Une affaire qui semblait se limiter à quelques réclamations isolées prend aujourd’hui des allures de mouvement de fond dans le monde de l’automobile. Stellantis, géant issu de la fusion de PSA et de Fiat Chrysler, est au cœur d’une tempête judiciaire liée à ses moteurs PureTech, utilisés dans des centaines de milliers de véhicules vendus en Europe. Ce moteur, présenté comme économique et performant, fait l’objet de plaintes croissantes pour des pannes prématurées, des coûts de réparation exorbitants, et une réponse insuffisante de la part du constructeur. Pourtant, l’équation change radicalement avec l’entrée en scène d’un avocat déterminé, Maître Alain Verret, dont les actions pourraient redéfinir les règles du jeu en matière d’indemnisation des consommateurs.
Qu’est-ce qui ne va pas avec les moteurs PureTech ?
Les moteurs PureTech, lancés par PSA (devenu Stellantis) à partir de 2010, ont été salués pour leur faible consommation et leur conformité aux normes anti-pollution. Ils équipent des modèles emblématiques tels que la Peugeot 308, la Citroën C4, la DS 4, ou encore des véhicules de la marque Opel. Pourtant, depuis plusieurs années, des propriétaires signalent des défaillances techniques précoces : surconsommation d’huile, calages moteur, bruits suspects, voire arrêts complets du véhicule.
Les témoignages convergent : des moteurs tombant en panne entre 30 000 et 60 000 kilomètres, bien avant l’usure normale. Les réparations, souvent complexes, peuvent coûter entre 3 000 et 6 000 euros, une somme que beaucoup jugent injuste à assumer seuls, surtout lorsque les diagnostics pointent vers un défaut de conception.
Un défaut technique reconnu ou ignoré ?
Stellantis a reconnu, à demi-mot, des « anomalies de fonctionnement » sur certaines séries de moteurs PureTech 1.2, notamment les versions de 110 et 130 chevaux. En réponse, le constructeur a mis en place un programme d’indemnisation, offrant des remboursements partiels ou des bons d’achat pour les réparations effectuées en centre agréé. Mais ces compensations, souvent limitées à quelques centaines d’euros, laissent un goût d’inachevé chez les usagers.
« Ce n’est pas seulement une question d’argent, c’est une question de confiance », affirme Camille Lenoir, ingénieure automobile et propriétaire d’une DS 4. « J’ai acheté ce véhicule en croyant en la qualité de la marque. Quand on apprend que des centaines d’autres personnes vivent la même chose, on se sent trahi. »
Pourquoi l’intervention de Maître Alain Verret fait-elle basculer la situation ?
Maître Alain Verret, avocat spécialisé dans le droit de la consommation, a fait ses armes sur des dossiers complexes opposant des particuliers à de grands groupes industriels. Son approche n’est pas seulement technique : elle repose sur une analyse fine des obligations contractuelles, des responsabilités du fabricant, et des préjudices moraux et matériels subis par les consommateurs.
« Les compensations proposées par Stellantis sont une réponse cosmétique à un problème structurel », déclare-t-il dans un entretien exclusif. « Ils offrent 500 euros alors que les réparations dépassent souvent 4 000 euros. Sans compter les préjudices indirects : immobilisation du véhicule, frais de dépannage, stress, perte de temps. Ce n’est pas de l’indemnisation, c’est de l’humiliation. »
Une stratégie basée sur la responsabilité contractuelle
La ligne de défense de Maître Verret repose sur plusieurs piliers juridiques. D’abord, le défaut de conformité du produit, prévu par le Code de la consommation. Ensuite, la notion de vice caché, qui oblige le vendeur à garantir l’absence de défauts graves non apparents. Enfin, le préjudice moral, de plus en plus reconnu par les tribunaux français dans les affaires de consommation.
Son cabinet a déposé plusieurs recours collectifs, ou actions de groupe, visant à regrouper les plaintes et à faire pression sur Stellantis. Mais au-delà de la pression juridique, Verret cherche à créer un précédent : que les consommateurs ne soient plus obligés d’accepter des compensations symboliques face à des défauts avérés.
Le cas de Julien Moreau : un tournant dans l’affaire ?
Julien Moreau, 38 ans, cadre dans une entreprise de logistique, a acheté sa Peugeot 308 en 2019. En 2022, après 42 000 km, le moteur commence à consommer anormalement de l’huile. En quelques mois, il doit en rajouter tous les 1 000 km. Puis, un jour, la voiture s’arrête sur l’autoroute. Diagnostic : usure prématurée des segments du piston, une pathologie connue sur les PureTech 1.2.
« J’ai appelé le service client, ils m’ont dit que ce n’était pas couvert par la garantie. J’ai payé 4 800 euros pour une réparation que je n’aurais jamais dû avoir à faire », raconte Julien. Stellantis lui propose ensuite un bon d’achat de 300 euros. « C’était insultant. »
Après avoir vu un reportage sur l’intervention de Maître Verret, Julien contacte son cabinet. L’avocat engage une procédure en responsabilité contractuelle, accompagnée d’un rapport d’expertise indépendant. Six mois plus tard, un accord est trouvé : Stellantis rembourse 3 500 euros de frais de réparation, verse 1 200 euros de préjudice moral, et prend en charge les frais de justice.
« Ce n’est pas seulement une victoire financière, c’est une reconnaissance », insiste Julien. « Ils ont fini par admettre que quelque chose n’allait pas. »
Un effet domino en cours ?
Le succès de Julien Moreau n’est pas passé inaperçu. Depuis, des dizaines de propriétaires ont contacté Maître Verret, et plusieurs dossiers similaires sont en cours d’instruction. Certains avocats commencent à s’organiser pour lancer des actions collectives plus larges, impliquant des centaines de consommateurs.
« Ce qu’on voit ici, c’est une rupture de confiance », analyse Élodie Renard, juriste spécialisée en droit des contrats. « Le consommateur achète un produit en croyant en sa durabilité. Quand des défauts systémiques apparaissent, et que le constructeur répond par des mesures insuffisantes, cela ouvre la porte à des recours bien plus ambitieux. »
Le risque pour Stellantis est réel : si les tribunaux reconnaissent systématiquement des préjudices moraux ou des vices cachés, les montants d’indemnisation pourraient exploser. On parle alors de centaines de millions d’euros en jeu, pour un moteur installé sur des millions de véhicules.
Les limites de l’action individuelle
Pour beaucoup, l’action de Maître Verret souligne une faille du système : les consommateurs isolés renoncent souvent à se battre, faute de temps, de ressources, ou de confiance dans les procédures. « Je n’aurais jamais osé aller au tribunal seul », confie Sophie Tardieu, propriétaire d’une Citroën C4. « J’ai eu peur de perdre du temps, d’argent, et de ne rien obtenir. »
Or, l’action collective, bien que possible en France depuis la loi Hamon, reste encore peu utilisée dans les dossiers automobiles. C’est là que des figures comme Alain Verret prennent tout leur sens : ils donnent une voix aux victimes, et transforment des plaintes individuelles en une force juridique cohérente.
Quelles sont les implications pour l’industrie automobile ?
Au-delà de Stellantis, cette affaire interroge tout le secteur. Les moteurs thermiques, même modernes, ne sont pas à l’abri de défauts de conception. Mais la manière dont les constructeurs gèrent ces crises influence directement leur image, et leur exposition juridique.
« Les consommateurs sont de plus en plus informés, de plus en plus exigeants », observe Marc Aubert, consultant en stratégie automobile. « Une réponse insuffisante aujourd’hui peut devenir une crise demain. Et avec les réseaux sociaux, les informations circulent vite. »
La pression pourrait inciter les constructeurs à revoir leurs politiques de garantie, à améliorer leurs contrôles qualité, et à adopter des réponses plus transparentes en cas de dysfonctionnement. C’est aussi un signal pour les marques étrangères : le marché français n’accepte plus les demi-mesures.
Et les moteurs hybrides ou électriques dans tout ça ?
La question se pose d’autant plus que l’industrie s’oriente vers l’électrification. Mais les nouveaux systèmes — batteries, logiciels, motorisations hybrides — ne sont pas exempts de risques. Des cas de batteries qui se dégradent prématurément, ou de logiciels défaillants, ont déjà été signalés.
« Ce qui se passe avec les PureTech est un avertissement », prévient Maître Verret. « Si les constructeurs pensent que les véhicules électriques seront à l’abri des recours, ils se trompent. La responsabilité du fabricant ne disparaît pas avec le moteur thermique. »
Que doivent faire les propriétaires concernés ?
Pour les utilisateurs de véhicules équipés de moteurs PureTech 1.2 (notamment les versions 110 et 130 ch), plusieurs étapes sont recommandées :
- Consulter son carnet d’entretien et conserver tous les justificatifs de réparations.
- Demander un rapport d’expertise indépendant en cas de panne suspecte.
- Contacter un avocat spécialisé en droit de la consommation, surtout si la réparation a été coûteuse.
- Rejoindre des associations de consommateurs ou des groupes de plaignants pour mutualiser les efforts.
« Il ne s’agit pas de faire tomber Stellantis, mais de faire reconnaître un droit », insiste Maître Verret. « Chaque consommateur a le droit à un produit conforme, et à une indemnisation juste en cas de défaut. »
A retenir
Quel est le problème avec les moteurs PureTech de Stellantis ?
Les moteurs PureTech 1.2, notamment les versions 110 et 130 chevaux, sont accusés de pannes prématurées liées à une surconsommation d’huile, une usure anormale des segments de piston, et des calages moteur. Ces défauts surviennent souvent avant 60 000 km, entraînant des réparations coûteuses pour les propriétaires.
Pourquoi les compensations de Stellantis sont-elles jugées insuffisantes ?
Stellantis propose des compensations allant de 200 à 500 euros, parfois sous forme de bons d’achat. Ces montants ne couvrent qu’une fraction des frais de réparation, qui dépassent souvent 4 000 euros. En outre, ils ignorent les préjudices moraux, les frais de dépannage, et les pertes de temps, ce que les consommateurs jugent inacceptable.
Quel rôle joue Maître Alain Verret dans cette affaire ?
Maître Alain Verret, avocat spécialisé en droit de la consommation, a lancé plusieurs actions en justice contre Stellantis. Il défend l’idée que les défauts des moteurs PureTech constituent un vice caché ou un défaut de conformité, ouvrant droit à une indemnisation complète, y compris pour les préjudices moraux. Son intervention a permis à des consommateurs d’obtenir des compensations bien supérieures aux offres initiales.
Est-il encore temps d’agir pour les propriétaires concernés ?
Oui. Les délais de prescription varient selon les cas, mais en général, les consommateurs ont jusqu’à deux ans après la découverte du défaut pour agir. Il est conseillé de conserver tous les documents relatifs aux réparations et de contacter un avocat ou une association de consommateurs pour évaluer ses droits.
Cette affaire pourrait-elle affecter d’autres constructeurs ?
Très probablement. Si les tribunaux reconnaissent des préjudices importants dans cette affaire, cela créera un précédent. D’autres constructeurs pourraient être mis sous pression en cas de défauts similaires sur leurs véhicules, qu’ils soient thermiques, hybrides ou électriques. L’industrie entière pourrait être amenée à revoir ses politiques de garantie et de responsabilité.
Conclusion
L’affaire des moteurs PureTech n’est pas qu’un problème technique. Elle révèle une fracture croissante entre les attentes des consommateurs et les réponses des constructeurs. Dans ce contexte, l’action de Maître Alain Verret incarne un changement : elle montre que les particuliers, même face à des géants industriels, peuvent obtenir justice. Mais surtout, elle rappelle que la confiance, dans l’automobile, ne se reconquiert pas par des bons d’achat, mais par des actes concrets, des responsabilités assumées, et des compensations à la hauteur des préjudices. Le moteur PureTech pourrait bien devenir, malgré lui, un catalyseur de transformation pour toute une industrie.