Les chèques vacances constituent depuis longtemps une bouffée d’oxygène pour de nombreux jeunes aux revenus modestes. Mais une ombre vient de s’abattre sur ce dispositif : le programme « Départ 18:25 », destiné aux 18-25 ans, voit ses avantges considérablement réduits. Une décision qui pourrait priver des milliers de personnes d’un moment de répit bien mérité.
Pourquoi les chèques vacances « Départ 18:25 » perdent-ils en attractivité ?
Jusqu’en 2023, ce coup de pouce couvrait 80% du coût d’un séjour, avec un plafond fixé à 250 euros. Une aubaine pour Sacha Leclerc, 22 ans, étudiant en arts plastiques : « Grâce à cette aide, j’ai pu découvrir Barcelone l’été dernier. Sans ça, je serais resté chez mes parents en banlieue parisienne. »
Désormais, le montant maximum chute à 200 euros, avec une prise en charge réduite à 75%. « La différence semble minime, mais quand on vit avec 500 euros par mois, 50 euros représentent dix repas », explique Mathilde Vasseur, bénévole dans une épicerie solidaire lyonnaise.
Un reste à charge plus lourd pour les bénéficiaires
Autre changement majeur : un reste à charge minimum de 50 euros s’applique systématiquement. « Avant, sur un week-end à 150 euros, l’aide couvrait 120 euros. Maintenant, ce sera 112,50 euros, plus les 50 euros obligatoires », calcule Romain Delattre, conseiller en économie sociale.
Qui peut encore bénéficier de ces aides malgré les restrictions ?
Les critères d’éligibilité demeurent identiques : un revenu fiscal inférieur à 17 280 euros par part. Mais des exceptions subsistent pour les jeunes en situation précaire. « Je touche 900 euros en apprentissage, mais comme je paie mon loyer, je reste éligible », témoigne Enzo Morel, mécanicien en formation.
Les profils prioritaires maintenus
L’ANCV conserve son ouverture vers :
- Les étudiants boursiers
- Les volontaires en service civique
- Les jeunes placés sous aide sociale à l’enfance
« Mon service civique dans une maison de retraite est mal payé, mais ces chèques m’ont permis de voir la mer pour la première fois », confie Lila Benoit, 19 ans.
Comment cette réforme impacte-t-elle le quotidien des jeunes ?
Avec l’inflation sur les transports et l’hébergement, cette baisse d’aide tombe mal. « J’avais repéré un séjour ski à 300 euros. Avant, il me coûtait 70 euros. Maintenant, 125 euros… C’est mort », déplore Karim Zeroual, saisonnier dans les Alpes.
Les associations dénoncent une fracture vacancière croissante. « Les jeunes précaires se retrouvent doublement pénalisés : par la vie chère et par la réduction des aides », analyse Clara Dumont, responsable d’un foyer pour jeunes travailleurs.
Quelles alternatives existent face à ce recul ?
Certaines régions complètent désormais le dispositif. « En Occitanie, nous ajoutons 50 euros aux chèques ANCV », indique Thomas Riquier, élu à la jeunesse. Parallèlement, des plateformes comme « Soliguide » recensent les bons plans vacances accessibles.
La solidarité s’organise
Des initiatives locales émergent : « Notre MJC propose désormais des week-ends à prix coûtant grâce à des partenariats avec des campings », explique Nadia El-Mansouri, animatrice sociale.
A retenir
Quelle est la nouvelle aide maximale ?
200 euros au lieu de 250, avec une prise en charge passant de 80% à 75% du séjour.
Dois-je payer un minimum ?
Oui, 50 euros restent systématiquement à votre charge, même pour les courts séjours.
Puis-je toujours bénéficier du dispositif avec un petit salaire ?
Oui, si votre revenu fiscal ne dépasse pas 17 280 euros par part, ou si vous appartenez à un public prioritaire (boursiers, apprentis…).
Conclusion
Cette réforme des chèques vacances illustre les difficultés croissantes d’accès aux loisirs pour les jeunes modestes. Si le dispositif subsiste, son efficacité s’émousse dans un contexte économique déjà tendu. Reste à savoir si cette baisse d’aides n’entraînera pas, à terme, un renoncement pur et simple aux vacances pour toute une génération.