Une morsure d’araignée laisse un trou énorme dans sa jambe – ce qu’il a fait ensuite est crucial pour sa santé en 2025

Un simple vendredi soir entre amis à Manchester a suffi pour transformer la vie de Paige Oldfield en cauchemar médical. Ce récit, bien qu’extrêmement rare, met en lumière les dangers insidieux que peuvent représenter certaines espèces d’araignées présentes en Europe, mais surtout les risques liés à une prise en charge tardive d’une morsure. À travers le témoignage poignant de cette jeune femme, on découvre les étapes d’une infection qui, sans traitement rapide et adapté, peut rapidement évoluer vers des complications graves. Mais au-delà de l’anecdote, c’est toute une question de vigilance sanitaire, de connaissance des espèces locales et de comportement face à une morsure suspecte qui s’impose. Quand une simple démangeaison devient une plaie béante, que faut-il savoir ? Comment réagir ? Et surtout, quelles sont les véritables menaces derrière ces créatures souvent stigmatisées ?

Qu’est-ce qui a transformé une sortie en cauchemar ?

Le 14 avril 2025, Paige Oldfield, étudiante en design textile à l’Université de Manchester, sort avec des amis dans un pub du centre-ville. Rien d’exceptionnel, si ce n’est une légère démangeaison au niveau du mollet gauche, qu’elle attribue à une piqûre d’insecte ou à un frottement contre un meuble. Les jours suivants, la zone rougit, gonfle légèrement. Elle applique une crème antihistaminique, pensant que cela passera. Mais au bout de cinq jours, la situation bascule.

« J’ai d’abord cru à une allergie, raconte-t-elle, assise dans son appartement près du canal. Puis, en me réveillant un matin, j’ai vu que la peau s’était crevée. Il y avait… du liquide jaunâtre qui coulait. J’ai nettoyé, désinfecté, mais la douleur a commencé à irradier, comme des aiguilles sous la peau. »

Paige, 24 ans, est habituée à la douleur : ancienne danseuse classique, elle a connu des blessures. Mais là, c’est différent. « C’était une douleur sourde, pulsatile, qui ne s’arrêtait jamais. Même allongée, je ne pouvais pas dormir. »

Comment une infection peut-elle devenir si grave ?

Après une semaine d’agonie, Paige consulte enfin un médecin généraliste. Ce jour-là, l’infirmière qui l’examine pousse un cri étouffé en découvrant la plaie. « Elle a reculé, puis m’a dit : “Il faut que vous voyiez un médecin immédiatement.” » Un prélèvement est effectué. Les résultats révèlent une infection bactérienne sévère, probablement liée à une contamination secondaire de la morsure.

Le Dr Elias Carpentier, infectiologue au CHU de Lyon, explique : « Une morsure d’araignée n’est pas toujours dangereuse en soi. Ce qui devient critique, c’est l’infection secondaire. Quand la peau est perforée, même légèrement, elle devient une porte d’entrée pour des bactéries comme le staphylocoque ou le streptocoque. Sans traitement, cela peut mener à une nécrose, voire à une septicémie. »

Pour Paige, les antibiotiques commencent à agir. La douleur diminue, la croûte se forme. Elle croit que tout est fini. Mais à la fin du traitement, la plaie se rouvre brusquement.

Pourquoi la plaie s’est-elle rouverte et agrandie ?

« Quand la croûte est tombée, j’ai eu un choc », confie-t-elle. La plaie, maintenant profonde, forme un cratère d’environ trois centimètres de diamètre. « Je pouvais y enfoncer mon petit doigt. C’était… irréel. »

Ce phénomène, connu sous le nom de nécrose cutanée, peut être provoqué par certaines espèces d’araignées dont le venin contient des enzymes destructrices pour les tissus. La recluse brune (Loxosceles rufescens), surnommée araignée violoniste, est particulièrement redoutée pour cette raison. Bien qu’elle soit plus fréquente en Europe du Sud, des cas sporadiques ont été rapportés au Royaume-Uni, souvent dans des lieux chauds et peu fréquentés comme des entrepôts, des caves ou des greniers.

Le Dr Carpentier précise : « Le venin de la recluse brune contient une sphingomyélinase D, une enzyme qui détruit les membranes cellulaires. Cela provoque une nécrose locale qui peut s’étendre sur plusieurs semaines si elle n’est pas traitée. »

Pour Paige, aucun spécimen n’a été retrouvé, et aucun test spécifique n’a confirmé la nature exacte de la morsure. Mais les symptômes correspondent : démangeaison initiale, retard de symptômes, nécrose progressive, douleur intense.

Quelles sont les espèces d’araignées réellement dangereuses en Europe ?

Deux espèces sont souvent citées dans les cas de morsures graves : la recluse brune et la fausse veuve noire (Steatoda nobilis). Cette dernière, présente depuis plusieurs décennies au Royaume-Uni, est plus commune. Son venin est neurotoxique, pouvant provoquer des douleurs musculaires, des nausées et des troubles du sommeil, mais rarement des lésions cutanées graves.

La recluse brune, elle, est bien plus rare. Originaire du bassin méditerranéen, elle prospère dans les climats chauds et secs. Elle est discrète, nocturne, et ne mord que lorsqu’elle se sent piégée. « Elle ne cherche pas à attaquer, insiste le Dr Carpentier. La plupart des morsures surviennent quand on met la main dans un carton oublié ou qu’on enfile des vêtements laissés au sol. »

En France, une étude menée entre 2007 et 2018 par Gaël Le Roux, publiée dans la *Revue de Médecine Interne*, a recensé 1194 cas de morsures suspectées d’araignées. Seulement 4 % ont pu être confirmés par l’observation de l’araignée responsable. Parmi ceux-ci, 90 % des cas étaient bénins, 8 % modérés, et 2 % seulement graves, avec nécrose ou complications systémiques.

« Les chiffres sont rassurants, analyse le Dr Carpentier. Mais ils ne doivent pas nous rendre négligents. Un cas grave, c’est un cas de trop, surtout quand il touche une jeune personne active, comme Paige. »

Que faire en cas de morsure suspecte ?

Le parcours de Paige illustre plusieurs erreurs fréquentes : minimisation des symptômes, traitement à l’aveugle, absence de désinfection rigoureuse, et surtout, retard de consultation.

Les recommandations des autorités sanitaires européennes sont claires :

  • Ne pas ignorer : toute morsure qui provoque gonflement, brûlure, ou douleur persistante doit être examinée.
  • Désinfecter immédiatement : eau savonneuse, puis antiseptique local (comme la chlorhexidine).
  • Surveiller l’évolution : apparition de rougeur, de fièvre, de douleur croissante → consulter sans délai.
  • Ne pas gratter ni percer : cela aggrave l’infection et empêche la cicatrisation.
  • Garder l’araignée si possible : même morte, elle peut être identifiée par un spécialiste.

Théo Mercier, biologiste à l’Observatoire des Invertébrés, souligne l’importance de l’identification : « Beaucoup de gens confondent les araignées. La fausse veuve noire, par exemple, est souvent prise pour une veuve noire réelle, qui n’existe pas en Europe. Et la recluse brune est parfois confondue avec des espèces inoffensives. »

Il conseille : « Si vous voyez une araignée suspecte, mettez-la dans un pot hermétique, sans l’écraser. Notez la date, le lieu, et contactez un centre antipoison ou un spécialiste. »

Quel est le traitement d’une morsure grave ?

Pour les cas comme celui de Paige, le traitement est long et complexe. Après identification de l’infection, les antibiotiques sont administrés par voie orale, parfois intraveineuse. Des soins locaux réguliers sont nécessaires : nettoyage, pansements spécifiques, parfois débridement chirurgical.

« La cicatrisation peut prendre plusieurs mois, explique le Dr Carpentier. Et même une fois guérie, la peau reste fragile. Des séquelles esthétiques ou fonctionnelles sont possibles. »

Pour Paige, il a fallu six mois de traitement intensif. Aujourd’hui, une cicatrice profonde marque son mollet gauche. « Elle ne me gêne pas physiquement, mais elle me rappelle chaque jour ce que j’ai vécu. »

Comment vivre avec une telle expérience ?

Paige a repris ses études, mais son rapport aux espaces clos a changé. « Avant, je ne faisais pas attention. Maintenant, je secoue mes chaussures, je vérifie sous les meubles, je range mes vêtements. Et quand je bois un verre au pub, je regarde toujours autour de moi. »

Elle rit en disant cela, mais son ton trahit une vigilance désormais ancrée. « Je ne veux pas devenir phobique, mais je ne veux plus jamais revivre ça. »

Elle a aussi lancé une campagne d’information sur les réseaux sociaux, en partenariat avec des médecins et biologistes, pour sensibiliser aux bonnes pratiques. « Beaucoup de gens pensent que les araignées sont toutes mortelles. Ce n’est pas vrai. Mais certaines méritent le respect. Et surtout, il faut savoir réagir. »

Quelles leçons tirer de cette affaire ?

L’histoire de Paige Oldfield est exceptionnelle, mais elle n’est pas unique. En 2023, un homme de 52 ans en Espagne a perdu un doigt après une morsure non traitée. En 2021, une fillette en Italie a été hospitalisée plusieurs semaines pour une nécrose cutanée attribuée à une recluse brune.

Le message est clair : même si les morsures graves sont rares, la prévention et la réaction rapide sont essentielles. La peur des araignées est souvent irrationnelle, mais une vigilance raisonnée peut éviter des drames.

Le Dr Carpentier conclut : « Il ne s’agit pas de stigmatiser les araignées, qui jouent un rôle écologique précieux. Il s’agit de comprendre les risques, de ne pas banaliser une morsure, et d’agir vite. Parce que parfois, une simple plaie peut cacher une longue souffrance. »

A retenir

Quelles sont les araignées les plus dangereuses en Europe ?

La recluse brune (araignée violoniste) et la fausse veuve noire sont les deux espèces les plus souvent impliquées dans des morsures graves. La recluse brune peut provoquer une nécrose cutanée, tandis que la fausse veuve noire provoque des symptômes neurologiques. Les deux sont rares, mais présentes.

Comment reconnaître une morsure d’araignée ?

Les symptômes peuvent être retardés de plusieurs heures. Ils incluent démangeaison, rougeur, douleur localisée, gonflement, et parfois formation d’une plaie nécrotique. Une fièvre ou des douleurs musculaires généralisées doivent alerter.

Que faire si l’on pense avoir été mordu ?

Désinfecter immédiatement la zone, surveiller l’évolution, et consulter un médecin en cas de symptômes persistants ou aggravés. Si possible, conserver l’araignée pour identification.

Les araignées sont-elles dangereuses en général ?

La grande majorité des araignées européennes sont inoffensives pour l’homme. Elles ne mordent pas sans raison et leur venin est souvent trop faible pour provoquer des effets graves. La peur est souvent disproportionnée par rapport au risque réel.

Peut-on prévenir les morsures ?

Oui. En rangeant les vêtements, en secouant les chaussures, en évitant de laisser des cartons ou des objets en désordre dans des lieux sombres et chauds. Une bonne hygiène de l’habitat réduit fortement les risques.