Découverte d’un gisement de terres rares sous un jardin en France : un trésor stratégique en 2025

Un potager ordinaire, une pelle rouillée, un retraité curieux : voilà tout ce qu’il fallait pour que l’histoire de Marcel Dupont bascule, et avec elle, peut-être, celle de la souveraineté industrielle française. Ce jour-là, à Saint-Avold, dans le bassin houiller lorrain, un simple geste de jardinage allait révéler un secret enfoui sous des décennies de silence géologique. Ce que personne n’attendait, c’était que ce sol, a priori banal, recèle une richesse exceptionnelle : un gisement de terres rares d’envergure européenne, découvert par hasard, mais porteur de conséquences stratégiques majeures.

Quelle est l’origine de cette découverte inattendue ?

Marcel Dupont, 72 ans, ancien ouvrier des mines de charbon, a toujours eu le goût de la terre. Retraité depuis dix ans, il s’est installé dans une petite maison mitoyenne aux allures de chaumière, entourée d’un jardin modeste mais soigneusement entretenu. Ce matin de mars, alors qu’il creusait une tranchée pour planter des haricots, sa pelle a heurté une roche dure, presque métallique. « J’ai cru que c’était une vieille dalle de béton », sourit-il aujourd’hui. Mais la couleur inhabituelle des fragments – gris-vert avec des reflets orangés – l’a intrigué.

Il a conservé quelques échantillons, les a nettoyés, puis montré à son voisin, Antoine Lefèvre, géologue à la retraite de l’École des Mines de Nancy. « Quand j’ai vu ça, j’ai tout de suite senti une vibration », raconte Antoine. « Ces minéraux ne ressemblent à rien de ce qu’on trouve couramment dans la région. J’ai demandé à Marcel de ne rien dire et de me laisser les analyser. »

Les premiers tests, réalisés dans un laboratoire universitaire, ont révélé des concentrations élevées de néodyme, de dysprosium et de praséodyme – des éléments clés pour les aimants permanents utilisés dans les éoliennes, les moteurs de véhicules électriques et les dispositifs électroniques. En quelques semaines, des équipes du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) ont été dépêchées sur place. Les relevés géophysiques ont confirmé : sous le jardin de Marcel et une partie du sous-sol communal, s’étend un gisement estimé à plusieurs milliers de tonnes de terres rares exploitables.

Comment les autorités ont-elles réagi à cette découverte ?

La nouvelle, filtrée d’abord discrètement, a rapidement atteint les plus hauts échelons de l’État. Une réunion d’urgence a été convoquée au ministère de la Transition énergétique. À l’ordre du jour : sécurité nationale, indépendance technologique, et risque géopolitique. « On ne peut pas laisser un tel gisement dans l’ombre », a déclaré lors d’un entretien confidentiel un conseiller du ministère, que nous avons pu approcher sous anonymat.

Moins de quinze jours après la première analyse, des agents de l’État, accompagnés de géologues et de techniciens du CEA (Commissariat à l’énergie atomique), ont investi le terrain. Le site a été déclaré d’utilité publique et classé « zone stratégique sensible ». Des barrières métalliques ont été installées autour de la propriété de Marcel, et un périmètre de sécurité établi. « J’ai été prié de ne plus accéder à mon propre jardin », raconte-t-il, un peu amer. « Je comprends, bien sûr. Mais c’est tout de même chez moi. »

Le maire de Saint-Avold, Élise Thibault, a été tenue informée tardivement. « On nous a dit que la commune entrait dans une nouvelle ère », témoigne-t-elle. « Mais aucune précision sur ce que cela signifie concrètement pour nos habitants. Est-ce qu’on va voir arriver des camions, des grues, des ouvriers ? Et quid de l’environnement ? »

Quelle est la valeur stratégique de ce gisement pour la France ?

Les terres rares ne sont pas des métaux précieux au sens traditionnel, mais elles sont indispensables à la transition écologique. Le néodyme, par exemple, permet de fabriquer des aimants ultra-puissants utilisés dans les générateurs d’éoliennes offshore. Le dysprosium est essentiel pour les moteurs des voitures électriques, car il résiste aux hautes températures. Sans ces éléments, l’industrie verte stagne.

Or, aujourd’hui, plus de 80 % des terres rares sont extraits et raffinés en Chine. Cette dépendance pose un problème majeur de souveraineté. « La France importe tout, y compris ce dont elle a besoin pour décarboner son économie », déplore Clara Ménard, chercheuse au CNRS spécialisée en géopolitique des ressources. « Trouver un gisement de cette ampleur en Europe, c’est une opportunité historique. »

Le gisement de Saint-Avold, selon les premières estimations, pourrait suffire à couvrir 30 % des besoins nationaux en terres rares pendant deux décennies. Et ce sans compter les retombées industrielles : création d’emplois, développement d’une filière locale de recyclage, attractivité pour les constructeurs d’éoliennes ou de batteries.

Quels sont les enjeux environnementaux et sociaux liés à l’extraction ?

Si la découverte est prometteuse, elle n’est pas sans risques. L’extraction des terres rares est notoirement polluante. Elle implique souvent l’utilisation d’acides forts, la production de déchets radioactifs (comme le thorium), et une forte consommation d’eau. En Malaisie ou en Mongolie, des sites d’extraction ont laissé des sols contaminés pendant des décennies.

« On ne peut pas reproduire les erreurs du passé », insiste Julien Roca, ingénieur environnementaliste et consultant pour l’ADEME. « Si la France veut exploiter ce gisement, ce doit être selon des normes strictes, avec des technologies propres, et une traçabilité totale. »

À Saint-Avold, les habitants sont partagés. Certains, comme Nadia Kebir, mère de deux enfants et adjointe à l’urbanisme, redoutent les impacts sur la qualité de l’eau et l’air. « On a déjà subi les mines de charbon pendant des siècles. On ne veut pas revivre ça. » D’autres, comme Yann Le Guen, ancien mineur devenu ébéniste, voient dans cette découverte une forme de renaissance. « On a le savoir-faire ici. On connaît la terre. Si on peut créer des emplois propres, pourquoi dire non ? »

Quel avenir pour la politique minérale française ?

La découverte de Saint-Avold arrive à un moment crucial. En 2024, l’Union européenne a adopté un plan visant à réduire de 70 % sa dépendance aux importations de matières critiques d’ici 2030. La France, jusqu’ici réticente à rouvrir des mines sur son territoire, semble désormais prête à revoir sa copie.

Le gouvernement a annoncé la création d’un « pôle national des matières critiques », basé à Nancy, et chargé de coordonner l’extraction, le recyclage et la recherche. Un projet pilote d’extraction à faible impact est en cours d’étude, avec des partenariats entre le BRGM, des start-ups spécialisées et des universités.

« Ce n’est pas une mine classique qu’on veut construire », précise Sophie Arnaud, directrice adjointe du projet. « On travaille sur des méthodes d’extraction par lixiviation douce, avec des micro-organismes capables de séparer les métaux sans produits chimiques agressifs. C’est encore expérimental, mais prometteur. »

Quel sera le sort de Marcel Dupont, le découvreur involontaire ?

Marcel n’a pas été oublié. Une commission spéciale a été créée pour évaluer les droits des propriétaires fonciers en cas de découverte de ressources stratégiques. Le droit minier français stipule que les sous-sols appartiennent à l’État, mais des compensations peuvent être accordées.

Marcel pourrait recevoir une redevance annuelle, une prime d’indemnisation, ou même une reconnaissance symbolique. « Je ne veux pas devenir riche », dit-il. « Je veux juste que mon nom soit associé à quelque chose de positif. Et que Saint-Avold ne soit plus une petite ville oubliée. »

Le conseil municipal a d’ailleurs lancé une initiative : rebaptiser une rue ou un espace public en son honneur. « Marcel Dupont, le jardinier qui a fait pousser un trésor », plaisante Élise Thibault.

A retenir

Qu’a exactement découvert Marcel Dupont ?

Marcel Dupont a découvert, sous son jardin à Saint-Avold, un gisement riche en terres rares, notamment du néodyme, du dysprosium et du praséodyme, des éléments cruciaux pour les technologies vertes et l’électronique moderne.

Pourquoi cette découverte est-elle stratégique ?

Elle pourrait permettre à la France de réduire sa dépendance aux importations de terres rares, dominées par la Chine, et de renforcer sa souveraineté industrielle et énergétique dans un contexte de transition écologique.

Le gisement sera-t-il exploité ?

Oui, mais sous conditions. L’État a lancé des études pour une exploitation durable, avec des technologies innovantes visant à minimiser l’impact environnemental. Une décision finale d’exploitation sera prise après concertation avec les habitants et les experts.

Marcel Dupont sera-t-il indemnisé ?

Une commission examine les modalités d’indemnisation. Marcel pourrait bénéficier d’une redevance, d’une prime ou d’une reconnaissance officielle, bien que les sous-sols appartiennent à l’État selon le droit minier français.

Quels sont les risques environnementaux ?

L’extraction des terres rares peut entraîner pollution chimique, dégradation des sols et consommation d’eau. La France s’engage à utiliser des méthodes durables et innovantes pour éviter les erreurs passées.

Cette découverte pourrait-elle inspirer d’autres recherches en France ?

Oui. Le BRGM a lancé une campagne nationale de prospection dans les anciennes zones minières. La découverte de Saint-Avold montre que des ressources critiques peuvent être présentes là où on les attend le moins.