Découverte d’un trésor de 58 millions d’euros en 2025 : un fermier perd son terrain par décision administrative

Dans le sud-ouest de la France, niché entre collines boisées et vignobles centenaires, le village de Saint-Émilion-sur-Lot vit au rythme lent des saisons. C’est ici que Marc Dupont, maraîcher de père en fils, cultivait ses légumes bio depuis vingt ans. Ce n’était pas un homme avide de richesse ni de notoriété, mais un paysan attaché à la terre, aux saisons, aux gestes simples. Pourtant, un jour d’automne, sa vie bascula. Une découverte fortuite sous la surface de son champ a révélé un trésor minéral d’une valeur estimée à 58 millions d’euros. Ce qui aurait pu être une libération financière s’est transformé en bataille juridique, émotionnelle, et presque existentielle. Car la terre, pour Marc, n’était pas seulement un bien, c’était une identité.

Quelle est l’origine de cette découverte inattendue ?

En septembre dernier, Marc Dupont entreprenait des travaux d’assainissement sur une parcelle en friche depuis plusieurs années. L’objectif était simple : améliorer le drainage pour y planter des asperges bio. C’est en creusant à environ deux mètres de profondeur que sa pelleteuse heurta une couche rocheuse inhabituelle. Des éclats bleutés et irisés émergeaient de la terre, comme des éclats de ciel figés dans la roche. Intrigué, il en ramassa quelques morceaux et les montra au géologue local, un ancien professeur à l’université de Toulouse, Alain Rousseau.

« Ce n’était pas du quartz ordinaire, ni du basalte », explique Alain Rousseau. « J’ai immédiatement pensé à des minéraux rares. Des analyses poussées ont confirmé : il s’agit de cristaux de columbite-tantalite, un minerai stratégique utilisé dans l’aéronautique, les télécommunications et les batteries de haute performance. Et la concentration sur cette parcelle est exceptionnelle. »

Les experts mandatés par un cabinet minier indépendant ont évalué la réserve à environ 58 millions d’euros. Marc, d’abord incrédule, a dû relire le rapport à trois reprises. « Je n’ai jamais rêvé d’argent, avoue-t-il. Mais là, c’était comme si la terre me disait : tu as travaillé pour moi pendant des années, aujourd’hui, je te rends quelque chose. »

Pourquoi la préfecture a-t-elle réagi si vite ?

Moins de trois semaines après la publication d’un article dans un journal régional, la préfecture du Lot a émis un arrêté administratif spécial, invoquant l’article L. 111-1 du Code minier français. Ce texte stipule que « les substances du sol sont la propriété de l’État dès lors qu’elles présentent un intérêt économique ou stratégique national ». Autrement dit, même si le terrain appartient à un particulier, les ressources souterraines, dès lors qu’elles sont rares ou utiles à l’industrie, peuvent être réquisitionnées.

L’arrêté, signé par le préfet Jean-Luc Fournier, a été appliqué sans appel. Marc a reçu une lettre recommandée lui notifiant que son terrain serait désormais classé en « zone d’exploitation prioritaire », et que toute activité minière serait gérée par un consortium public-privé sous supervision de l’État.

« C’est un arrachement », confie Marc, les yeux rougis. « Je ne demandais pas à devenir millionnaire du jour au lendemain. Mais j’aurais aimé qu’on me consulte, qu’on me propose un partenariat, une compensation juste. Pas qu’on m’arrache ma terre comme si je n’étais qu’un squatteur. »

Quelle est la légitimité de cet arrêté ?

Le droit minier français est ancien, remontant à 1810 sous Napoléon. Il a été conçu à une époque où l’exploitation des mines était une question de souveraineté industrielle. Aujourd’hui, ce cadre juridique est souvent critiqué pour son manque de nuance. Selon Élodie Mercier, juriste spécialisée en droit foncier à Bordeaux, « l’État peut légalement s’emparer de ces ressources, mais le processus devrait intégrer des mécanismes de concertation, surtout quand il s’agit de terres agricoles familiales ».

Elle ajoute : « Ce qui choque ici, c’est la rapidité et l’absence de dialogue. Marc Dupont n’a pas été convoqué, pas consulté. L’administration a agi comme si la terre n’avait aucune histoire, aucune valeur affective. »

Quelle a été la réaction de la communauté ?

Le village de Saint-Émilion-sur-Lot, habituellement paisible, s’est transformé en foyer de mobilisation. Des voisins, des anciens élèves de l’école locale où Marc avait fait don de légumes pendant la crise sanitaire, des commerçants du marché hebdomadaire ont lancé une pétition. En dix jours, plus de 4 000 signatures ont été recueillies, y compris de citoyens venus de Toulouse, Cahors, et même Paris.

Cécile Vasseur, adjointe au maire et amie de longue date de Marc, a organisé une réunion publique dans la salle des fêtes. « Marc est un pilier de ce village, a-t-elle déclaré devant une salle comble. Il a aidé des familles pendant les inondations de 2021, il entretient les chemins ruraux. Et aujourd’hui, on lui prend tout ? Sur un simple arrêté ? C’est une injustice qui touche chacun d’entre nous. »

Un groupe d’habitants a même créé une association, « Terre et Dignité », pour soutenir Marc juridiquement et médiatiquement. Parmi eux, Thomas Lemaire, un ancien ingénieur minier reconverti dans l’agroécologie, qui estime que « l’État devrait compenser les propriétaires à hauteur de 30 à 40 % de la valeur du gisement, comme cela se fait dans d’autres pays européens ».

Existe-t-il des précédents similaires en France ?

Les cas de réquisition de terrain pour ressources minérales sont rares, mais pas inexistants. En 2017, dans les Pyrénées-Orientales, une famille a vu son terrain saisi pour des réserves de lithium. Le propriétaire, Pierre Arnaud, avait refusé de vendre, arguant que la terre était un héritage. Le tribunal administratif de Montpellier avait donné raison à l’État, mais avec une compensation de 1,2 million d’euros, soit environ 20 % de la valeur estimée.

En comparaison, Marc Dupont n’a reçu aucune offre. « C’est ce qui fait la spécificité de son cas, souligne Élodie Mercier. Il y a un vide juridique en matière de reconnaissance du lien affectif et historique à la terre. Et c’est précisément ce vide que l’affaire Dupont pourrait combler. »

Quelles sont les implications économiques et sociales ?

Au-delà du cas individuel, cette affaire touche à des enjeux de fond. La France cherche à développer son autonomie stratégique dans les minéraux critiques, notamment pour la transition énergétique. Or, ces ressources sont souvent enfouies sous des terres agricoles ou forestières, appartenant à des particuliers.

Le dilemme est clair : comment concilier souveraineté nationale et droits des citoyens ? Selon Baptiste Roussel, économiste à Sciences Po, « si l’État continue à agir de manière coercitive, cela risque de décourager les propriétaires de signaler des découvertes. On pourrait passer à côté de gisements importants, ou pousser à l’exploitation illégale ».

Il propose un modèle hybride : « Des coopératives locales, associant l’État, les propriétaires et des entreprises vertueuses, pourraient gérer l’extraction. Cela créerait des emplois, des revenus locaux, et préserverait la dignité des habitants. »

Quel avenir pour les terres agricoles face à la pression minière ?

Le cas Marc Dupont tombe à un moment critique. Le gouvernement français a annoncé en 2023 un plan national pour identifier 37 zones à potentiel minéral. De nombreux agriculteurs, surtout dans le Massif central et les Alpes, s’inquiètent de voir leurs terres transformées en zones d’extraction.

À Saint-Émilion-sur-Lot, certains voisins de Marc ont déjà commencé à faire analyser leurs sols. « On se demande si on va devenir des prospecteurs malgré nous », ironise Lucie Berthier, éleveuse de chèvres bio. « Et si demain, l’État vient nous dire : désolé, votre pré, c’est de l’or gris ? »

Quelle est la stratégie de Marc Dupont aujourd’hui ?

Malgré le choc, Marc refuse de se résigner. Avec l’aide d’un cabinet d’avocats spécialisé en droit administratif, il prépare un recours devant le tribunal administratif de Bordeaux. Son argument principal : l’arrêté a été pris sans évaluation d’impact environnemental ni concertation locale, ce qui pourrait constituer une illégalité procédurale.

Il espère aussi attirer l’attention du médiateur de la République. « Je ne veux pas devenir riche, répète-t-il. Je veux juste qu’on me reconnaisse. Que mon travail, mon attachement à cette terre, comptent pour quelque chose. »

Un documentaire est en cours de réalisation par une réalisatrice indépendante, Clara Nguyen, qui suit Marc depuis le début. « Ce n’est pas une histoire de pognon, dit-elle. C’est une histoire de justice, de dignité, de ce que signifie posséder quelque chose. »

Peut-on parler d’un précédent juridique en devenir ?

De nombreux juristes estiment que l’affaire Marc Dupont pourrait devenir un tournant. Si le tribunal annule l’arrêté préfectoral, cela obligerait l’État à revoir sa manière d’appliquer le Code minier. À l’inverse, si Marc perd, cela renforcerait le pouvoir de l’administration, au risque de creuser un fossé avec les territoires ruraux.

« Ce cas met en lumière un paradoxe français, analyse Élodie Mercier. Nous avons des lois très protectrices pour les biens culturels, mais presque aucune reconnaissance pour le lien affectif à la terre. Marc Dupont n’est pas un spéculateur. C’est un paysan. Et c’est peut-être ça, le cœur du problème. »

Quel regard porter sur l’avenir de cette affaire ?

L’histoire de Marc Dupont dépasse les frontières de son village. Elle interroge notre rapport à la propriété, à la nature, à la justice. Elle touche à la manière dont un pays moderne gère ses ressources quand elles émergent là où on ne les attend pas : sous les choux, derrière les granges, dans les sillons d’une vie entière de travail.

La décision du tribunal est attendue pour l’automne. En attendant, Marc continue à cultiver ses légumes, sur les parcelles qui lui restent. « Je n’ai pas perdu espoir, dit-il en tassant la terre autour d’un pied de tomate. La terre, elle, ne m’a pas abandonné. Alors je ne l’abandonnerai pas non plus. »

A retenir

Qu’a découvert Marc Dupont sur son terrain ?

Marc Dupont a découvert un gisement de columbite-tantalite, un minerai rare utilisé dans les hautes technologies, dont la valeur est estimée à 58 millions d’euros. La découverte a été faite lors de travaux d’assainissement sur une parcelle agricole.

Pourquoi a-t-il perdu la propriété de son terrain ?

La préfecture a émis un arrêté administratif fondé sur le Code minier français, qui attribue à l’État la propriété des substances du sol dès lors qu’elles ont un intérêt économique ou stratégique national. Le terrain a été classé en zone d’exploitation prioritaire sans consultation préalable du propriétaire.

Quel soutien Marc a-t-il reçu ?

Il a bénéficié d’un large soutien local, avec une pétition de plus de 4 000 signatures et la création d’une association, « Terre et Dignité ». Des habitants, des juristes et des économistes ont relayé son cas, dénonçant une injustice procédurale et humaine.

Y a-t-il des précédents en France ?

Oui, notamment dans les Pyrénées-Orientales en 2017 pour des gisements de lithium. Dans ces cas, des compensations financières ont été versées aux propriétaires, ce qui n’a pas été le cas pour Marc Dupont.

Quelles sont les conséquences possibles de cette affaire ?

Elle pourrait influencer la révision du Code minier, en introduisant des mécanismes de concertation, de compensation équitable et de reconnaissance du lien affectif à la terre. Elle interroge aussi la gestion future des ressources naturelles en milieu rural.