Les greniers recèlent souvent des trésors oubliés, mais certains ont le pouvoir d’éclairer le passé tout en inspirant l’avenir. C’est ce qu’a vécu Jean-Marc Laval, dont la récente trouvaille a révélé une facette méconnue de l’histoire familiale et technologique.
Qu’a-t-on trouvé dans ce grenier bordelais ?
Alors qu’il rangeait des archives familiales, Jean-Marc Laval, ancien professeur de physique, a déniché une boîte en laiton oxydé dissimulée sous une planche du grenier. À l’intérieur, un dispositif électrique artisanal datant des années 1970 : un onduleur solaire rudimentaire conçu par son grand-père, Lucien Laval.
Un moment chargé d’émotion
« J’ai reconnu immédiatement son style de soudure », raconte Jean-Marc, les yeux brillants. « Petit, je le voyais tester ce dispositif dans le jardin en comparant sa production avec nos factures EDF. » Ce souvenir précis montre comment Lucien, électricien de métier, expérimentait déjà l’autoconsommation avant l’heure.
Comment fonctionnait cet ancêtre du solaire moderne ?
L’appareil combine un convertisseur de tension maison, des condensateurs industriels et un système de refroidissement passif en cuivre. Contrairement aux modèles actuels, il nécessitait des réglages manuels constants pour stabiliser la tension.
Une prouesse technique pour l’époque
Matthieu Vernet, conservateur au Musée des Arts et Métiers, explique : « Dans les années 70, les composants électroniques coûtaient cher et les datasheets étaient rares. Concevoir un tel système relevait du tour de force. » L’appareil utilisait d’ailleurs des transistors germanium aujourd’hui obsolètes.
Pourquoi cette découverte est-elle pertinente aujourd’hui ?
Cette trouvaille intervient alors que la France vise la neutralité carbone pour 2050. Elle démontre que les solutions décentralisées existaient bien avant qu’on en parle massivement.
Un héritage qui inspire
Clara Delsol, ingénieure chez un fabricant de panneaux solaires, témoigne : « Quand j’ai vu les schémas de Lucien, j’ai été frappée par sa démarche systémique. Il avait même prévu un système de délestage pour protéger ses batteries au plomb. » Cette vision holistique reste d’actualité dans les smart grids modernes.
A retenir
Qui était Lucien Laval ?
Autodidacte passionné d’électronique, ce Bordelais (1925-1998) expérimentait les énergies renouvelables dès les années 60. Ses carnets révèlent qu’il suivait de près les travaux du CNRS sur le photovoltaïque.
Peut-on reproduire ce type d’installation aujourd’hui ?
Techniquement oui, mais les normes électriques actuelles et le rendement médiocre des transistors anciens rendent l’exercice plus historique que pratique. Des makers s’y essaient parfois pour comprendre l’évolution technologique.
Où voir des pièces similaires ?
Le Musée EDF Electropolis à Mulhouse conserve plusieurs prototypes domestiques des années 70, témoins de cette époque où l’énergie solaire passionnait déjà les bricoleurs visionnaires.