AAH 2025 : l’augmentation de 5,2% ne concernera pas tous les bénéficiaires, voici pourquoi

En 2025, une réforme majeure de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) va modifier le paysage des aides sociales en France. Annoncée par le gouvernement, cette mesure prévoit une augmentation de 5,2 % pour certains bénéficiaires, mais cache une réalité plus complexe. Entre espoirs et inquiétudes, plongée dans les enjeux de cette décision qui divisera les destinataires.

Qui pourra bénéficier de l’augmentation de l’AAH en 2025 ?

La réforme cible spécifiquement les personnes ayant un taux d’incapacité égal ou supérieur à 80 %. Une sélection qui exclut d’office ceux dont le handicap est évalué entre 50 % et 79 %, comme l’explique Clément Vaillant, responsable de la communication au ministère des Solidarités : « L’objectif est de prioriser les publics les plus vulnérables face aux défis quotidiens. »

Un tri qui fait grincer des dents

Sophie Rabeau, présidente de l’association Handi’Écoute, réagit : « Cette distinction crée une hiérarchie dans la souffrance. Un handicap à 70 % impacte déjà lourdement la qualité de vie ! »

Comment vivent les exclus de la revalorisation ?

Rencontre avec Élodie Torran, 28 ans, auxiliaire de vie scolaire à mi-temps. Atteinte d’une sclérose en plaques (65 % d’incapacité), elle partage son quotidien : « Avec 950 € par mois, je dois parfois sauter des repas pour payer mes séances de kiné. Savoir que d’autres auront plus, alors que je lutte chaque jour, c’est dur à avaler. »

Le cas des travailleurs handicapés

Théo Mancel, employé en ESAT, complète : « Nous cotisons comme tout le monde, mais cette réforme nous oublie. Comment motiver les gens à travailler si les aides ne suivent pas ? »

Quels sont les critères précis de sélection ?

Le gouvernement a établi une grille d’évaluation basée sur :

  • Le degré de dépendance dans les actes essentiels
  • La nécessité d’aides techniques coûteuses
  • L’impossibilité de travailler à plein temps

Des exceptions méconnues

Léa Dormont, assistante sociale spécialisée, précise : « Certaines pathologies évolutives comme la maladie de Huntington pourront obtenir des dérogations sous conditions médicales. »

Pourquoi cette réforme divise-t-elle la société ?

Alors que le Collectif Handicaps appelle à des manifestations, le député Arnaud Fauconnier défend la mesure : « Avec un budget limité, mieux vaut aider fortement ceux qui en ont le plus besoin. » Un argument rejeté par le sociologue Yann Kerveno : « C’est une vision comptable qui ignore la réalité des seuils administratifs arbitraires. »

Le témoignage poignant de Karim

Karim Belkacem, père célibataire avec un handicap à 78 %, s’indigne : « À 2 % près, je rate le coche. Pourtant, élever seul mon fils avec des crises d’arthrite chronique, c’est un combat permanent. »

A retenir

Quand l’augmentation entrera-t-elle en vigueur ?

La revalorisation s’appliquera à partir du 1er janvier 2025 pour les dossiers éligibles.

Comment vérifier son éligibilité ?

Il est recommandé de réaliser une simulation sur le site de la CAF ou de prendre rendez-vous avec un conseiller en Maison France Services.

Existe-t-il des recours possibles ?

Les décisions pourront être contestées auprès des commissions départementales, avec l’appui d’un médecin-conseil.

Conclusion

Derrière les chiffres de cette réforme se cachent des vies bouleversées. Si l’augmentation soulagera certains, elle risque d’accentuer la précarité d’autres bénéficiaires. Un paradoxe qui interroge sur notre capacité à conjuguer justice sociale et réalisme budgétaire dans l’accompagnement du handicap.