L’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) constitue un filet de sécurité vital pour des milliers de personnes en situation de handicap en France. Avec les réformes récentes et les ajustements prévus en 2025, il est essentiel de maîtriser les subtilités de ce dispositif. Plongeons dans les détails pour comprendre qui peut en bénéficier, comment la déconjugalisation change la donne et quelles sont les nouvelles règles financières.
Qui peut prétendre à l’AAH en 2025 ?
L’AAH ne s’adresse pas à tous. Pour en bénéficier, plusieurs critères stricts doivent être remplis. D’abord, l’âge : il faut avoir au moins 20 ans, sauf si l’on est émancipé dès 16 ans. Ensuite, le taux d’incapacité joue un rôle clé. Un minimum de 80% est requis, ou entre 50% et 79% si l’accès à l’emploi est durablement compromis.
Prenons l’exemple de Kévin Leroi, 28 ans, atteint d’une myopathie. « Avant ma reconnaissance à 78% d’incapacité avec restriction d’emploi, je vivais avec le RSA. L’AAH a changé ma vie en me permettant de payer mes soins sans angoisse », témoigne-t-il. Comme lui, les candidats doivent résider en France de manière stable et disposer d’une nationalité française ou d’un titre de séjour valide.
En quoi la déconjugalisation révolutionne-t-elle l’AAH ?
Depuis octobre 2023, une réforme majeure a modifié les règles du jeu : la déconjugalisation des ressources. Avant, les revenus du conjoint pouvaient faire perdre le droit à l’AAH. Désormais, seul le revenu de la personne handicapée est pris en compte.
Quels bénéfices concrets pour les allocataires ?
Sophie Amar, 35 ans, en fauteuil roulant après un accident, explique : « Quand j’ai rencontré Marc, qui gagne bien sa vie, j’avais peur de perdre mon AAH. La déconjugalisation m’a libérée de cette pression. » Cette mesure permet effectivement de préserver l’autonomie financière des personnes handicapées, quelle que soit la situation de leur partenaire.
Y a-t-il des exceptions à connaître ?
Certaines aides complémentaires restent soumises à conditions. Une période transitoire a été instaurée pour les couples déjà bénéficiaires avant 2023, évitant ainsi des changements brutaux. Il est crucial de se renseigner selon sa situation précise.
Quels sont les nouveaux plafonds de ressources pour 2025 ?
Le calcul se base désormais sur les revenus de 2023 (règle « n-2 »). Les seuils sont revalorisés chaque année pour suivre l’inflation, avec des majorations pour enfants à charge.
Quel plafond pour une personne seule ?
En 2025, le seuil annuel est fixé à 12 193€. Au-delà, l’AAH diminue progressivement. « Je surveille toujours mes revenus freelance pour ne pas dépasser la limite », confie Élodie Bresson, graphiste autodidacte.
Quels montants pour les couples et familles ?
Un couple sans enfant peut déclarer jusqu’à 22 069€. Avec deux enfants, le plafond monte à 34 261€. Pour Tristan et Léa Fournier, parents de trois enfants dont un en situation de handicap, « cette majoration est indispensable pour couvrir nos dépenses spécifiques ».
A retenir
L’AAH est-elle cumulable avec un emploi ?
Oui, sous réserve de ne pas dépasser les plafonds de ressources. Beaucoup de bénéficiaires travaillent à temps partiel.
Comment faire sa demande d’AAH ?
Il faut constituer un dossier auprès de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) avec un certificat médical et les justificatifs de ressources.
La déconjugalisation s’applique-t-elle rétroactivement ?
Non, seulement aux nouvelles demandes depuis octobre 2023 et progressivement aux situations existantes.
Conclusion
L’AAH évolue pour mieux répondre aux besoins des personnes handicapées. Entre déconjugalisation et ajustement des plafonds, ces changements visent plus d’équité. Comme le résume Jérémy Talbot, bénéficiaire depuis dix ans : « Ces réformes redonnent de l’air à ceux qui en ont le plus besoin. » Une porte ouverte vers plus d’autonomie et de dignité.