À partir du 5 août, les motards et passagers de deux-roues motorisés devront obligatoirement porter des gants homologués sous peine d’amende. Une mesure qui divise autant qu’elle interroge, entre impératifs de sécurité, contraintes économiques et manque de préparation. Plongée dans un débat qui agite les réseaux sociaux et les routes de France.
Pourquoi une telle mesure maintenant ?
Face à l’augmentation des accidents graves impliquant des motocyclistes mal équipés, les pouvoirs publics ont décidé d’agir. Les statistiques montrent que 40% des blessures aux mains pourraient être évitées avec un équipement adapté. « Les gants normaux protègent du froid, pas du bitume », souligne le Dr Élodie Vasseur, chirurgienne spécialisée en traumatologie moto.
Le choc des chiffres
Selon une étude récente de la Sécurité Routière, près de 65% des motards contrôlés portaient des gants non conformes aux normes de sécurité. Un constat alarmant qui a précipité la décision gouvernementale.
Les motards sont-ils prêts à accepter cette contrainte ?
La communauté motarde réagit avec passion. Marc Teboul, président d’une association de défense des motards, tempère : « La sécurité est notre priorité, mais cette mesure arrive comme un coup de massue. Beaucoup de nos membres viennent juste de renouveler leur équipement. »
Témoignage de Clara Duménil, livreuse professionnelle
« Je fais 200 km par jour en scooter pour mon travail. Mes gants actuels me coûtent 20€ et durent six mois. Les homologués ? Minimum 80€ ! » Cette jeune femme de 26 ans craint pour son budget : « On nous parle de sécurité, mais personne ne parle du surcoût pour les petits salaires. »
Comment reconnaître des gants homologués ?
La norme CE obligatoire se reconnaît au marquage spécifique (EN 13594:2015) et à des caractéristiques techniques précises : renforts aux points d’impact, résistance à l’abrasion, système de fermeture sécurisé. « Beaucoup croient à tort que des gants épais suffisent », explique Sandrine Aknouche, vendeuse dans un magasin spécialisé.
Les pièges à éviter
Attention aux faux CE ! Certains produits affichent des certifications fantaisistes. Seuls les gants portant clairement la mention « EN 13594:2015 » sont valables. Les professionnels conseillent d’acheter en magasin plutôt qu’en ligne pour être certain de la conformité.
Quelles solutions pour limiter l’impact financier ?
Face à la grogne, certaines initiatives émergent. La ville de Lyon propose des aides à l’achat pour les livreurs à deux-roues. Des ateliers solidaires organisés par des associations motardes permettent d’échanger des gants d’occasion homologués.
Témoignage d’Olivier Nkosi, mécanicien moto
« Je vois des clients qui veulent bricoler leurs vieux gants avec des renforts maison. Mauvaise idée ! » Ce professionnel de 42 ans propose désormais un système de paiement en plusieurs fois : « On fait ce qu’on peut pour aider la communauté. »
À retenir
Quand la mesure entre-t-elle en vigueur ?
À partir du 5 août 2024, toute infraction sera sanctionnée par une amende forfaitaire de 68€ (minorée à 45€ si paiement sous 15 jours).
Existe-t-il des exceptions ?
Seuls les cyclomoteurs de moins de 50cc sont exemptés. Tous les autres deux-roues motorisés sont concernés, y compris les scooters.
Où trouver des gants homologués à petit prix ?
Certaines enseignes proposent des promotions jusqu’à 40%. Les magasins d’occasion spécialisés peuvent aussi être une solution, à condition de vérifier scrupuleusement l’état des gants.
Conclusion
Entre volonté de sécurité et réalité économique, le débat sur les gants homologués reflète les tensions contemporaines autour des réglementations routières. Si l’intention protectrice ne fait guère de doute, les modalités d’application continuent de soulever des questions légitimes. Une certitude demeure : sur la route, comme souvent, prévenir vaut mieux que guérir.