complètement le chauffage : risque de gel des canalisations, surtout dans les logements mal isolés ou en région froide. Mieux vaut maintenir un seuil de 16°C.
  • Utiliser des chauffages d’appoint énergivores : un radiateur soufflant consomme souvent plus qu’un système central bien réglé. À éviter.
  • Oublier de programmer la remontée de température : rien de pire que de rentrer chez soi dans un intérieur glacial. Anticiper est la clé.

J’ai fait l’erreur de tout éteindre pendant un week-end, avoue Thomas. En rentrant, il faisait 14°C. J’ai dû chauffer à fond pendant des heures. J’ai perdu tout ce que j’avais économisé.

Un geste simple, des effets durables : ce qu’il faut retenir

Des résultats visibles dès les premières semaines

Contrairement à d’autres économies d’énergie, celle-ci se voit rapidement. Dès le premier mois, la consommation baisse. Le confort reste intact, voire amélioré. Et surtout, l’anxiété liée aux factures diminue. Je ne guette plus le relevé comme une condamnation, sourit Camille. Maintenant, je le reçois avec curiosité. Ce geste, minime en apparence, devient vite une habitude sereine, presque naturelle.

Et si on partageait cette astuce ?

L’impact individuel est réel. Mais multiplié par des milliers de foyers, il devient collectivement significatif. En partageant cette pratique avec ses proches, ses voisins, ou même au sein d’une copropriété, on contribue à une réduction massive de la consommation d’énergie. J’en ai parlé à mes parents, raconte Thomas. Ils ont 75 ans et pensaient qu’il fallait chauffer fort pour ne pas tomber malades. Depuis qu’ils ont compris que 18°C la nuit était suffisant, ils se sentent mieux, et leur facture a baissé.

A retenir

Quel est le réglage du thermostat qui fait le plus d’économies ?

Baisser la température de 2°C pendant la nuit ou lors des absences permet d’économiser jusqu’à 15 % sur la facture de chauffage, sans perte de confort.

À quelle température doit-on chauffer la maison en journée ?

19 à 20°C dans les pièces à vivre est idéal. Au-delà, chaque degré supplémentaire augmente la consommation de 7 %.

Est-il dangereux de trop baisser le chauffage ?

Il ne faut jamais couper complètement le chauffage. Maintenir 16 à 17°C en cas d’absence prolongée évite l’humidité et le gel des canalisations.

Faut-il investir dans un thermostat connecté ?

Ce n’est pas obligatoire, mais un thermostat programmable ou connecté facilite grandement la gestion du chauffage selon ses habitudes.

Comment éviter d’avoir froid en baissant la température ?

En combinant la baisse du thermostat avec des gestes simples : fermeture des volets, aération courte, utilisation de plaids ou de tapis, et programmation anticipée du réchauffement.