FormJacking : Une menace cachée qui explose en 2025 et pourrait vous coûter cher

À l’ère du tout numérique, une menace insidieuse prospère dans les coulisses des transactions en ligne. Le FormJacking, escroquerie sophistiquée consistant à dérober des données bancaires via des scripts malveillants, illustre les nouveaux défis de la cybersécurité. Derrière l’apparente simplicité d’un paiement en ligne, des pirates opèrent en silence, compromettant même les sites les plus réputés. Pour comprendre cette menace et s’en prémunir, plongeons dans les mécanismes de cette fraude, ses conséquences et les solutions concrètes pour la contrer.

Le FormJacking, c’est quoi exactement ?

Lorsqu’Élise Lambert, architecte parisienne, a commandé une lampe vintage sur un site marchand en 2022, tout semblait normal. Le paiement s’est déroulé sans accroc, la livraison est arrivée trois jours plus tard. Ce n’est qu’un mois plus tard qu’un prélèvement de 1 500 euros sur son compte l’a alertée. « Je n’ai rien compris. Le site semblait sérieux, avec son logo de sécurité », confie-t-elle. Ce qu’elle ignorait, c’est que le formulaire de paiement avait été infiltré par un script malveillant, copiant discrètement ses données bancaires.

Le FormJacking désigne une méthode employée par des cybercriminels pour injecter un code JavaScript clandestin dans les pages de paiement des sites marchands. Ce programme invisible capture en temps réel les informations saisies : numéro de carte, date d’expiration, cryptogramme visuel et nom du titulaire. Ces données sont ensuite transmises à des serveurs contrôlés par les fraudeurs, souvent situés dans des pays où la coopération judiciaire est limitée. Contrairement au skimming traditionnel, cette attaque ne nécessite aucun dispositif physique, permettant aux pirates d’opérer à distance et à grande échelle.

Pourquoi cette arnaque se développe-t-elle autant ?

Une méthode rentable et difficile à détecter

En 2018, l’entreprise britannique British Airways a subi une attaque de FormJacking pendant 22 jours. Le script malveillant, implanté sur sa page de paiement, a permis de voler les coordonnées bancaires de 380 000 clients. « Ce qui est terrifiant, c’est que les transactions semblaient réussies », explique David Chen, expert en cybersécurité. « Les victimes n’ont rien remarqué jusqu’à ce que des opérations frauduleuses apparaissent sur leurs relevés. »

La généralisation du commerce en ligne facilite cette fraude. Selon une étude de Symantec, 76 % des cyberattaques contre des entreprises en 2023 visaient des formulaires de paiement. Le FormJacking séduit les pirates car il combine discrétion (aucun signe visible pendant la transaction) et efficacité (accès immédiat à des données exploitables). De plus, les sites de petites tailles, souvent négligents en matière de sécurité, deviennent des cibles privilégiées.

Quels signes doivent vous alerter ?

Un décalage entre votre vigilance et les réalités de la fraude

« Je vérifie toujours le cadenas vert dans l’URL, mais ça n’a pas suffi », témoigne Julien Fabre, entrepreneur victime de FormJacking en 2023. Son expérience souligne une réalité : la présence du protocole HTTPS ne garantit pas la sécurité d’un site. Les pirates exploitent des vulnérabilités dans les scripts tiers utilisés par les e-commerçants, comme des outils de chat en ligne ou des modules de paiement intégrés.

Les signes d’alerte apparaissent souvent tardivement : prélèvements inexpliqués, emails de confirmation d’achats non effectués, ou messages de votre banque signalant une activité suspecte. En cas de doute, il est crucial de contacter immédiatement son établissement bancaire. Comme le rappelle Camille Roche, responsable de la lutte contre la fraude à la Banque Nationale, « une réaction rapide peut limiter les dégâts, mais la prévention reste la meilleure arme ».

Comment se prémunir contre le FormJacking ?

Des gestes simples qui sauvent des milliers d’euros

Les recommandations de prévention se structurent autour de plusieurs axes. D’abord, privilégier les sites certifiés par des labels de confiance comme le « Trusted Stores » de Google ou les badges Verified by Visa/Mastercard SecureCode. Ensuite, surveiller les détails : une page de paiement légitime ne redirige pas vers un sous-domaine suspect (exemple : paiement.monsite.com vs paiement-monsite.com). « J’ai évité un piège en remarquant que l’URL contenait des caractères aléatoires », raconte Thomas Lefevre, informaticien.

Les outils techniques renforcent aussi la sécurité : utiliser un navigateur avec blocage de scripts (comme NoScript), activer l’authentification à deux facteurs pour les comptes bancaires, et installer un antivirus performant. Enfin, adopter des pratiques financières prudentes : privilégier les cartes virtuelles à numéro unique pour les achats en ligne, ou fixer des plafonds de paiement journaliers via l’application mobile de sa banque.

Que faire si vous êtes victime de FormJacking ?

Agir vite pour limiter les dégâts

« Quand j’ai vu un retrait de 2 000 euros en Tunisie, j’ai paniqué », confesse Léa Moreau, victime en 2021. Heureusement, sa réaction rapide a limité les pertes. Les étapes clés : contacter immédiatement sa banque pour bloquer la carte, vérifier l’intégralité des relevés pour identifier d’autres transactions frauduleuses, et déclarer l’incident à Cybermalveillance.gouv.fr. « J’ai aussi changé tous mes mots de passe, même ceux non liés à la banque, car les pirates pouvaient avoir accédé à mon compte email », ajoute-t-elle.

Il est également crucial de conserver les preuves : captures d’écran des transactions, emails reçus, et justificatifs de contact avec sa banque. En cas de litige, ces documents permettent de démontrer la bonne foi de la victime. Comme le souligne Maître Nicolas Delorme, avocat spécialisé en cybersécurité, « la loi protège les consommateurs, mais la rapidité de déclaration influence souvent le remboursement ».

A retenir

Comment les cybercriminels parviennent-ils à infiltrer les sites marchands ?

Les pirates exploitent souvent des vulnérabilités dans les scripts tiers utilisés par les sites (plugins, outils de paiement). En modifiant un seul composant, ils infectent des dizaines de milliers de pages de paiement en une seule attaque.

Les cartes bancaires virtuelles sont-elles efficaces contre le FormJacking ?

Oui. Ces cartes génèrent un numéro unique pour chaque transaction, limitant l’impact d’un vol. Certaines banques proposent même des plafonds ajustables à la demande.

Pourquoi le FormJacking est-il difficile à éradiquer ?

Les attaques sont souvent temporaires : les pirates retirent leurs scripts après quelques jours, rendant l’analyse post-mortem complexe. De plus, les sites infectés ne sont pas toujours conscients de la compromission.

Les grandes entreprises sont-elles plus vulnérables que les petites ?

Non. Les grandes structures disposent souvent de systèmes de détection avancés, mais leur visibilité attire davantage les cybercriminels. Les petites entreprises, quant à elles, manquent parfois de ressources pour sécuriser leurs plateformes.

Existe-t-il des solutions techniques pour les e-commerçants ?

Oui. L’implémentation de Content Security Policy (CSP) dans les en-têtes HTTP bloque l’exécution de scripts non autorisés. Les audits réguliers de sécurité et l’utilisation de solutions de paiement externes (comme Stripe ou PayPal) réduisent aussi les risques.