Ce haricot ancien améliore votre sol sans engrais — découvrez son secret oublié

Dans un monde de plus en plus conscient des enjeux écologiques, certains jardiniers redécouvrent des trésors botaniques oubliés. Parmi eux, une variété ancestrale de haricot fait sensation grâce à ses multiples atouts pour l’environnement et la fertilité des sols. Rencontre avec des passionnés qui ont adopté cette culture avec succès.

Comment une variété ancienne de haricot refait-elle surface aujourd’hui ?

La rencontre fortuite d’un jardinier curieux

Lors d’une bourse aux graines à Millau, Théo Vallon, ancien architecte paysagiste, tombe sur des sachets de Phaseolus aborigineus. « Cela ressemblait à des haricots ordinaires, mais le vendeur m’a expliqué leur histoire fascinante », raconte-t-il en retournant la terre de son potager en permaculture. Ces semences, cultivées traditionnellement par des peuples amérindiens, avaient quasiment disparu des circuits commerciaux.

Un héritage agricole ressuscité

Agathe Bérard, ethnobotaniste, confirme : « Ces haricots figuraient dans les cultures des Incas. Leur redécouverte est une aubaine pour l’agroécologie. » Plusieurs jardiniers bio les testent désormais, séduits par leurs qualités nutritives et environnementales.

Pourquoi ces haricots améliorent-ils naturellement la qualité des sols ?

Une symbiose racinaire exceptionnelle

« La première année, j’ai constaté que mes autres légumes poussaient mieux près des aborigineus », s’étonne encore Élodie Sempastous, maraîchère en Dordogne. La raison ? Ces haricots abritent des bactéries rhizobia dans leurs racines, qui transforment l’azote de l’air en nutriments assimilables. « Mon sol argileux est devenu plus meuble sans aucun amendement », précise-t-elle.

Réduction des intrants chimiques

Pour Lucas Ambrogi, vigneron converti au bio, l’impact est tangible : « En intercalant ces haricots entre mes rangs de vigne, j’ai divisé par deux mes apports en engrais. » Une économie non négligeable, couplée à une meilleure santé des plants.

Quels effets sur la biodiversité locale observe-t-on ?

Un écosystème revitalisé

« Depuis trois ans que je cultive ces haricots, mon jardin est devenu une volière ! » s’amuse Clara Dancourt, installée dans les Cévennes. Ses photos montrent des chardonnerets picorant des insectes entre les plants. Les bourdons, attirés par leurs fleurs violettes, y butinent en nombre.

Une chaîne alimentaire reconstituée

En Bretagne, Yann Kerloch constate la même dynamique : « Mes haricots abritent des coccinelles qui régulent les pucerons. C’est tout l’équilibre du potager qui s’améliore. » Une observation confirmée par des entomologistes locaux.

Comment obtenir des récoltes optimales avec cette variété ?

Des techniques culturales simples

« Semez après les saints de glace, en poquets de trois graines », conseille Théo Vallon. Ces haricots grimpants nécessitent des tuteurs solides – bambous ou branches de noisetier – mais craignent peu les maladies. Irène Montel, autrice de Le Potager Résilient, recommande de « les associer à des courges, dont les larges feuilles limitent les adventices ».

Adaptation aux climats variés

Testés du Roussillon à la Normandie, ces haricots montrent une étonnante plasticité. « Même lors de l’été sec 2022, mes plants ont produit 800 g par pied », témoigne Fabien Roustan, horticulteur en Provence. Seul impératif : un arrosage régulier jusqu’à la floraison.

Quel rôle ces semences peuvent-elles jouer dans l’agriculture de demain ?

Une alternative crédible aux intrants synthétiques

« Avec 10 % de surfaces cultivées en aborigineus, on réduirait considérablement la pollution azotée », estime Agathe Bérard. Des études sont en cours pour évaluer leur potentiel en grandes cultures.

Un outil contre l’érosion génétique

La conservatoire de Sainte-Marthe en Vendée a intégré cette variété à sa collection. « Sauvegarder ces ressources phytogénétiques est vital face aux changements climatiques », insiste son directeur, Sylvain Cabirol. Des graines sont envoyées gratuitement aux jardiniers s’engageant à les multiplier.

A retenir

Où se procurer ces haricots anciens ?

Plusieurs réseaux comme Kokopelli ou Graines de Troc les proposent. Privilégiez les semences bio reproduites en France.

Peuvent-ils se consommer frais ?

Oui, mais leur saveur est optimale en grains secs. Compter 90 jours pour une récolte « en sec ».

Quel rendement espérer ?

Entre 1,2 et 2 kg/m² selon les conditions, soit deux fois plus que des haricots classiques en mode bio.

Conclusion

Le Phaseolus aborigineus illustre parfaitement comment des solutions agricoles du passé peuvent répondre aux défis contemporains. À travers la France, des jardiniers passionnés démontrent qu’une culture respectueuse des équilibres naturels est non seulement possible, mais productive. Et si l’avenir de l’agriculture se trouvait dans notre patrimoine semencier ?