AAH : la réforme qui change tout pour les bénéficiaires en 2024 – découvrez les nouveautés

L’allocation aux adultes handicapés (AAH) représente un filet de sécurité essentiel pour des milliers de personnes en France. Dans un contexte de réforme sociale, les règles évoluent pour plus d’équité, notamment avec la déconjugalisation des revenus. Mais comment ces changements impactent-ils réellement les bénéficiaires ? Plongée dans un dispositif complexe où chaque détail compte.

Qui peut bénéficier de l’AAH aujourd’hui ?

L’accès à l’AAH repose sur plusieurs critères stricts. Les demandeurs doivent avoir entre 16 ans (sous émancipation) et 20 ans minimum, avec un taux d’incapacité reconnu. Ce taux doit atteindre au moins 80%, ou 50% à 79% si accompagné d’une restriction durable pour l’emploi. La résidence stable en France et un titre de séjour valide (ou la nationalité française) complètent ces exigences.

Le parcours de Kévin Leroi

Atteint de myopathie, Kévin Leroi a vécu trois années de galère avec le RSA avant d’obtenir la reconnaissance de son handicap à 78%. « L’AAH m’a sorti d’un cercle vicieux, confie-t-il. Enfin je pouvais payer mes traitements sans compter chaque centime. » Son témoignage illustre l’effet transformateur de cette allocation quand les critères sont remplis.

Comment fonctionne le calcul des droits ?

Le système repose sur la déclaration des ressources selon la règle du « n-2 » : les revenus de 2023 déterminent les droits pour 2025. Ces seuils sont révisés annuellement pour suivre l’inflation. Particularité notable : les revenus du conjoint ne sont plus pris en compte depuis octobre 2023 pour les nouvelles demandes, une révolution pour de nombreux foyers.

La vigilance d’Élodie Bresson

Graphiste indépendante, Élodie Bresson maîtrise parfaitement les subtilités du système. « Je planifie mes contrats pour rester sous les 12 193€ annuels, explique-t-elle. Un dépassement même minime réduirait immédiatement mon allocation. » Un équilibre délicat pour les travailleurs handicapés en activité.

Quels plafonds selon la situation familiale ?

Les seuils varient considérablement selon la composition du foyer. Un couple sans enfant peut cumuler jusqu’à 22 069€, montant qui grimpe à 34 261€ avec deux enfants. Des majorations spécifiques s’appliquent pour les personnes ayant des enfants handicapés à charge.

L’expérience des Fournier

Tristan et Léa Fournier élèvent trois enfants dont un adolescent autiste. « Sans la majoration pour enfant handicapé, nous ne pourrions pas financer ses séances d’orthophonie », souligne Léa. Leur allocation mensuelle atteint 956€ grâce à ces correctifs familiaux.

Comment demander l’AAH en pratique ?

La démarche s’effectue auprès de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). Le dossier requiert un certificat médical circonstancié, des justificatifs de revenus et une preuve de stabilité résidentielle. Attention : la réforme ne s’applique pas rétroactivement aux dossiers antérieurs à octobre 2023.

Quels sont les effets de la réforme ?

La déconjugalisation marque un tournant historique. Jérémy Talbot, bénéficiaire depuis dix ans, observe : « Avant, mon allocation baissait dès que ma compagne travaillait plus. Maintenant, nos finances sont vraiment séparées. » Une avancée qui libère de nombreuses unions de calculs anxiogènes.

A retenir

L’AAH est-elle cumulable avec un emploi ?

Oui, à condition de ne pas dépasser les plafonds de revenus. De nombreux allocataires combinent AAH et temps partiel.

Les nouveaux critères sont-ils rétroactifs ?

Non. La déconjugalisation ne concerne que les demandes déposées depuis octobre 2023, avec une transition progressive pour les situations existantes.

Quelle différence avec le RSA ?

L’AAH est spécifique aux situations de handicap, avec des montants souvent supérieurs et des règles de cumul distinctes.