L’ADEME alerte : les bougies parfumées menacent votre santé, voici pourquoi

Chaque soir, en rentrant chez elle, Clémence allume une bougie parfumée à la vanille. Ce geste, presque automatique, fait partie de sa routine apaisante. Pourtant, derrière cette douce senteur et la lumière vacillante, se cache un danger insidieux : la pollution invisible de l’air intérieur. De plus en plus de spécialistes alertent sur les effets néfastes des bougies parfumées, souvent perçues comme inoffensives, alors qu’elles peuvent libérer des substances toxiques à chaque combustion. Quels sont les risques réels ? Pourquoi une habitude si répandue pourrait-elle nuire à notre santé ? Et surtout, comment s’en protéger sans renoncer au bien-être sensoriel ?

Pourquoi les bougies parfumées sont-elles dangereuses pour la santé ?

Quels composants chimiques cachent les bougies parfumées ?

La majorité des bougies vendues dans le commerce sont fabriquées à partir de paraffine, un dérivé du pétrole issu du raffinage. Lorsqu’elle brûle, cette cire libère des composés organiques volatils (COV), dont certains sont classés comme toxiques. Parmi eux, le benzène et le toluène, deux substances cancérigènes reconnues par l’Agence internationale de recherche sur le cancer (IARC). Ces molécules, invisibles mais présentes dans la fumée, se dispersent dans l’air et peuvent être inhalées pendant des heures.

En parallèle, les parfums ajoutés, souvent synthétiques, ne sont pas soumis aux mêmes réglementations que les produits cosmétiques. Une étiquette indiquant parfum peut masquer des dizaines de composants chimiques non déclarés. Leur combustion, rarement testée en conditions réelles, peut provoquer des réactions imprévisibles : dégradation thermique, formation de nouveaux composés, libération de formaldéhyde. Ce dernier, également émis par certaines peintures ou meubles, est un irritant puissant des voies respiratoires et un potentiel perturbateur endocrinien.

Comment les particules fines affectent-elles notre organisme ?

La flamme d’une bougie parfumée produit des particules fines, souvent inférieures à 2,5 micromètres (PM2,5). Ces micro-particules sont capables de pénétrer profondément dans les poumons, voire d’atteindre la circulation sanguine. Pour Élias, asthmatique depuis l’enfance, ces particules se transforment en ennemies silencieuses. J’ai remarqué que mes crises étaient plus fréquentes quand je brûlais des bougies en soirée , témoigne-t-il. Après avoir consulté un pneumologue, j’ai compris que la fumée aggrave mon inflammation bronchique. Depuis, j’évite tout ce qui brûle à l’intérieur.

Les personnes âgées, les enfants et celles souffrant de maladies cardiovasculaires ou respiratoires sont particulièrement exposées. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne que l’exposition prolongée aux particules fines augmente le risque d’accidents vasculaires cérébraux, de crises cardiaques et d’aggravation de l’asthme.

Les bougies parfumées contiennent-elles des substances cancérogènes ?

Oui, certaines bougies libèrent des substances classées comme cancérogènes par les autorités sanitaires. Le formaldéhyde, souvent formé lors de la combustion incomplète de la paraffine, est notamment pointé du doigt. Le benzène, également émis, est associé à des leucémies. Même à faible dose, l’inhalation répétée de ces composés pose un problème de santé publique, surtout dans des espaces mal ventilés.

Camille, biologiste environnementale, explique : Ce qui est inquiétant, c’est l’effet cumulatif. Une bougie par jour, sur des années, dans un salon fermé, peut créer un cocktail toxique lent mais constant. On ne le ressent pas immédiatement, mais à long terme, cela peut impacter la santé pulmonaire et neurologique.

Quels sont les effets concrets sur la santé ?

Les bougies parfumées aggravent-elles les problèmes respiratoires ?

Oui, et particulièrement chez les personnes prédisposées. Les COV et les particules fines irritent les muqueuses des voies respiratoires. Cela peut déclencher des toux sèches, des sensations d’oppression thoracique ou des sifflements. Pour les asthmatiques comme Élias, ces symptômes peuvent rapidement évoluer vers des crises nécessitant un traitement d’urgence.

Un autre groupe vulnérable est les jeunes enfants, dont les poumons sont encore en développement. Léa, mère de deux enfants de moins de cinq ans, a fait le lien entre les bougies qu’elle utilisait dans le salon et les rhinites persistantes de son fils. Il éternuait sans arrêt, surtout le soir. En arrêtant les bougies, ses symptômes ont disparu en quelques jours.

Peut-on devenir allergique aux parfums de bougies ?

Absolument. Les parfums synthétiques sont fréquemment responsables de réactions allergiques ou de sensibilités chimiques multiples. Ces réactions peuvent inclure des maux de tête, des vertiges, des irritations oculaires ou nasales, voire des éruptions cutanées. Solène, enseignante et souffrant d’hyperactivité sensorielle, raconte : Dans certaines salles de classe où des collègues utilisent des bougies ou des sprays parfumés, je ressens une oppression, des nausées. C’est devenu un vrai problème d’accessibilité au travail.

Le paradoxe est que ces produits sont souvent utilisés pour purifier l’air, alors qu’ils le polluent davantage. L’odeur masque les mauvaises senteurs, mais ne les élimine pas — au contraire, elle ajoute une couche de pollution chimique.

Quels dangers pour les femmes enceintes et les bébés ?

Les femmes enceintes doivent être particulièrement vigilantes. Les substances comme le toluène ou le benzène peuvent traverser la barrière placentaire et affecter le développement du fœtus. Des études épidémiologiques ont montré un lien entre l’exposition aux COV pendant la grossesse et des retards de croissance ou des troubles neurodéveloppementaux chez l’enfant.

Quant aux nouveau-nés, leur système immunitaire et respiratoire est immature. Exposés à un air intérieur chargé en polluants, ils risquent davantage de développer des bronchiolites, des otites ou des allergies précoces. C’est ce qu’a constaté le pédiatre Julien Moreau lors d’un suivi de famille : Des parents utilisaient des bougies parfumées dans la chambre du béla. L’enfant avait des épisodes de toux nocturne. Après avoir retiré toutes les sources de combustion, l’état s’est nettement amélioré.

Comment utiliser les bougies plus sainement ?

Faut-il supprimer complètement les bougies parfumées ?

L’Agence de la transition écologique (ADEME) recommande de réduire fortement, voire d’éliminer, l’utilisation des bougies parfumées. Pour Clémence, cette décision a été difficile : J’adorais cette routine du soir. Mais quand j’ai compris que je respirais des substances cancérigènes, j’ai préféré changer. Elle a remplacé ses bougies par un diffuseur d’huiles essentielles à froid, qui ne chauffe pas les molécules et préserve leur intégrité.

Pour ceux qui ne veulent pas renoncer à la flamme, il existe des alternatives plus sûres. L’important est de faire des choix éclairés.

Quelles bougies choisir si on tient à les utiliser ?

Privilégier les bougies en cire naturelle : cire d’abeille, de soja, de colza ou de riz. Ces matières premières sont biodégradables et produisent moins de suie et de COV lors de la combustion. La mèche est également cruciale : elle doit être en coton ou en bois, non traitée, sans plomb ou métaux lourds. Les mèches en zinc ou en étain, encore présentes dans certains produits bas de gamme, libèrent des particules métalliques toxiques.

Attention toutefois : même les bougies naturelles émettent des particules fines. Il est donc essentiel de ne pas les considérer comme totalement inoffensives, mais comme une option moins nocive.

Comment limiter les risques lors de leur utilisation ?

La durée de combustion est un facteur clé. Ne jamais laisser une bougie allumée plus de deux heures consécutives. Éteignez-la en sortant de la pièce. Avant chaque allumage, coupez la mèche à environ 5 mm : cela réduit la fumée et la suie. Évitez de brûler des bougies dans des pièces fermées, surtout la chambre à coucher.

Une autre règle d’or : aérer régulièrement. Après chaque utilisation, ouvrez les fenêtres pendant 10 à 15 minutes pour renouveler l’air intérieur. Depuis que je fais cela, je me sens plus clair d’esprit , confie Thomas, ancien grand consommateur de bougies parfumées. Je pensais que c’était psychologique, mais mon médecin m’a dit que l’air pur améliore la concentration.

Quelles alternatives naturelles aux bougies parfumées ?

Quels substituts sains et agréables peut-on adopter ?

Il existe de nombreuses façons de parfumer son intérieur sans risquer sa santé. Les diffuseurs d’huiles essentielles à froid, par ultrasons ou par ventilation, ne chauffent pas les molécules et évitent ainsi la formation de composés toxiques. Des senteurs comme la lavande, l’eucalyptus ou l’orange douce offrent des effets apaisants ou stimulants, selon les besoins.

Les fleurs séchées, disposées dans des bols ou en pot-pourri, diffusent un parfum subtil et naturel. Elles ajoutent également une touche décorative. Clémence a adopté cette solution : J’ai un grand bol en céramique avec des roses, de la lavande et des écorces d’orange. L’odeur est douce, jamais agressive.

Les oranges piquées de clous de girofle, traditionnelles en période hivernale, sont non seulement esthétiques mais aussi efficaces. Leur parfum chaud et épicé se diffuse lentement sans combustion. Enfin, les chandelles en cire d’abeille non parfumées offrent une lumière douce et une odeur naturelle de miel, sans ajout de substances chimiques.

Conclusion

Les bougies parfumées, bien qu’emblématiques du confort intérieur, cachent des dangers insoupçonnés pour la santé. Leurs composants, souvent dérivés du pétrole, libèrent à chaque combustion des substances toxiques, irritantes ou cancérigènes. Les personnes vulnérables, comme les enfants, les femmes enceintes ou les malades respiratoires, sont particulièrement exposées. Heureusement, il est possible de préserver l’ambiance chaleureuse d’un intérieur sans compromettre sa santé. En choisissant des alternatives naturelles, en ventilant régulièrement les pièces et en limitant l’usage des bougies, on peut allier bien-être et sécurité. Une prise de conscience simple, mais essentielle, pour respirer librement chez soi.

A retenir

Les bougies parfumées contiennent-elles vraiment des produits dangereux ?

Oui, surtout celles à base de paraffine. Elles libèrent des composés organiques volatils (COV) comme le benzène et le toluène, ainsi que des particules fines et des substances irritantes comme le formaldéhyde. Ces éléments peuvent nuire à la santé respiratoire et augmenter les risques à long terme.

Peut-on utiliser des bougies sans danger ?

Il est possible de réduire les risques en optant pour des bougies en cire naturelle (soja, abeille), avec mèche en coton, et en limitant leur durée de combustion à une à deux heures. Toutefois, aucune bougie n’est totalement inoffensive, car toute combustion produit des particules fines.

Quelles sont les meilleures alternatives aux bougies parfumées ?

Les diffuseurs d’huiles essentielles à froid, les fleurs séchées, les sachets de plantes parfumées, les oranges piquées de clous de girofle et les chandelles en cire d’abeille non parfumées sont des options saines, naturelles et durables pour parfumer un intérieur.

Comment protéger les enfants et les femmes enceintes ?

Il est recommandé d’éviter toute combustion dans les chambres d’enfants ou les pièces fréquentées par les femmes enceintes. Privilégier les alternatives non chauffantes et assurer une bonne ventilation des espaces de vie.