Chaque jour, des millions de Français voient leur tranquillité interrompue par un son strident : la sonnerie du téléphone. Pas un appel d’un proche, ni un message urgent, mais une voix enregistrée ou un téléopérateur lancé dans un script rodé depuis des heures. Le démarchage téléphonique, malgré les lois, persiste. Pourtant, il existe une phrase simple, précise, qui, prononcée avec fermeté, peut mettre fin à ce harcèlement. Ce n’est ni une menace vide, ni une formule magique, mais une affirmation de droits. Et ceux qui l’utilisent constatent très vite un changement radical : les appels cessent. Pourquoi ? Parce que derrière cette phrase, il y a une légitimité, une menace réglementaire réelle, et surtout, une prise de conscience collective en marche.
Pourquoi les centres d’appels persistent-ils malgré les interdictions ?
La question revient souvent : si les démarchages téléphoniques sont si encadrés, pourquoi en subissons-nous encore ? La réponse tient en trois éléments : l’anonymat des appels, la méconnaissance des droits par les consommateurs, et la culture de la pression dans certains centres d’appels.
Un système conçu pour contourner les règles
Malgré l’interdiction d’utiliser des numéros mobiles (06 ou 07), certains opérateurs recourent à des numéros masqués ou à des numéros géographiques qui semblent locaux. Ce camouflage crée une illusion de légitimité. L’appel semble venir d’un voisin, d’un artisan local, ou d’une entreprise sérieuse. Mais derrière, souvent, c’est un script, une voix robotisée, ou un téléopérateur payé à la performance.
Élodie Ravel, 48 ans, cadre dans une entreprise de logistique, raconte : « J’ai reçu un appel un dimanche soir, vers 20h30. Une voix très polie m’a dit qu’un abonnement internet allait être renouvelé automatiquement. J’ai répondu que je n’avais rien souscrit. Ils ont insisté, parlé d’un “partenariat avec mon fournisseur actuel”. J’ai raccroché, mais ils ont rappelé deux jours plus tard. »
Élodie n’était pas seule. En 2024, plus de 70 % des Français ont déclaré avoir reçu au moins un appel de démarchage en dehors des horaires autorisés, selon une enquête de l’UFC-Que Choisir. Or, la loi est claire : les appels sont autorisés du lundi au vendredi, entre 10h et 13h, puis de 14h à 20h. En dehors de ces plages, chaque sonnerie est illégale.
La peur de mal réagir
Beaucoup de personnes raccrochent simplement, pensant que cela suffit. Mais dans les bases de données des centres d’appels, un simple raccrochage n’équivaut pas à un refus. Au contraire, cela peut être interprété comme une hésitation, une ouverture. Le système repiquera plus tard.
« Je pensais que dire “non merci” suffisait », confie Thomas Léonetti, retraité de 72 ans, habitant près de Montpellier. « Mais ils rappelaient toutes les deux semaines. Jusqu’au jour où j’ai entendu parler de cette phrase qu’il faut dire. Je l’ai prononcée calmement. Depuis, plus un appel. »
Quelle est la phrase qui fait reculer les téléopérateurs ?
Elle n’est ni agressive, ni compliquée. Elle est simplement structurée autour de trois piliers du droit des consommateurs : le signalement, la suppression, et la plainte. Voici la formulation exacte, à garder en mémoire :
“Je vais procéder à un signalement auprès des autorités compétentes, j’exige la suppression immédiate de mon numéro de votre base de données, et je déposerai une plainte en cas de récidive.”
Pourquoi cette phrase est-elle si efficace ?
Parce qu’elle active instantanément plusieurs mécanismes juridiques dans l’esprit du téléopérateur. Ce n’est plus un simple refus, c’est une menace réglementaire concrète. Dans les centres d’appels, les agents sont formés à identifier les signaux de risque. Et cette phrase en est un.
Le mot “signalement” fait référence à la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) ou à la plateforme SignalConso. Une fois qu’un consommateur signale un appel, une enquête peut être ouverte. Les agents le savent : un signalement, c’est un risque de contrôle, de sanctions, voire de fermeture.
Le mot “suppression” renvoie au droit à l’effacement des données personnelles, garanti par le Règlement général sur la protection des données (RGPD). L’entreprise a l’obligation légale de retirer le numéro de ses fichiers dans les meilleurs délais. En l’exigeant fermement, le consommateur passe du statut de cible à celui de citoyen protégé.
Enfin, “plainte” évoque la CNIL, la Commission nationale de l’informatique et des libertés. Une plainte pour usage illégal de données personnelles peut entraîner des amendes pouvant atteindre 375 000 euros. Dans les centres d’appels, cette information est bien connue. Un appel non autorisé, suivi d’une plainte, peut coûter très cher à l’entreprise.
Un changement de dynamique instantané
« Quand j’ai prononcé cette phrase, j’ai senti un silence », témoigne Camille Thibaut, 35 ans, enseignante à Lyon. « Puis l’agent a dit : “Bien sûr, monsieur, je vais noter votre demande.” Il a même ajouté “désolé pour le dérangement”. Jamais je n’avais eu ce genre de réponse. »
Ce changement de ton n’est pas anodin. Il reflète une prise de conscience : le consommateur n’est plus une cible facile, mais une personne informée, armée de ses droits.
Quelles sont les obligations légales des démarcheurs ?
Depuis le 1er mars 2023, les règles du démarchage téléphonique ont été renforcées par un décret du 13 octobre 2022. Ces mesures, inscrites dans le Code de la consommation, visent à limiter les abus et à protéger la vie privée des citoyens.
Les limites horaires et fréquentielles
Les appels ne peuvent être effectués que du lundi au vendredi, entre 10h et 13h, et de 14h à 20h. Le week-end et les jours fériés sont interdits. En dehors de ces plages, chaque appel est illégal, quel que soit le motif.
De plus, un même consommateur ne peut être contacté plus de quatre fois par mois pour une même offre. Au-delà, cela constitue un harcèlement. En cas de refus explicite, l’entreprise doit respecter un délai de 60 jours avant tout nouveau contact. Ces règles sont strictes, mais souvent ignorées.
L’interdiction des numéros mobiles
Les entreprises de télévente ne peuvent plus utiliser de numéros mobiles (06 ou 07) pour appeler des consommateurs. Cette mesure vise à empêcher le camouflage des appels. Pourtant, de nombreux appels proviennent encore de numéros mobiles, souvent via des plateformes d’appel automatisées basées à l’étranger.
« J’ai reçu un appel d’un 06 un soir à 21h », raconte Julien Mercier, 41 ans, informaticien à Bordeaux. « J’ai demandé à parler à un responsable. On m’a transféré, et là, la personne a admis que c’était un “numéro technique”, pas un numéro d’entreprise. J’ai prononcé la phrase. Ils ont supprimé mon numéro dans la minute. »
Les sanctions possibles
Les entreprises qui enfreignent ces règles s’exposent à des sanctions lourdes. La DGCCRF peut infliger des amendes administratives pouvant atteindre 375 000 euros. La CNIL, quant à elle, peut sanctionner les violations du RGPD, avec des pénalités allant jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise.
Un signalement via SignalConso suffit à déclencher une procédure. Les données sont transmises aux services compétents, qui peuvent enquêter, contrôler, et sanctionner. En 2023, plus de 80 000 signalements liés au démarchage téléphonique ont été déposés sur la plateforme. Résultat : plusieurs entreprises ont vu leurs activités suspendues.
Comment utiliser cette phrase efficacement ?
La puissance de la phrase ne réside pas seulement dans son contenu, mais dans la manière dont elle est prononcée. Elle doit être claire, ferme, sans agressivité. Le but n’est pas de se disputer, mais d’affirmer un droit.
Les erreurs à éviter
Ne pas crier, ne pas insulter, ne pas raccrocher brutalement. Ces comportements peuvent être utilisés par les centres d’appels pour justifier la poursuite du contact. En revanche, une formulation posée, avec une voix calme mais assurée, montre que l’on est sérieux.
Il est également inutile de discuter du produit ou du service proposé. Le but n’est pas de négocier, mais de faire cesser l’appel. Une fois la phrase prononcée, on peut ajouter : « Je vous remercie de confirmer par écrit la suppression de mon numéro. » Cela renforce l’effet.
Et après l’appel ?
Si l’entreprise persiste, il faut passer à l’action. Déposer un signalement sur SignalConso est simple, rapide, et efficace. Il suffit de noter le numéro appelant, l’heure, la date, et le nom de l’entreprise si elle est mentionnée. La plateforme transmet automatiquement les données aux autorités.
En cas d’appels répétés, une plainte auprès de la CNIL peut être complémentaire. Elle permet de documenter un usage illégal des données personnelles. Les deux démarches ne s’excluent pas.
Conclusion : reprendre le contrôle de sa tranquillité
Le démarchage téléphonique n’est plus une fatalité. Grâce à une meilleure connaissance des droits, les consommateurs peuvent désormais imposer le respect. La phrase “Je vais procéder à un signalement…”, bien qu’apparemment simple, est une arme juridique puissante. Elle rappelle aux téléopérateurs que leurs actions sont surveillées, encadrées, et sanctionnables.
Des témoignages comme ceux d’Élodie, Thomas, Camille ou Julien montrent que cette méthode fonctionne. Elle ne garantit pas une protection à 100 % — certaines entreprises malhonnêtes continueront à tenter leur chance — mais elle réduit considérablement les risques. Et surtout, elle redonne aux citoyens un sentiment de contrôle sur leur vie privée.
En 2025, la donne change. Ceux qui appellent en dehors des règles le font en connaissance de cause. Et ceux qui répondent avec la bonne phrase ne sont plus des victimes, mais des acteurs du changement.
A retenir
Quelle est la phrase exacte à dire aux démarcheurs ?
“Je vais procéder à un signalement auprès des autorités compétentes, j’exige la suppression immédiate de mon numéro de votre base de données, et je déposerai une plainte en cas de récidive.”
À quoi sert cette phrase ?
Elle active trois mécanismes juridiques : le signalement (DGCCRF/SignalConso), la suppression des données (RGPD), et la menace de plainte (CNIL). Elle montre au téléopérateur que le consommateur connaît ses droits.
Faut-il attendre plusieurs appels pour l’utiliser ?
Non. Cette phrase peut être utilisée dès le premier appel. Plus tôt elle est prononcée, plus vite les appels cesseront.
Que faire si l’entreprise rappelle malgré tout ?
Déposer un signalement sur SignalConso, puis, si les appels persistent, envoyer une plainte à la CNIL. Conserver les preuves (dates, heures, numéros) est essentiel.
Est-ce que cela fonctionne avec les appels automatisés ?
Non, car il n’y a personne en ligne. Dans ce cas, il faut raccrocher, noter le numéro, et signaler directement sur SignalConso. Les appels automatisés sont souvent illégaux, surtout s’ils utilisent des numéros mobiles.