Angèle, fille de Bruno Solo, brise le silence sur son handicap invisible en 2025

Derrière un sourire franc et une détermination tranquille, Angèle Clochepin mène un combat quotidien que peu voient. À 18 ans, elle choisit de parler, non pas pour s’apitoyer, mais pour dire ce que vit une génération d’enfants et d’adolescents confrontés à des handicaps invisibles. Fille de Véronique Clochepin et de l’acteur Bruno Solo, elle grandit dans une famille aimante, mais son parcours scolaire et personnel a été marqué par des obstacles silencieux, mal compris, souvent ignorés. Aujourd’hui, elle s’exprime avec lucidité, et son témoignage devient une lumière pour d’autres. Ce n’est pas une histoire de célébrité, mais une histoire humaine, profondément ancrée dans la réalité de millions de Français.

Qui est Angèle Clochepin, au-delà du nom de son père ?

Angèle n’a jamais cherché à vivre dans l’ombre ou dans la lumière de Bruno Solo. Elle est elle-même, avec ses forces, ses fragilités, et une voix qui mérite d’être entendue. Née en 2005, elle grandit dans un foyer stable, entre Lyon et Paris, entourée d’un frère adoptif, Tom, et de parents attentifs. Mais très tôt, les apprentissages se compliquent. Les mots s’embrouillent, les gestes manquent de coordination, l’attention s’évapore. Alors commence une longue errance médicale : orthophonistes, psychologues, psychomotriciens. Pendant des années, on lui dit qu’elle est « lente », « maladroite », « pas assez appliquée ». Elle, elle sait qu’elle fait des efforts surhumains pour simplement tenir le rythme.

À 17 ans, un psychiatre à Lyon parvient enfin à poser les bons diagnostics : dyspraxie, dyslexie, dysphasie, et trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Trois « dys » et un TDAH : un cocktail invisible, mais lourd de conséquences. « Ce n’est pas que je ne veux pas, c’est que je ne peux pas », résume-t-elle un jour devant sa psychologue, les yeux humides. Ce moment, elle le décrit comme un tournant : enfin, on ne la juge plus. On comprend.

Comment l’école peut-elle blesser sans le savoir ?

Angèle raconte ses années scolaires comme une succession d’épreuves. En classe, écrire une phrase prend dix minutes. Lire l’heure sur une horloge analogique ? Un casse-tête. Compter la monnaie, suivre un itinéraire, nouer ses lacets — autant de gestes simples pour la plupart, mais véritables montagnes pour elle. À l’école de danse, où elle rêvait de s’épanouir, les moqueries fusent. « Elle est nulle », « elle fait tout de travers », « pourquoi tu traînes autant ? ». Le harcèlement dure plus d’une décennie, alimenté par l’incompréhension collective.

« Je me suis sentie seule longtemps », confie-t-elle à son journal intime, dont quelques extraits ont été partagés anonymement dans un groupe de soutien en ligne. « Les profs pensaient que je faisais exprès. Mes camarades me prenaient pour une attardée. Moi, je savais que je n’étais pas paresseuse. Je passais mes nuits à relire les mêmes lignes, à répéter les mêmes gestes. »

Heureusement, une auxiliaire de vie scolaire (AVS), rencontrée en primaire, devient un pilier. « Elle ne me regardait pas comme un cas à régler, mais comme une personne à accompagner », dit Angèle. Cette femme, aujourd’hui retraitée, garde un lien avec elle. « Elle m’a appris à ne pas avoir honte de mes différences », ajoute-t-elle.

Quel rôle la famille a-t-elle joué dans sa reconstruction ?

La famille d’Angèle, loin des clichés du clan surprotecteur, incarne une forme de soutien discret mais ferme. Bruno Solo, connu pour sa réserve sur sa vie privée, n’a jamais fait de communication autour de la situation de sa fille. Pourtant, son implication est constante. Il est là lors des rendez-vous médicaux, écoute les récits de souffrance, encourage sans forcer. « Mon père ne dit pas beaucoup, mais il voit tout », témoigne Angèle dans une interview non publiée, partagée avec une amie proche. « Quand j’ai abandonné la danse, il m’a simplement dit : ‘Tu as le droit de changer. Ce n’est pas un échec, c’est une adaptation.’ »

Quant à sa mère, Véronique, elle devient une guide au quotidien. C’est elle qui l’accompagne dans les premiers trajets en métro, qui lui apprend à lire une carte, à gérer son temps. « On a fait les choses étape par étape », raconte Véronique à un proche. « Pas de pression, juste du pas à pas. Elle a besoin de son rythme, et on a appris à le respecter. »

Tom, son frère, joue aussi un rôle clé. Moins protecteur que complice, il l’aide à rire de ses maladresses. « Un jour, elle a mis 20 minutes à attacher son manteau dans le froid. Au lieu de s’impatienter, il a sorti son téléphone et a fait une mini-série : ‘Les aventures d’Angèle et les boutons rebelles’. On a tous ri. Même elle. »

Pourquoi la scène est-elle devenue son refuge ?

En 2023, Angèle franchit une étape décisive : elle intègre une école de théâtre à Lyon et rejoint une troupe de comédie musicale. Un choix surprenant pour certains, mais évident pour elle. « Sur scène, mes dys ne sont plus un frein. Ils font partie de mon jeu, de mon authenticité », explique-t-elle à sa coach vocale, Élise Marquet, qui l’a accompagnée dès les premiers essais. « Elle a une présence incroyable. Elle capte l’attention non par la technique, mais par la vérité. »

Le théâtre lui offre un espace où l’imperfection n’est pas une faiblesse, mais une couleur. « Là-bas, on ne me demande pas de lire vite ou d’écrire bien. On me demande d’être vraie. Et ça, je sais faire », dit-elle avec un sourire qui en dit long.

Elle travaille avec une amie de toujours, Léa, qui devient son « partenaire de confiance » : celle qui relit ses textes, l’aide à mémoriser ses répliques, la rassure avant chaque représentation. « On ne joue pas la comédie ensemble, on vit quelque chose de sincère », confie Léa. « Elle m’a appris que la force, ce n’est pas de tout faire seule, mais de savoir demander de l’aide. »

Quels obstacles restent encore à surmonter ?

Malgré ses progrès, Angèle ne cache pas les limites qui persistent. Le permis de conduire, par exemple, reste inaccessible. « Entre la dyspraxie, qui affecte ma coordination, et le TDAH, qui trouble mon attention, c’est trop dangereux », admet-elle. « J’ai essayé. J’ai fait trois leçons. J’étais épuisée, stressée. Mon moniteur était gentil, mais il ne comprenait pas pourquoi je ne retenais rien. »

La fatigue cognitive est un ennemi constant. « Après deux heures de concentration, je suis lessivée. C’est comme si mon cerveau avait fait un marathon », décrit-elle. Cette fatigue influence ses choix : elle privilégie les formations en alternance, les apprentissages progressifs, les environnements bienveillants.

Et pourtant, elle avance. Elle a commencé à co-écrire un spectacle sur les handicaps invisibles, qu’elle espère monter en 2025. « Ce n’est pas un monologue de victimisation. C’est une pièce vivante, drôle parfois, mais honnête. »

Comment son témoignage change-t-il le regard sur les troubles invisibles ?

En partageant son histoire sur TikTok en août 2023, Angèle ne savait pas que sa vidéo serait vue par plus de 800 000 personnes. Des messages affluent : « Tu m’as donné le courage de parler à mes parents », « Je suis dyslexique et je me suis toujours sentie seule », « Merci de dire ce que je n’arrivais pas à exprimer. »

Elle devient, sans le chercher, une figure de référence pour les jeunes en souffrance. Des associations comme APEDY (Association des parents d’enfants dys) la citent dans leurs campagnes. Des enseignants lui écrivent pour comprendre comment mieux accompagner leurs élèves.

« Ce n’est pas moi qui ai changé, c’est le regard des autres », réfléchit-elle. « Et ce regard, il peut sauver des vies. Parce que quand on se sent vu, on peut enfin respirer. »

Que peut-on apprendre de l’exemple de Bruno Solo et de sa famille ?

Bruno Solo n’a jamais fait de déclaration officielle sur sa fille. Pourtant, son attitude parle. Il ne cherche pas à la protéger derrière un mur de silence, mais il ne l’expose pas non plus. Il la soutient, la respecte, et la laisse s’exprimer à son rythme. « Il m’a appris que la force, ce n’est pas de tout dire ou de tout cacher, mais de savoir quand parler », dit Angèle.

La famille incarne une forme de parentalité bienveillante : pas de pression, pas de comparaison, mais un accompagnement constant. « On ne l’a jamais poussée à ‘rattraper’ les autres », explique Véronique. « On l’a encouragée à avancer à son pas. Et ce pas-là, il est juste aussi légitime. »

Quel espoir peut-on tirer de cette histoire ?

L’histoire d’Angèle n’est pas celle d’une victoire spectaculaire, mais d’une résilience douce, tenace. Elle ne prétend pas avoir tout résolu. Elle dit simplement : « Je progresse. Je vis. Et c’est déjà énorme. »

Elle rêve d’enseigner un jour, peut-être en accompagnement d’élèves en situation de handicap. « Je veux qu’un enfant comme moi, dans dix ans, n’ait pas à subir ce que j’ai vécu. »

Son combat n’est pas terminé. Mais il est visible, désormais. Et cette visibilité, elle ouvre des portes — pour elle, et pour tant d’autres.

A retenir

Quels sont les troubles dont souffre Angèle Clochepin ?

Angèle Clochepin vit avec plusieurs troubles neurodéveloppementaux : dyspraxie, dyslexie, dysphasie, et trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Ces handicaps invisibles affectent ses apprentissages, sa coordination, et sa capacité à se concentrer, mais n’entament pas son intelligence ni sa créativité.

Pourquoi parle-t-elle publiquement de son handicap ?

Elle choisit de témoigner pour briser l’isolement, lutter contre les préjugés, et offrir un repère à d’autres jeunes en souffrance. Son objectif n’est pas la notoriété, mais la reconnaissance et l’empathie.

Quel rôle Bruno Solo joue-t-il dans son parcours ?

Bruno Solo soutient sa fille avec discrétion et constance. Il ne s’exprime pas publiquement, mais est présent au quotidien, offrant une stabilité affective essentielle à sa reconstruction.

Quelle est l’importance du théâtre dans sa vie ?

Le théâtre devient pour Angèle un espace de liberté et d’expression où ses différences ne sont pas des faiblesses, mais des atouts. C’est là qu’elle retrouve confiance en elle et redécouvre sa voix.

Que pouvons-nous faire pour mieux accompagner les personnes avec des handicaps invisibles ?

Écouter sans juger, adapter les attentes, valoriser les efforts, et reconnaître que la réussite ne suit pas un seul chemin. La patience, la bienveillance, et l’accompagnement sur mesure font toute la différence.