Italie : les seniors interdits de poids lourds dès 68 ans, la raison est alarmante

Depuis février 2025, l’Italie a instauré une mesure choc dans son code de la route : les conducteurs de plus de 68 ans ne peuvent plus prendre le volant de poids lourds. Cette décision, motivée par des impératifs de sécurité, soulève autant d’adhésions que de protestations. Plongeons dans les rouages de cette réforme et ses répercussions concrètes.

Quels sont les motifs derrière cette interdiction ?

La sécurité routière est au cœur de cette mesure. Les autorités italiennes s’appuient sur des études montrant une augmentation des accidents impliquant des seniors au volant de camions ou bus. Les réflexes, la vision ou encore la capacité à évaluer les distances peuvent décliner avec l’âge, rendant risquée la conduite de véhicules imposants.

Mauro Bellini, un neurologue milanais, explique : « Après 65 ans, le temps de réaction moyen augmente de 20%. Pour un semi-remorque roulant à 90 km/h, cela représente plusieurs mètres de distance supplémentaire avant un freinage. »

Une harmonisation européenne est-elle en marche ?

L’Italie n’est pas isolée dans cette démarche. Plusieurs pays européens étudient des mesures similaires, suivant les recommandations de la Commission Européenne. La Grèce a par exemple instauré des tests médicaux annuels obligatoires dès 70 ans pour les chauffeurs professionnels.

Cette mesure est-elle protectrice ou discriminatoire ?

Le débat fait rage entre partisans de la sécurité et défenseurs des droits des seniors. D’un côté, les statistiques parlent d’elles-mêmes. De l’autre, des voix s’élèvent contre ce qu’elles perçoivent comme une exclusion basée sur l’âge.

Lucia Farneti, 71 ans, ancienne routière, témoigne avec émotion : « J’ai conduit pendant 45 ans sans un accident. Aujourd’hui, on me retire mon gagne-pain sur un simple critère d’âge, sans évaluer mes capacités réelles. »

Existe-t-il des alternatives à l’interdiction pure ?

Plusieurs experts proposent des solutions intermédiaires :

  • Tests médicaux renforcés et réguliers
  • Formations adaptées aux seniors
  • Limitations progressives (tonnage, distances, horaires)

Quels risques courent les contrevenants ?

Les sanctions sont dissuasives : 1 200 euros d’amende et suspension de permis pour 4 à 8 mois. Les contrôles routiers ciblent particulièrement les poids lourds depuis l’entrée en vigueur de la loi.

Enzo Rossini, policier turinois, constate : « Nous avons interpellé une dizaine de conducteurs âgés en deux mois. Certains ignoraient la nouvelle loi, d’autres pensaient passer entre les mailles du filet. »

Comment les entreprises de transport s’adaptent-elles ?

Les sociétés de logistique ont dû revoir leur organisation. La coopérative Transalpina a mis en place un programme de reconversion pour ses 23 chauffeurs concernés, comme l’explique son directeur Marco Varese : « Nous formons nos anciens routiers à la logistique ou à la formation des jeunes. Leur expérience reste précieuse. »

A retenir

Pourquoi 68 ans et pas 70 ?

L’âge a été choisi après une étude montrant une augmentation notable des risques dès 68 ans pour la conduite de poids lourds.

Les touristes sont-ils concernés ?

Oui, la loi s’applique à tous les conducteurs sur le territoire italien, quelle que soit leur nationalité.

Existe-t-il des recours possibles ?

Un conducteur peut demander une dérogation s’il passe avec succès une batterie de tests médicaux et psychotechniques approfondis.

Conclusion

Cette réforme italienne pose des questions fondamentales sur l’équilibre entre sécurité publique et droits individuels. Alors que le vieillissement de la population est une réalité européenne, le débat dépasse les frontières transalpines. Les années à venir diront si cette mesure inspirera d’autres pays ou si des solutions plus nuancées émergeront.