Ce geste simple pourrait vous faire économiser 160 € sur votre facture d’électricité en 2025

Alors que les ménages français font face à une inflation persistante des prix de l’énergie, une étude récente de RTE met en lumière un facteur souvent négligé : la consommation d’électricité liée aux appareils électriques laissés en veille ou en marche inutilement. Ce phénomène, banal au quotidien, pourrait coûter jusqu’à 160 euros supplémentaires par an à chaque foyer. Derrière ce chiffre, ce sont des habitudes anodines mais coûteuses qui s’accumulent, sans que les consommateurs en mesurent pleinement les conséquences. Entre appareils obsolètes, mauvaises pratiques et méconnaissance des enjeux, les solutions passent par de simples changements de comportement, parfois inspirés par des témoignages concrets de personnes confrontées à la réalité de leurs factures.

Quelle est l’ampleur réelle du gaspillage énergétique domestique ?

Le gaspillage énergétique dans les foyers français ne se limite pas aux grands consommateurs comme le chauffage ou le chauffe-eau. Une part non négligeable de la consommation provient de ce que les experts appellent le « vampire énergétique » : des appareils qui continuent de tirer du courant même lorsqu’ils sont éteints ou en mode veille. D’après RTE, cette consommation fantôme représenterait en moyenne 10 % de la facture d’électricité annuelle. Sur une base de 2 000 euros par an, cela équivaut à 200 euros dépensés pour des appareils inactifs. Pourtant, cette réalité reste méconnue. Beaucoup d’usagers pensent qu’éteindre un appareil à la télécommande suffit à couper l’alimentation, alors qu’en réalité, le circuit électrique reste partiellement actif.

Les chiffres sont éloquents : une télévision en veille consomme entre 1 et 5 watts par heure. Cela peut sembler infime, mais sur une année, cela représente l’équivalent de plusieurs dizaines d’heures de fonctionnement d’un radiateur électrique. Un chargeur de smartphone laissé branché sans appareil connecté continue également à puiser de l’énergie, de manière marginale mais constante. Et quand on additionne ces micro-consommations dans un foyer moyen – TV, box internet, console, ordinateur portable, micro-ondes – le total devient significatif.

Quels appareils sont les plus responsables de ce surcoût ?

Les équipements numériques et multimédias

Les appareils de divertissement sont parmi les plus gourmands en consommation fantôme. Les téléviseurs modernes, même s’ils sont plus économes que leurs prédécesseurs, restent souvent laissés en veille pour des raisons de commodité : mise en marche rapide, enregistrement de programmes, ou simple oubli. Une étude indépendante a montré qu’une TV connectée en veille 24h/24 consomme environ 25 kWh par an, soit une dizaine d’euros – et ce, sans jamais être allumée.

Les consoles de jeux, en particulier les modèles récents, sont également des consommateurs redoutables. En mode veille, elles maintiennent des fonctions actives comme la mise à jour automatique, la connexion au réseau ou la détection de commande vocale. Une PlayStation ou une Xbox laissée branchée peut consommer jusqu’à 15 watts en veille. Sur un an, cela représente près de 130 kWh, soit environ 25 euros. Pour des utilisateurs intensifs, ces sommes s’accumulent rapidement.

Les équipements de bureautique et de connectivité

Les ordinateurs portables, imprimantes ou encore les box internet fonctionnent souvent en continu. Une box Wi-Fi, par exemple, consomme en moyenne 10 à 15 watts en permanence. Cela représente près de 130 kWh par an, soit environ 25 euros – une dépense fixe, invisible, mais incontournable. Les ordinateurs de bureau, même éteints, peuvent continuer à tirer du courant si le bouton d’alimentation n’est pas complètement désactivé.

Le témoignage de Clément Royer, ingénieur informatique à Bordeaux, illustre bien ce phénomène : « Je travaillais souvent tard le soir, et je laissais mon ordinateur en veille pour reprendre mes fichiers le lendemain. Je pensais que c’était sans impact. Mais en consultant mon relevé de consommation via l’application de mon fournisseur d’énergie, j’ai vu que mon bureau était le deuxième poste de consommation après le chauffage. Depuis, j’éteins tout, et j’utilise un multiprise avec interrupteur. La différence est nette. »

Les appareils ménagers oubliés

Même des appareils comme les micro-ondes, les cafetières ou les déshumidificateurs peuvent devenir des gouffres énergétiques. Un micro-ondes avec affichage numérique consomme en permanence pour maintenir l’horloge. Un déshumidificateur laissé en marche sans surveillance peut fonctionner inutilement des heures durant. Et les aquariums, souvent équipés de pompes et de systèmes de filtration en continu, peuvent consommer autant qu’un petit réfrigérateur.

Comment des gestes simples peuvent-ils transformer une facture ?

La prise de conscience, comme le montre l’exemple de Martin Dupont, peut venir d’un choc : une facture d’électricité inexplicablement élevée. Martin, habitant de Strasbourg, a vu sa facture grimper de 190 euros en un an. « Je vivais seul, je n’avais pas changé mes habitudes, alors d’où venait cette hausse ? » se demande-t-il. Après avoir contacté un conseiller énergétique local, il découvre que son ancienne Xbox, achetée d’occasion, consommait en moyenne 18 watts en veille – soit 157 kWh par an, pour un coût de près de 30 euros. Ajouté à une télévision toujours allumée, une box internet ancienne et des chargeurs laissés branchés, le total atteignait presque 160 euros.

Martin décide alors d’agir. Il installe des multiprises avec interrupteurs sur lesquels il regroupe tous les appareils de son salon : TV, console, ampli, box. « Chaque soir, avant de me coucher, j’éteins le tout d’un seul geste. C’est devenu un réflexe. » Il remplace aussi son vieux téléviseur par un modèle plus récent, labellisé A++, et débranche ses chargeurs dès qu’ils ne sont plus utilisés. En six mois, sa consommation baisse de 12 %. « Ce n’est pas spectaculaire, mais sur un an, ça fait près de 180 euros d’économie. Et surtout, je me sens plus responsable. »

Quelles alternatives durables pour réduire durablement sa consommation ?

Opter pour des équipements économes

Le remplacement d’appareils anciens par des modèles plus économes en énergie est une solution efficace. Les normes énergétiques ont évolué rapidement ces dernières années. Un réfrigérateur de classe A+++ consomme jusqu’à 50 % de moins qu’un modèle de classe C datant des années 2010. Même chose pour les téléviseurs, les lave-linge ou les sèche-linge. Bien que l’investissement initial soit plus élevé, le retour sur investissement se fait sentir en quelques années, surtout avec les tarifs actuels de l’électricité.

Utiliser des outils de mesure et de contrôle

Des outils simples permettent de mieux comprendre sa consommation. Les capteurs d’énergie, branchés entre la prise et l’appareil, affichent en temps réel la consommation électrique. Cela permet de repérer les « vampires » et de mesurer l’impact des changements. Par ailleurs, certaines applis de gestion énergétique, comme celles proposées par les fournisseurs d’électricité, offrent des analyses détaillées par pièce ou par appareil.

Le cas d’Élodie Tisserand, enseignante à Lyon, est parlant. « J’ai acheté un petit capteur intelligent pour moins de 20 euros. En une semaine, j’ai découvert que mon déshumidificateur consommait 80 kWh par mois, soit environ 15 euros. Je ne l’utilisais que deux heures par jour, mais il était programmé pour redémarrer automatiquement. Depuis que je le débranche après usage, ma facture a baissé de 10 %. »

Adapter son mode de vie sans renoncer au confort

Économiser l’énergie ne signifie pas vivre dans l’austérité. Il s’agit d’adopter des réflexes simples : éteindre les lumières en quittant une pièce, utiliser des multiprises pour couper plusieurs appareils d’un seul geste, programmer les appareils à horaires fixes, ou encore privilégier les modes d’économie d’énergie intégrés aux équipements. De nombreux téléviseurs proposent un mode « éco », qui diminue la luminosité de l’écran et coupe automatiquement l’alimentation après une période d’inactivité.

Quel impact écologique derrière ces économies ?

Chaque kilowattheure économisé réduit non seulement la facture, mais aussi l’empreinte carbone du foyer. En France, même si une grande partie de l’électricité est d’origine nucléaire, la production d’énergie a un coût environnemental : gestion des déchets, maintenance des infrastructures, et surtout, dépendance aux énergies fossiles lors des pics de consommation ou des importations. Réduire sa consommation, c’est contribuer à alléger la pression sur le réseau et à limiter les besoins en centrales thermiques.

Comme le souligne Julien Moreau, ingénieur en transition énergétique à Grenoble : « L’énergie la moins chère et la plus propre, c’est celle qu’on ne consomme pas. Les gestes individuels, multipliés par des millions de foyers, ont un effet systémique. Si chaque ménage économise 100 euros par an en coupant ses veilles, cela représente des centaines de mégawatts d’économie au niveau national. »

Conclusion

Les petits gestes du quotidien, souvent jugés insignifiants, ont un impact réel et mesurable sur la facture d’électricité et sur l’environnement. L’étude de RTE rappelle que la vigilance énergétique ne doit pas se limiter aux gros postes de consommation. Les appareils en veille, les anciens équipements ou les oublis techniques pèsent lourd dans le bilan annuel. Des témoignages comme ceux de Martin Dupont, Clément Royer ou Élodie Tisserand montrent qu’il est possible de changer ses habitudes sans effort excessif, et que les bénéfices sont à la fois financiers et écologiques. Dans un contexte de tension énergétique, chaque watt compté devient une forme de résilience.

FAQ

Quels sont les appareils les plus énergivores en veille ?

Les téléviseurs connectés, les consoles de jeux, les box internet et les systèmes home cinéma sont parmi les plus gourmands. Certains anciens modèles peuvent consommer jusqu’à 20 watts en veille.

Est-il utile de débrancher les chargeurs ?

Oui, même si la consommation est faible (moins de 1 watt), elle est continue. Sur des dizaines de chargeurs laissés branchés dans un foyer, cela peut représenter plusieurs euros par an. C’est surtout un bon réflexe à intégrer.

Comment savoir si un appareil consomme en veille ?

Utilisez un capteur d’énergie ou vérifiez s’il y a une lumière allumée, un écran affichant l’heure, ou une fonction de mise en marche à distance. Ces signes indiquent une consommation continue.

Faut-il remplacer tous ses appareils pour économiser ?

Non, mais privilégier le remplacement progressif des équipements les plus anciens, surtout ceux utilisés quotidiennement, est une stratégie efficace. Un réfrigérateur ou une TV datant de plus de 10 ans est souvent nettement moins économe.

Quelle économie peut-on espérer en coupant les veilles ?

Entre 80 et 160 euros par an, selon la taille du foyer et le nombre d’appareils concernés. Cela dépend aussi des habitudes de consommation et du type d’équipements utilisés.

A retenir

Quel est le message clé à retenir ?

Les petits gaspillages énergétiques, invisibles au quotidien, ont un coût réel. En adoptant des réflexes simples – éteindre complètement les appareils, utiliser des multiprises, surveiller les consommations – chaque foyer peut réaliser des économies significatives et contribuer à la transition énergétique.