Basilic citron : la plante naturelle anti-moustiques qui fait débat en 2025

Chaque printemps, avec le retour des températures douces et des longues soirées ensoleillées, revient aussi un fléau familier : les moustiques. Ces petits insectes, souvent plus agaçants qu’effectivement dangereux dans certaines régions, perturbent la tranquillité des jardins, des terrasses et des barbecues en famille. Face à cette nuisance récurrente, de plus en plus de personnes cherchent des alternatives aux répulsifs chimiques, dont les effets sur la santé et l’environnement suscitent des inquiétudes. Un jardinier expérimenté, Étienne Laroche, propose une solution naturelle qui commence à faire parler d’elle : le basilic citron. Moins connu que la citronnelle, ce cousin aromatique pourrait bien devenir l’allié incontournable des soirées estivales sans piqûres.

Le basilic citron, une alternative méconnue mais efficace ?

Alors que la citronnelle est depuis longtemps plébiscitée pour ses vertus répulsives, Étienne Laroche, horticulteur depuis plus de vingt ans dans le sud de l’Ardèche, met en avant une plante qu’il juge plus performante : le basilic citron. « Beaucoup de gens plantent de la citronnelle parce qu’ils en ont entendu parler, mais ils ne savent pas que le basilic citron, grâce à sa teneur élevée en citral, émet une odeur que les moustiques détestent particulièrement », explique-t-il. Selon ses observations, cette plante, facile à cultiver, agit comme un bouclier olfactif autour des espaces extérieurs fréquentés.

Contrairement à certaines idées reçues, le basilic citron ne repousse pas les moustiques par un effet magique, mais en masquant les odeurs que ces insectes recherchent : le dioxyde de carbone et la chaleur émise par le corps humain. Son parfum puissant, à la fois citronné et herbacé, crée une barrière sensorielle qui désoriente les insectes volants. « Ce n’est pas un piège, mais un brouillage olfactif », précise Étienne Laroche, qui cultive lui-même une dizaine de pots de basilic citron autour de sa véranda.

Un témoignage concret : Clémentine Dubreuil et son jardin transformé

Clémentine Dubreuil, habitante de Dordogne, vit depuis des années aux prises avec une forte population de moustiques, attirés par les marais voisins. « Avant, on ne pouvait pas sortir après 19 heures sans être dévorés. On utilisait des spirales, des sprays, des lotions… Rien n’était vraiment efficace, et tout sentait mauvais », raconte-t-elle. Après avoir lu un article sur les plantes répulsives, elle a décidé de tenter l’expérience du basilic citron.

Elle a planté cinq pots autour de sa terrasse, deux près de la table extérieure, et trois disposés stratégiquement près des zones d’entrée. « Au bout de deux semaines, j’ai remarqué une différence. Moins de bourdonnements, moins de piqûres. Au début, je pensais que c’était dans ma tête, mais mon mari, qui est très sensible aux piqûres, a confirmé : on est tranquilles. » Aujourd’hui, Clémentine cultive aussi de la lavande et de la menthe poivrée, mais c’est le basilic citron qu’elle considère comme son « pilier » naturel.

Facile à cultiver, utile en cuisine

Un des atouts majeurs du basilic citron, selon les jardiniers, est sa facilité d’entretien. Il se développe bien en pot comme en pleine terre, aime les sols bien drainés et nécessite une exposition ensoleillée. « Il suffit de l’arroser régulièrement, sans excès, et de le tailler pour favoriser une croissance dense », indique Étienne Laroche. En climat tempéré, il peut être cultivé de mai à octobre, et même hiverné à l’intérieur s’il est protégé du froid.

Mais ce qui séduit particulièrement les utilisateurs, c’est sa double fonctionnalité. « Non seulement il protège, mais en plus, on peut l’utiliser ! » s’enthousiasme Clémentine Dubreuil. En cuisine, le basilic citron apporte une note fraîche et acidulée aux salades, aux poissons grillés, aux sauces à base de yaourt ou aux infusions. « J’en fais une tisane le soir, avec un peu de miel. C’est délicieux, et je me dis que ça renforce l’effet répulsif, même si c’est peut-être un peu superstitieux », ajoute-t-elle en souriant.

Une solution écologique et durable

Le recours aux insecticides chimiques soulève de plus en plus de questions, tant sur le plan environnemental que sanitaire. Les produits contenant du DEET ou du picaridine, bien que efficaces, peuvent irriter la peau, nuire aux pollinisateurs et contaminer les sols et les eaux. « Chaque année, des tonnes de ces substances sont pulvérisées dans les jardins privés, sans vraiment mesurer l’impact à long terme », regrette Étienne Laroche.

Le basilic citron, en revanche, s’intègre dans une logique de jardinage respectueux de l’écosystème. Il n’empoisonne pas les abeilles ni les coccinelles, et attire même certains insectes bénéfiques. « C’est une plante vivante, en interaction avec son environnement. Elle ne tue pas, elle dissuade. C’est une philosophie différente de la gestion des nuisibles », souligne le jardinier. Pour lui, c’est là tout l’enjeu : repenser notre rapport aux insectes, non pas en ennemis à éradiquer, mais en éléments d’un équilibre à préserver.

Le basilic citron suffit-il à éliminer les moustiques ?

Malgré les témoignages positifs, certains experts tempèrent l’enthousiasme. Isabelle Chevalier, entomologiste au laboratoire de biodiversité de Montpellier, rappelle que « les plantes répulsives ont un effet localisé et limité dans le temps ». Selon elle, le basilic citron peut réduire la présence des moustiques dans un rayon de 1 à 2 mètres, surtout si les feuilles sont froissées pour libérer davantage d’huiles essentielles. « Mais il ne remplace pas une gestion globale du risque », insiste-t-elle.

Elle recommande donc une approche intégrée : éliminer les eaux stagnantes (soucoupes de pots, vieux pneus, bacs oubliés), installer des moustiquaires, utiliser des lampes pièges à insectes non toxiques, et compléter avec des plantes répulsives. « Le basilic citron fait partie de l’arsenal, mais pas de la solution unique », conclut-elle.

Comment maximiser l’efficacité du basilic citron ?

Étienne Laroche partage quelques astuces pour optimiser l’effet répulsif. « Il faut placer les pots près des zones de passage et des points d’assise. Plus les gens bougent, plus ils libèrent de CO2, donc plus les moustiques sont attirés. Il faut donc protéger ces zones en priorité. » Il conseille aussi de froisser légèrement les feuilles en fin de journée, juste avant de sortir, pour amplifier le parfum.

Un autre levier d’efficacité : la combinaison avec d’autres plantes. « Le basilic citron travaille bien en équipe. Associé à de la lavande, qui repousse les moustiques par ses huiles terpéniques, ou à la menthe poivrée, dont l’odeur mentholée les désoriente, on crée une zone tampon plus solide », explique-t-il. Clémentine Dubreuil a d’ailleurs adopté cette stratégie : « J’ai fait un petit parterre avec basilic citron, lavande et un pied de géranium rosat. Depuis, même mes voisins me demandent mes secrets ! »

Une solution accessible à tous ?

Le coût d’entrée est minime : un plant de basilic citron coûte entre 5 et 8 euros en jardinerie. Il peut aussi être cultivé à partir de graines ou de boutures. « Je l’ai obtenu en échangeant avec un collègue jardinier », raconte Étienne Laroche. En quelques semaines, la plante atteint une taille suffisante pour commencer à produire son effet.

Les personnes en appartement ne sont pas exclues. « Un balcon orienté sud, avec deux ou trois pots bien placés, peut suffire à rendre l’espace plus agréable », affirme Clémentine. Elle recommande d’utiliser des pots larges, avec un bon terreau drainant, et de ne pas hésiter à rentrer les plantes la nuit si les températures baissent brutalement.

Des limites à ne pas ignorer

Comme toute solution naturelle, le basilic citron a ses limites. Il est peu efficace en cas d’infestation massive, notamment dans les zones humides ou proches de plans d’eau. « Si vous vivez à 200 mètres d’un marais, ce n’est pas un buisson de basilic qui va vous sauver », tempère Isabelle Chevalier. Dans ces cas, une approche plus robuste, incluant des traitements ciblés ou des filets anti-moustiques, reste nécessaire.

De plus, l’efficacité varie selon les espèces de moustiques. « Certains, comme le moustique tigre, sont particulièrement résistants aux odeurs naturelles », précise-t-elle. Le basilic citron peut réduire leur activité, mais pas l’annuler complètement.

A retenir

Le basilic citron est-il vraiment efficace contre les moustiques ?

Oui, dans une certaine mesure. Son odeur forte, due au citral, agit comme un répulsif naturel en masquant les signaux que les moustiques utilisent pour localiser leurs proies. Son efficacité est locale et dépend de la densité de la plantation et de l’exposition.

Faut-il remplacer tous les répulsifs chimiques par du basilic citron ?

Non. Le basilic citron est un complément utile, mais pas un substitut total. Il doit être intégré dans une stratégie plus large de prévention, incluant l’élimination des eaux stagnantes et des protections physiques comme les moustiquaires.

Peut-on consommer le basilic citron ?

Oui, absolument. Contrairement à certaines plantes répulsives non comestibles, le basilic citron est parfaitement utilisable en cuisine. Il apporte une saveur citronnée aux plats salés comme aux boissons.

Combien de pots faut-il pour une terrasse ?

Entre 3 et 6 pots bien répartis autour des zones de vie extérieures. L’idéal est de les placer à hauteur d’homme, près des sièges ou des tables, pour maximiser la diffusion du parfum.

Le basilic citron attire-t-il d’autres insectes indésirables ?

Non, il n’attire pas d’insectes nuisibles. Au contraire, il peut contribuer à éloigner d’autres parasites comme les pucerons, tout en restant neutre ou bénéfique pour les pollinisateurs.

En somme, le basilic citron ne prétend pas être une baguette magique, mais il incarne une tendance grandissante : celle d’une cohabitation intelligente avec la nature, où la protection contre les nuisibles ne rime plus obligatoirement avec chimie agressive. Pour des milliers de jardiniers et de citadins, il est devenu bien plus qu’une plante aromatique — un allié silencieux, parfumé, et savoureux, pour retrouver le plaisir de vivre dehors.