Dresseur condamné pour maltraitance : un scandale qui secoue l’industrie

Un vent de changement souffle sur le monde équestre après la récente condamnation d’un dresseur pour maltraitance animale. Cet événement marque un tournant dans la prise de conscience collective, remettant en question les méthodes traditionnelles et exigeant des réformes structurelles.

Comment un scandale a révélé les failles du système ?

La révélation des pratiques brutales de Jean-Marc Laval, figure pourtant respectée du milieu, a provoqué un électrochoc. Des vidéos montrant des chevaux sous-alimentés, frappés avec des cravaches et enfermés dans des box insalubres ont circulé comme une traînée de poudre. « C’était pire qu’un cauchemar », témoigne Loïc Bertin, un palefrenier ayant travaillé six mois dans l’écurie. « Les animaux tremblaient littéralement quand Laval entrait dans le manège. »

Un système complice par son silence

Plusieurs employés avaient pourtant tenté d’alerter les instances équestres. « J’ai envoyé trois signalements à la Fédération », explique Élodie Vancraeynest, ancienne cavalière professionnelle. « On m’a répondu qu’il s’agissait d’un ‘style d’entraînement controversé mais efficace’. » Cette passivité institutionnelle a permis à ces dérives de perdurer pendant près d’une décennie.

Quelles réformes concrètes pour protéger les animaux ?

La profession s’accorde désormais sur la nécessité d’un cadre réglementaire renforcé. Parmi les propositions :

  • Un diplôme d’État obligatoire avec éthique animale au cœur du programme
  • Des inspections surprises dans les centres équestres
  • L’obligation de caméras dans toutes les zones d’entraînement

Le modèle allemand comme inspiration

En Allemagne, où les certifications sont obligatoires depuis 2014, les cas de maltraitance ont chuté de 68%. « Nous formons les dresseurs à comprendre l’éthologie équine », explique Klaus Bauer, président de la Fédération allemande. « Un cheval stressé n’apprend pas, il survit. »

Comment restaurer la confiance du public ?

Les centres équestres observent déjà une baisse de 30% des inscriptions depuis le scandale. « Les parents nous demandent maintenant nos certifications avant d’inscrire leurs enfants », constate Amandine Leclercq, gérante d’un poney-club normand. Pour inverser la tendance, la profession mise sur :

  • Des journées portes ouvertes avec démonstrations
  • Une charte éthique visible dans tous les établissements
  • La création d’un label « Bien-être animal » contrôlé par des vétérinaires

Le rôle crucial des réseaux sociaux

Des influenceurs équestres comme Mathilde Donnadieu, suivie par 250 000 personnes, militent pour plus de transparence. « Je filme toujours mes séances d’entraînement », explique-t-elle. « Les followers doivent voir comment on travaille dans le respect absolu de l’animal. »

A retenir

Qui est concerné par ces réformes ?

Tous les professionnels travaillant avec des chevaux : dresseurs, moniteurs, éleveurs et même les propriétaires de centres équestres. Les amateurs ne sont pas concernés par les certifications mais encouragés à choisir des établissements labellisés.

Comment signaler des abus ?

Plusieurs canaux existent : les brigades équestres de la gendarmerie, les inspecteurs vétérinaires départementaux ou encore les associations comme la LFDA. « Chaque signalement est pris au sérieux », assure le commandant Sylvain Rouxel.

Quels délais pour la mise en place ?

Le ministère de l’Agriculture prévoit une application progressive sur trois ans, avec une obligation de certification pour les nouveaux dresseurs dès 2025. Les professionnels en activité auront jusqu’à 2027 pour se mettre en conformité.

Vers une nouvelle ère pour le dressage équestre

Ce scandale, aussi douloureux soit-il, pourrait marquer le début d’une relation plus respectueuse entre l’homme et le cheval. Comme le résume le vétérinaire Pierre-Henri Gouyon : « Nous devons passer du dressage par la contrainte à l’éducation par la confiance. Les chevaux ne sont pas des athlètes machines, mais des partenaires sensibles. » L’industrie a désormais l’opportunité de se réinventer, pour le bien des animaux comme pour son propre avenir.