Le jardinage en été réserve bien des surprises, et parmi les plus gratifiantes figure la division des vivaces. Cette pratique, loin d’être une simple routine, se révèle une véritable cure de jouvence pour vos massifs. Plongeons ensemble dans cet univers où chaque coup de bêche raconte une histoire de renouveau.
Pourquoi choisir août pour diviser ses vivaces ?
Alors que le soleil d’été commence doucement à décliner, nos vivaces entament leur préparation silencieuse pour l’année suivante. Marc Lavigne, paysagiste en Provence, confie : « J’ai observé que les plantes divisées en août développent un système racinaire plus robuste avant l’hiver, comme si elles anticipaient les défis à venir. »
Les avantages cachés de cette période
Contrairement aux apparences, la terre chaude de fin d’été favorise une cicatrisation rapide des racines. « Mes hémérocalles divisées en août 2022 ont montré une résistance exceptionnelle à la sécheresse de l’an dernier », témoigne Élodie Roussel, jardinière amateur en Dordogne.
Quelles stars du jardin se prêtent à la division estivale ?
Parmi les candidates idéales, certaines se distinguent par leur gratitude particulière :
Les incontournables d’août
Les asters, ces étoiles d’automne, adorent être rajeunis en fin d’été. « En divisant mes asters novae-angliae tous les trois ans, j’ai complètement éliminé leur tendance à se dégarnir au centre », raconte Thibaut Morel, propriétaire d’une pépinière en Bretagne.
Les surprises agréables
Peu savent que les euphorbes characias se divisent remarquablement bien à cette période. « J’ai multiplié ma collection par quatre en un seul été », s’enthousiasme Clara Duvallon, créatrice d’un jardin sec dans le Var.
L’art et la manière de diviser avec succès
La technique se perfectionne avec l’expérience, mais quelques principes fondamentaux font la différence.
Le kit du parfait diviseur
Outre les outils classiques, Sophie Lemarchand, jardinière professionnelle, recommande : « J’ajoute toujours un pulvérisateur d’eau pour maintenir les racines humides pendant l’opération, et des étiquettes pour ne pas mélanger les cultivars. »
La magie du bon geste
Pour les plantes à rhizomes comme les iris, la précision compte. « J’ai appris de mon grand-père à toujours couper en biseau, face tournée vers le ciel », partage Antoine Vercourt, octogénaire passionné de jardins.
Les pièges à déjouer pour les débutants
L’enthousiasme du novice rencontre parfois quelques écueils.
Le syndrome de la division trop petite
« Ma première tentative sur des pivoines a échoué parce que j’avais fait des divisions trop petites », se souvient en riant Léa Torrent, aujourd’hui experte en plantes vivaces. « Elles ont mis trois ans à refleurir ! »
L’erreur d’arrosage
Nicolas Faure, responsable des espaces verts d’une commune alpine, met en garde : « Beaucoup noient leurs nouvelles divisions par excès de zèle. La terre doit être humide, pas détrempée. »
Que faire de toutes ces nouvelles plantes ?
La division crée souvent des surplus inattendus qui ouvrent des possibilités créatives.
Les échanges entre passionnés
« Notre association organise chaque septembre un troc de divisions », explique Romain Séguret, président d’un club de jardinage en Auvergne. « C’est ainsi que j’ai pu obtenir des variétés rares sans dépenser un centime. »
Les projets communautaires
Certains jardiniers comme Jeanne Arborél utilisent leurs surplus pour embellir leur quartier : « J’ai planté des divisions de mes vivaces le long du chemin communal. Maintenant, tout le village en profite. »
A retenir
Quel est le meilleur moment dans la journée pour diviser ?
Privilégiez les heures fraîches, tôt le matin ou en fin d’après-midi, quand les plantes sont moins stressées par la chaleur.
Faut-il absolument utiliser des hormones de bouturage ?
Non, la plupart des vivaces se passent très bien de stimulateurs artificiels. Un bon terreau et des soins appropriés suffisent généralement.
Peut-on diviser des vivaces en fleurs ?
Il vaut mieux éviter car la plante mobilise son énergie pour la floraison. Attendez que les fleurs fanent pour intervenir.
Conclusion : le cercle vertueux du jardinier
Diviser ses vivaces en août, c’est bien plus qu’une technique de multiplication – c’est entrer dans une relation durable avec son jardin. Comme le dit si bien Pierre-Henri Loiseau, auteur de « La Sagesse des jardins » : « Chaque division réussie est une promesse d’avenir, une manière de dialoguer avec le temps qui passe. » À vos bêches, prêts, divisez !