La nouvelle régulation bancaire prévue pour 2026, qui imposera une taxe sur les comptes épargne inactifs au-delà de 15 000 euros, suscite déjà débats et inquiétudes. Destinée à relancer l’économie en fluidifiant les capitaux, cette mesure touche particulièrement une frange de la population : les retraités et épargnants prudents, souvent peu enclins à prendre des risques financiers.
Pourquoi taxer les livrets inactifs ?
Cette décision s’ancre dans une vision macroéconomique visant à limiter l’immobilisation des capitaux. Les autorités considèrent que l’épargne « dormante » freine les investissements productifs et ralentit la croissance. Selon un rapport récent du ministère de l’Économie, près de 40 milliards d’euros stagneraient dans des livrets sans mouvement régulier.
Quels sont les critères d’application ?
Seront concernés les livrets (classiques, A, LDDS, etc.) dont le solde dépasse 15 000 euros et qui n’ont enregistré ni dépôt ni retrait significatif pendant douze mois consécutifs. Le taux, encore débattu, serait progressif : de 0,5 % à 2 % selon le montant, avec une clause de révision annuelle.
Comment les épargnants perçoivent-ils cette mesure ?
Alban Vercourt, 67 ans, ancien artisan menuisier à Colmar, ne décolère pas : « Après quarante ans à cotiser, mon livret A est ma sécurité. Je ne vais pas jouer en Bourse comme un jeune trader ! » Son cas illustre un ressenti partagé : 72 % des retraités interrogés dans une étude CSA estiment cette mesure « punitive ».
Et du côté des actifs ?
Certains y voient une opportunité. Ainsi, Éloïse Torrain, 32 ans, cheffe de projet à Lyon, confie : « Cela m’a poussée à consulter mon conseiller pour diversifier mes placements. Mais je comprends que cela soit anxiogène pour mes parents. »
Quel impact spécifique sur les seniors ?
Les personnes âgées représentent 60 % des détenteurs de livrets supérieurs au seuil critique. Leur dépendance à cette épargne liquide, combinée à une faible appétence pour le risque, crée une vulnérabilité accrue.
Des solutions adaptées aux retraités ?
Les associations comme Générations Solidaires militent pour des aménagements : « Un plafond relevé à 30 000 euros après 70 ans serait juste », avance sa présidente, Sonia Khaldi. Certaines banques réfléchissent déjà à des produits hybrides (garantis mais avec rendement minimum) pour cette clientèle.
Quelles alternatives pour éviter la taxe ?
Les experts recommandent plusieurs stratégies :
- Fractionner son épargne sur plusieurs livrets
- Programmer des virements automatiques symboliques
- Orienterr vers des SCPI à bas risque ou des obligations d’État
L’exemple de Jérôme et Lucile Vernet
Ce couple de retraités niçois a opté pour un mix : « Nous avons placé 20 000 euros en OPCVM prudent et gardé 10 000 euros sur le livret A avec un virement mensuel de 50 euros vers le compte joint », explique Lucile. Leur conseiller a calculé une économie potentielle de 320 euros/an.
Que disent les simulations financières ?
Une étude de l’Institut Financier Légal montre que :
Montant du livret | Taxe estimée (1,5 %) | Alternative proposée |
---|---|---|
20 000 € | 300 €/an | Compte à terme (0,8 %) |
50 000 € | 750 €/an | SCPI (rendement moyen 3 %) |
A retenir
Qui est concerné par la taxe ?
Tout détenteur d’un livret supérieur à 15 000 € sans mouvement pendant un an, indépendamment de l’âge.
Peut-on contourner légalement cette mesure ?
Oui, en maintenant une activité minimale (retrait/dépôt trimestriel) ou en transférant une partie vers d’autres supports non concernés.
Les banques vont-elles proposer des solutions ?
Plusieurs établissements préparent des alertes clients et des produits « low risk ». La BNP a déjà testé un système de notifications automatisées.
Conclusion
Si l’objectif économique de cette taxe semble légitime, sa mise en œuvre nécessite davantage de nuances pour protéger les épargnants les plus fragiles. Entre innovations financières et mobilisations citoyennes, le débat promet de se poursuivre jusqu’en 2026.