Le béton ciré détrôné : ces nouveaux matériaux qui vont réinventer votre intérieur en 2025

Alors que les intérieurs se métamorphosent sous l’effet de nouveaux courants esthétiques, une transition s’opère silencieusement mais résolument dans les choix des matériaux de décoration. Longtemps symbole d’un design contemporain, voire avant-gardiste, le béton ciré, avec son allure lisse et froide, commence à laisser place à des alternatives plus chaleureuses, plus vivantes, plus humaines. En 2025, la tendance s’oriente vers des surfaces qui respirent, qui racontent, qui enveloppent. Ce n’est plus seulement une question de style, mais de bien-être, d’authenticité et de lien avec la nature. Derrière ce changement, on devine une aspiration collective à des espaces intimes, plus doux, plus durables, et surtout plus en phase avec nos besoins actuels. À travers témoignages, analyses et conseils pratiques, découvrez pourquoi le tadelakt et l’enduit à la chaux s’imposent comme les nouveaux piliers de la décoration d’intérieur.

Le béton ciré a-t-il vécu sa gloire ?

Pourquoi ce matériau ne fait-il plus rêver ?

Il fut un temps où le béton ciré incarnait l’élégance minimaliste. Appliqué sur les sols, les murs ou même les meubles, il donnait à chaque pièce une touche d’industrial chic, comme sortie d’un loft new-yorkais. Mais cette uniformité, cette froideur minérale, finit par peser. Clara Vidalis, architecte d’intérieur basée à Lyon, observe un tournant : « Il y a cinq ans, je recevais des demandes pour du béton ciré dans 70 % des projets. Aujourd’hui, les clients me disent : “Je veux quelque chose de plus doux, de plus vivant.” »

Le problème n’est pas seulement esthétique. Le béton ciré, bien qu’impressionnant à l’œil, révèle ses limites au quotidien. Il craque parfois avec les variations de température, nécessite un entretien rigoureux — huilage régulier, nettoyage spécifique — et surtout, il ne pardonne pas les chocs. Une chute d’objet, et une microfissure apparaît, difficile à dissimuler. « J’ai vécu ça chez moi », confie Julien Ferrand, propriétaire d’un appartement à Bordeaux. « J’adorais le look, mais au bout de deux ans, le sol était marqué, terni. Et l’hiver, c’était glacial sous les pieds nus. »

Un matériau qui ne répond plus aux attentes contemporaines

Les attentes évoluent. On ne veut plus seulement un intérieur beau, mais un intérieur qui prend soin. Or, le béton ciré, par sa nature, ne participe pas au confort thermique ou sensoriel. Il ne respire pas, n’absorbe pas l’humidité, et peut même aggraver les problèmes d’acoustique. En période de canicule, il retient la chaleur ; en hiver, il la renvoie. Ce manque de flexibilité, tant physique que symbolique, le disqualifie progressivement.

« On cherche désormais des matériaux qui dialoguent avec l’environnement », explique Élias Ménard, concepteur d’espaces durables à Toulouse. « Le béton ciré, c’est du béton. Même s’il est poli, c’est toujours une matière inerte, souvent issue de procédés polluants. Aujourd’hui, les gens veulent du sens. »

Quels matériaux prennent le relais en 2025 ?

Le tadelakt, un retour en force millénaire

Originaire du Maroc, le tadelakt est un enduit à base de chaux éteinte, poli à la main avec une pierre de marbre ou un outil en acier. Traditionnellement utilisé dans les hammams, il est imperméable, antibactérien, et capable de résister à l’humidité sans carrelage. Mais ce qui séduit aujourd’hui, c’est surtout son aspect organique : chaque surface est unique, marquée par les gestes de l’artisan.

« Le tadelakt, c’est de la peau pour les murs », sourit Samira El Kadi, enduisseuse qualifiée formée à Marrakech. « Il respire, il vieillit bien, et il change avec la lumière. Le matin, il est pâle et doux ; le soir, il prend des reflets dorés. »

En 2025, le tadelakt n’est plus réservé aux salles de bains. On le retrouve sur les murs du salon, dans la cuisine, parfois même en tête de lit. Les fabricants proposent désormais des teintes variées — terre de Sienne, vert d’eau, rose poudré — tout en conservant ses propriétés naturelles. « Ce n’est pas une mode, c’est un retour à l’essentiel », affirme Samira.

L’enduit à la chaux, l’alternative lumineuse et saine

Moins connu du grand public, l’enduit à la chaux gagne du terrain dans les projets de rénovation écologique. Composé de chaux aérienne, d’eau et parfois de pigments naturels, il s’applique en plusieurs couches fines, créant un effet nuageux, presque velouté. Contrairement au béton ciré, il est perméable à la vapeur d’eau, ce qui régule naturellement l’humidité intérieure.

« Dans une chambre, un enduit à la chaux, c’est un plus énorme pour la qualité de l’air », souligne Clara Vidalis. « Il absorbe les COV — les composés organiques volatils — et limite la prolifération des moisissures. »

Les particuliers s’en rendent compte. Camille Nguyen, enseignante à Nantes, a fait refaire entièrement sa chambre avec un enduit à la chaux teinté en gris-bleu. « J’avais des allergies respiratoires l’hiver. Depuis, je dors mieux, et l’ambiance est apaisante. C’est comme si la pièce vivait avec moi. »

Comment adopter ces nouveaux matériaux sans tout casser ?

Des rénovations légères, mais d’effet maximal

Intégrer le tadelakt ou l’enduit à la chaux ne nécessite pas toujours des travaux lourds. Ces enduits peuvent être appliqués sur des supports existants — plâtre, carrelage, béton — après une préparation adéquate. « On peut transformer un mur de cuisine en un clin d’œil », explique Samira El Kadi. « Une journée de travail, et vous avez un mur qui respire et qui brille. »

Les fabricants proposent désormais des kits d’application en version “do it yourself”, avec des guides détaillés. Attention toutefois : le tadelakt, en particulier, demande une technique précise. « Je recommande toujours de faire appel à un professionnel pour les grandes surfaces », nuance Élias Ménard. « Mais pour un pan de mur, un pilier, ou un plan de travail, on peut s’y essayer. »

Et si on mixait les matériaux ?

La tendance 2025 mise sur la mixité. On ne choisit plus un matériau pour tout l’espace, mais on crée des contrastes subtils. Un mur en tadelakt dans la salle de bains, associé à du bois de chêne massif pour la vasque. Un salon avec un mur d’enduit à la chaux et des étagères en métal patiné. « L’idée est de créer un dialogue entre les textures », précise Clara Vidalis. « Le lisse du tadelakt contre le rugueux du bois, le froid du métal contre la chaleur de la chaux. »

Julien Ferrand, qui a refait sa cuisine, témoigne : « J’ai gardé le sol en béton ciré — je ne voulais pas tout refaire — mais j’ai recouvert un mur de tadelakt ocre. Le résultat ? Une pièce qui a gagné en profondeur, en chaleur. C’est comme si elle avait retrouvé une âme. »

Pourquoi ces matériaux séduisent-ils autant les professionnels ?

Un retour à l’artisanat et à l’authenticité

Pour les architectes et décorateurs, le succès du tadelakt et de l’enduit à la chaux n’est pas une surprise. « On assiste à un rejet du standardisé », analyse Élias Ménard. « Les gens veulent des intérieurs qui leur ressemblent, pas des copier-coller de magazines. »

Ces matériaux, appliqués à la main, portent l’empreinte de celui qui les pose. Chaque surface est légèrement différente, chaque courbe unique. « C’est l’opposé du carrelage imitation béton », ironise Clara Vidalis. « On revient à l’humain, au geste. »

Des choix éthiques, pas seulement esthétiques

La dimension écologique joue un rôle central. La chaux est un matériau naturel, recyclable, et à faible impact carbone. Elle se produit localement dans de nombreuses régions françaises. « On peut même la produire à partir de coquilles d’huîtres », ajoute Élias Ménard. « C’est une économie circulaire en acte. »

De plus, ces enduits ne dégagent pas de composés toxiques. Contrairement à certains revêtements synthétiques, ils ne polluent pas l’air intérieur. « Dans les maisons passives ou à énergie positive, ils sont devenus incontournables », confirme Camille Nguyen. « Ce n’est pas juste une question de look, c’est une question de santé. »

Conclusion : une nouvelle ère pour nos intérieurs

En 2025, la décoration intérieure ne se contente plus de suivre des tendances. Elle répond à une quête plus profonde : celle d’un habitat vivant, respirant, en harmonie avec ses occupants. Le béton ciré, avec son esthétique froide et son entretien exigeant, appartient désormais à une époque révolue. À sa place montent des matériaux qui ont du sens, du toucher, de la mémoire. Le tadelakt et l’enduit à la chaux ne sont pas simplement des revêtements : ils sont des alliés du bien-être, des ambassadeurs d’un retour à l’essentiel. Ils incarnent une vision de la maison comme un lieu d’apaisement, de connexion, et d’authenticité. Ce n’est pas une révolution tapageuse, mais une évolution douce, profonde, qui transforme nos intérieurs un mur à la fois.

FAQ

Le tadelakt est-il adapté aux pièces sèches comme le salon ?

Oui, tout à fait. Bien qu’il soit traditionnellement utilisé dans les pièces humides, le tadelakt peut être appliqué dans toutes les pièces de la maison. En salon ou en chambre, il apporte une texture noble et une luminosité particulière. Il suffit d’appliquer un fixateur adapté pour renforcer sa résistance à l’usure.

Est-ce que l’enduit à la chaux demande beaucoup d’entretien ?

Non, bien au contraire. L’enduit à la chaux est très stable et nécessite peu d’entretien. Un simple nettoyage à l’eau claire suffit dans la plupart des cas. Il ne jaunit pas avec le temps et peut être rafraîchi par un simple regrattage et une nouvelle couche de finition si nécessaire.

Peut-on appliquer soi-même ces enduits ?

Pour l’enduit à la chaux, oui, surtout sur de petites surfaces. Des kits complets existent, avec tout le matériel nécessaire. Le tadelakt, en revanche, est plus technique : il nécessite un polissage sous pression et une hydrofugation précise. Il est fortement recommandé de faire appel à un artisan formé, notamment pour les zones humides.

Quel est le coût comparé au béton ciré ?

Le prix est similaire, voire légèrement inférieur pour l’enduit à la chaux. Le tadelakt peut coûter entre 80 et 120 €/m² selon les finitions et l’artisan, contre 70 à 110 €/m² pour le béton ciré. La différence se joue surtout sur la durabilité et le confort à long terme.

Existe-t-il des coloris variés ?

Oui. Grâce aux pigments naturels, on peut obtenir une large palette de teintes : du blanc pur au noir charbon, en passant par des ocres, des verts minéraux ou des roses terrestres. Les couleurs sont mates et profondes, jamais criardes, ce qui renforce l’effet apaisant.

A retenir

Quelle est la grande tendance de la décoration en 2025 ?

La tendance majeure est le retour aux matériaux naturels, vivants et durables. Le béton ciré, trop froid et exigeant, cède la place au tadelakt et à l’enduit à la chaux, appréciés pour leur toucher, leur impact écologique et leur capacité à améliorer le bien-être intérieur.

Pourquoi choisir un enduit naturel plutôt qu’un revêtement industriel ?

Parce qu’il participe activement à la qualité de l’air, régule l’humidité, vieillit bien et apporte une dimension sensorielle aux espaces. Ce n’est pas qu’un revêtement : c’est un élément de confort et de santé.

Quel impact sur le quotidien ?

Les témoignages convergent : plus de douceur, moins d’allergies, un sentiment d’apaisement. Ces matériaux transforment non seulement l’apparence des pièces, mais aussi la manière dont on les habite.