Cet arbre planté en octobre résiste à tout et offre une couleur dorée dès le printemps

Chaque automne, alors que les feuilles roussissent et que l’air se fait plus frais, les jardiniers rêvent d’un écrin végétal où beauté et simplicité s’unissent sans compromis. Parmi les essences qui marquent les saisons, l’une d’entre elles se dresse comme un symbole oublié, mais dont la puissance n’a jamais faibli : le ginkgo biloba. Cet arbre ancestral, à la silhouette élancée et au feuillage doré, incarne une réponse élégante à ceux qui souhaitent transformer leur jardin en un sanctuaire vivant, résilient et spectaculaire. En cette période d’octobre, propice à la plantation, il mérite plus qu’un simple regard — une véritable redécouverte.

Pourquoi le ginkgo biloba est-il devenu l’arbre du renouveau paysager ?

Un survivant des temps préhistoriques

Le ginkgo biloba n’est pas un arbre comme les autres. Il est, littéralement, un fossile vivant. Originaire d’Asie, il existe depuis plus de 270 millions d’années, ayant traversé les extinctions massives, les glaciations et les bouleversements climatiques sans jamais disparaître. Aucun autre arbre contemporain ne peut se targuer d’une telle longévité. Il a vu passer les dinosaures, les premiers mammifères, et aujourd’hui, il s’élève fièrement le long des rues de Paris, dans les jardins de Bordeaux, ou encore dans les cours intérieures des maisons provençales.

C’est cette histoire profonde qui fascine Élodie Ricard, paysagiste à Lyon. Quand je plante un ginkgo, j’ai l’impression de transmettre un fragment de la nature primitive. Il ne pousse pas, il s’impose — avec une dignité silencieuse. Son tronc noueux, ses branches horizontales et surtout ses feuilles en forme d’éventail, d’un vert tendre au printemps puis d’un jaune flamboyant en automne, en font un élément de composition inégalé dans les jardins modernes.

Un arbre sans histoire ? Non, une histoire sans fin

Longtemps relégué au rang d’arbre ornemental exotique, le ginkgo a été réintroduit en Europe au XVIIIe siècle, mais il n’a jamais vraiment trouvé sa place dans les jardins domestiques. Trop lent à croître, trop imposant, disait-on. Pourtant, c’est précisément cette lenteur qui en fait un allié idéal pour les espaces urbains ou restreints. Il ne devient jamais envahissant, sa croissance est maîtrisée, et sa forme naturelle élimine le besoin de taille fréquente.

J’ai planté un ginkgo dans mon jardin il y a dix ans, dans un coin en pente où rien ne prenait , raconte Julien Moreau, retraité à Nîmes. Aujourd’hui, c’est le point focal de tout le terrain. En automne, il brille comme une lampe dorée. Et pourtant, je n’ai presque rien fait.

Pourquoi octobre est-il le mois parfait pour planter un ginkgo ?

Un sol encore accueillant, une nature en transition

Octobre marque une période charnière. Les températures douces permettent aux racines de s’établir tranquillement avant l’hiver, tandis que les pluies automnales maintiennent une humidité suffisante sans risque de stagnation. C’est l’idéal pour un arbre comme le ginkgo, qui a besoin de s’enraciner profondément pour exprimer toute sa vigueur.

Il n’exige pas un sol riche ou amendé. Un terrain bien drainé, même un peu caillouteux ou en pente, lui convient parfaitement. Il tolère un pH légèrement acide à neutre, ce qui élargit son champ d’implantation à presque toutes les régions de France, y compris les sols urbains compactés.

Les étapes simples d’une plantation réussie

Planter un ginkgo n’exige ni expertise ni matériel sophistiqué. Tout commence par un trou deux fois plus large que la motte, mais pas plus profond. L’objectif ? Permettre aux racines de s’étendre horizontalement sans s’enfoncer trop. Le fond est légèrement décompacité, puis enrichi d’un peu de compost mûr ou de terreau universel — pas de fertilisants chimiques, inutiles et même néfastes à long terme.

Une fois l’arbre positionné, le collet (la zone de jonction entre les racines et le tronc) doit affleurer le niveau du sol. On remblaye délicatement, en tassant légèrement, puis on arrose abondamment. Un paillage de feuilles mortes ou de copeaux de bois est ensuite appliqué autour du pied, sur une épaisseur de 5 à 8 cm, pour protéger les racines, limiter la concurrence des adventices et retenir l’humidité.

J’ai fait planter deux ginkgos par mon fils, qui n’avait jamais touché une pelle , sourit Clémence Laroche, habitante d’Angers. Il a suivi les étapes, et aujourd’hui, les arbres sont plus hauts que lui. C’est rassurant de voir que la nature peut être si indulgente.

Pourquoi le ginkgo est-il l’allié idéal des jardiniers pressés ?

Résistance extrême : un arbre qui ignore les caprices du climat

Le ginkgo biloba est un véritable athlète végétal. Il résiste aux gelées tardives du printemps, aux canicules estivales, à la pollution urbaine, et même aux sols pauvres. Contrairement à de nombreux arbres ornementaux, il est rarement attaqué par les parasites ou les champignons. Son feuillage coriace, riche en composés naturels, le protège efficacement.

Dans nos projets de végétalisation de quartiers denses, le ginkgo est devenu un incontournable , explique Antoine Delmas, urbaniste à Toulouse. Il pousse sur des trottoirs étroits, sous des lignes électriques, là où d’autres arbres meurent en quelques saisons. Et il dure des décennies.

Un spectacle doré qui ne demande rien en retour

Le véritable enchantement du ginkgo réside dans son automne. Dès les premières fraîcheurs, ses feuilles virent à un jaune doré, intense et lumineux, qui semble capturer la lumière du soleil bas. Ce changement n’est pas progressif ni capricieux : il est spectaculaire. En quelques jours, l’arbre se pare d’un manteau d’or, puis, dans un geste presque théâtral, laisse tomber toutes ses feuilles en une seule fois, comme un rideau qui tombe.

C’est comme un feu d’artifice végétal , s’enthousiasme Léa Dubreuil, photographe nature à Strasbourg. J’ai passé des matinées entières à immortaliser ce moment. Le sol devient une mer dorée, et l’arbre, dénudé, garde une élégance graphique jusqu’au printemps.

Comment le ginkgo enrichit-il la vie du jardin ?

Un refuge pour la faune discrète

On pense souvent que les arbres ornementaux sont vides de vie, mais le ginkgo contredit cette idée. Dès ses premières années, il attire de petits insectes utiles, notamment des coléoptères et des araignées, qui trouvent refuge dans ses feuilles et ses fissures d’écorce. Ces hôtes discrets attirent à leur tour des oiseaux insectivores, comme les mésanges ou les rouges-gorges.

J’ai remarqué que mes mésanges s’installent chaque hiver dans les branches de mon ginkgo , confie Marc Thibault, naturaliste amateur à Rennes. Elles y trouvent des abris, mais aussi des larves. C’est un arbre qui donne sans demander.

Intégration harmonieuse dans un jardin durable

Le ginkgo ne se contente pas d’être robuste : il s’intègre avec grâce dans des compositions végétales modernes. En point focal isolé, il structure l’espace. En fond de massif, il apporte de la hauteur et de la lumière. Il s’associe parfaitement à des graminées ornementales, des vivaces résistantes à la sécheresse, ou des couvre-sols comme le carex ou le sedum.

Il est aussi un excellent compagnon pour les alternatives à la pelouse. Placé au bord d’un tapis de thym rampant ou de phlox subulatus, il crée une scène naturelle, presque sauvage, tout en restant soigné. Son feuillage fin et aéré laisse passer la lumière, permettant à d’autres plantes de prospérer à son pied.

Quel impact le ginkgo a-t-il sur l’expérience du jardin au fil des saisons ?

Une présence qui évolue sans effort

Le ginkgo ne se contente pas d’un seul moment de gloire. Au printemps, ses jeunes pousses dévoilent un vert tendre, presque translucide. En été, il offre une ombre légère, aérée, idéale pour les coins de repos. En automne, il illumine. Et en hiver, sa silhouette dénudée, aux branches étalées comme des bras ouverts, dessine une architecture poétique contre le ciel gris.

Ce que j’aime, c’est qu’il ne m’impose rien , confie Sophie Vasseur, habitante d’Aix-en-Provence. Je n’ai pas besoin de le surveiller, de le traiter, de le tailler. Il est là, il grandit, il change. Et chaque saison, il me surprend.

Des gestes simples pour des résultats durables

Pour tirer le meilleur parti du ginkgo, quelques règles suffisent. Après la première année, arroser uniquement en cas de sécheresse prolongée. Maintenir un paillage organique autour du pied, renouvelé chaque automne. Éviter toute taille : la forme naturelle de l’arbre s’affine avec le temps, sans intervention. Et surtout, choisir un emplacement avec suffisamment d’espace — le ginkgo aime la lumière, mais tolère une ombre légère, surtout s’il est jeune.

Associer le ginkgo à des plantes complémentaires peut amplifier son effet. Un massif de carex doré, des panicules de miscanthus, ou des échinacées pourpres en arrière-plan, et le tableau est complet : une scène vivante, dynamique, et résolument naturelle.

Conclusion : un arbre pour les générations futures

Le ginkgo biloba n’est pas seulement un choix esthétique. C’est un engagement. Un geste en faveur d’un jardin plus simple, plus durable, plus vivant. Il incarne une nouvelle approche du paysage : celle où la nature reprend ses droits, sans contrainte, sans traitement, sans surveillance constante. Il s’invite dans les villes, les cours, les jardins en pente, les terrasses urbaines, et y laisse une empreinte dorée chaque automne.

En choisissant de le planter en octobre, on ne fait pas seulement un geste pour son jardin. On participe à une forme de reconnexion avec le temps profond, avec la résilience, avec la beauté tranquille des choses qui durent. Le ginkgo ne cherche pas à plaire. Il est là. Et pourtant, il transforme tout ce qu’il touche.

A retenir

Pourquoi planter un ginkgo biloba en octobre ?

Octobre offre des conditions idéales pour la plantation : températures douces, sol encore humide, et période de repos végétatif qui permet à l’arbre de s’enraciner sans stress. Le ginkgo, une fois en terre, devient rapidement autonome.

Le ginkgo convient-il aux petits jardins ?

Oui. Bien que pouvant atteindre 20 à 30 mètres à maturité, sa croissance lente et sa forme élancée en font un excellent choix pour les espaces restreints, à condition de respecter une distance d’au moins 3 à 4 mètres des constructions ou des limites de propriété.

Faut-il arroser régulièrement un ginkgo ?

Seulement les premières semaines après la plantation, en cas de temps sec. Une fois enraciné, il devient très résistant à la sécheresse et ne nécessite quasiment aucun arrosage, même en été.

Le ginkgo attire-t-il les maladies ou les parasites ?

Exceptionnellement rare. Grâce à ses composés naturels, il est très peu sujet aux attaques fongiques ou insectiques, ce qui en fait un arbre quasi sans entretien.

Quel est l’effet visuel du ginkgo en automne ?

Son feuillage vire à un jaune doré intense, uniforme et spectaculaire. Ce changement, souvent synchronisé, crée un effet de lumière unique dans le jardin, visible de loin et durable plusieurs semaines.