Festif mais encadré : 200 000 personnes au GP Explorer, 16 permis retirés

En octobre 2025, le circuit Bugatti du Mans a vibré une dernière fois au rythme des moteurs, des cris de fans et des écrans connectés. Le GP Explorer The Last Race, imaginé et orchestré par le youtubeur Squeezie, a clôturé en beauté une série d’événements qui ont marqué l’histoire du sport mécanique grand public en France. Trois jours d’adrénaline, de spectacle et de maîtrise collective, entre passionnés de vitesse, influenceurs et institutionnels. Un événement qui, loin d’être une simple course, s’est imposé comme un phénomène culturel, sécurisé de main de maître et suivi par des millions. Retour sur une finale inoubliable, où l’excitation rime avec responsabilité.

Qu’est-ce que le GP Explorer The Last Race ?

Le GP Explorer, né de l’imagination du youtubeur Julien Courbet, alias Squeezie, est une course automobile réunissant des personnalités issues du monde du numérique, du gaming et des réseaux sociaux. En 2025, la troisième édition, rebaptisée The Last Race, a été annoncée comme la dernière du genre — une conclusion symbolique à une aventure qui a captivé des centaines de milliers de spectateurs. Organisée sur le mythique circuit Bugatti, adjacent au célèbre tracé des 24 Heures du Mans, cette course a réuni des pilotes amateurs, des stars du web et quelques légendes du sport mécanique, dont Maxime Biaggi, ancien champion du monde de Superbike.

Le format mêle compétition, divertissement et engagement sécuritaire. Les participants, souvent peu expérimentés, sont encadrés par des professionnels, formés avant l’événement, et soumis à des protocoles stricts. Le but ? Offrir un spectacle sans compromettre la sécurité. Comme le souligne Camille Lefebvre, journaliste spécialisée dans les nouvelles formes de sport : Ce n’est pas une course de fous, c’est un événement qui a grandi, mûri, et qui a su s’adapter pour ne pas déraper.

Pourquoi une telle mobilisation des forces de l’ordre ?

Le succès massif du GP Explorer a imposé une logistique sans précédent. Pour cette édition finale, les autorités ont déployé un dispositif qualifié d’ exceptionnel par la préfecture de la Sarthe. Police nationale, gendarmerie, police municipale du Mans, sapeurs-pompiers, Samu 72, militaires de la force Sentinelle, agents du conseil départemental, du Mans Métropole, de l’ACO (Automobile Club de l’Ouest) et de la préfecture : tous ont collaboré dans un dispositif coordonné.

On ne peut pas improviser la sécurité quand on accueille plus de 50 000 personnes sur trois jours, surtout quand une grande partie du public est jeune et passionné , explique Thomas Rambert, commandant de la gendarmerie locale. Notre rôle n’était pas seulement de surveiller, mais d’anticiper. Des points de contrôle ont été installés en amont, des zones de stationnement sécurisées, et des itinéraires dédiés pour éviter les bouchons et les comportements à risque.

Le dispositif a également inclus des patrouilles piétonnes dans les zones d’affluence, des postes médicaux avancés, et une communication constante entre les équipes sur le terrain. Tout a été pensé comme pour un événement sportif majeur, pas comme une simple manifestation de fans , ajoute Rambert.

Quel a été l’impact sur la sécurité routière autour du circuit ?

Malgré l’ambiance festive, les contrôles routiers ont été rigoureux. Sur les trois jours de l’événement, 330 contrôles ont été effectués par les forces de l’ordre. Résultat : 16 excès de vitesse, six cas d’alcoolémie positive, six dépistages de stupéfiants positifs, et 16 rétentions de permis. Des chiffres qui, loin d’être anecdotiques, témoignent d’une vigilance accrue.

On s’attendait à des comportements excessifs, surtout la nuit , confie Élodie Zidane, coordinatrice du Samu 72. Mais globalement, les gens étaient respectueux. Les contrôles alcool et drogue ont permis de dissuader beaucoup de tentatives.

Certains participants ont également été surpris par la rigueur des consignes. J’imaginais une ambiance plus libre, mais en fait, tout est encadré , raconte Lucas Ménard, un jeune spectateur venu de Rennes. On ne peut même pas faire de feux d’artifice sans autorisation. C’est un peu dommage, mais je comprends. Mieux vaut trop de sécurité que pas assez.

Combien de personnes ont été prises en charge par les secours ?

Les services de santé ont enregistré 767 interventions sur l’ensemble du week-end. Parmi elles, 18 évacuations ont été nécessaires, toutes pour des blessures légères : entorses, coupures, malaises liés à la chaleur ou à la fatigue. Aucun blessé grave n’a été à déplorer, un bilan salué par les autorités.

On a vu beaucoup de jeunes épuisés, parfois déshydratés , précise Élodie Zidane. L’excitation, les déguisements, les longues heures debout… tout cela use. Mais les gens réagissent bien quand on leur donne des conseils.

Des témoins rapportent des scènes de solidarité spontanée. Mon ami s’est tordu la cheville en sautant dans la foule , raconte Inès Belkacem, venue avec un groupe d’amis de Nantes. On l’a porté jusqu’au poste médical, où une équipe super réactive l’a pris en charge. En 20 minutes, il pouvait repartir avec une attelle.

Quel a été le bilan global de l’événement ?

Le bilan est largement positif. Si l’ambiance était électrique, voire survoltée selon certains témoignages, l’ordre a été maintenu. Cette édition 2025 s’est déroulée dans un climat à la fois festif et maîtrisé , affirme un communiqué de la préfecture. Une formule qui résume bien l’équilibre atteint entre divertissement et sécurité.

Le succès populaire a également été colossal. Sur Twitch, la diffusion en direct du GP Explorer a réuni plus de 1,4 million de spectateurs simultanés, établissant un nouveau record d’audience pour un événement français sur la plateforme. C’est un phénomène qui dépasse le cadre du sport , analyse Camille Lefebvre. C’est une culture, une communauté, une forme de rassemblement intergénérationnel.

Le vainqueur de la course, l’équipe Karchez, s’est imposée devant Kaatsup et une équipe menée par Maxime Biaggi. Une victoire saluée par des cris de joie, mais aussi par un respect mutuel entre concurrents. On s’est battus sur la piste, mais on s’est serré la main après , témoigne Hugo Karchez, pilote et figure du stream. C’est ça, l’esprit du GP Explorer.

Comment expliquer un tel engouement autour d’un événement de youtubeurs ?

L’engouement pour le GP Explorer s’inscrit dans une mutation plus large du rapport au sport et à la célébrité. Les youtubeurs, souvent perçus comme des amis virtuels par leurs abonnés, incarnent une proximité que les sportifs traditionnels n’ont pas toujours. Quand tu vois Squeezie en vrai, tu as l’impression de connaître quelqu’un que tu regardes depuis dix ans , sourit Inès Belkacem.

Le mélange des genres — sport, humour, streaming en direct — crée une alchimie unique. Ce n’est ni du sport pur, ni du spectacle pur. C’est un hybride , explique Camille Lefebvre. Et c’est exactement ce que veut la jeune génération : du contenu vivant, authentique, imprévisible.

Le choix du circuit Bugatti, haut lieu du sport automobile, ajoute une dimension symbolique. Courir là où ont roulé des légendes, c’est puissant , confie Thomas Rambert. Cela donne une légitimité à l’événement.

Quel avenir pour ce type d’événements après The Last Race ?

Squeezie a annoncé que cette édition serait la dernière. Une décision motivée par la volonté de ne pas banaliser le risque, et de partir sur un succès. On a atteint un sommet. Continuer, ce serait risquer la chute , a-t-il déclaré en marge de l’événement.

Pourtant, l’héritage du GP Explorer est déjà palpable. Des initiatives similaires émergent ailleurs en France, et les institutions s’intéressent de plus en plus à ces nouveaux publics. On a vu qu’on pouvait mobiliser des jeunes autour du sport mécanique, de manière responsable , note un responsable de l’ACO sous couvert d’anonymat. Ce serait dommage de ne pas en tirer des enseignements.

Le modèle du GP Explorer pourrait inspirer des formats plus institutionnels, associant influenceurs, sécurité renforcée et promotion du sport. Ce n’est pas la fin, c’est une transition , prédit Camille Lefebvre. Le public est là. Il faut juste trouver de nouvelles formes.

Conclusion

Le GP Explorer The Last Race restera comme un moment fort de la culture numérique française. Plus qu’une course, il a été un laboratoire d’organisation, un test grandeur nature de la sécurisation d’un événement populaire et passionnel. Grâce à une coordination sans faille entre organisateurs, forces de l’ordre et secours, il a prouvé qu’il était possible de concilier foule, fête et responsabilité.

Des dizaines de milliers de spectateurs, des millions de vues, 767 prises en charge médicales, 330 contrôles de sécurité, et aucun blessé grave : les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’événement a su grandir sans perdre de vue ses priorités. En disant adieu, il laisse derrière lui une empreinte durable — celle d’une nouvelle manière de vivre le sport, ensemble, et en sécurité.

A retenir

Quel était l’objectif du GP Explorer The Last Race ?

L’objectif était de clôturer en beauté une série d’événements initiée par Squeezie, en offrant un spectacle sécurisé, festif et mémorable, tout en respectant les normes de sécurité les plus strictes.

Combien de personnes ont été évacuées pour blessures ?

18 personnes ont été évacuées du circuit, toutes pour des blessures légères. Aucun cas grave n’a été recensé.

Quel record d’audience a été battu ?

Plus de 1,4 million de spectateurs ont suivi l’événement en direct sur Twitch, établissant un nouveau record d’audience pour un événement français sur la plateforme.

Pourquoi parle-t-on d’un dispositif exceptionnel ?

Le dispositif est qualifié d’exceptionnel car il a réuni plusieurs dizaines d’agents des forces de l’ordre, des secours, des pompiers, du Samu, et des institutions locales, coordonnés sur un événement de grande ampleur, avec un niveau de vigilance comparable à celui d’un grand événement sportif professionnel.

Pourquoi cette édition est-elle la dernière ?

Squeezie a décidé d’arrêter le GP Explorer après cette édition pour préserver l’intégrité de l’événement, éviter la banalisation des risques, et partir sur un succès sans chercher à le reproduire indéfiniment.