Dans le Sud de la France, le jardin n’est pas simplement un espace décoratif ou fonctionnel. C’est un lieu de vie, un refuge où se mêlent bien-être, convivialité et investissements parfois conséquents. Une étude menée par BigMat et OpinionWay révèle l’attachement particulier des habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur à leurs espaces extérieurs, révélant des comportements et des aspirations qui vont bien au-delà de la simple esthétique.
Comment le jardin est-il devenu un refuge essentiel après la pandémie ?
Pour Léa Moreau, architecte paysagiste à Marseille, le confinement a été un tournant : « Avant, mon jardin était un simple lieu de passage. Aujourd’hui, c’est mon salon, ma salle de sport, et même mon bureau. » Ce témoignage résonne avec les chiffres : 74 % des habitants du Sud affirment avoir redécouvert leur espace vert pendant la crise sanitaire, contre 84 % au niveau national. Le jardin, désormais perçu comme une extension de la maison, est devenu un pilier du quotidien. « Quand les frontières se fermaient, mon jardin s’ouvrait », ajoute-t-elle. Cette transformation a renforcé les liens sociaux : 78 % des Sudistes y organisent des moments de partage, que ce soit des barbecues ou des soirées entre amis.
Pourquoi le jardin influence-t-il le choix d’un logement ?
Thomas Rinaldi, agent immobilier à Nice, confirme : « Depuis deux ans, les clients visitent les maisons en demandant systématiquement la surface du jardin. » Selon l’étude, 61 % des personnes interrogées en PACA ont déjà rejeté un logement faute d’espace extérieur. « Un appartement sans balcon ou sans accès à un parc est presque invendable ici », explique-t-il. Cette tendance explique pourquoi 86 % des ménages de la région possèdent un jardin, contre 83 % en moyenne nationale. « C’est un critère non négociable, surtout pour les familles », ajoute Thomas, évoquant des clients prêts à élargir leur budget pour un logement avec un terrain.
Quels sacrifices financiers font les habitants pour entretenir leur jardin ?
Le budget moyen annuel pour l’entretien s’élève à 706 euros dans le Sud, soit 166 euros de plus que le reste de la France. « J’investis dans des plantes méditerranéennes, des systèmes d’arrosage automatisés, et des aménagements en bois recyclé », détaille Claire Fabre, retraitée à Avignon. Elle fait partie des 20 % de Sudistes qui dépensent plus de 1.000 euros par an. « C’est un luxe, mais c’est aussi un investissement pour la santé mentale », sourit-elle. À l’échelle régionale, les projets d’aménagement atteignent en moyenne 1.828 euros par an, bien que 70 % des propriétaires estiment leurs moyens limités.
Quels sont les rêves de jardin que les contraintes économiques freinent ?
Les aspirations des Sudistes sont claires : terrasses en bois, potagers bio, espaces de détente avec pergolas. « Je rêve d’une piscine naturelle, mais c’est hors de portée », admet Étienne Lambert, professeur à Toulon. Son cas n’est pas isolé : 70 % des répondants citent le manque de budget comme obstacle majeur. « Les idées sont là, mais les devis sont parfois décourageants », ajoute-t-il. Malgré cela, 40 % des habitants investissent entre 1.000 et 4.999 euros annuels pour concrétiser leurs projets, souvent en priorisant des solutions durables et économiques à long terme.
Pourquoi le jardin est-il perçu comme un privilège en PACA ?
« Avoir un jardin, c’est un luxe », affirme Camille Rousseau, sociologue à Aix-en-Provence. Selon l’étude, 89 % des Sudistes considèrent cet espace comme un avantage réservé à une minorité. « Dans les quartiers populaires, les balcons sont minuscules, et les parcs publics sont saturés », souligne-t-elle. Cette inégalité creuse le fossé social, avec 69 % des répondants estimant que le jardin accentue les écarts entre classes sociales. « Il faudrait des politiques publiques pour rendre les espaces verts accessibles à tous », insiste Camille, évoquant des initiatives locales comme les jardins partagés.
Le jardin : une mode passagère ou un choix culturel ancré ?
« Ici, le jardin est une culture, pas une tendance », affirme Sofia Benali, propriétaire d’un domaine viticole à Bandol. Pour elle, cette passion s’explique par le climat et l’histoire régionale : « Nos grands-parents cultivaient la terre, aujourd’hui nous la transformons en lieux de vie. » Cette vision est partagée par 89 % des Sudistes, pour qui le jardin reste un pilier de leur équilibre mental. « Même si je dois économiser pour acheter des oliviers, je ne m’en priverai jamais », conclut-elle.
A retenir
Quel est le budget moyen annuel pour entretenir un jardin en PACA ?
Les habitants de la région dépensent en moyenne 706 euros par an pour leur jardin, soit 166 euros de plus que la moyenne nationale.
Pourquoi le jardin influence-t-il le choix d’un logement ?
61 % des Sudistes ont déjà écarté une maison faute d’espace extérieur, estimant que le jardin est un critère essentiel pour leur qualité de vie.
Le jardin est-il accessible à tous en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
89 % des répondants considèrent qu’il s’agit d’un privilège, souvent inaccessible aux personnes aux revenus modestes, ce qui alimente les inégalités sociales.