En pleine période de froid hivernal, alors que les amateurs de fromages fondus se réjouissent de retrouver leurs plats réconfortants, une alerte sanitaire inquiète les consommateurs. Une meule de raclette fumée, vendue sans marque identifiable, fait l’objet d’un retrait préventif sur tout le territoire français. Ce rappel, lancé dans un contexte de vigilance accrue sur la sécurité alimentaire, concerne des lots commercialisés entre septembre et novembre 2025 dans plusieurs grandes enseignes. Derrière cette alerte, ce sont des questions de santé publique, de confiance dans la chaîne alimentaire et de réactivité des acteurs qui émergent. À travers témoignages et explications pointues, découvrons les enjeux de ce retrait inédit.
Quelle est la nature du produit concerné par le retrait ?
Le produit en cause est une meule entière de raclette fumée, vendue en rayon à la coupe, c’est-à-dire découpée sur place par les commerçants à la demande des clients. Contrairement aux fromages emballés individuellement, cette présentation en vrac rend la traçabilité plus complexe, car les consommateurs ne disposent pas systématiquement du code-barres ou de la référence du lot au moment de l’achat. Le produit a circulé entre le 12 septembre et le 24 novembre 2025, principalement dans les magasins du groupe Système U, les enseignes Galec (dont font partie les E.Leclerc) et les supermarchés Carrefour. Deux lots précis sont visés : les numéros 1551124-00 et 1551124-01, tous deux identifiés par le code-barres 3123933051387 et une date de durabilité minimale fixée au 24 novembre 2025. Cette précision est cruciale pour les consommateurs qui souhaitent vérifier s’ils détiennent encore ce produit chez eux.
Camille Rostand, cliente fidèle d’un supermarché U dans la banlieue lyonnaise, raconte : J’en avais acheté un morceau mi-octobre pour un repas entre amis. J’ai vu l’affichette en magasin hier, et j’ai tout de suite vérifié mon congélateur. Heureusement, il ne restait presque rien, mais j’ai été choquée de me dire que j’avais pu servir ça à des personnes fragiles, dont une amie enceinte. Ce témoignage illustre bien la difficulté pour les consommateurs de se souvenir de l’origine exacte d’un produit découpé en magasin, surtout lorsqu’il n’est pas emballé sous film avec étiquetage complet.
Pourquoi ce fromage est-il retiré du marché ?
Le retrait est dû à une suspicion de contamination par la *Listeria monocytogenes*, une bactérie particulièrement redoutée en matière de sécurité alimentaire. Cette micro-organisme peut survivre et même se multiplier à basse température, ce qui rend son contrôle dans les produits laitiers frais ou fumés particulièrement délicat. La listériose, l’infection qu’elle provoque, débute souvent par des symptômes grippaux : fièvre, maux de tête, courbatures. Mais chez les personnes vulnérables — femmes enceintes, nouveau-nés, personnes âgées ou immunodéprimées —, elle peut évoluer vers des complications graves comme des méningites, des fausses couches ou des infections généralisées.
Le danger réside aussi dans la longue période d’incubation, qui peut s’étendre jusqu’à 70 jours. Ainsi, une personne ayant consommé ce fromage en octobre pourrait ne développer des symptômes qu’en janvier, rendant le lien avec le produit contaminé difficile à établir. C’est pourquoi les autorités ont opté pour un retrait préventif, même en l’absence de cas avérés de listériose liés à ce lot. Mieux vaut prévenir que guérir , résume Lucien Vasseur, microbiologiste au laboratoire d’hygiène de la région Grand Est, qui suit régulièrement les alertes fromagères. Dans le cas de la listeria, une seule erreur peut coûter la vie. L’industrie laitière en est parfaitement consciente, et ce type de rappel montre que les systèmes de surveillance fonctionnent.
Que faut-il faire si l’on possède encore ce produit ?
La première règle est claire : cesser immédiatement toute consommation de ce fromage, même s’il a été conservé au réfrigérateur ou congelé. La cuisson ne garantit pas l’élimination totale de la bactérie, surtout si elle est présente en concentration élevée. Deux options s’offrent aux consommateurs. La première, recommandée, consiste à rapporter le produit — ou ce qu’il en reste — au point de vente où il a été acheté. Les enseignes concernées ont mis en place des procédures spécifiques pour sécuriser la collecte et assurer le remboursement. La seconde option, si le retour n’est pas possible, est de jeter le fromage de manière définitive, en évitant tout contact direct et en le plaçant dans un sac fermé pour prévenir toute contamination croisée.
J’ai apporté mon morceau restant au Leclerc de mon quartier , témoigne Noémie Delmas, habitante de Rennes. L’hôtesse d’accueil m’a remerciée, m’a donné un bon d’achat de 15 euros et m’a remis un document d’information. Je ne m’attendais pas à une telle réactivité. Ce retour organisé permet non seulement de retirer le produit du circuit, mais aussi de renforcer la confiance des consommateurs dans la chaîne de distribution.
Quelles sont les démarches pour être remboursé ?
Les consommateurs qui rapportent le produit dans les délais bénéficient d’un remboursement intégral. Le processus est simple : il suffit de présenter le fromage ou, à défaut, le ticket de caisse correspondant à l’achat, bien que ce dernier ne soit pas toujours exigé en cas de doute raisonnable. La campagne de retrait est officiellement programmée jusqu’au 2 décembre 2025. Passé cette date, les remboursements ne seront plus assurés, même si le produit est toujours en possession du consommateur. Il est donc fortement conseillé d’agir rapidement.
Les enseignes ont été briefées pour gérer ces retours sans friction. Nous avons reçu les instructions du siège il y a dix jours , explique Antoine Bréval, manager d’un supermarché Carrefour à Toulouse. Nous avons formé nos équipes, mis en place des affichettes en rayon et créé un circuit spécifique pour stocker les produits retournés en zone sécurisée. L’objectif est d’agir vite, sans panique, mais avec rigueur.
Qui contacter en cas de doute ou de symptôme ?
Pour toute question relative au retrait, un numéro vert est mis à disposition : le 0800 801 287. Ce service, opéré par un centre d’appels dédié, est accessible du lundi au vendredi, de 8h à 18h. Les conseillers peuvent fournir des précisions sur les lots concernés, les modalités de retour, ou encore orienter les personnes qui pensent avoir été exposées. En cas de symptômes évocateurs — fièvre inexpliquée, douleurs abdominales, nausées persistantes —, il est essentiel de consulter un médecin en signalant la possible ingestion du fromage incriminé. Ce signalement permet une prise en charge plus rapide, notamment l’ordonnance d’un prélèvement sanguin ou une antibiothérapie adaptée.
J’ai appelé le numéro hier soir , raconte Thomas Méline, retraité de 72 ans à Bordeaux. J’avais mangé une portion mi-novembre et je me sens fatigué depuis une semaine. Le conseiller m’a dit de voir mon généraliste dès ce matin. J’y vais dans une heure. Même si ce n’est peut-être rien, mieux vaut ne pas jouer avec la listeria à mon âge.
Où trouver les informations officielles et les documents utiles ?
Les autorités sanitaires ont mis en ligne une fiche complète sur la plateforme officielle RappelConso, gérée par la DGCCRF. Cette page détaille l’ensemble des éléments techniques : nom du fabricant (non divulgué publiquement), lot concerné, motif du retrait, procédure de remboursement, et contacts utiles. Elle est régulièrement mise à jour en fonction des retours terrain. En outre, un document PDF, sous forme d’affichette, est disponible à télécharger pour les professionnels de la distribution. Ce support visuel, destiné à être affiché en magasin, informe les clients sur le terrain et facilite la reconnaissance du produit.
Nous l’avons imprimé en cinq exemplaires , confirme Élise Toussaint, responsable d’un magasin U en Haute-Savoie. Nous l’avons placée à l’entrée du rayon fromager, à la caisse et dans les vestiaires du personnel. La transparence, c’est la clé.
Conclusion
Ce retrait de raclette fumée illustre la complexité de la chaîne alimentaire moderne, où un seul lot contaminé peut toucher des milliers de foyers en quelques semaines. Il montre aussi l’efficacité des systèmes de surveillance, capables de détecter un risque avant qu’il ne provoque des victimes. Pour les consommateurs, la vigilance reste de mise : vérifier les alertes, agir vite en cas de doute, et ne pas hésiter à consulter. Car derrière chaque fromage fondant et odorant se cache une chaîne de sécurité qu’il ne faut jamais sous-estimer.
A retenir
Quel produit est concerné par le retrait ?
Une meule entière de raclette fumée, vendue sans marque en rayon à la coupe, aux lots 1551124-00 et 1551124-01, code-barres 3123933051387, DDM 24/11/2025, commercialisée entre le 12 septembre et le 24 novembre 2025 dans les enseignes Système U, E.Leclerc (Galec) et Carrefour.
Pourquoi ce fromage est-il dangereux ?
Il présente une suspicion de contamination par la *Listeria monocytogenes*, une bactérie pouvant provoquer la listériose, une infection grave chez les personnes fragiles, avec une incubation pouvant durer plusieurs semaines.
Que faire si j’ai acheté ce produit ?
Cessez toute consommation. Rapportez-le au point de vente pour un remboursement, ou jetez-le de manière sécurisée. Ne l’utilisez pas en cuisine.
Comment être remboursé ?
En rapportant le produit au magasin avant le 2 décembre 2025. Le remboursement est intégral, même sans ticket dans certains cas. Passé cette date, aucune compensation ne sera assurée.
Qui contacter pour plus d’informations ?
Le service dédié au 0800 801 287 (appel gratuit), ou consultez la fiche officielle sur RappelConso.