Un gisement d’or de 4 milliards d’euros découvert en Auvergne, l’État bloque tout en 2025

Dans les montagnes escarpées d’Auvergne, là où le vent s’engouffre entre les anciens volcans et où les sentiers serpentent entre forêts et ruisseaux, un hasard a révélé un trésor enfoui depuis des millénaires. Ce n’est pas un prospecteur aguerri, ni une multinationale minière, mais un simple promeneur qui a mis au jour un gisement d’or d’une valeur estimée à 4 milliards d’euros. Cette découverte, digne des contes les plus improbables, a aussitôt déclenché un séisme politique, économique et social. Alors que la région espérait un nouvel essor, l’État a verrouillé le site, ravivant un débat ancien sur la souveraineté des ressources naturelles, la protection de l’environnement et les droits des citoyens face aux décisions du pouvoir central.

Comment un simple promeneur a-t-il découvert un trésor de 4 milliards d’euros ?

La scène se déroule un matin de printemps, au cœur du Parc naturel régional des volcans d’Auvergne. Jacques Lefort, 68 ans, ancien professeur de géographie à Clermont-Ferrand, arpente un sentier oublié près du mont Chauvet, une zone peu fréquentée même par les randonneurs les plus avertis. Ce jour-là, un éclat jaune attire son regard au fond d’un lit de ruisseau asséché. Intrigué, il ramasse quelques cailloux, surpris par leur densité inhabituelle. « J’ai tout de suite senti que ce n’était pas du quartz ou du mica. Leur poids, leur couleur mate, mais brillante… ça ne ressemblait à rien que j’avais vu ici », raconte-t-il, encore ému en repensant à ce moment.

De retour chez lui, Jacques montre les échantillons à un ancien collègue, géologue à l’université Blaise-Pascal. L’analyse préliminaire ne laisse aucun doute : il s’agit bien d’or natif, pur à plus de 90 %. Une mission d’exploration est rapidement montée, avec l’appui de l’Institut national des sciences de l’univers. Les forages révèlent un filon étendu sur près de six hectares, à une profondeur variable de 20 à 120 mètres. La concentration, bien que modérée, est suffisante pour en faire l’un des plus importants gisements découverts en France depuis un siècle. L’estimation de 4 milliards d’euros, basée sur les cours actuels et les réserves exploitées, fait rapidement le tour des médias.

Qui détient réellement les droits sur un tel trésor ?

La question semble simple, mais elle touche à un pan méconnu du droit minier français. En France, le sous-sol appartient à l’État, même si la surface est en propriété privée. Ainsi, bien que Jacques Lefort ait découvert le gisement sur un terrain communal, aucun droit d’exploitation ne lui est automatiquement attribué. Seule une récompense symbolique, prévue par le Code minier, peut être envisagée – souvent inférieure à 10 000 euros.

« J’ai toujours enseigné que les ressources naturelles sont un bien commun », confie-t-il avec un sourire teinté d’amertume. « Mais quand on touche du doigt une telle découverte, on se demande si le système ne devrait pas mieux récompenser l’initiative citoyenne. »

Pourquoi l’État a-t-il bloqué l’exploitation du site ?

Moins de quarante-huit heures après la confirmation du gisement, des agents du ministère des Ressources naturelles ont établi un périmètre de sécurité. Des barrières métalliques, des drones de surveillance et des gardes forestiers ont été déployés. Officiellement, le site est « classé zone sensible pour préservation environnementale et sécurité nationale ». Un communiqué du ministère précise que « toute activité minière est suspendue jusqu’à l’issue d’études d’impact approfondies ».

Le représentant du ministère, Étienne Rouvier, insiste : « Nous ne pouvons pas prendre le risque d’une exploitation sauvage, surtout dans une zone Natura 2000. L’or est précieux, mais pas plus que la biodiversité de cette région. »

Quels sont les risques écologiques réels ?

Le massif auvergnat abrite des espèces rares, comme le triton alpestre ou le tétras lyre, ainsi que des sources d’eau potable alimentant plusieurs communes. L’extraction minière, même moderne, implique des risques : pollution par les métaux lourds, perturbation des nappes phréatiques, destruction d’habitats. Des simulations menées par l’INRAE montrent qu’un projet à grande échelle pourrait dégrader jusqu’à 30 % de la faune locale et modifier le cours de plusieurs ruisseaux.

« Ce n’est pas une question de technologie, mais de localisation », explique Claire Vasseur, écologue spécialisée dans les écosystèmes montagnards. « Même une mine “verte” laisse des traces. Ici, le coût écologique pourrait être irréversible. »

Quel impact sur les habitants de la région ?

Pour beaucoup, le blocage de l’exploitation est perçu comme une injustice. La région, longtemps marquée par une désindustrialisation rampante, souffre d’un taux de chômage élevé, surtout chez les jeunes. Le gisement aurait pu devenir un levier de développement.

Élodie Rambert, éleveuse de chèvres à La Bourboule, témoigne : « On parle d’écologie, c’est noble. Mais moi, je vois mes enfants partir à Lyon ou à Paris parce qu’il n’y a rien ici. Quatre milliards, ça pourrait construire des écoles, moderniser les routes, créer des coopératives agricoles. On ne demande pas à devenir riche du jour au lendemain, juste à ne plus être oubliés. »

Un sentiment partagé par Thomas Berthier, maire d’un petit village voisin. « On est capable de gérer un projet responsable. On ne veut pas d’une mine à ciel ouvert, mais pourquoi pas une exploitation souterraine, limitée, avec des retombées locales ? »

L’exploitation est-elle techniquement possible sans détruire l’environnement ?

Des équipes d’ingénieurs et de géologues travaillent actuellement sur des scénarios d’extraction à faible impact. Parmi eux, le projet « Or Vert », porté par l’École des mines de Saint-Étienne, propose une méthode d’extraction en circuit fermé, utilisant des liants biodégradables pour éviter la dispersion de particules toxiques. « On peut extraire sans dévaster », affirme le chercheur en chef, Julien Mercier. « Mais cela coûte cher, et il faut du temps. »

Ces études doivent être finalisées d’ici six mois. En parallèle, des simulations numériques modélisent l’impact sur les sols, l’eau et la faune. Le gouvernement a promis que « la décision finale sera collégiale », avec la participation de comités citoyens, d’ONG environnementales et de représentants économiques.

Quels sont les précédents en France ?

La France n’est pas totalement étrangère à l’exploitation minière. La mine d’or de Salsigne, dans l’Aude, a été l’une des plus grandes d’Europe avant sa fermeture en 2004, entachée par des scandales de pollution. Plus récemment, le projet de mine d’or à Rochebelle, en Mayenne, a été rejeté après une mobilisation citoyenne massive. Ces exemples montrent à quel point la mémoire collective est marquée par les dégâts environnementaux du passé.

« L’Auvergne, c’est différent », insiste Lucie Aubry, coordinatrice d’un collectif local pour le développement durable. « On ne veut pas revivre les erreurs des années 80. Mais on ne veut pas non plus refuser toute possibilité d’avenir. Il faut une troisième voie. »

Quelles sont les alternatives économiques possibles ?

Face à l’incertitude, certaines initiatives locales émergent. Un groupe d’artisans et d’historiens propose de transformer le site en parc pédagogique : visite guidée des anciens filons, ateliers de géologie pour les scolaires, musée de l’or français. « L’or, même non exploité, peut devenir une ressource », explique Camille Dumas, guide naturaliste. « On attire déjà des curieux. Avec un peu d’infrastructure, on peut en faire une filière touristique. »

D’autres parlent de valoriser symboliquement le gisement : créer une monnaie locale, ou un fonds de développement alimenté par une future exploitation. « L’État pourrait prélever une partie, mais reverser un pourcentage aux communes », suggère Antoine Lenoir, économiste à l’université d’Auvergne.

Quel avenir pour ce gisement ?

La décision finale, attendue pour la fin de l’année, pèsera bien au-delà de l’Auvergne. Ce cas pourrait devenir un modèle pour la gestion des ressources naturelles en France, notamment dans les zones sensibles. Le gouvernement envisage déjà une révision du Code minier, pour mieux encadrer les découvertes fortuites et intégrer la concertation locale dès les premières étapes.

« Ce n’est pas seulement une question d’or, c’est une question de démocratie », estime Sophie Rétif, juriste spécialisée en droit de l’environnement. « Qui décide ? Sur quelles bases ? Avec quelles compensations ? L’affaire de l’Auvergne met en lumière un vide juridique et éthique. »

A retenir

La découverte de l’or en Auvergne est-elle légale à exploiter ?

Non, l’exploitation est actuellement suspendue par décision de l’État. Aucune activité minière n’est autorisée tant que les études d’impact environnemental ne sont pas achevées et qu’un cadre réglementaire n’a pas été défini.

Le promeneur qui a trouvé l’or sera-t-il récompensé ?

Le Code minier prévoit une récompense pour les découvreurs fortuits, mais elle est généralement modeste. Jacques Lefort pourrait recevoir une somme symbolique, mais aucun droit d’exploitation ne lui sera attribué.

Le gisement pourrait-il être exploité de façon durable ?

Des études sont en cours pour évaluer des méthodes d’extraction à faible impact. Des technologies comme l’extraction en circuit fermé ou l’exploitation souterraine ciblée pourraient permettre une exploitation compatible avec la protection de l’environnement, mais rien n’est garanti.

Les habitants de la région seront-ils associés à la décision finale ?

Oui, les autorités ont annoncé la création d’un comité de concertation incluant des représentants locaux, des experts et des organisations environnementales. La décision finale devra tenir compte de leurs avis.

Cette découverte pourrait-elle changer la législation minière en France ?

Très probablement. Ce cas met en lumière des lacunes dans la gestion des ressources naturelles et des droits des citoyens. Des révisions du Code minier sont déjà envisagées pour mieux encadrer les futures découvertes et assurer une gestion plus équitable et durable.