Coiffure : économiser jusqu’à 180 € par an en 2025 grâce aux salons d’application

Entre soins réguliers, colorations, brushings et retouches, l’entretien des cheveux peut rapidement devenir un poste de dépense conséquent dans le budget d’un foyer. En France, les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2017, les Français fréquentaient en moyenne sept fois par an leur salon de coiffure, pour un coût annuel proche de 255 euros. Si les hommes s’en sortent avec un ticket moyen de 21,60 €, les femmes dépassent souvent les 45 € par visite. Face à cette inflation silencieuse des prix, de plus en plus de consommateurs cherchent des alternatives sérieuses, sans pour autant sacrifier la qualité. C’est dans ce contexte que les salons de coiffure d’application gagnent en popularité. Véritables laboratoires de formation, ces lieux allient apprentissage professionnel et services accessibles, offrant une solution à la fois économique et humaine. Mais comment fonctionnent-ils ? Quels bénéfices réels offrent-ils ? Et surtout, peut-on vraiment faire confiance à des apprentis pour transformer sa coupe ou colorer ses cheveux ?

Pourquoi les salons d’application deviennent une alternative incontournable ?

Les salons d’application ne sont pas de simples salons discount. Ils sont intégrés à des écoles ou centres de formation en coiffure, où des élèves en pleine formation exécutent des prestations réelles sur des clients volontaires. Ces derniers bénéficient de tarifs symboliques, parfois jusqu’à dix fois moins chers que dans un salon classique, tandis que les futurs coiffeurs gagnent en expérience pratique. C’est un modèle gagnant-gagnant, basé sur l’apprentissage encadré. À Paris, par exemple, le Training Center de Jean-Louis David propose des coupes à 7 € et des colorations à 8 €. Des prix qui font sourire, mais derrière lesquels se cache un vrai professionnalisme. Clara, 38 ans, habitante de Montreuil, témoigne : « J’ai découvert ce salon par hasard. Je cherchais une coloration pas trop chère, et je me suis dit que ça ne coûtait rien d’essayer. J’ai été accueillie par une élève très attentive, accompagnée d’un formateur qui supervisait chaque étape. Résultat : une couleur nickel, un brushing impeccable, et un prix total de 15 €. Depuis, j’y retourne tous les trois mois. »

Comment fonctionnent les salons d’application ?

Qui sont les coiffeurs en herbe ?

Contrairement à une idée reçue, les élèves qui officient dans ces salons ne sont pas des débutants complets. La plupart ont déjà obtenu leur CAP coiffure et suivent une formation complémentaire, souvent en mention complémentaire ou en BTS. Ils ont donc acquis les bases techniques, mais doivent encore parfaire leur gestuelle, leur sens du rythme et leur relation client. Chaque prestation est réalisée sous la supervision directe d’un formateur diplômé, qui intervient si nécessaire. « L’objectif n’est pas de faire des économies sur le dos des clients, mais de former des professionnels rigoureux », insiste Thomas Lemaire, formateur dans une école parisienne. « Nous sélectionnons les modèles avec soin, et chaque élève doit justifier d’un niveau technique suffisant avant de travailler en salon. »

Et la durée des soins ?

Il faut être honnête : une coupe ou une coloration dans un salon d’application prend plus de temps qu’en salon classique. Une coloration peut durer deux heures au lieu d’une heure trente, car l’élève doit expliquer ses choix, vérifier avec son formateur, et parfois recommencer une étape. Mais cette lenteur a un avantage : elle permet un accompagnement personnalisé. « J’ai appris plus sur mes cheveux en une séance qu’en dix ans chez mon coiffeur habituel », raconte Julien, 45 ans, père de famille de Nantes. « L’élève m’a montré comment choisir une nuance adaptée à mon teint, m’a expliqué les effets du ton sur ton, et m’a donné des conseils pour entretenir la couleur à la maison. C’était presque un atelier. »

Quelle qualité de service peut-on attendre ?

Des prestations encadrées, mais pas perfectibles

La qualité des soins est généralement très satisfaisante, surtout pour les prestations basiques : coupe, brushing, coloration classique. Les élèves sont motivés, souvent plus attentifs que des coiffeurs expérimentés pressés par le planning. En revanche, les techniques complexes, comme les balayages artistiques ou les lissages brésiliens, peuvent être plus risquées, car elles demandent une grande maîtrise du temps et de la précision. C’est pourquoi les écoles limitent souvent ces prestations aux élèves les plus avancés. « Nous ne proposons pas de mèches à tout le monde », confirme Thomas Lemaire. « Il faut que l’élève ait déjà réalisé plusieurs fois la technique en atelier, avec validation du formateur. »

Un cadre pédagogique, mais convivial

Malgré le côté « école », l’ambiance est loin d’être froide ou impersonnelle. Bien au contraire, beaucoup de clients apprécient cette atmosphère bienveillante, où l’on prend le temps d’échanger. Les élèves sont souvent enthousiastes, curieux, et aiment recevoir des retours. « J’aime quand les clients me posent des questions », confie Lina, élève en dernière année à Lyon. « C’est une façon de comprendre leurs attentes, et de mieux m’adapter. Parfois, on rigole, on discute, et ça me donne envie de devenir un vrai coiffeur qui écoute. »

Où trouver un salon d’application en France ?

Une présence nationale, mais inégale

Les salons d’application existent dans la plupart des grandes villes françaises : Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Lille, Bordeaux, Nantes… Mais leur accessibilité varie selon les régions. Dans les zones rurales ou les petites villes, ils sont plus rares, car les écoles de coiffure y sont moins nombreuses. Cependant, certains centres de formation itinérants ou partenariats locaux permettent d’organiser des séances ponctuelles. Par exemple, l’école Coiff’Occitanie propose des « journées modèles » dans des communes éloignées de Toulouse, en collaboration avec les mairies. « On accueille des volontaires pour des coupes ou des colorations, et on forme nos élèves en situation réelle », explique Élodie Rivière, directrice pédagogique. « C’est bénéfique pour tout le monde : les habitants ont accès à des soins abordables, et nos élèves découvrent des contextes variés. »

Comment s’y rendre ?

La réservation se fait généralement en ligne ou par téléphone, directement auprès de l’école. Certains établissements ont un planning public, d’autres fonctionnent sur liste d’attente. Il est conseillé de préciser ses attentes (type de coupe, couleur souhaitée, sensibilité du cuir chevelu) pour être orienté vers le bon élève-formateur. Les tarifs sont affichés clairement : coupe femme 5 à 10 €, homme 3 à 8 €, coloration 10 à 15 €, brushing 5 à 12 €. Les produits utilisés sont souvent les mêmes que dans les salons classiques, fournis par des marques partenaires.

Quelles économies peut-on vraiment réaliser ?

Un calcul simple, mais impactant

Reprenons les chiffres. Une femme qui va six fois par an chez le coiffeur à 45 € la visite dépense environ 270 € par an. En salon d’application, avec des prestations à 10 € en moyenne, cela revient à 60 €. Soit une économie de 210 € annuelle. Pour un homme, le gain est moindre mais reste significatif : 130 € contre 30 €, soit 100 € d’économisés. Sur cinq ans, cela représente une somme suffisante pour financer des vacances, un appareil électroménager, ou des soins dentaires. « Je suis assistante maternelle, je gère mon budget à la louche », témoigne Fatima, 42 ans, de Grenoble. « Depuis que je vais au salon de l’école près de chez moi, j’ai pu mettre de côté 200 € par an. J’ai même offert un vélo à mon fils avec ces économies. »

Un effet boule de neige sur les habitudes

Les économies réalisées ne se limitent pas au seul poste coiffure. En libérant du budget, elles permettent de mieux entretenir d’autres aspects de sa santé ou de son apparence. « Avant, je sautais des soins capillaires parce que c’était trop cher », confie Julien. « Maintenant, je fais ma coloration régulièrement, j’achète de bons shampoings, et je me sens mieux dans ma peau. C’est fou comme un petit changement peut en entraîner d’autres. »

Est-il risqué de confier ses cheveux à un apprenti ?

Le risque zéro n’existe pas, mais il est extrêmement faible. Les formateurs interviennent à chaque étape critique : mélange de la coloration, application sur le cuir chevelu, temps de pause, rinçage. En cas de doute, ils reprennent la main. De plus, les élèves sont formés à la déontologie, à l’écoute et à la sécurité. « Si un client n’est pas satisfait, on le reçoit gratuitement une autre fois pour corriger », assure Thomas Lemaire. « Et ça arrive très rarement. »

A retenir

Les salons d’application sont-ils vraiment fiables ?

Oui, à condition qu’ils soient rattachés à une école reconnue et que les prestations soient encadrées par des formateurs diplômés. La majorité des clients repartent satisfaits, voire impressionnés par le professionnalisme des élèves.

Faut-il réserver longtemps à l’avance ?

Ça dépend des villes et des écoles. Dans les grandes agglomérations, les créneaux peuvent être pris d’assaut, surtout le week-end. Il est recommandé de s’y prendre au moins deux à trois semaines à l’avance. En semaine, les disponibilités sont plus grandes.

Peut-on offrir une prestation en salon d’application comme cadeau ?

Absolument. De nombreuses écoles proposent des bons cadeaux, valables sur une coupe, un brushing ou une coloration. C’est une idée originale, utile et économique, particulièrement appréciée par les jeunes ou les personnes en reconversion.

Les prestations sont-elles adaptées aux cheveux afros ou crépus ?

Cela dépend de la formation dispensée par l’école. Certaines, comme l’école Kérastase de Marseille ou Coiffure & Diversité à Paris, ont des parcours spécialisés. Il est conseillé de contacter l’établissement au préalable pour s’en assurer.

Conclusion

Les salons de coiffure d’application ne sont pas une mode éphémère, mais une réponse concrète à une préoccupation de plus en plus partagée : vivre bien, sans se ruiner. Ils allient accessibilité, qualité et innovation pédagogique, tout en préparant la relève des professionnels de demain. Pour les clients, c’est l’occasion de redécouvrir la coiffure autrement, avec plus de temps, d’échange et de transparence. Pour les élèves, c’est un passage obligé vers l’excellence. Dans un monde où chaque euro compte, ces salons offrent bien plus qu’une simple économie : ils proposent une nouvelle relation au soin, humaine, solidaire, et profondément actuelle. Et qui sait ? La prochaine grande tendance capillaire pourrait bien naître sous les ciseaux d’un apprenti, dans un salon d’application de province.