La rentrée scolaire s’accompagne cette année d’une mesure inédite pour les collégiens de huit régions françaises : un chèque sport de 80 euros destiné à dynamiser la pratique sportive chez les jeunes. Une initiative qui tombe à pic alors que la sédentarité gagne du terrain chez les adolescents.
Comment fonctionne ce nouveau dispositif ?
Concrètement, il s’agit d’une aide financière attribuée automatiquement aux familles, sans paperasserie. « L’objectif est de lever les barrières financières qui empêchent certains jeunes de faire du sport », explique Mathilde Vasseur, responsable d’un centre socio-sportif à Lyon. Le montant pourra couvrir une inscription en club ou l’achat de matériel nécessaire auprès de partenaires agréés.
Qui sont les bénéficiaires prioritaires ?
Les collégiens scolarisés dans les régions où la pratique sportive est historiquement faible : des territoires variés comme la Bretagne côtière, les quartiers populaires d’Île-de-France ou les zones rurales de Nouvelle-Aquitaine. « Chez nous, 40% des 12-15 ans ne font aucune activité encadrée », constate amèrement Karim Belkacem, éducateur dans les Hauts-de-France.
Quel impact réel sur le quotidien des familles ?
Pour les foyers modestes, cette mesure change la donne. Prenez l’exemple des Jauffret, famille toulousaine avec trois enfants : « Entre les fournitures scolaires et les activités extrascolaires, septembre est toujours compliqué financièrement », confie Élodie, la mère. « Ces 80 euros vont permettre à notre cadette de faire enfin de l’escalade, sa passion. »
Les jeunes, premiers concernés, que pensent-ils ?
À Marseille, Nathan Cohen, 14 ans, rayonne : « Je vais enfin pouvoir tester le surf ! Mes parents ne pouvaient pas payer la licence et tout l’équipement. » Son ami Enzo ajoute : « Moi, ça me motive pour essayer le handball. Sans ce coup de pouce, j’aurais probablement passé mon temps sur ma console. »
Quels sont les partenaires impliqués ?
Près de 5 000 structures sportives se sont déjà labellisées « Chèque Sport » : des clubs amateurs aux enseignes spécialisées comme Décathlon. « C’est gagnant-gagnant », analyse Chloé Lefèvre, gérante d’un complexe sportif à Rennes. « Nous touchons de nouveaux publics, et les jeunes découvrent des disciplines qu’ils n’auraient jamais essayées. »
Existe-t-il des garde-fous contre les abus ?
Oui, le système est sécurisé : le chèque électronique n’est utilisable que chez les partenaires agréés, pour des activités reconnues d’intérêt sportif. « Aucun risque qu’il serve à acheter des jeux vidéo », rassure un responsable de la DRJSCS d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Au-delà de l’aspect financier, quels bénéfices ?
Les experts soulignent l’impact global. « C’est une mesure de santé publique », insiste le professeur Édouard Maréchal, pédiatre. « 30 minutes d’activité quotidienne réduisent de 30% les risques d’obésité juvénile. » Sans compter les effets sur la concentration et le moral.
Qu’en disent les enseignants ?
« Mes élèves sportifs sont souvent plus organisés et persévérants », observe Laurence Amar, professeure d’histoire-géo en Normandie. Un constat partagé par bien des éducateurs.
A retenir
Qui reçoit le chèque sport ?
Tous les collégiens des 8 régions participantes, sans condition de ressources. La distribution est automatique via l’établissement scolaire.
Quand sera-t-il disponible ?
Dès la rentrée de septembre 2023, valable jusqu’en août 2024. Une seule attribution par enfant, quel que soit le niveau scolaire.
Peut-on cumuler avec d’autres aides ?
Oui, ce chèque est cumulable avec les dispositifs existants type Pass’Sport ou aides municipales. De quoi alléger vraiment le budget des familles.
Cette mesure phare pourrait bien marquer un tournant dans les politiques jeunesse. Si l’expérience s’avère concluante, son extension à l’ensemble du territoire français semble probable. Une belle manière de conjuguer santé, cohésion sociale et égalité des chances.