Coquilles d’œufs dans la piscine : la solution naturelle étonnante qui monte en 2025

Alors que la pression sur les ressources naturelles s’intensifie, les gestes du quotidien deviennent des leviers d’action écologique. Dans ce contexte, une pratique surprenante gagne du terrain : l’utilisation de coquilles d’œufs pour entretenir les piscines. Ce déchet domestique, souvent jeté sans réflexion, révèle des propriétés insoupçonnées pour assainir l’eau, stabiliser le pH et limiter l’usage de produits chimiques. Ce n’est pas une mode éphémère, mais une révolution douce, portée par des particuliers soucieux de concilier confort, santé et respect de l’environnement. À travers des témoignages concrets et des explications techniques accessibles, découvrons comment une simple coquille d’œuf peut transformer la baignade en geste vert.

Comment une solution domestique devient-elle une alternative écologique ?

Depuis plusieurs années, les préoccupations autour des produits chimiques utilisés dans les piscines – chlore, brome, algicides – se sont intensifiées. Irritations cutanées, odeurs fortes, dégradation des matériaux, impact sur la faune aquatique : les inconvénients sont nombreux. C’est dans ce contexte que des solutions alternatives, d’abord expérimentées en marge, ont commencé à attirer l’attention.

À Saint-Jean-de-la-Rivière, Camille Lefèvre, maraîchère bio et mère de trois enfants, a décidé de changer sa manière d’entretenir sa piscine hors-sol après que sa plus jeune fille a développé une dermatite récurrente à l’eau traitée. « On a tout essayé : chlore non stabilisé, sel, UV… rien n’y faisait. Un jour, une amie m’a parlé d’un voisin qui utilisait des coquilles d’œufs. J’ai d’abord ri, puis j’ai cherché, et j’ai trouvé des études sur le carbonate de calcium. »

Elle a commencé par glisser une poignée de coquilles calcinées dans un filet de filtration. Au bout de deux semaines, l’eau était plus claire, moins agressive. « Mes enfants n’ont plus de yeux rouges, et moi, je sens que l’eau est plus douce. »

Quel est le rôle chimique des coquilles d’œuf dans l’eau de piscine ?

Le carbonate de calcium, un régulateur naturel

Les coquilles d’œufs sont composées à 95 % de carbonate de calcium (CaCO₃), un minéral naturellement présent dans les roches calcaires. En milieu aquatique, ce composé joue un rôle crucial dans la stabilisation du pH, qui idéalement doit se situer entre 7,2 et 7,6 pour une piscine. Un pH trop bas corrode les équipements ; trop haut, il favorise les dépôts calcaires et réduit l’efficacité des désinfectants.

En libérant lentement du calcium dans l’eau, les coquilles d’œufs augmentent la dureté totale (TH), ce qui rend l’eau plus stable et moins réactive. Cette stabilité limite les fluctuations du pH, réduit la formation d’algues et empêche l’entartrage des filtres et des pompes.

Une action indirecte contre les algues et les bactéries

Les coquilles d’œufs ne tuent pas directement les micro-organismes, mais en maintenant un équilibre chimique optimal, elles rendent l’environnement moins favorable à leur prolifération. « C’est comme si on rendait l’eau plus “saine” en amont, explique Thibault Renard, ingénieur en traitement des eaux. Moins de stress chimique, moins de pics de pH, moins de matière organique : les conditions pour que les algues s’installent sont réduites. »

Comment utiliser les coquilles d’œufs en pratique ?

Préparation des coquilles : une étape essentielle

Avant d’être utilisées, les coquilles doivent être nettoyées, séchées et broyées. « Je récupère les coquilles de nos œufs de poules élevées en plein air, explique Camille. Je les rince bien à l’eau claire, je les fais sécher au four à 80 °C pendant 20 minutes, puis je les écrase au mortier. »

Le broyage permet une meilleure dissolution dans l’eau. Certaines personnes préfèrent les calciner brièvement (à 200 °C) pour éliminer toute trace organique, bien que ce ne soit pas indispensable si les coquilles sont bien rincées.

Mode d’emploi en fonction de la taille de la piscine

La quantité nécessaire dépend du volume d’eau. En règle générale, on estime qu’environ 100 grammes de coquilles broyées suffisent pour 10 m³ d’eau. Elles sont placées dans un filet de filtration ou une poche perméable, directement dans le skimmer ou le filtre à sable.

Le processus de libération du calcium est lent : il faut compter entre 10 et 15 jours pour une dissolution partielle. Un renouvellement tous les 15 jours est donc recommandé pour maintenir l’efficacité. « Je fais ça en même temps que je nettoie le filtre, précise Camille. C’est devenu un rituel familial. Mes enfants adorent mettre les coquilles dans le filet. »

Surveillance indispensable

Malgré ses bienfaits, cette méthode ne dispense pas d’une surveillance régulière de la qualité de l’eau. Un test de pH, de dureté et de taux de chlore (ou de sel, selon le système) doit être effectué au moins une fois par semaine. « On a vu que si on oublie de renouveler les coquilles, le pH chute rapidement, surtout en période de forte utilisation », note Élodie Vasseur, propriétaire d’une piscine enterrée dans le Gard.

Les coquilles d’œufs remplacent-elles totalement les produits chimiques ?

Un complément, pas une substitution totale

Contrairement à certaines idées reçues, les coquilles d’œufs ne désinfectent pas l’eau. Elles ne détruisent ni les bactéries, ni les virus, ni les champignons. « Ce serait dangereux de croire qu’on peut se passer de tout traitement antimicrobien », insiste Thibault Renard.

La plupart des utilisateurs combinent donc les coquilles avec un traitement de fond : électrolyse au sel, ozone, UV ou chlore à dose réduite. « Avant, je mettais 300 grammes de chlore par semaine. Maintenant, je n’en mets plus que 100, et l’eau est aussi claire, voire meilleure », témoigne Élodie.

Un gain écologique mesurable

En réduisant la quantité de produits chimiques utilisés, les propriétaires diminuent leur empreinte carbone et leur impact sur les nappes phréatiques lors des vidanges. De plus, les coquilles d’œufs sont un déchet valorisé : en France, chaque habitant consomme en moyenne 200 œufs par an, soit environ 1 kg de coquilles. Utiliser ce résidu pour la piscine, c’est pratiquer une économie circulaire à échelle domestique.

Quels sont les avantages et les limites de cette méthode ?

Les atouts principaux

L’un des principaux avantages réside dans la douceur de l’eau. De nombreux utilisateurs rapportent une sensation de baignade plus agréable, avec moins d’irritations oculaires et cutanées. « Mes cheveux sont moins secs, et ma peau ne tiraille plus après la baignade », confie Camille.

Économiquement, la méthode est quasi gratuite. Une famille consommant une dizaine d’œufs par semaine produit assez de coquilles pour entretenir une petite piscine. Même pour les grandes installations, le coût reste négligeable.

Enfin, cette pratique participe à une prise de conscience écologique. « C’est un geste concret, qui montre qu’on peut être acteur de sa propre transition », souligne Élodie.

Les précautions à prendre

Le principal risque est un excès de dureté de l’eau (TH > 30 °f). Un taux de calcium trop élevé peut entraîner des dépôts sur les parois, les carreaux ou les équipements. C’est pourquoi il est crucial de mesurer régulièrement la dureté et d’ajuster l’apport de coquilles en conséquence.

De plus, les coquilles broyées peuvent obstruer certains systèmes de filtration si elles ne sont pas contenues dans un filet adapté. Il est déconseillé de les verser directement dans l’eau.

Enfin, cette méthode convient mieux aux piscines couvertes ou peu exposées au soleil, où les variations de température et les apports organiques (feuilles, pollen) sont limités. Dans les régions très ensoleillées, comme le sud de la France, un traitement complémentaire plus robuste peut être nécessaire en été.

Quel avenir pour ces pratiques innovantes ?

La tendance aux traitements naturels ne cesse de croître. Des start-ups commencent à proposer des sachets prêts à l’emploi à base de coquilles d’œufs, parfois combinés à d’autres minéraux. « On travaille sur un produit breveté avec des coquilles recyclées de fermes locales », annonce Lucie Berthier, fondatrice d’une entreprise niçoise spécialisée dans les solutions écologiques pour piscines.

Les collectivités s’intéressent également à ces alternatives. À Montpellier, une expérimentation est en cours dans une piscine municipale de quartier : des filtres contenant des coquilles broyées sont testés en complément du traitement standard. Les premiers résultats montrent une réduction de 25 % de l’usage de chlore.

« Ce n’est pas une solution miracle, mais c’est une piste sérieuse pour réduire notre dépendance aux produits chimiques », commente le responsable technique de la ville.

A retenir

Les coquilles d’œufs peuvent-elles remplacer le chlore ?

Non, les coquilles d’œufs ne désinfectent pas l’eau. Elles stabilisent le pH et la dureté, mais un traitement antimicrobien (chlore, sel, UV, ozone) reste indispensable pour garantir une eau saine.

Comment préparer les coquilles d’œufs pour la piscine ?

Les coquilles doivent être rincées, séchées, puis broyées finement. Elles sont placées dans un filet de filtration pour une dissolution progressive dans l’eau.

Quelle quantité utiliser selon la taille de la piscine ?

Comptez environ 100 grammes de coquilles broyées pour 10 m³ d’eau. Le traitement doit être renouvelé toutes les deux semaines pour maintenir son efficacité.

Y a-t-il des risques d’entartrage ?

Oui, un apport excessif en calcium peut augmenter la dureté de l’eau et provoquer des dépôts. Il est essentiel de surveiller régulièrement la TH et d’ajuster l’usage des coquilles en fonction.

Est-ce adapté à toutes les piscines ?

Cette méthode convient particulièrement aux piscines de taille modeste, couvertes ou peu exposées aux éléments. Pour les piscines très sollicitées ou en plein soleil, elle doit être combinée à un système de traitement robuste.

Quel impact écologique réel ?

En valorisant un déchet organique et en réduisant l’usage de produits chimiques, cette pratique diminue l’empreinte environnementale de l’entretien des piscines. Elle s’inscrit dans une logique d’économie circulaire et de sobriété énergétique.

Conclusion

L’utilisation de coquilles d’œufs pour l’entretien des piscines incarne une transformation profonde des pratiques domestiques : celle d’un retour au naturel, guidé par la science et la responsabilité écologique. Ce n’est pas une régression, mais une innovation humble, accessible, et porteuse de sens. Elle invite à repenser notre rapport aux déchets, à l’eau, et à notre environnement immédiat. Pour Camille, Élodie ou Lucie, ce geste simple est devenu bien plus qu’un truc de jardinage : c’est une manière de vivre, plus douce, plus cohérente. Et qui sait ? Peut-être que demain, dans chaque piscine, flottera un filet de coquilles d’œufs, symbole discret d’un monde qui apprend à se réparer avec ce qu’il a déjà.