Dans le Sud, le jardin est un luxe : une étude révèle son coût et son rôle social en 2025

Dans le Sud de la France, le jardin n’est pas simplement un espace décoratif ou fonctionnel. C’est un lieu de vie, un refuge où se mêlent bien-être, convivialité et investissements parfois conséquents. Une étude menée par BigMat et OpinionWay révèle l’attachement particulier des habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur à leurs espaces extérieurs, révélant des comportements et des aspirations qui vont bien au-delà de la simple esthétique.

Comment le jardin est-il devenu un refuge essentiel après la pandémie ?

Pour Léa Moreau, architecte paysagiste à Marseille, le confinement a été un tournant : « Avant, mon jardin était un simple lieu de passage. Aujourd’hui, c’est mon salon, ma salle de sport, et même mon bureau. » Ce témoignage résonne avec les chiffres : 74 % des habitants du Sud affirment avoir redécouvert leur espace vert pendant la crise sanitaire, contre 84 % au niveau national. Le jardin, désormais perçu comme une extension de la maison, est devenu un pilier du quotidien. « Quand les frontières se fermaient, mon jardin s’ouvrait », ajoute-t-elle. Cette transformation a renforcé les liens sociaux : 78 % des Sudistes y organisent des moments de partage, que ce soit des barbecues ou des soirées entre amis.

Pourquoi le jardin influence-t-il le choix d’un logement ?

Thomas Rinaldi, agent immobilier à Nice, confirme : « Depuis deux ans, les clients visitent les maisons en demandant systématiquement la surface du jardin. » Selon l’étude, 61 % des personnes interrogées en PACA ont déjà rejeté un logement faute d’espace extérieur. « Un appartement sans balcon ou sans accès à un parc est presque invendable ici », explique-t-il. Cette tendance explique pourquoi 86 % des ménages de la région possèdent un jardin, contre 83 % en moyenne nationale. « C’est un critère non négociable, surtout pour les familles », ajoute Thomas, évoquant des clients prêts à élargir leur budget pour un logement avec un terrain.

Quels sacrifices financiers font les habitants pour entretenir leur jardin ?

Le budget moyen annuel pour l’entretien s’élève à 706 euros dans le Sud, soit 166 euros de plus que le reste de la France. « J’investis dans des plantes méditerranéennes, des systèmes d’arrosage automatisés, et des aménagements en bois recyclé », détaille Claire Fabre, retraitée à Avignon. Elle fait partie des 20 % de Sudistes qui dépensent plus de 1.000 euros par an. « C’est un luxe, mais c’est aussi un investissement pour la santé mentale », sourit-elle. À l’échelle régionale, les projets d’aménagement atteignent en moyenne 1.828 euros par an, bien que 70 % des propriétaires estiment leurs moyens limités.

Quels sont les rêves de jardin que les contraintes économiques freinent ?

Les aspirations des Sudistes sont claires : terrasses en bois, potagers bio, espaces de détente avec pergolas. « Je rêve d’une piscine naturelle, mais c’est hors de portée », admet Étienne Lambert, professeur à Toulon. Son cas n’est pas isolé : 70 % des répondants citent le manque de budget comme obstacle majeur. « Les idées sont là, mais les devis sont parfois décourageants », ajoute-t-il. Malgré cela, 40 % des habitants investissent entre 1.000 et 4.999 euros annuels pour concrétiser leurs projets, souvent en priorisant des solutions durables et économiques à long terme.

Pourquoi le jardin est-il perçu comme un privilège en PACA ?

« Avoir un jardin, c’est un luxe », affirme Camille Rousseau, sociologue à Aix-en-Provence. Selon l’étude, 89 % des Sudistes considèrent cet espace comme un avantage réservé à une minorité. « Dans les quartiers populaires, les balcons sont minuscules, et les parcs publics sont saturés », souligne-t-elle. Cette inégalité creuse le fossé social, avec 69 % des répondants estimant que le jardin accentue les écarts entre classes sociales. « Il faudrait des politiques publiques pour rendre les espaces verts accessibles à tous », insiste Camille, évoquant des initiatives locales comme les jardins partagés.

Le jardin : une mode passagère ou un choix culturel ancré ?

« Ici, le jardin est une culture, pas une tendance », affirme Sofia Benali, propriétaire d’un domaine viticole à Bandol. Pour elle, cette passion s’explique par le climat et l’histoire régionale : « Nos grands-parents cultivaient la terre, aujourd’hui nous la transformons en lieux de vie. » Cette vision est partagée par 89 % des Sudistes, pour qui le jardin reste un pilier de leur équilibre mental. « Même si je dois économiser pour acheter des oliviers, je ne m’en priverai jamais », conclut-elle.

A retenir

Quel est le budget moyen annuel pour entretenir un jardin en PACA ?

Les habitants de la région dépensent en moyenne 706 euros par an pour leur jardin, soit 166 euros de plus que la moyenne nationale.

Pourquoi le jardin influence-t-il le choix d’un logement ?

61 % des Sudistes ont déjà écarté une maison faute d’espace extérieur, estimant que le jardin est un critère essentiel pour leur qualité de vie.

Le jardin est-il accessible à tous en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?

89 % des répondants considèrent qu’il s’agit d’un privilège, souvent inaccessible aux personnes aux revenus modestes, ce qui alimente les inégalités sociales.