A vos calendriers : les dates clés pour tailler, bouturer et planter dans les prochains jours

Octobre, ce mois à la croisée des saisons, porte en lui une promesse silencieuse : celle d’un jardin qui se prépare, sans bruit, à renaître. Entre les dernières récoltes et le sommeil hivernal de la terre, les jardiniers avertis savent qu’un moment précis, souvent méconnu, peut tout changer. Ce n’est pas seulement une question de température ou d’humidité, mais d’alignement, de rythmes invisibles, de gestes posés au bon instant. Depuis des générations, certains observent le ciel, écoutent la lune, et planifient leurs semaines en fonction d’un calendrier plus ancien que les engrais chimiques ou les serres chauffées. En 2025, une période en particulier capte l’attention des praticiens du vivant : du 12 au 26 octobre, la lune descendante ouvre une fenêtre d’action exceptionnelle. Ce n’est pas de la magie, mais une science douce, presque poétique, qui repose sur l’observation patiente des cycles naturels. Et ceux qui l’appliquent, comme Élodie Rambert ou Thomas Léviel, le confirment : un effort bien placé en automne vaut une récolte abondante au printemps.

Pourquoi certaines dates d’octobre sont-elles décisives pour le jardin ?

Le jardin n’est pas une machine, mais un organisme vivant, sensible aux variations subtiles de son environnement. Chaque geste, chaque coupe, chaque bouture, répond à des rythmes internes aux plantes, influencés par la lumière, la température, et, selon une tradition bien ancrée, par la lune. En octobre, alors que la nature ralentit, elle ne s’arrête pas. Elle se recentre. La sève descend, les racines s’activent, et le sol, encore tiède, accueille les nouvelles plantations avec une générosité que l’on ne retrouvera pas en plein hiver. C’est à ce moment précis que les jardiniers expérimentés interviennent. Parce qu’ils savent que planter, tailler ou bouturer pendant la lune descendante, c’est agir en harmonie avec la biologie même des végétaux. Ce n’est pas une croyance, mais une observation : les racines se développent davantage quand la lune décroît, offrant une meilleure reprise et une plus grande résistance au froid.

Comment la lune influence-t-elle la croissance des plantes ?

Le cycle lunaire agit comme un régulateur naturel de la circulation de la sève. Lorsque la lune est montante, la sève monte vers les feuilles et les bourgeons, favorisant la pousse aérienne. En revanche, en lune descendante, elle se concentre dans les racines. C’est ce phénomène que les jardiniers exploitent pour maximiser l’enracinement. Thomas Léviel, maraîcher bio dans le Gers, l’affirme : J’ai longtemps douté du calendrier lunaire. Puis j’ai fait l’expérience : deux rangées de framboisiers plantés à quelques jours d’intervalle, l’un en lune montante, l’autre en descendante. Celui de la lune descendante a pris deux semaines plus vite, avec des racines plus denses. Ce n’est pas un hasard. De nombreuses études empiriques, notamment dans les jardins des abbayes ou chez les jardiniers traditionnels, confirment que cette période favorise la cicatrisation des tailles et la reprise des boutures.

Quel lien entre traditions anciennes et jardinage moderne ?

Les anciens ne jetaient pas leurs graines au hasard. Ils observaient les brumes matinales, la couleur du ciel à l’aube, ou encore la position de la lune. Élodie Rambert, jardinière paysagiste en Normandie, a grandi auprès de son grand-père, cultivateur dans l’Orne. Il ne parlait jamais de “lune descendante”, mais il disait : “Quand la terre boit bien, c’est le moment.” Et ça tombait toujours après la pleine lune. Aujourd’hui, elle combine science du sol et respect des cycles. Ce n’est pas du folklore. C’est une écologie du geste. On ne force pas la nature, on la suit. Cette approche, loin d’être régressive, s’inscrit dans une tendance moderne : le jardinage régénératif, qui cherche à coopérer avec les rythmes naturels plutôt que de les dominer.

Pourquoi la période du 12 au 26 octobre 2025 est-elle si stratégique ?

En 2025, la lune descendante s’étend précisément de la nuit du 12 octobre au 26. Une quinzaine idéale pour agir sur les plantes pérennes. Cette fenêtre, souvent ignorée des jardiniers occasionnels, est scrutée de près par les professionnels. Elle coïncide avec un abaissement progressif des températures, un sol encore perméable, et une activité microbienne soutenue. Autant de conditions favorables pour que les racines s’établissent avant le gel. Ce n’est pas une obligation, mais une opportunité. Et comme le dit Thomas : Dans le jardin, on ne gagne pas à tous les coups. Mais quand on joue avec les bons atouts, les chances augmentent.

Comment repérer les jours clés selon le calendrier lunaire ?

Le basculement en lune descendante a lieu le 12 octobre, à 21h34 précises. À partir de cet instant, la sève se dirige vers les racines. Les jours suivants, jusqu’au 26, sont propices aux travaux souterrains : plantations, boutures, tailles. Il suffit d’un simple calendrier lunaire, disponible en ligne ou dans les boutiques de jardinage, pour s’organiser. Certains jardiniers, comme Élodie, notent ces dates des mois à l’avance. J’ai un petit carnet où je note tout : les variétés plantées, les conditions météo, les résultats. Au fil des années, on devient son propre expert.

Pourquoi cette période booste-t-elle enracinement et reprise ?

La réponse est dans la physiologie végétale. En lune descendante, la pression hydrique dans les tiges diminue, tandis que l’activité racinaire s’intensifie. Les boutures, placées dans un substrat humide mais bien drainé, développent plus facilement des racines adventives. Les arbres fruitiers plantés à racines nues s’ancrent mieux, car le sol les entoure sans choc thermique majeur. Même les rosiers, souvent délicats, montrent une meilleure résistance au transplant. J’ai bouturé une vingtaine de rosiers en octobre dernier, en lune descendante, raconte Élodie. Dix-huit ont repris. Jamais eu un tel taux.

Quels sont les trois gestes incontournables à programmer en octobre ?

Tailler, bouturer, planter : ce trio forme la colonne vertébrale du jardin d’automne. Chaque action, menée au bon moment, devient une promesse de vitalité pour l’année suivante. Ce n’est pas une course contre la montre, mais une danse synchronisée avec les rythmes de la terre. Et la période du 12 au 26 octobre en est le tempo idéal.

Quelles tailles pratiquer absolument en cette période ?

Les arbres fruitiers – pommiers, poiriers, pruniers – doivent être taillés en lune descendante pour favoriser la cicatrisation. Même chose pour les framboisiers : on élimine les tiges ayant fructifié, on aère la souche, on prépare la pousse de l’année prochaine. Les rosiers, eux, bénéficient d’une taille légère, qui les prépare à l’hivernage sans les affaiblir. Je taille mes pommiers chaque année entre le 15 et le 20 octobre, explique Thomas. Je vois la différence : moins de pourriture, moins de maladies. L’essentiel est d’utiliser des outils bien aiguisés et désinfectés, pour éviter toute contamination.

Quelles boutures réussir en octobre ?

Le mois d’octobre est idéal pour multiplier plusieurs espèces. Le laurier-rose, par exemple, se bouture en tiges semi-ligneuses de 15 à 20 cm, placées dans un mélange de sable et de terreau. Le chèvrefeuille, grimpant vigoureux, se multiplie facilement par bouturage de tiges herbacées. Les groseilliers et cassissiers, eux, se bouturent en bois dur, directement en pleine terre ou en godets. Enfin, les rosiers peuvent être bouturés sur bois semi-mature, en veillant à choisir des tiges saines et non florifères. J’ai récupéré un rosier ancien chez une voisine, raconte Élodie. J’ai fait trois boutures en octobre. Deux ont pris. Maintenant, il fleurit dans mon jardin, comme un souvenir.

Quelles plantations privilégier et comment assurer leur reprise ?

Les fruitiers à racines nues – pommiers, poiriers, vignes – doivent être plantés en octobre, idéalement entre le 12 et le 26. Le sol doit être travaillé en profondeur, enrichi de compost bien décomposé. La plantation se fait avec un arrosage copieux, puis un paillage de tonte ou de feuilles sèches pour protéger les racines du gel. Les framboisiers, quant à eux, s’installent en lignes espacées de 50 cm, pour permettre une bonne circulation de l’air. Je plante toujours en quinconce, précise Thomas. Cela optimise l’espace et la lumière. Et je paille systématiquement. La terre ne doit jamais être nue.

Quelles astuces permettent de tirer le meilleur parti de cette période ?

Le succès ne tient pas seulement à la date, mais à la qualité des gestes. Un outil mal entretenu, un sol mal préparé, ou une erreur d’espacement peuvent compromettre des semaines de travail. Les jardiniers expérimentés savent que les détails font la différence.

Comment préparer son sol et ses outils comme un professionnel ?

Avant toute intervention, les sécateurs, bêches et grelinettes doivent être nettoyés, aiguisés, et désinfectés à l’alcool. Un outil rouillé ou émoussé abîme les plantes et favorise les infections. Le sol, lui, doit être aéré sans être retourné profondément, pour préserver la vie microbienne. La grelinette est idéale pour cette tâche. Je passe la grelinette en douceur, dit Élodie. Je ne laboure pas. Je respecte les strates du sol. Un paillage fin, associé à de l’eau de pluie, complète l’apport en nutriments sans sollicitation chimique.

Quels gestes clés et erreurs éviter pour réussir ?

Les erreurs sont souvent simples, mais fatales. Planter dans un sol détrempé, par exemple, favorise la pourriture des racines. Bouturer sans étiquetage mène à l’oubli des variétés. Et planter trop serré étouffe les végétaux. J’ai planté trois groseilliers trop près l’un de l’autre, confie Thomas. Au bout de deux ans, ils se battaient pour la lumière. J’ai dû en déplacer un. L’espace de développement doit être anticipé. Et chaque bouture, chaque plantation, doit être identifiée.

Quels résultats attendre d’un jardin bien préparé en octobre ?

Les efforts d’octobre ne se voient pas immédiatement. Mais dès février, les signes apparaissent : des pousses plus nombreuses, des racines plus solides, une végétation plus homogène. Le jardin répond à la confiance qu’on lui a accordée. Et chaque printemps devient une récompense.

Quels changements observera-t-on dès la reprise végétative ?

Les boutures prennent racine plus profondément. Les arbres plantés développent un système racinaire dense. Les tailles cicatrisent sans pourriture. Et l’ensemble du jardin montre une vigueur accrue. En avril, mes framboisiers étaient déjà en bourgeons, raconte Élodie. L’année précédente, ils avaient pris deux semaines de retard.

Comment progresser d’année en année grâce à l’observation ?

Tenir un carnet de jardin est la clé de l’amélioration continue. Y noter les dates, les variétés, les conditions météo, et les résultats permet d’affiner ses pratiques. Mon carnet a cinq ans d’expérience, dit Thomas. Je vois les tendances, les réussites, les échecs. Et je m’adapte. Chaque jardinier devient, à force d’attention, un praticien du vivant, en phase avec les rythmes du monde.

A retenir

Pourquoi la lune descendante est-elle si favorable au jardinage ?

Parce qu’elle favorise la descente de la sève vers les racines, stimulant l’enracinement, la cicatrisation des tailles et la reprise des boutures. C’est un moment où la plante se concentre sur son développement souterrain.

Quels travaux privilégier entre le 12 et le 26 octobre 2025 ?

La taille des fruitiers, des framboisiers et des rosiers, le bouturage du laurier-rose, du chèvrefeuille, des petits fruits, et la plantation d’arbres à racines nues comme les pommiers ou les vignes.

Comment éviter les erreurs courantes en automne ?

En évitant de planter dans un sol détrempé, en étiquetant toutes les boutures, en espaçant correctement les plantations, et en utilisant des outils propres et bien entretenus.

Est-il nécessaire de suivre le calendrier lunaire pour réussir son jardin ?

Non, mais il offre un cadre naturel qui, combiné à de bonnes pratiques, augmente significativement les chances de succès. Ce n’est pas une obligation, mais une aide précieuse pour les jardiniers soucieux de travailler en harmonie avec la nature.