Alors que l’automne déploie ses teintes flamboyantes et que l’air se charge d’une légère brume matinale, une attente fébrile s’installe chez les enfants : Halloween approche. Mais cette année, plutôt que de céder aux rituels classiques auxquels on connaît le prix écologique — emballages plastiques, déchets alimentaires, décorations jetables —, plusieurs familles choisissent de réinventer la fête. Et parmi elles, des grands-parents malins, créatifs, qui prouvent que l’on peut allier magie, complicité et respect de la planète. Pas besoin de dépenser des fortunes ou de renoncer à l’esprit festif : avec un peu d’imagination, chaque détail devient une occasion de rire, d’apprendre, et de transmettre. Voici comment transformer Halloween en une aventure zéro déchet, mémorable pour les petits-enfants — et pour la Terre.
Comment surprendre avec des fruits de saison customisés ?
Chaque automne, les étals regorgent de clémentines, pommes, poires et mandarines. Plutôt que d’acheter des bonbons industriels aux emballages multicolores qui finiront dans les poubelles, pourquoi ne pas transformer ces fruits en œuvres d’art comestibles ? C’est exactement ce qu’a fait Élodie Mercier, grand-mère de trois petits-enfants, à Bordeaux. L’année dernière, j’ai dessiné des visages de citrouilles sur des clémentines avec un feutre alimentaire. Les enfants étaient fascinés ! Ils ont appelé ça “les mandarines monstrueuses” , raconte-t-elle en riant.
L’astuce est simple : un fruit, un stylo à encre non toxique (ou feutre alimentaire), et beaucoup d’imagination. Une pomme peut devenir une momie avec un simple ruban de tissu biodégradable enroulé autour. Des raisins noirs plantés sur des cure-dents deviennent des araignées juteuses. Même les bananes trouvent leur place : pelées en partie, elles ressemblent à des doigts squelettiques.
Mais le véritable enchantement réside dans la préparation en famille. Réunir les petits autour de la table pour décorer ensemble, c’est créer un moment de rire et de complicité. Ce n’est plus seulement une distribution de friandises, c’est une création collective , souligne Thomas Lefèvre, père de deux enfants, qui a adopté cette pratique à Lyon. Mon fils de six ans a dessiné des pommes avec des moustaches de vampire. Il était fier comme un chef !
Comment fabriquer des sacs à bonbons réutilisables sans couture ?
Le sac de collecte est un symbole d’Halloween. Mais au lieu d’opter pour des pochettes en plastique à usage unique, une solution durable et ludique existe : le sac fait maison, récupéré à partir de textiles usagés. Pas besoin de machine à coudre ni de compétences en couture. Il suffit d’un vieux tee-shirt, d’un ciseau, et de deux minutes.
La méthode ? Couper le haut du tee-shirt, garder le bas (qui forme naturellement le fond du sac), puis transformer les manches en anses. Le résultat est un sac souple, personnalisable, et surtout réutilisable chaque année. J’ai utilisé un ancien tee-shirt de mon mari avec un motif de dinosaure , confie Camille Berthier, grand-mère à Rennes. Mes petits-enfants l’ont décoré avec des feutres textiles : yeux rouges, dents pointues, le tout avec une touche d’horreur.
Les enfants adorent ces sacs uniques. C’est comme si on avait un super-pouvoir de recyclage , dit Léa, 7 ans, lors d’un atelier familial. Le mien est en tissu de pyjama, avec des chats noirs dessinés dessus. Personne n’a le même ! Ce geste simple devient une leçon concrète sur la réduction des déchets, sans jamais sonner comme une morale imposée.
Comment créer une décoration comestible et sans gaspillage ?
La décoration d’Halloween n’a pas besoin d’être jetable pour être spectaculaire. Au contraire, elle peut être à croquer. Les biscuits, par exemple, sont des alliés parfaits. Préparés avec des ingrédients du placard, ils se transforment en fantômes, citrouilles ou squelettes grâce à un emporte-pièce ou un couteau. Une recette végétalienne, simple et savoureuse, permet d’inclure tous les enfants, même ceux aux régimes spécifiques.
J’ai fait des biscuits avec mes petits-enfants, sans œufs ni beurre , raconte Solange Dubois, retraitée à Toulouse. On a utilisé de la farine, du lait d’avoine, de l’huile, et des pépites de chocolat. Ensuite, on a dessiné des visages rigolos avec du glaçage naturel à base de sucre glace et d’eau. Le lendemain, il n’en restait plus un seul — ni dans les assiettes, ni dans les poubelles !
Les brochettes de fruits prennent aussi une allure d’épouvante : morceaux de pomme, banane, kiwi, alternés comme des vertèbres, avec des pépites de chocolat pour les yeux. Le pop-corn, légèrement parfumé à la cannelle ou au sirop d’érable, devient un nuage magique posé sur une assiette en bois. C’est une décoration qui disparaît en mangeant , résume Antoine, 9 ans, lors d’une soirée à Grenoble. Et c’est bon, donc personne ne la jette !
Comment émerveiller sans dépenser un centime ?
L’une des plus belles leçons d’Halloween zéro déchet, c’est que la magie ne coûte rien. Elle naît de l’imagination. Une vieille boîte de conserve, peinte en noir avec des trous découpés, devient un photophore qui projette des ombres tremblantes sur les murs. Un bocal en verre accueille une main en papier mâché ou des billes en guise d’yeux flottants. J’ai utilisé un bocal de confiture vide avec une fausse langue en tissu rouge , raconte Julien, grand-père à Strasbourg. Mes petits-enfants ont cru que c’était un vrai morceau de monstre !
Les objets du quotidien prennent vie : assiettes en carton recyclé deviennent des visages grimaçants, les fourchettes se parent de rubans noirs pour ressembler à des fantômes, une chaussette trouée se transforme en citrouille avec deux yeux découpés. Le meilleur, c’est quand les enfants trouvent eux-mêmes les idées , confie Élodie Mercier. Ma petite-fille a eu l’idée d’utiliser des cuillères en bois pour faire des sorcières volantes. On les a suspendues avec du fil de pêche. C’était magnifique.
Comment surprendre les papilles avec des alternatives maison ?
Les bonbons industriels, souvent trop sucrés et bourrés d’additifs, peuvent être remplacés par des douceurs maison tout aussi festives. Le pop-corn caramélisé, par exemple, est un succès garanti. Semoule de maïs, sucre, un peu de beurre végétal, et le tour est joué. J’ai fait une version salée avec du paprika et de l’ail en poudre pour les plus grands , explique Thomas Lefèvre. Et une version sucrée avec de la cannelle pour les petits.
Les fruits secs, comme les amandes ou les noisettes, peuvent être enrobés de chocolat fondu et décorés avec des pâtes d’amande pour les yeux. On appelle ça les “noisettes zombies” , rigole Léa. Elles ont un peu peur, mais elles sont délicieuses.
Pour pimenter la dégustation, certains parents lancent un goûter-découverte : chaque enfant pioche un snack à l’aveugle, devine ce que c’est, et partage son verdict. C’est devenu un jeu , dit Camille Berthier. Certains ont cru qu’un morceau de pomme séchée était un doigt de momie. On a ri pendant dix minutes.
Comment valoriser les restes pour créer de nouveaux souvenirs ?
Après la fête, il reste souvent des citrouilles creusées, des épluchures, des fruits non consommés. Plutôt que de tout jeter, ces déchets deviennent une nouvelle aventure culinaire. La pulpe de citrouille, par exemple, peut être cuite, mixée, puis transformée en un cake moelleux et réconfortant. Une recette simple, sans gaspillage, qui ravit les papilles le lendemain.
J’ai fait ce gâteau avec mes petits-enfants , raconte Solange Dubois. On a mis de la cannelle, de la poudre d’amandes, un peu d’huile de coco. Ils ont adoré le goût, et surtout le fait que “ça venait d’un vrai monstre” !
En parallèle, Halloween devient une occasion d’introduire le compostage. Épluchures, restes de fruits, feuilles mortes — tout peut nourrir le sol. On a installé un petit bac sur le balcon , explique Antoine. Chaque jour, on observe les vers qui travaillent. C’est comme un petit écosystème.
Ce geste, simple, devient une transmission précieuse. Je ne parle pas de “protéger la planète” comme un devoir , confie Julien. Je montre que chaque chose peut avoir une deuxième vie. Et les enfants comprennent, naturellement.
Conclusion : une fête qui fait grandir
Halloween n’est plus seulement une nuit de sucreries et de costumes. Elle peut devenir un moment de création, d’apprentissage, et de transmission intergénérationnelle. En choisissant le zéro déchet, on ne sacrifie rien : ni la magie, ni le plaisir, ni l’émerveillement. Au contraire, on enrichit l’expérience. Chaque fruit décoré, chaque sac réutilisé, chaque biscuit fait maison devient un souvenir tangible, porteur de sens. Et les enfants, loin d’être privés, se sentent acteurs d’une aventure plus grande — celle d’un monde où l’on invente, plutôt que l’on jette.
A retenir
Peut-on faire un Halloween sans déchets et quand même amusant ?
Oui, et même plus amusant. Les activités de création, de cuisine et de décoration en famille renforcent les liens et stimulent l’imagination. Les enfants adorent participer à chaque étape, surtout quand ils peuvent personnaliser leurs réalisations.
Quels fruits de saison sont idéaux pour remplacer les bonbons ?
Les clémentines, oranges, pommes, poires et bananes sont parfaits. Leurs formes et couleurs naturelles s’adaptent facilement aux thèmes d’Halloween. Ils se conservent bien et peuvent être décorés en quelques minutes.
Faut-il savoir coudre pour fabriquer des sacs réutilisables ?
Non. Des sacs très solides peuvent être réalisés sans couture, à partir d’un vieux tee-shirt. Il suffit de couper le haut et d’utiliser les manches comme anses. Les enfants peuvent ensuite les décorer avec des feutres textiles.
Comment transformer les restes de citrouille ?
La pulpe de citrouille cuite peut être utilisée dans un cake, une soupe, ou un purée. Mélangée à de la farine, du sucre, de la poudre d’amandes et de la cannelle, elle donne un dessert moelleux et savoureux, sans gaspillage.
Le compostage est-il accessible aux enfants ?
Oui, surtout quand il est présenté comme une expérience vivante. Un bac à compost peut devenir un “laboratoire de la nature”, où l’on observe la transformation des déchets en terre fertile. C’est une leçon concrète sur le cycle de la vie et du recyclage.