Derrière leurs vitrines réfrigérées, les steaks hachés affichent souvent une simplicité trompeuse. À première vue, ce n’est qu’un morceau de viande hachée, parfois accompagné d’un label rassurant comme « bio » ou « origine France ». Pourtant, quand un expert en diététique décide de passer ces produits au crible, les révélations peuvent être surprenantes. C’est exactement ce qu’a fait Miodrag Borges, un nutritionniste reconnu pour son approche rigoureuse et transparente de l’alimentation. Son regard ne s’est pas porté sur une marque premium, mais sur un acteur incontournable du quotidien des Français : Lidl. Spécialiste des prix bas, l’enseigne allemande fait partie de ces supermarchés où l’on va autant pour faire des économies que pour trouver des produits accessibles. Mais que cache réellement un steak haché vendu à prix attractif ? Entre composition, goût, santé et impact environnemental, l’enquête de Borges ouvre un débat bien plus large que celui d’un simple produit de supermarché.
Qu’a découvert Miodrag Borges dans les steaks hachés Lidl ?
L’expert a choisi d’analyser deux versions de steaks hachés proposés par Lidl, dont l’un portait fièrement le label « bio » sous l’appellation « Origine Pyrénées ». Ce nom évoque des pâturages verts, une agriculture respectueuse et une viande de qualité. Pourtant, l’analyse de la composition a livré une surprise. Le produit bio contenait 98,2 % de bœuf, du sel, mais aussi des antioxydants – des additifs souvent absents des produits certifiés biologiques. Cette présence, bien que légale dans certaines limites, a interpellé Borges. « Le consommateur achète un produit bio en pensant qu’il est pur, minimaliste, sans artifices. Or, ici, on retrouve des molécules qui, même si elles sont autorisées, ne collent pas à l’image que l’on se fait de l’alimentation bio », explique-t-il dans sa vidéo, devenue virale sur TikTok.
En parallèle, une autre référence de steak haché Lidl, non bio celle-ci, a retenu son attention. Composée à 99 % de bœuf, avec seulement du sel et du poivre, elle s’est révélée plus conforme à ses attentes. « C’est paradoxal, mais ce produit non certifié bio est, en termes de composition, plus simple et donc, subjectivement, plus sain que son homologue bio », constate-t-il. Ce constat a semé le doute chez de nombreux consommateurs, habitués à associer le label bio à une qualité supérieure.
Pourquoi le goût des steaks Lidl surprend-il ?
La composition n’est qu’un volet de l’analyse. Miodrag Borges a aussi évalué le critère le plus subjectif, mais souvent déterminant : le goût. Il a cuisiné les deux steaks hachés, l’un bio et l’autre non, dans des conditions identiques – à la poêle, sans ajout d’huile ni d’assaisonnement supplémentaire. Le verdict a été sans appel : les steaks Lidl, malgré leurs imperfections, se distinguent par une saveur riche, une texture juteuse et une cuisson homogène. « Beaucoup de grandes surfaces proposent des hachés qui ressemblent à de la pâte, sans goût ni tenue. Là, on sent une viande de qualité, avec un bon gras naturel, ce qui est essentiel pour la saveur », détaille-t-il.
Ce constat a été confirmé par des tests informels menés auprès de quelques volontaires. Léa Tournier, une étudiante en biologie de 23 ans, a participé à un petit dégustation à l’aveugle organisée par son groupe d’amis. « On ne savait pas quel steak venait de Lidl. J’ai choisi celui que je pensais venir d’un boucher. En réalité, c’était le steak non bio de Lidl. Je suis restée choquée », raconte-t-elle. Ce type de témoignage illustre à quel point les préjugés sur les marques de distributeur peuvent être trompeurs.
Comment les steaks Lidl se comparent-ils aux autres marques ?
Pour contextualiser ses résultats, Miodrag Borges a élargi son analyse à d’autres enseignes, comparant les steaks hachés de grandes surfaces comme Carrefour, Intermarché ou Auchan, ainsi que des versions premium vendues en boucherie. Il a constaté que, bien que certains produits de boucherie offrent une qualité supérieure en termes de traçabilité et de découpe, plusieurs marques de distributeur utilisent des viandes provenant de chaînes d’approvisionnement opaques, avec parfois des teneurs en additifs plus élevées que celles de Lidl.
« Ce qui est frappant, c’est que Lidl, malgré son positionnement low-cost, n’utilise pas de protéines de soja, de farines animales ou de conservateurs agressifs. Leur steak haché, même s’il n’est pas parfait, reste dans une logique de produit simple », précise-t-il. Cette transparence relative, combinée à un prix souvent inférieur à 5 euros le kilo, positionne Lidl comme un acteur sérieux sur le segment de la viande hachée.
Quels sont les conseils de consommation de Miodrag Borges ?
Malgré ses éloges, l’expert reste mesuré dans ses recommandations. Il insiste sur la nécessité de modérer la consommation de viande rouge, rappelant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser 500 grammes par semaine. « Un steak haché, ce n’est pas neutre pour la santé. Même s’il est de bonne qualité, il faut en limiter la fréquence. » Il suggère de limiter les portions à environ 100 grammes par repas, une quantité suffisante pour couvrir les besoins en protéines sans excès.
Il encourage aussi à diversifier les sources de protéines. « On peut très bien remplacer un steak par un burger végétal à base de lentilles, un filet de saumon ou une omelette. C’est bon pour la santé, bon pour le porte-monnaie, et bon pour la planète », affirme-t-il. Ce message est relayé par des professionnels de santé comme le docteur Yannick Lebrun, médecin généraliste à Montauban. « J’ai de plus en plus de patients qui me parlent de viande, non pas par excès, mais par inquiétude. Ils veulent savoir ce qu’ils mettent dans leur assiette. L’analyse de Borges les aide à mieux choisir. »
Quel est l’impact environnemental de la consommation de viande hachée ?
La question de la viande ne se limite pas à la santé. Elle touche aussi à l’environnement. L’élevage bovin est l’un des principaux contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre, avec un impact sur la déforestation, la consommation d’eau et la pollution des sols. Miodrag Borges souligne que réduire sa consommation de viande rouge, même légèrement, peut avoir un effet positif significatif. « Si chaque Français remplaçait un steak par un repas végétal par semaine, l’empreinte carbone de la filière viande baisserait de plusieurs points. »
Il nuance toutefois son propos : « Je ne prône pas le véganisme obligatoire. Mais une consommation plus réfléchie, plus respectueuse, c’est possible. Et cela commence par lire les étiquettes, comprendre ce qu’on mange, et choisir des produits avec une traçabilité claire. »
Faut-il privilégier le boucher au supermarché ?
La réponse de l’expert est nuancée. « Oui, idéalement, un boucher local, qui connaît ses éleveurs, qui peut vous dire d’où vient la viande, qui la découpe sur place, c’est le top. Mais ce n’est pas accessible à tous, ni financièrement, ni géographiquement. » Il cite l’exemple de Camille Vasseur, habitante d’un petit village du Gers. « Je n’ai pas de boucher à moins de 20 kilomètres. Lidl, c’est mon seul accès à une viande abordable et décente. » Pour elle, le steak haché de l’enseigne est une solution réaliste, surtout en période de contraintes budgétaires.
Miodrag Borges insiste : « Le but n’est pas de culpabiliser les gens qui achètent en supermarché. C’est de les informer. Parfois, le produit du distributeur est meilleur que ce qu’on croit. Et parfois, le bio n’est pas aussi pur qu’il en a l’air. »
Comment lire les étiquettes des steaks hachés ?
L’une des principales leçons de l’enquête est la nécessité de décrypter les étiquettes. « Ne vous fiez pas aux noms ronflants ou aux couleurs vertes des emballages. Lisez la liste des ingrédients. Moins il y en a, mieux c’est », conseille l’expert. Il met en garde contre les termes comme « arômes naturels », « agents de texture » ou « antioxydants », qui peuvent masquer des additifs peu souhaitables.
Il recommande aussi de vérifier la teneur en viande : un steak haché à 99 % de bœuf est préférable à un produit à 95 %, surtout si les 5 % restants incluent des additifs. « La viande, c’est simple : elle doit ressembler à de la viande, pas à un produit industriel. »
A retenir
Les steaks hachés bio de Lidl contiennent-ils vraiment des additifs ?
Oui, selon l’analyse de Miodrag Borges, le steak haché « Origine Pyrénées » bio de Lidl contient des antioxydants, ce qui peut surprendre dans un produit portant le label bio. Cependant, ces additifs sont autorisés dans certaines limites par la réglementation européenne.
Le steak haché non bio de Lidl est-il meilleur que le bio ?
En termes de composition, oui. La version non bio, composée à 99 % de bœuf, sel et poivre, sans autres additifs, est jugée plus simple et donc plus naturelle que son homologue bio, qui inclut des antioxydants.
Les steaks hachés Lidl sont-ils bons pour la santé ?
Ils peuvent s’intégrer dans une alimentation équilibrée, à condition d’en consommer avec modération. L’expert recommande de ne pas dépasser 100 grammes par portion et de varier les sources de protéines.
Faut-il arrêter de manger de la viande hachée ?
Non, mais il est conseillé de réduire sa fréquence de consommation, notamment pour des raisons de santé et d’impact environnemental. La viande rouge peut rester un aliment plaisir, mais pas un pilier quotidien de l’alimentation.
Peut-on faire confiance aux marques de distributeur pour la qualité de la viande ?
Oui, dans certains cas. L’analyse montre que Lidl propose des produits compétitifs en qualité et en goût, parfois supérieurs à d’autres grandes surfaces. Toutefois, il reste essentiel de lire les étiquettes et de rester vigilant sur la composition.