Rappel conso du 10 novembre 2025 : ces crevettes cuites font l’objet d’un retrait urgent – ce qu’il faut savoir

Une alerte sanitaire discrète mais urgente traverse le paysage alimentaire français. Une référence de crevettes, vendue dans plusieurs grandes surfaces et poissonneries, est aujourd’hui au cœur d’un retrait préventif. Ce n’est pas une simple erreur d’étiquetage ou un défaut de conservation, mais la détection d’un agent pathogène potentiellement dangereux : Vibrio cholerae. Si ce nom scientifique peut sembler lointain, son impact sur la santé humaine ne l’est pas. À travers les témoignages de consommateurs, les recommandations des autorités et les mesures mises en place par les distributeurs, découvrons pourquoi cette affaire mérite toute notre attention.

Quelle est la denrée concernée par le retrait ?

Il s’agit d’une référence précise de crevettes : la queue de crevette décortiquée cuite réfrigérée 31/40 L. vannamei OP 2 kg . Un produit vendu sans marque, conditionné dans une boîte operculée blanche sous atmosphère protectrice. Ce détail technique, souvent ignoré par les consommateurs, est ici essentiel : il permet d’identifier exactement le produit incriminé parmi des dizaines d’autres semblables.

Entre le 17 octobre et le 31 octobre 2025, cette denrée a été distribuée sur l’ensemble du territoire national. Les points de vente touchés sont variés : des chaînes comme Esselunga ou Intermarché à Saint-Rémy-de-Provence, mais aussi des établissements spécialisés comme Mare Nova, New Schaller, L’Hippocampe à Chantilly ou Senlis, Stockmer, la Poissonnerie de l’Aiguillon et la Nouvelle Criée du Chalutage. Une diffusion large, qui rend la vigilance collective indispensable.

Pour faciliter l’identification, les autorités ont fourni un code unique : 376283210844. En plus de ce code-barres, sept lots sont spécifiquement visés : 167571 (DLC 26/10/2025), 167777 (30/10/2025), 167853 (31/10/2025), 167949 (02/11/2025), 168211 (06/11/2025), 168292 (07/11/2025) et 168506 (09/11/2025). C’est sur ces éléments que chaque consommateur doit se baser pour vérifier ses placards réfrigérés.

Élodie Ravel, habitante de Montpellier, raconte : J’avais acheté ces crevettes en promotion la semaine dernière pour un dîner entre amis. En lisant l’alerte sur mon téléphone, j’ai couru à la cuisine. Heureusement, j’avais encore la boîte. Le lot correspondait exactement à celui mentionné. J’ai tout jeté et j’ai rapporté l’emballage au magasin. Ce n’est pas le moment de prendre des risques.

Pourquoi cette alerte a-t-elle été déclenchée ?

Le motif de cette alerte sanitaire repose sur la détection de Vibrio cholerae, un micro-organisme pathogène souvent associé aux eaux marines chaudes et aux produits de la mer mal contrôlés. Bien que toutes les souches de ce germe ne soient pas toxigènes, certaines peuvent provoquer des formes sévères de choléra, une maladie infectieuse caractérisée par des diarrhées abondantes, des vomissements et une déshydratation rapide.

Dans ce cas précis, le germe est en cours de sérotypage, ce qui signifie que les laboratoires analysent sa souche exacte pour déterminer son niveau de dangerosité. Cette étape est cruciale : elle permet de distinguer une simple contamination environnementale d’un risque épidémique réel. En attendant ces résultats, les autorités ont opté pour la prudence absolue.

Le Vibrio cholerae se transmet généralement par ingestion d’aliments ou d’eau contaminés. Les produits de la mer crus ou insuffisamment cuits sont des vecteurs fréquents. Même si ces crevettes sont cuites, une contamination post-cuisson lors du conditionnement ou du transport peut expliquer la présence du germe. C’est ce qu’explique le Dr Lionel Féraud, microbiologiste à l’Institut Pasteur : La cuisson tue le Vibrio, mais si les manipulations après cuisson ne respectent pas les normes d’hygiène, la contamination peut survenir à ce stade. C’est pourquoi les chaînes froides et les protocoles de conditionnement sont vitaux.

Que faire si l’on possède ce produit ?

La réponse est claire et sans ambiguïté : cessez toute consommation immédiatement. Même si le produit semble intact, même s’il n’a pas encore atteint sa date limite de consommation, il ne doit pas être consommé. Le risque biologique est réel, et la prudence doit primer sur toute autre considération.

La marche à suivre est simple : rapportez le produit au point de vente où il a été acheté. Cela permet non seulement de se protéger soi-même, mais aussi de contribuer à la traçabilité de la distribution. Les enseignes ont été informées et doivent accepter le retour, quel que soit le lieu d’achat, à condition que le produit corresponde aux critères du rappel.

Théo Mercier, gérant d’une poissonnerie indépendante à Bordeaux, témoigne : Nous avons reçu la circulaire hier matin. Dès que le produit est présenté, nous le récupérons, nous le mettons en quarantaine et nous contactons le fournisseur. Ce n’est pas une question de responsabilité légale, c’est une question de confiance. Nos clients doivent pouvoir compter sur nous.

Il est fortement conseillé de conserver l’emballage ou au moins une photo du code-barres et du numéro de lot. Cela facilite le remboursement et permet aux services de surveillance alimentaire de mieux cartographier la diffusion du produit.

Comment obtenir un remboursement ?

Un dédommagement sous forme de remboursement intégral est prévu pour tous les consommateurs concernés. Le processus est simple : présenter le produit ou les preuves d’achat (ticket de caisse, emballage) au point de vente. Aucune justification complémentaire n’est requise.

La procédure est ouverte jusqu’au 10 novembre 2025, ce qui laisse un délai raisonnable pour agir, même pour ceux qui ont acheté le produit début octobre et l’ont oublié au fond de leur réfrigérateur. Ce délai permet aussi aux distributeurs de gérer les flux de retour sans saturation.

Camille Nguyen, cliente régulière d’Esselunga à Lyon, explique : J’avais jeté le ticket, mais j’avais gardé la boîte. Le caissier l’a prise sans problème, a vérifié le code et m’a remboursé sur-le-champ. C’était rapide et rassurant.

Certains distributeurs proposent même des formulaires en ligne ou des applications mobiles pour accélérer le remboursement. Toutefois, la remise en main propre reste la méthode la plus directe et la plus fiable.

Où trouver de l’aide en cas de doute ou de symptômes ?

Une ligne téléphonique dédiée est mise à disposition des consommateurs : le 04 13 42 25 25. Accessible du lundi au vendredi, cette assistance répond aux questions sur le produit, le processus de retour, ou les mesures sanitaires à suivre. Elle peut également orienter vers les services de santé si nécessaire.

En cas de symptômes tels que diarrhée abondante, crampes abdominales, vomissements, fièvre ou maux de tête dans les 24 à 48 heures suivant la consommation suspectée, il est crucial de consulter rapidement un médecin. Ces signes peuvent indiquer une infection à Vibrio, surtout chez les personnes vulnérables : enfants, personnes âgées, femmes enceintes ou personnes immunodéprimées.

Le Dr Amina Choukri, généraliste à Marseille, insiste : Ne minimisez pas une gastro brutale après la consommation de fruits de mer. Même si les cas de choléra sont rares en France, la déshydratation peut devenir critique en quelques heures. Il faut boire beaucoup, surveiller l’état général, et ne pas hésiter à venir en consultation.

Où consulter les documents officiels ?

Les autorités sanitaires ont mis en ligne une fiche complète sur la plateforme rappel.conso.gouv.fr. Ce document détaille l’origine du produit, les résultats préliminaires des analyses, les mesures prises par les distributeurs et les recommandations officielles. Il est régulièrement mis à jour en fonction des nouvelles données.

Un autre outil est proposé : l’affichette PDF, téléchargeable à cette adresse. Destinée aux professionnels de la restauration, aux épiceries ou aux collectivités, elle peut être imprimée et affichée en lieu visible pour informer le personnel et les clients. Son format synthétique en fait un outil pratique pour diffuser l’information rapidement.

Les services de santé publique recommandent d’ailleurs aux responsables de cantines, de restaurants ou de traiteurs de vérifier leurs stocks sans délai. Une contamination collective serait particulièrement grave dans un contexte de restauration collective.

A retenir

Quel produit est concerné par le rappel ?

Il s’agit de queues de crevettes décortiquées cuites, référence 376283210844, vendues en boîte de 2 kg sans marque. Les lots incriminés sont clairement identifiés avec leurs dates limites de consommation respectives.

Pourquoi ce produit est-il dangereux ?

Une contamination par Vibrio cholerae, germe potentiellement pathogène, a été détectée. Bien que la souche exacte soit encore en cours d’analyse, le risque sanitaire justifie un retrait préventif immédiat.

Que faire si j’ai acheté ce produit ?

Ne le consommez sous aucun prétexte. Rapportez-le au point de vente pour un remboursement. Conservez l’emballage ou une preuve d’achat pour faciliter la procédure.

Y a-t-il un délai pour le remboursement ?

Oui, la procédure est ouverte jusqu’au 10 novembre 2025. Vous avez donc encore du temps pour agir, même si l’achat date de plusieurs semaines.

Qui contacter en cas de symptômes ?

Appelez la ligne dédiée au 04 13 42 25 25 ou consultez votre médecin traitant sans attendre, surtout si vous présentez des signes de gastroentérite sévère.

Où trouver les informations officielles ?

La fiche complète est disponible sur rappel.conso.gouv.fr. Une affichette PDF est également téléchargeable pour une diffusion rapide dans les lieux professionnels.