Alors que les étés se font de plus en plus chauds, les piscines en kit ont connu un véritable essor ces dernières années. Mais une récente décision gouvernementale vient de changer la donne pour de nombreux propriétaires. Cette nouvelle réglementation, visant à protéger les réserves d’eau potable, suscite autant d’interrogations que de frustrations.
Pourquoi cette interdiction des piscines en kit dans les zones de captage ?
La ministre de la Transition écologique a annoncé fin juin une mesure choc : l’installation de piscines en kit sera désormais proscrite dans les périmètres de protection des captages d’eau potable. Une décision qui fait suite à un rapport alarmant de l’Agence nationale de sécurité sanitaire.
Des risques avérés pour les nappes phréatiques
Les scientifiques ont démontré que les traitements chimiques utilisés dans ces piscines – chlore, anti-algues et autres désinfectants – pouvaient contaminer les sols et les eaux souterraines. « Une seule vidange mal contrôlée peut polluer des milliers de litres d’eau potable », explique Théo Roussel, hydrogéologue au CNRS.
Comment réagissent les propriétaires concernés ?
La nouvelle a provoqué une vague de déception chez de nombreux particuliers. Parmi eux, Clara Duvivier, habitante d’un village du Vaucluse : « Nous venons d’acheter notre piscine tubulaire. Après trois ans d’économies, tout est remis en question. On se sent pris au piège. »
Un sentiment d’injustice
Plusieurs collectifs de riverains commencent à s’organiser. « Personne ne nie l’importance de protéger l’eau, mais on aurait pu imaginer des mesures transitoires », déplore Mathis Cabot, porte-parole d’un groupe de 150 propriétaires en Isère.
Quelles solutions s’offrent aux particuliers ?
Face à cette nouvelle réglementation, les experts proposent plusieurs alternatives :
- Les piscines naturelles, sans produits chimiques
- Les systèmes de filtration UV ou à ozone
- Les bassins préfabriqués étanches avec recyclage intégral de l’eau
Le témoignage éclairé d’un professionnel
Pierre-Yves Lambert, pisciniste depuis 22 ans, témoigne : « Les demandes pour des solutions écologiques ont bondi de 300% en un mois. Nous travaillons sur des kits de conversion pour les piscines existantes. »
L’industrie doit-elle se réinventer ?
Les fabricants se retrouvent face à un tournant majeur. « Cette réglementation va accélérer notre transition verte », confie Élodie Varenne, directrice R&D d’un leader du secteur. Son entreprise planche déjà sur une gamme 100% biodégradable.
Un défi économique
Cependant, pour les petits distributeurs, l’adaptation s’annonce difficile. « Nous avons 80% de notre stock invendable », s’inquiète Karim Belkacem, gérant d’un magasin spécialisé dans le Gard.
A retenir
Qui est concerné par cette nouvelle réglementation ?
Tous les propriétaires situés dans les zones de protection des captages d’eau potable, soit environ 15% du territoire français.
Que risquent les contrevenants ?
Des amendes pouvant aller jusqu’à 15 000€ et l’obligation de démantèlement aux frais du propriétaire.
Existe-t-il des aides pour la transition ?
Certaines régions proposent des subventions pour convertir sa piscine en modèle écologique, renseignez-vous auprès de votre mairie.
Vers une nouvelle ère pour les piscines ?
Cette réglementation marque peut-être le début d’une révolution dans l’univers des piscines. Comme le souligne Clara Duvivier : « Finalement, cette contrainte nous pousse à innover. Nous allons installer une piscine naturelle avec des plantes filtrantes. Ce sera plus cher, mais plus respectueux. »
Les années à venir verront sans doute émerger des solutions innovantes, conciliant plaisir de la baignade et préservation des ressources. Un équilibre nécessaire pour les générations futures.